Israël-Liban : le gaz en partage - Le Dessous des cartes - L’Essentiel | ARTE

ISRAËL-LIBAN : LE GAZ EN PARTAGE   Bienvenue dans l’Essentiel du DDC un accord historique vient d’être   conclu entre Israël et le Liban : Les deux parties insistent pourtant sur   le fait qu’il ne s’agit pas d’un accord de paix, Ni même d’une normalisation de leurs relations  Mais d’une simple reconnaissance  de leurs frontières maritimes  Pour lancer un processus d’exploration gazière : Voici en effet la zone qui posait problème   jusqu’alors.  L’occasion pour nous de revenir  sur une guerre, sur des tensions   israélo-libanaises qui durent depuis 74 ans  mais aussi revenir sur l’enjeu du gaz dans   cette région du monde. Sortons nos cartes ! En 2010, d’immenses gisements de gaz ont été   découverts dans la région, au large des  côtes d’Israël, de Chypre et d’Egypte,   obligeant ces Etats à délimiter leurs  frontières maritimes pour se partager la manne.  Côté israélien, les champs de Leviathan et de  Tamar fournissent la moitié des besoins du pays.  Un accord de coopération historique a  par ailleurs été signé entre Le Caire   et Tel-Aviv pour l’exportation d’une partie de ce  gaz israélien vers l’Égypte. Depuis janvier 2020,   un gazoduc sous-marin relie les  villes d’Ashkelon et d’El-Arich.  2022, après quinze ans de tensions sourdes,  Israël et la Turquie se sont rapprochés pour   envisager la construction d’un gazoduc reliant  les champs israéliens à l’Europe, laquelle   doit sortir de sa dépendance au gaz russe. Désormais donc, c’est au tour d'Israël et du Liban   de réchauffer leurs relations grâce au gaz : Entre ces deux pays,   le conflit on le sait est ancien : Après l’indépendance d’Israël en 1948,   le Liban a accueilli des centaines de  milliers de réfugiés palestiniens et est   devenu la base arrière de l’organisation  de l’OLP, chassée de Jordanie en 1970.  Les Libanais se divisent alors entre  partisans et adversaires des Palestiniens,   sur une ligne de fracture chrétiens/musulmans.  De part et d’autre, des milices s’arment   et la guerre civile éclate en avril 1975. Elle durera 15 ans, ponctuée de massacres,   comme à Sabra et Chatila, faisant  intervenir également la Syrie et l’Iran,   ce dernier finançant le Hezbollah libanais. L’enjeu stratégique du gaz permet donc en ce   mois d’octobre 2022 de réussir l’impensable : un  dialogue, entre Israël et le Hezbollah libanais.  Reste à savoir si cela aura d’autres conséquences  géopolitiques, pour la paix dans la région.  Le gaz aura-t-il la vertu de réconcilier  les ennemis d’hier ? Trop tôt pour le dire.   Voilà l’Essentiel du DDC  c’est fini pour aujourd’hui. La semaine prochaine c’est Hérade Feist  qui sortira les cartes. A bientôt.

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