Miguel Bonnefoy et Amélie Fonlupt

Amélie fondue Miguel Bonnefoy bonsoir merci de nous rejoindre à la galère Amélie pour votre roman la passagère Miguel pour l'inventeur de romans parus chez rivage votre maison d'édition à tous les deux nous avons décidé ce soir d'une rencontre croisée avec vous deux avec vous Amélie puisque vous êtes journaliste illustratrice et primo romancière donc désormais autrice puis Miguel on vous a déjà reçu à la librairie pour vos romans précédents donc interview croisée en commençant peut-être par vous Miguel l'écrivain est-ce que c'est un texte écrit pendant la résidence d'écriture à Berlin je sais que vous avez fait ça pendant quelques mois oui absolument c'est une résidence d'écriture qui s'appelle le dad le DAAD c'est une résidence d'écriture qui te donne un appartement dans le centre de Berlin pendant à peu près un an et c'est sublime parce qu'on se retrouve avec plein d'artistes différents de discipline artistique qui crée une sorte de transposition de transculturisation de porosité entre les différents domaines et c'est très enrichissant et très inspirant donc ça a été écrit à Berlin mais le livre n'a rien d'allemand c'est vrai parce que vous vous êtes penchés sur les traces revenus sur les traces d'un homme Augustin Mouchot je connaissais pas moi-même qu'est-ce qui vous a finalement amené sur ces traces parce que finalement son visage et vous le dites vous-même n'est sur aucun tableau sur aucune gravure dans aucun livre d'histoire absolument et bien je suis tombé vraiment par hasard sur ce personnage en regardant une série documentaire sur l'astrophysique qui s'appelle cosmos et j'ai trouvé le personnage absolument délicieux intéressant inspirant car je voyais un paradoxe et un oxymore qui était fascinant celui d'un homme froid qui s'est intéressé au chaud celui d'un homme de l'ombre qui s'est intéressé à la lumière celui d'un homme timide et qui s'est intéressé à l'astre le plus chaleureux et donc je suis se lancer dans un travail d'archiviste pour essayer de saisir tout ce qu'il avait d'intéressant les différents éléments de sa vie et tout ceci en le faisant passer par le Moulin de la fiction pour donner un bon équilibre et un bon dosage au niveau de la structure narrative vous rappelez quand même c'est qu'en plein 19e siècle il s'intéresse tellement au soleil qu'il découvre quasiment même s'il y avait quelques travaux qui avaient été menés avant cela avant lui mais il découvre et créer une machine qui va permettre de capter l'énergie solaire ce fabuleuse à cette époque c'est tout à fait ça il faut imaginer une époque dans laquelle tout ému par la vapeur et donc pour pouvoir avoir de la vapeur il faut bouillir de l'eau pour pouvoir bouillir de l'eau il faut du charbon à cette époque le charbon est cher épuisable et salissant et l'un des premiers à imaginer une machine avec des miroirs paraboliques qui permet de concentrer toute la chaleur solaire sur une chaudière qu'on cloche pour pouvoir faire de la vapeur et ensuite actionner une machine à vapeur alors il invente pas l'énergie solaire mais il coupe de machines qui est le cuiseur la marmite sol Doras Benedict de Saussure et la machine à vapeur de James VAT je parlais tout à l'heure de vos précédents romans on vous a reçu déjà ici à la librairie amélie est à nos côtés aujourd'hui Amélie fondue et je j'ai trouvé parmi les connivences qu'il y avait dans vos écrits un thème que vous avez en commun c'est celui de l'exil est-ce que vous pouvez en parler un peu évoquer ce point commun que vous avez dans vos écritures bien sûr Amélie a écrit un livre absolument délicieux magnifique puissant et fort sur la migration sur l'exil qui va du Cap-Vert jusqu'en France elle vous en parlera merveilleusement avec des portraits de femmes qui sont délicieux et qui sont d'une rare pertinence et en effet moi l'exil la migration m'ont beaucoup intéressé mais davantage dans l'autre sens c'est-à-dire en partant de la France pour le Chili donc deux migrations différentes à deux époques un peu différentes mais finalement les douleurs restent les mêmes oui mais en effet j'ai raconté une histoire d'exil sur des femmes donc qui viennent du Cap-Vert et qui migrants en France et en fait mon personnage principal c'est la troisième de la génération de la donc il y a la grand-mère la mère et ensuite mon personnage principal Lena qui elle a une quinzaine d'années et donc elle vient de cette de cette migration elle vient du Cap-Vert et elle elle est issue elle connaît pas la Cap-Vert elle est jamais allée mais elle est issue de cette histoire là alors on sent vraiment que chacune de ces trois femmes a vraiment une personnalité incroyable et en même temps bien sûr elle se retrouve ce sont grands-mères maman et fille et donc elles ont des points communs puisqu'on parlait de points communs tout à l'heure elles ont des caractères bien affirmés elles sont véritablement fortes ces femmes elles ont de la puissance ces femmes et pour autant on a le sentiment toujours qu'elle passe à côté de quelque chose dans leur vie [Musique] [Musique] le mot rêver le verbe rêver et j'avais le mot rêve effectivement avant la narratrice donc la petite fille de la grand-mère qui part du Cap-Vert les femmes ne peuvent réaliser leurs rêves finalement ont du mal à le réaliser on leur permet pas ça on leur permet pas non parce que au Cap Vert les femmes elles tiennent la maison souvent il y a encore un rôle à serre caillique entre les hommes et les femmes et enfin chacune encore un rôle où elle tienne la maison et l'homme souvent par à l'étranger pour justement lui faire sa vie et elle elle tienne le foyer et là je trouvais ça intéressant aussi que ça soit des femmes qui partent pour pour elle-même prendre en main leur destin et et après voilà justement construire leur leur destinée Miguel pour terminer cet entretien avec l'un et l'autre qu'est-ce qui vous a retenu dans ce texte qui est le premier roman je le rappelle d'Amélie fondue qu'est-ce qui comme ça émus qu’est-ce que vous avez retrouvé pour conseiller à ce point ce récit au point d'ailleurs que de faire caméli soit notre invité avec vous ce soir bien sûr non non au-delà bien sûr de la force du texte si on en parlera tout à l'heure d'un texte qui non seulement parle d'une histoire de famille individuelle singulière et particulière il a la profondeur universelle qu'on peut retrouver dans les grands textes c'est là-dessus c'est là où elle a fait mêlée bien sûr le grand classique de la petite histoire dans la grande histoire mais elle parvient à le faire avec habilité avec pertinence avec rapidité avec précision et tout en étant suffisamment fluide et fleurie pour ne pas perdre le lecteur en route et ce qui est aussi étonnant c'est que pour un premier roman elle n'est pas allée dans peut-être l'écueil classique qui est celui de tomber sur une auto fiction ou celui de raconter sa propre vie vous allez dans ces petites affaires de couloir sinon au contraire de se mesurer à l'exercice beaucoup plus difficile qui est celui de créer dans l'univers de créer un monde de créer des personnages de faire un vrai roman et en ce sens elle ferait œuvre de romancière merci à tous les deux et bienvenue merci beaucoup merci