Michel Barnier : Quelle Europe pour demain ? - Le Club des Invités d'Agora

bonjour à tous et bienvenue sur votre rendez-vous club avec Agora manager Group et nous avons l'honneur de recevoir Michel Barnier bonsoir Monsieur Barnier bonsoir merci d'avoir accepté d'intervenir auprès auprès d'Agora manager et je suis accompagnée d'Alexandre carré notre journaliste hororspère euh voilà avec à qui je vais laisser la main pour présenter notre invité d'honneur ravi d'être sur ce plateau à tes côtés Julie effectivement une soirée passionnante qui nous attend avec un invité exceptionnel bonjour Michel Barnier merci d'être sur votre plateauonjourj toutes se et tous ceux qui là où ils sont dans la diversité de vos responsabilités juridiques management sont sont à l'écoute et ben je peux vous dire qu' qu'ils sont extrêmement nombreux ce soir c'est un succès je vais tenter de résumer votre parcours ce qui n'est ce qui n'est pas facile oui brièvement parce que vous avez eu beaucoup de missions passionnantes dévoué à la France à l'Europe entre autres mais je vais m'essayer à cet exercice sommairement on aura pas le temps de tout décrire sinon il nous faudra de jours alors tour à tour vous avez été entre autres ministre de l'Environnement de cette époque on vous doit entre autres la taxe Barnier afin de faire participer les passagers de transport maritime à la protection d'espace protéger ça j'ai pas réduit à ça mon non non mais entre autres si si je parce que sinon on a tellement de questions à vous poser je suis obligé de faire des focus sur quelques petites choses oui mais c'est par plus intéressant de parler du du fond Barnier qui permet d'évacuer ou dédommager des gens comme dans le nordp de Calais sont touchés gravement par des inondations récurrentes de de les déménager en les indemnisant sans tenir compte du risque qu'ils subissent c'estàdire sans l'espolier ça c'est un fond qui est utilisé depuis 30 ans maintenant un peu partout et donc j'ai été l'auteur ou parfait ministre délégué aux Affaires européennes la construction européenne ça a toujours été un de un de vos engagements forts vous avez été un artisan de sa construction et plus récemment vous avez été le chef de la négociation européenne justement pour réaliser le brexit c'était de 2017 à 2022 et on vous recommande cet ouvrage qui est sorti aux éditions galimar c'est ça si je me trompe pas et qui résume les coulisses un journal que j'ai tenu ça tous les jours pendant 4 ans et demi de cette très longue négociation où j'ai défendu les intérêts européens pas contre les Britanniques en regrettant beaucoup ce qu'ils avaient décidé et en leur disant simplement qu'ils allaient même assumer non non pas le regretter je suis pas dans cet état d'esprit là mais assumer les conséquences de leur choix et c'est ce qui se passe aujourd'hui hein et ils sont en boie à le regretter par contre ouis juste pour finir ministre des Affaires étrangères vous avez travaillé entre autres à la libération des journalistes Christian Chénot George malbruneo on se rappelle Florence Sana ministre de l'Agriculture et de la Pêche commissaire européen au Marché intérieur et députés européens voilà l'Europe ça a été peut-être votre plus formidable passion j'ai oublié un moment important si je oublé tellement de chos parce que il y a 17 des choses qui oui mais des choses qui m'ont marqué qui ont été utile par la suite les les 20 ans que j'ai passé à animé un département français la Savoie et et à l'intérie de ce département les 10 années consacré avec Jean-Claude kil on en parlera tout à l'heure c'est pour ça que je ne dévoilais pas tout je voulais quelques surprises Julie et pour rentrer du coup dans le vif de l'interview quelle est votre vision de l'Europe dans les prochaines décennies et notamment en terme de coopération politique et économique entre les États-membres pour parler d'Union Européenne question une question très ouverte c'est ça moi je suis patriote et européen et je pense que ça va ensemble comme des deux drapeaux qu'on voit souvent derrière le chef de l'État ou les ministre le choix il est pas entre la France et l'Europe ni entre l'Allemagne et l'Europe ou entre la Belgique et l'Europe le choix il est entre une Europe indépendante capable de d'être maîtresse de son des de ne pas subir d'être d'être acteur de son destin et pas spectateur ou une Europe sous influence chinoise ou américaine sur le plan économique numérique ou énergétique donc moi j'ai fait le choix de me battre pour que mon pays soit indépendant et et c'est le choix européen qui va avec le patriotisme qui d'ailleurs une une forme d'ailleurs du patriotisme et quel le projet on voit que notre continent qui s'est organisé depuis 60 ans d'une manière originale il y a pas un autre exemple dans le monde d'un continent euh ni dans l'histoire d'ailleurs sauf du temps des empires d'un continent qui s'organise en mutualisant des nations mutualiser c'est pas fusionner chacune de ces nations la nôtre nous y tenons comme les autres tient à sa différence à sa propre langue 24 langues à son identité à ses cultures ses traditions ses différences et et on a décidé depuis 60 ans au lendemain de la deè guerre mondiale euh je pense qu'on a tous été très ému par ce qui s'est passé au Panthéon pour Manouchian et ses camarades de combat et de résistance au lendemain de cette guerre vous avez des hommes politiques faut pas désespérer des hommes politiques beaucoup sont des hommes d'État en tout cas ceuxl été des hommes d'État la deème guerre mondiale Schuman Mony adener dig Gasperi décide de mutualiser et et pour que ça ne recommence pas ça avait déjà recommencé après 1918 il décide de que ces nations ont pas seulement envie d'être ensemble pour être en paix mais ont besoin d'être ensemble ont un intérêt être ensemble ça c'est le marché commun c'est l'économie c'est comme ça que c'est construite ce long projet depuis 60 ans comment je vois les choses dans les années qui viennent je je pense qu'on aura de plus en plus de raison d'être européen de de de faire face au problèmes qu'on rencontre et tous ceux qui nous écoutent sont dans des grandes entreprises ou de plus petites entreprises ont des responsabilités importantes ils savent que il y a une partie des problèmes qui affrontent leurs entreprises qui touchent les citoyens on pour pas de l'agriculture si vous le voulez et pas seulement euh qui ont une dimension internationale il y a plein de défis euh le défi de l'énergie le défi du terrorisme le défi de de l'immigration le défi des grandes entreprises financière multinationales euh qui font la spéculation sur les marchés mondiaux le défi des grandes entreprises numériques comment on affronte tous ces défis comment on garde notre indépendance comment on défend nos valeurs comment on défend nos notre identité dans le monde d'aujourd'hui où nous sommes nous 65 millions d'habitants les Allemands un peu plus les autres tous moins si on n'est pas ensemble on est foutu VO ce que je pense donc comm dites luci comment on fait pour Julie pardon pour comment on fait pour être ensemble qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble ça veut dire créer une masse CR qui nous permettent d'être à la table là vous m'avez accueill autour d'une grande table carrée autour de cette table vous avez déjà des pays ou des chefs d'État qui ne demandent rien à personne et qui y sont parce qu'ils représentent un pays suffisamment grand puissant avec suffisamment de ressources naturelles de population pour être à la table ils vont pas la quitter les États-Unis qui espérent tout seul ils sont plus tout seul vous avez les Chinois l'Inde le Brésil l'Indonésie bientôt la Russie qui reviendra nous comment on est à cette table on on y sera jamais si on y est pas on y sera pas durablement si on y est pas ensemble voilà le projet européen justement il faut être ensemble et vous le disiez tout à l'heure chaque pays d'Europe vraiment à son ses caractéristiques différente on sent parfois justement quelques quelques distension dans dans dans dans cette unité et et justement comment l'Union européenne peut-elle faire face au grands défis face aux autres puissantes et avoir assez de poids aujourd'hui sur des dossiers aussi importants que le changement climatique l'immigration la sécurité internationale est-ce qu'aujourd'hui euh ces disensions qu'on sent parfois en au sein de l'Europe et ben ça la fragil fragilise pas pardon oui parce que il faut toujours revenir à à ce qui était le départ ce projet européen au lendemain de la 2uxème guerre mondiale de la Choa de l'ouverture des camps plus jamais ça très bien on on si pays à l'époque 6 seulement aujourd'hui nous sommes 27 et nous étions 28 pour parler du brexit si vous voulez décide de mutualiser et c'est un mot que j'aime bien que d'ailleurs les chefs d'entreprise connaissent les agriculteurs aussi la mutualisation ça veut pas dire que on est tous d'accord on vient pas tous du même endroit on n pas tous la même histoire parfois on a des histoirees tragique en commun donc il faut travailler ensemble et réduire les les fractures les différences et c'est ce qu'on fait dans le marché intérieur moi j'observe depuis 15 ans on a vécu au moins six grandes crises la crise financière 2008 la crise des migration à la suite de la guerre en Irak ou de la la Syrie le brexit le changement climatique le covid qui a stoppé toutes les économies y compris d'ailleurs beaucoup ici à Agora de vos réunions en physique hein et puis la guerre en Ukraine et puis au-dessous de tout ou par-dessus d' parce que c'est le changement et c'est le défi le plus grave le changement climatique qui va tout changer 1 degré et demi à 2 degrés de plus ça va tout changer dans toutes nos habitudes de produire de nous transporter de cultiver de pêcher bon j'observe tous ces défis nous ont affronter nous ont télescopé et qu'on a plutôt bien réagi dans l'unité je peux en témoigner pour le brexit j'ai été aussi en première ligne pour la grise financière puisque j'étais le commissaire pendant 5 ans chargé de la de reconstruire la régulation financière et j'ai présenté 41 lois de régulation financière pour remettre de la morale de la responsabilité de la gouvernance de la régulation de la supervision dans les marchés financiers européens par rapport à ce qui se passait dans dans le reste du monde et auparavant on a plutôt bien bien résister donc moi j'ai plutôt confiance vous avez confiance malgré on voit les dissensions par exemple sur les paysans français par rapport au paysans d'autres pays européens la gestion de la guerre en Ukraine on voit que on n pas tous d'accord sur le soutien à donn à l'Ukraine en on sent des attention quand même oui mais enfin alors comment résoudre ça ça ne tombe pas du ciel l'unité ne tombe pas du ciel il faut la construire la cultiver il y a eu déjà des crises en matière agricole général de gaulien a fait la politique la chaise vide en 62 il a quitté le conseil des ministres parce qu' les autres soosé à la Pâque donc il y a toujours eu des crises mais on arrive à les réduire parce qu'on sait qu'au bout de la route et la route est parfois assez courte euh on est dominé par les autres et que si on veut compter si on veut être à cette table mesdames et messieurs notre seul atout notre principal atout c'est le marché unique 450 millions de consommateurs et de citoyens 22 millions d'entreprises danst les vôtres qui ont c'est pas une une zone de libre échange seulement c'est beaucoup plus que ça c'est un écosystème complet avec des règles des normes parfois un peu trop on en parle beaucoup des régulations communes des supervisions communes une juridiction commune la Cour de justice c'est ça le marché unique et vous n'entrez pas dans le marché unique quand vous êtes américain ou chinois si vous acceptez pas les règles si vous ne respectez pas les règles donc donc c'est ça notre force et il faut s'appuyer sur cette force pour pour continuer et ne pas la fragiliser c'est ce que j'ai fait dans la négociation du brexit en nacceptant pas que les Anglais partent avec le beurre et l'argent du beurre maintenant euh aucune de ces crises n'est n'est facile à gérer surtout les plus tragique comme la guerre en en Ukraine mais on est quand même uni au moment où je vous parle d'ailleurs le président de la République réuni à l'élysé une vingtaine de chefs d'État de gouvernement pour voir comment aider plus et plus vite et plus efficacement en terme d'armement l'Ukraine donc j'ai plutôt confiance mais je je sais d'expérience que l'unité le tombe pas du ciel qu'il faut la construire par du respect et du dialogue c'est vrai aussi entre nous en français hein et Alexandre parlait de défis mondiaux les défis peuvent t'amener aussi à des obstacles pour vous quels sont les principaux obstacles la surmonté pour renforcer justement cette unité cette cohésion au sein de l'Union européenne B ça dépend si vous par défi mondiaux de problèmes internes à l'Europe c'est des problèmes de nature différente le le Défi mondial qu'on a surmonté il est la puissance souvent arrogante qui ne demande pas la permission des des grandes superpuissances que sont les États-Unis depuis longtemps que sont maintenant la Chine l'Inde qui a plus d'habitants que la Chine et d'autres grandes puissances donc notre question c'est comment on défend nos intérêts comment défendre nos valeurs comment on défendre nos emplois si on n'est pas ensemble si on on est à côté non plus assis à la table mais derrière à regarder ce que les autres décident pour nous donc c'est ça le grand défi qui exige que on consolide le marché unique on l'améliore aussi on le simplifie quand il le faut et il y a des raisons de le simplifier et qu'on le complète sur sur des questions comme les marchés financiers le numérique ou l'énergie voilà alors en interne on a ce défi de l'unité qui est toujours permanent d'avoir des gouvernements qui ont leur propre logique leur propre difficultés on le voit ici en France aujourd'hui et qui doivent pourtant se mettre d'accord et ça ça exige encore une fois du dialogue et et du respect mutuel mais enfin moi encore une fois j'ai j'ai plutôt confiance dans la capacité des Européens de d'affronter ces problèmes ensemble parce qu'elle la vérité c'est que au fond d'eux ils savent tous que si on trouve pas une solution même un compromis ce que j'appelle à Bruxelles un compromis dynamique euh on est tous balayés tous tous avec plus ou moins de rapidité c'est intéressant vous avez parlé il y a quelques instants de de du brexit et on connaît tous aujourd'hui des des amis ou de la famille qui habitent en Angleterre ou qui sont Anglais ou Français habitant en Angleterre et il commence un petit peu à déchanter justement on voit la puissance donc de l'Europe pour les les les pays qui en font partie aujourd'hui comment justement cette union européenne doit stimuler l'innovation continuer d'être tête de pont la compétitivité ainsi que la croissance économique au sein de cette union européenne qui est vaste vous avez Alexandre évoqué le le brexit peut-être vous me permettez de dire un mot de ça parce que ça était très grave très grave pour eux grave pour nous parce que le brexit est un échec de l'Union européenne qu'un grand pays décide démocratiquement après un vote une campagne B il y a eu beaucoup de mensonges mais c'est un vote démocratique de quitter l'Union européenne c'est un échec pour nous donc il faut s'interroger pour comprendre les raisons de cet échec pourquoi 52 % des Britanniques ont voté contre Bruxelles la colère sociale l'immigration pas contrôlée les les usines qui disparaissent la naïveté européenne il y a plein de raisons que j'essaie d'analyser dans le premier chapitre de ce bouquin qui s'appelle warning un avertissement al mais le paradoxe du brexit c'est que c'est un divorce et qu'on a j'ai négocier deux traités avec les britanniques pendant 4 ans et demi le deuxième c'était un traité de libre échange et c'est la première fois depuis 60 ans qu'on négocie un accord de libre échange avec un pays tiers non pas pour fluidifier non pas pour améliorer les relations mais pour reconstruire des barrières ou il y a pas de tarif douaners il y a pas de quota mais on a reconstruit toutes les barrières qui existe avec tous les autres paystiers et qui n'existaient pas avec le Royaume-Uni puisqu'ils étaient dans le marché unique donc on a euh rendu beaucoup plus difficiles nos échanges je suis sûr que beaucoup d'entreprises dont les responsables sont en en ligne actuellement qui qui négocient qui commercent avec le Royaume-Uni comprennent et voient les difficultés les contrôles les produits les les les les on a par exemple on a plus de coopération en matière de reconnaissance mutuelle des diplômes c'est c'est il y a plein de barrières qu'on a reconstruit malheureusement voilà mainant moi je souhaite je souhaite le meilleur pour le Royaume-Uni ce que je veux dire c'est que toutes leurs difficultés ne sont pas liées au brexit il y a plein d'autres raisons au Royaume-Uni mais toutes leurs difficultés sont plus graves à cause du brexit donc on a nous des raisons de rester dans cette union juste avant de répondre à ma question est-ce qu'on peut imaginer que la Grande-Bretagne revienne au sein de l'Union européenne et la porte est ouverte c'est possible bien sûr quand ils veulent ils auraient même pu quitter l'Union européenne et rester dans le marché unique la Norvège qui est un pays très puissant hein grâce à son pétrole et à son gaz la Norvège n'est pas dans l'Union européenne mais elle est dans le marché unique elle l'a voulu elle accepte les règles donc voilà donc c'est possible alors en terme d'innovation justement pour ceux qui sont encore au sein de de de l'Union européenne euh qu'est-ce qu'on qu'est-ce qu'on doit mettre en place justement pour continuer cette croissance l'innovation elle tombe pas c'est pas les gouvernements qui font l'innovation c'est pas le Bruxelles la Commission européenne c'est ce sont les entreprises ce sont les chercheurs ce sont ceux qui sont dans ce métier de l'innovation et dans cette mission qui doivent être encouragés les les pouvoirs publics doivent créer les meilleures conditions et je je le pense sagissant de de de grandes innovations sur les puces sur les batteries électriques et sur d'autres euh mettre en place des des un encouragement privé public public ou privé parfois les deux ensemble pour financer la politique industrielle euh tutait un gros mot à Bruxelles il y a 5 6 ans euh chacun voulait faire sa petite ind certains ont préservé leur industrie comme l'Allemagne l'Italie ou la Suède puis d'autres l'ont laissé partir comme la France ou le Royaume-Uni malheureusement ce n'est plus un gros mot aujourd'hui il y a la commission Thierry broton et d'autres qui se battent pour qu'on ait une politique industrielle c'est desinvestissement et pourquoi je suis parfois plus optimiste comme européen que comme français c'est que je vois par exemple à Bruxelles au lendemain du covid pour la première fois les Européens on décidé d'investir ensemble et d'emprunter ensemble 750 milliards d'euros 750 milliards d'euros c'est pas une petite somme à condition de savoir comment on va la rembourser on a emproté 750 milliards pour relancer la machine économique qui a été stoppée par le par le covid et et on investit dans l'avenir dans dans les nouvelles technologies notamment de la transition écologique pour aider ou encourager les entreprises ou les structures qui qui travaillent sur l'innovation et tout à l'heure vous évoquez donc le brexit 2 % crise sociale justement comment vous arrivez à enfin comment vous vous envisagez le futur sur la politique de sécurité et et de défense de l'Union européenne alors ça c'est un un des grands enjeux révélés si je puis dire aux yeux de tout le monde par par la la guerre en Ukraine menée par les les les Russes qui a révélé trois grandes faiblesse trois grandes dépendances de l'Europe la dépendance alimentaire la dépendance énergétique la dépendance sécuritaire et donc notre rôle c'est de dire avec cette illustration grandeur nature de la guerre on pourrait parler de du fait que les les Ukrainiens se battent pour nos valeurs et pour leur indépendance et meurent en grand nom 31000 morts ou du côté ukrainien seulement on a réduit nos dépendances en matière énergétique et de gaz et de de pétrole il faut continuer à diversifier à consommer moins à à acheter ailleurs euh la dépendance alimentaire est aussi claire c'est un des problèmes qui aussi souligné au temp de l'agriculture puisque les deux pays qui se font la guerre la Russie et l'Ukraine sont les deux plus grands pays producteurs de céréales donc ça a des conséquences sur tous les marchés et donc là aussi il faut en Europe produire plus et polluer moins mais produire plus pas produire moins et puis vous avez notre dépendance en matière de sécurité euh à la fois parce qu'on investit pas assez en Europe on investit en on entre dispersé on nachète pas européens et qu'on dépend trop des Américains à un moment où il se peut que les Américains désigent à nouveau monsieur Trump comme président qui vient de dire des choses insensées débrouillez-vous par vous-même et dit à Poutine et puis ceux qui payent pas vous pouvez les envahir enfin c'est absolument hallucinant donc je pense les Américains resteront dans l' temp puisque c'est un outil d'influence aussi pour eux mais que nous devons être capable de faire par nous-mêmes ce que personne vient faire à notre place notamment notre propre sécurité donc euh investir plus dans chacun de nos budgets mutualiser plusble d'équipement de programmes de recherche acheter européens et être capable d'avoir une une capacité européenne de défense sa qu'on voit que chaque pays est soumis à des économies on l'a vu récemment que les budgets en France des différents ministères pas celui de la défense enfin il a é très légèrement très légère augmentation alors qu'il nécessiterait une grosse augmentation il a été c'est pas tout à fait juste il y a une loi de programmation militaire qui prévoit quand même une très grosse augmentation du budget de défense sur les 5 ans qui viennent donc de ce point de vue-l je veux dire qu'il y a un progrès une réaliste de d'augmentation de notre effffort national en matière de défense mais la question que vous posiez elle est je dis celle de qu'est-ce qu'on fait ensemble parce que là aussi je pourrais rentrer dans les détails mais vous avez par exemple des tous les pays européens s'équipent parfois en achetant parfois en construisant quand ils construisent ils construisent différemment les uns des autres vous avez actuellement six pays européens qui ont des problmes de frégates six frégates dans six pays différents concurrentes et alors on s'aperçoit aussi en ce moment c'est un des sujets ce soir à L'élys je pense que que les armes qu'on construit ne sont pas interopérables vous pouvez pas mettre des obus français parfois dans des canons fabriquer allemand ou ailleurs donc il faut qu'on soit interopérable et il faut qu'on soit capable de mutualiser d'avance avantage nos efforts de défense et donc on parlait du fait qu'on a un contexte géopolitique qui est quand même assez complexe justement pour vous l'Union européenne doit tirer forcément des leçons de ça et et quelle serait-elle pour mieux se préparer à l'avenir par rapport à ce qu'on a vécu et par exemple la crise covid qu'on évoquéz vous reprenez les cinq crises que j'ai évoqué sans compter la crise climatique on a tiré chaque fois des leçons la crise financière on a reconstruit une architecture de régulation pour euh non pas empêcher la spéculation et les échanges mais pour mettre un peu de morale de transparence de régulation et qu'on laisse plus des banquiers faire ce qu'ils ont fait euh en 2008 c'està dire euh mettre sur le marché des produits toxiques et se payer des bonus insensés en laissant prendre les risques par la puissance publique les les les bonus c'est pour certains preneurs de risque notamment à la City ou en Europe c'était on prend les risques les plus importants parce qu'on a des bonus qui sont proportionnel et puis quand la risque produiseent des catastrophes c'est les contribuables qui payent ça ça suffit hein donc on a en tout cas remis en place ses règles produit par produit secteur par secteur euh acteur par acteur euh il faut maintenant être vigilant parce que n'ayons pas la mémoire courte il peut toujours avoir d'autres crises mondiales sur le plan des marchés financiers pour le covid la leçon il faut continuer à la tirer c'est d'être capable d'avoir nos propres médicaments et de pas être dépendant des importations venant de Chine ou d'Inde et là on pour le dolipran comme pour d'autres médicaments on commence à construire des usines en Europe et être moins dépendant euh pour euh l'immigration euh le sujet le plus difficile et sans doute celui qui était le moins bien traité il y a une réponse nationale et puis y a forcément des réponses européennes puisqu'on a les mêmes frontières extérieures qui était de véritable passoir donc on est en train de recruter 10000 agents garde frontière garde côte pour gérer en commun ces frontière et notamment pour aider les pays qui sont en première ligne la Grèce la Croatie l'Italie Chypre ou Malte pour les aider à faire ce qu'ils peuvent pas faire tout seul pour pour nous puisqueil sont nos frontières extérieures et quand on parle de l'immigration il faut aussi se dire que il y a pas seulement à mettre des murs des contrôles des visas à traiter les l'asile auquel ont droit les personnes qui sont martyrisés mais il faut aussi aider l'Afrique hein un des grands enjeux qui est à l'échelle de l'Europe qui n'est plus à l'échelle de chacun de nos pays c'est qu'est-ce qu'on fait pour aider ce continent où il y aura bientôt 2 milliards d'habitants 2 milliards d'habitants le Nigéria aura dans 15 ans si c'est pas plutôt plus d'habitants que les États-Unis d'Amérique donc ça ça nous concerne directement parce qu'il y a il y a 15 km ou 20 km entre le Maroc et le et et l'Espagne donc voilà quelqu je pense qu'il faut continuer à tirer ces leçons et on n' pas commencé à tirer vraiment sur le plan de défense de l'Europe don vous parliez euh l'alimentation il y a toujours un débat à Bruxelles euh que je trouve un peu étonnant entre ceux qui disent euh il faut produire plus euh mais sans continuer à polluer parce que il faut réduire la pollution et puis il y a beaucoup de gens qui sont partisant de la décroissance en pour polluer moins il faut produire moins si on produit moins on est on importera davantage on achètera davantage des produits notamment au Brésil ou à d'autres qui sont fabriqués sans respecter les normes qu'on impose à nos propres producteurs donc il faut un peu de bon sens je pense apprendre aussi à consommer autrement oui de toute façon les les ressources les ressources naturelles les espaces naturels ne sont pas gratuits et ils ne sont pas inépuisables donc il faut que la croissance dont nous avons besoin celle à laquelle mesdames et messieurs vous travaillez cette croissance soit plus sobre aussi hein plus économe des ressources et des espaces et l'alimentation euh euh effectivement on a le défi alimentaire de de de de de consommer mieux de manger mieux c'est une chance moi j'aiétaé ministre d'agriculture j'ai une grande fierté pour moi pendant 2 ans de d'animer ce ministère d'homme de femme qui franchement il y a pas beaucoup de de gens dans notre société française qui qui travaillent pour ne rien gagner et parfois qui travaill à perte et qui travaill dans des conditions très dures donc je je pense qu'il faut respecter ces gens et les aider davantage mais c'est grâce à eux que notre alimentation est traçable de qualité à des goûts des couleurs des odeurs moi j'ai pas envie que la France est une alimentation à l'américaine totalement asceptisée et une une économie agricole totalement industrialisé il faut qu'on ait davantage de diversité de traçabilité ça c'est le le modèle agricole et qui justifie je dis à ceux qui se pose parfois la question qui justifie qu'on ait un contrat avec les paysans la politique agricole commune elle elle elle est le prix qu'on doit payer pour pour ce modèle là nous recevons d'ailleurs de la PAC européenne nous Français 9 milliards par an pour l'économie agricole française le budget du ministère d'agriculture dont j'étaé le ministre c'est 1 milliard 10 fois moins le budget national il y a plus de politique nationale agricole il y a une politique européenne il faut la préserver et et la modifier aussi puis imaginez peut-être une chaîne de solidarité différente entre l'agriculteur et le consommateur avec les intermédiaires oui il y a intermédiaire il y a la grande distribution il y a mais il faut payer le le produit agricole végétal animal il faut le produit au au prix qu'il coûte et ça paraît impensable que ça ne le soit pas mais c'est le cas oui mais ça veut dire aussi qu'on cesse cette cette course au moins 10 ans et et à des prix les plus bas parce que parce que se nourrir correctement avec des produits traçables et de qualité c'est a un prix forcément ou le temps film mais avant de passer dans les room une question qui va intéresser tous nos clubs et plus spécialement peut-être celui de l'expérience client par rapport à l'expérience visiteur spectateur vous avez été co-président du comité d'organisation des Jeux olympiques d'hiver c'était en 92 on se rappelle à Alberville au côté de la légende Jean-Claude kilily trois médaill d' on le rappelle 68 grenhom ou quel été quel est votre point de vue justement sur la sécurité dont on parle beaucoup de la cérémonie d'ouverture qui sera une première je le rappelle en en non pas dans un stade mais en plein air long de la scène et sur l'accueil du public dans les différents stades et différents lieux de sportifs lors des Jeux olympiques et paralympiques il trouve que ce matin même j'ai passé 4h avec un de responsables d'économie et d'entreprise et à l'invitation du préfet de région pour visiter deux grands équipement olympique le village olympique qui va être entièrement reconverti pour les entreprises pour des commerces et pour des habitations en scène saint-enis et puis le stade nautique qui est juste maintenant au Stade de France par une passerelle qui sera lui aussi réutilisé ça fait 8 milliards et demi de travaux 4 milliards par le cojot pour l'organisation des des événements sportifs cojot présidé par Tony Estanguet et puis 4 milliards par les collectivités publiqu dont l'État pour les grands équipements qui sont tous réutilisés moi je pense qu'il faut faire confiance au ministère de l'Intérieur et aux forces de l'ordre municipal ouou national pour tenir la sécurité c'est compliqué notamment la cérémonie d'ouverture qui est unique qui est une première puisque d'habitude j'en ai organisé une avec Jean-Claude Killy à Alberville avec Philippe de coufl on s'en souvient c'était une formidable magique mais c'était dans un stade là on est sur entre l'osterlit et et la 6 entre 6 et 8 km ou on est on est sur une période où il y aura une longueur de où il y aura des risque donc ils seront maîtrisés les gens n'accéderont pas à C à cet espace cette longue route le long de la scène sans contrôle les gens devont être avec des billets donc voilà je pour les pour les les spectateur vous nentrez dans un stade que si vous avez un billet donc ouais mais là dans ce cas de figure vous êtes plutôt rassuré on a diminué la jauge hein de de d'accès oui je pense que nous devons faire confiance aux autorités publiques qui ont l'habitude on a eu la Coupe du monde de rugby on a eu de grands événements d'être capable on a eu des des événements au au Champs-Élysées avec 1 million de personne dans sur les ChampsÉlysées donc je je pense qu'il faut faire confiance le risque zéro n'existe pas il y a aussi des risques d'ailleurs entre les épreuves et durant toute la journée toute la durée des jeux mais mais je je pense que c risques sont anticipés et et que les pouvoirs public seront capables de les maîtriser il faut le souhaiter mais vous savez euh ça coûte à certains prix même si j'observe dans dans le cas de Paris que on n' pas construit beaucoup d'équipements et que tout ce qu'on a construit sera reconverti utile 80 % des équipements des jeux de son en scè ce qui était le cas aussi pour les gios d'Alberville oui c'est une grande fierté que j'ai été recyclé ce qui n'était pas le cas pour les jeux de Grenoble oui mais moi j'étais responsable des jeux d'alberv et une grande fierté que j'ai comme ancien président de la Savoie avec Jean-Claude kil c'est que tous nos équipements non seulement sont utiles en ce moment la piste de bobsleg Tremp plein de saut les pistes de ski dans tenè mais que tous vontêtre réutilisés pour les jeux de 2030 qui vont être attribués à la France en 2030 les jeux divhers sur les Alpes françaises euh la région Grand Sud à au ver ronalpe en particulier me disait le présent du Coo avec que j'ai que j'ai rencontré jeudi dernier à Lausanne parce que ils n'ont pas à reconstruire d'équipement notre piste de bobsec fonctionnera 38 ans après grâce à l'entretien des des commune de la région et du département de la Savoie et la même chose pour être en plein de ça c'est une grande satisfaction les jeux durables c'est possible donc vous êtes confiant Julie quelle est la suite du programme je suis pas je suis pas utopie j'ai pas d'utopie je même s'il y a des utopies créatrices euh je suis pas B je je je sais que tout est difficile mais il faut avoir confiance et il faut espérer que il faut il faut souhaiter que la France réussisse les jeux que c'est un moment d'unité nationale et une formidable opportunité pour pour toutes les entreprises de montrer l'image de la France et savoir ça n'empêche pas d'avoir quelques réserves ou quelques ces non non il faut avoir de la vigilance la vigilance merci beaucoup à Monsieur Barnier d'avoir répondu à à nos [Musique] questions