Published: Feb 08, 2024
Duration: 01:23:27
Category: Education
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[Musique] dans la nuit du 22 au 23 mai 1925 dans l'impasse dite de la cour du liyon d'or à lillele on découvre le corps sans vie d'un homme d'une quarantaine d'années couché sur le ventre au milieu de l'impasse il a été poignardé à cette reprise le meurtre du liyon d'Or est une affaire qui a passionné l'opinion publique lilloise et dont les multiples rebondissements ont tenu en haleine la police et les magistrats instructeurs pendant plus de 10 ans les journaux se sont emparés de l'affaire de très nombreuses personnes ont été suspectées s'en est suivi un sordide règlement de compte au sein de la pèigre Lilloise qui ne savait pas lequel de ses membres émérites avait commis le crime l'ensemble du sier de procédure criminelle se trouve conservé aux Archives départementales du Nord sous la côte 2u1 [Musique] 510 au tout début de ma thèse en 2009 alors que je faisais des recherches sur des dossiers de procédure criminell en lien avec la prostitution donc dans le cas de la préparation d'une têse sur la réglementation de la prostitution pendant l'entre de guerre en Histoire du droit je suis tombée sur un dossier très fourni sous la côte 2 u1510 un dossier donc qui concernait initialement un homme du nom descubas et en fait en ouvrant le dossier je me suis rendu compte que c'était un dossier merveilleux parce que céit un dossier à tiroir il y avait énormément de fil à tirer sur ce dossier et donc j'avais beau être au tout début de mes recherches je me suis rendu compte que là j' j'était vraiment sur une pépite ce dossier est extrêmement intéressant parce que ont été conservés tous les procès verbaux toutes les lettres anonymes toutes les lettres écrites par les différents protagonistes toutes les enfin peut-être pas toutes les coupures de journaux mais un certain nombre de coupures de presse qui concernaent l'affaire donc énormément de pièces et d'actes juridiques énormément aussi de de de pièces et actes autres euh donc tout cela faisait quand même beaucoup de matière pour écrire quelque chose d'intéressant et bien sûr le sujet en tant que tel était était passionnant donc nous avons de maîtres d'internat du lycée federb qui sont en train de faire de la musique dans la nuit du 22 au 23 mai 1925 ils sont interrompus par des appels au secours assez faiblard il il regardent par la par leur fenêtre qui donneent donc sur une impasse l'impasse du liyon d'or et il voient ils entrevoi un homme qui qui se traîent sur le sol et qui appelle au secours et puis qui qui agonise en fait finalement devant eux deux policiers se rendent sur les lieux sauf qu'il se trompe d'endroit et donc il ne constate rien les deux maîtres d'internat continuent à observer la scène et puis là il voit un homme qui s'approche du corps qui regarde le corps qui est très qui visiblement panique et qui part et puis ensuite un peu plus tard il voit deux personnes un homme et une femme qui s'approchent du corps qui sont visiblement dans un état d'ébété très avancé euh qui euh touchent le corps qui le secouent parce que il pensent que la personne dort ou est dans le même état quee et finalement ils comprennent que la personne est morte et ils s'en fit en courant et ça on le sait par une pièce de procédure en fait ces deux personnes se rendent au commissariat du 2uxè arrondissement de l'île pour expliquer qu'ils ont trouvé un cadavre là la police se rend sur place constate lesffit et commence son enquête [Musique] l'identité de la victime est rapidement établie il s'agit de Victor bet un chemineau de 40 ans il y a une autopsie qui est réalisée sur le corps et là les constatations sont les suivantes on découvre en particulier se coups de poignard Victor bet porte un un complet en drap gris une chemise bleu ciel une cravate le complet est abîmé par les coups de couteau dans le dos la cravate est de la même manière déchiré à deux endroits en particulier au niveau du torse principal lieu des agressions le corps est partiellement dénudé son sexe est sorti le pantalon est est déboutonné la chemise est encore rentrée le calçon est baissé et le le bas de la chemise et souillé de sperme et donc les enquêteurs en déduisent que la victime a eu une relation sexuelle très peu de temps avant le meurtre donc Victor bet est décédé d'une hémorragie interne lié à un coup de poignard au niveau de la hte alors quels sont les éléments dont bénéficient les enquêteurs ils ont des témoins de l'agonie de la victime qui disent avoir entendu un de course et une exclamation de femme donc ils en déduisent qu'un homme et une femme sont impliqués dans le meurtre la relation sexuelle que la victime aurait eu donc juste avant le meurtre leur laisse penser que tout est lié et que donc il y a eu relation sexuelle puis meurtre et donc que un homme une femme ayant eu des relations sexuelles avec la victime sont impliqué et ce prisme de départ va orienter toutes leur recherche [Musique] [Musique] Victor bet est marié avec une femme du nom de marhee Calon depuis 20 ans lorsque sa femme apprend sa mort et surtout les circonstances de sa mort elle est absolument abassourdie parce qu'elle explique et elle répète que c'est pas du tout le genre de son mari qu'il a une vie extrêmement régulière qu'elle ne doute pas une seconde de la fidélité de son attachement que c'est quelqu'un qui ne s'adonne absolument pas à la boisson en 20 ans elle ne lui a jamais connu de liaison donc elle n'en revient pas donc le meurtre de Victor bet interpelle énormément de personnes dans son entourage simplement parce que Victor bet est quelqu'un qui a une vie qui est excessivement réglée qui est très éloignée des univ criminogènes et très clairement c'est le type d'individu que l'on n'imagine pas être assassiné dans des conditions un peu scabreuse dans une impasse isolée et sombre du vieux lî il fréquente un homme politique en vue he le député Saint-Venant et d'ailleurs le soir du meurtre Saint-Venant et le prétexte de Bet pour sortir et il explique à sa femme qu'il va rejoindre le député Saint-Venant ce soir-là s jour de paye il a reçu sa paye et il a remis à sa femme 585 francs l'enquête révèle que en réalité il a touché 610 francs il en n'a remis à sa femme qu'une partie de la somme mais lorsque sa femme est interrogée sur cette différence elle explique que ça ne l'étonne pas parce que Victor bet conservait une partie de son son argent pour le verser justement à des associations caritatives et notamment là elle pensait que c'était une somme qui était à destination des orphelins donc voilà elle n'est pas vraiment surprise Victor Boquier quitte son domicile du 18 de la rue des pénitentes à 20h30 voilà prétextant un rendez-vous avec le député du Nord Charles saintvenant afin de régler les difficulté lié à un de ses camarades aveugles il fait un saut au au quatre de la rue des pénitentes afin de voir sa belle-sœur et le mari de celle-ci juste le temps d'embrasser son neveu et de transmettre quelques nouvelles il ne rentre pas il reste sur le palier avant de quitter le domicile de son beau-frère et de sa belle-sœur pour s'orienter vers la rue des célestines et de retrouver la rue de Gand et en parti le 20 de la rue de Gand où il achète un paquet de tabac on le voit vers 21h40 dans la salle des pas perdu de la gare l'îfandre où il est aperçu par un de ses camarades des la compagnie des chemin de phare du Nord monsieur chazo avec qui il n'échange pas il se salue de loin personne n'est capable de savoir ce que Victor bet faisait à cet instant dans la salle des pas perdus l'épouse de Victor bet explique la situation en disant que potentiellement il avait besoin d' et que les urineurs de la gare étant sur le trajet entre le domicile de Charles saint-venon et le son domicile de la rue des pénitentes il s'est arrêté à la gare pour pour uriner par la suite on perd la trace de de Victor boket et on ne sait pas ce qu'il a fait à la fois entre 20h30 et 21h40 et entre 21h45 et minuit 5 l'heure à laquelle on on découvre son corps l'enquête se poursuit comme on cherche à comprendre le le profil de de boket on essaie de comprendre la part de vie mystérieuse de cet homme et donc une enquête approfondie va être réalisée pour essayer de savoir s'il a eu des maîtresse s'il a fréquenté des prostituées et donc l'enquête va conduire les enquêteurs à s'interroger sur son passé Victor beuket est mari depuis 20 ans mais pendant la guerre il a été éloigné de sa femme alors Victor boket n pas fait son militire il a été réformé suite à une des problèmes de scoliose et il a été versé au service auxiliaire en 1914 en tant que technicien spécialisé dans le domaine des chemins de F donc un domaine relativement stratégique il a résidé dans différentes villes Longo manth Saint-Étienne Paris et rouan il va quitter l'île et être envoyé et dans les Grands Ateliers de la chapelle à Paris dans ces ateliers il va faire la connaissance d'erneste Denis Erneste Denis qui travaille également à la Compagnie des chemins de fer en tant que couvrier spécialisé qui est un peu plus âgé que lui qui est célibataire pendant une grosse grosse année ils vont vivre ensemble leurs parcours vont être des parcours parallèles pendant toute la gare et de la même manière au sortir de la gare Ernest va arriver dans le Nord va suivre Victor boket dans le Nord et être embauchés aux ateliers des LAM les enquêteurs vont écrire au commissaire de police de Ceville pour qu'il donnent des éléments pour qu'ils aillent faire des des investigations ils interrogent des des personnes ayant fréquenté boket et ce ce camarade explique que lui aussi que Boké a une conduite absolument irréprochable arest Denis précise euh qu'il enfin qu'à sa connaissance euh voilà il ne connaissait pas de relation euh féminine extraconjugale à à Victor boket Victor bet qui avait entimement connu du temps où ils avaient vécu ensemble pendant la guerre ces logeuses de manth et de rouan vont souligner que c'était un homme très sérieux très aimable qui ne donnit pas à la boisson donc l'enquête ne révèle pas cette part mystérieuse de boket qui expliquerait qu'on le retrouve dans une impasse sordide à moitié déshabillé et assassiné dans dans dans dans un coin [Musique] [Musique] obscur les enquêteurs sont à la recherche donc de deux personnes voir d'un couple et les circonstances de la mort de boket vont les les conduire très logiquement si l'on suit leur raisonnement vers le milieu de la prostitution pourquoi parce qu'avec cette idée que vu les conditions dans lesquelles s'est déroulé la relation sexuelle et bien ça ne peut être être qu'une prostituée et encore si on s'en réfère à la hiérarchie existante au sein de la prostitution pas n'importe quel type de prostitué celles que l'on appelle les pierreuses c'est-à-dire celles qui ne vont pas ni dans les chambres d'hôtel ni dans les gardne et qui font ça à la sauvette dans des coins de ruelles et cetera et le terme qui est utilisé pour les désigner de manière assez méprisante c'est le terme de de de pierreuse ce terme de pierreuse et cette manière de pratiquer la prostitution est très très stigmatisé au sein même du milieu de la prostitution à ce moment-là on est dans une période réglementariste donc qu'est-ce que ça signifie et bien ça signifie que dans le silence de la loi parce qu'il y a aucune loi qui encadre l'exercice de la prostitution mais par contre la prostitution est considérée comme un problème de voirie et donc c'est l'autorité réglementaire locale à savoir le maire et dans certaines villes les préfets je vais pas rentrer dans le détail mais en tout cas les maires qui du coup édictent des règlements pour encadrer la prostitution ce sont les maires qui décident de l'ouverture ou de la fermeture des maisons de tolérance alors elle s'appelle maison de tolérance non pas parce que ça renvoit pas à l'idée de tolérance ou en soi mais tolérance pourquoi parce que toléré parce que des maisons tolérées par la par l'autorité publique locale donc on a une prostitution qui s'exerce en maison de tolérance mais on a aussi l'immense majorité de la la prostitution qui se réalise dans la clandestinité et la la prostitution clandestine fait l'objet de la TRA des pouvoirs publics parce que pour que le système réglementariste fonctionne dans l'esprit des réglementaristes donc à savoir un contrôle euh de l'exercice de la prostitution canalisé dans des espaces clos dans des espaces surveillés surveillés par l'autorité publique mais aussi surveillé par l'autorité sanitaire il faut éradiquer la prostitution clandestine donc la prostitution clandestine fait l'objet d'une d'e d'une traque de l'autorité publique alors en tout cas dans le discours parce que dans la pratique il y a toujours des décalages mais néanmoins il y a la volonté d'incriminer cette prostitution là et d'ailleurs pendant l'entre de guerre il y a une loi qui est appliquée une loi de 1917 initialement une loi sur la répression de livresse publique mais qui dans son article 10 incrimine la prostitution clandestine exercée au sein des barres de ce qu'on appelle des barres à femme les termes de cet article ne visent pas strictement euh la prostitution hétérosexuelle ça vise également les relations entre hommes d'ailleurs qualifié avec des termes très particuliers on parle d'individus de Meur spéciaux dans les archives j'ai surtout vu cette loi appliquée à l'encontre de ce qu'on appelle les bares à femmes donc des barres dans lesquels ce sont des femmes qui qui se prostituent tout cela pour dire que les enquêteurs cherche donc une prostituée une femme qui se prostitue et son souteneur parce que c'est ce qu'ils imaginent vu la scène c'est ce qu'ils imaginent du contexte du crime pourtant dès le début de l'enquête un témoignage explique que les crrit de femme n'ont rien à voir avec le crime les les exclamations d'une femme à peu près au moment du du meurtre viennent en réalité du du débit de boisson qui est juste à côté les staminé Sainte Cécile appelé également café pécier c'est en fait la bonne du café qui parce que le chien est en train de s'enfuir crie après le chien cette personne qui est auditionné qui est interrogé c'est Albertine àart et c'est elle qui finalement a induit la le l'enquête en erreur parce que c'est c'est sur la base de ces exclamations qu'on est persuadé qu'une femme est impliqué dans l'affaire donc on a cette explication là mais elle est pas retenue par les enquêteurs pour se demander si finalement bah il y avait il y a bien eu le cri d'une femme ou non mais en même temps les enquêteurs n'ont pas besoin de cet angle là parce que le simple fait qu'il y ait eu relation sexuelle implique la présence d'une femme les premiers qui vont être suspectés c'est bien sûr ceux qui ont découvert le corps c'est-à-dire ce fameux couple complètement ivre qui arrive et qui secoue le cadavre donc il s'agit de Théodore Boidin dit Théo et de Marie Gaudron dit Marie la souotte lui il est garçon de café et elle se prostitue dans la clandestinité c'est d'ailleurs son surnom elle boit énormément l'enquête permet de reconstituer leur parcours le soir du meurtre et c'est un parcours qui les amène de café en café de rade en rade dans ce vieux Lille donc vieux lî qui aujourd'hui est extrêmement chic mais qui à l'époque était un quartier complète ement sordide avec beaucoup de barres de prostitution c'était aussi un quartier qui était très délabré parce que il y a eu des démolitions très importantes pendant la guerre pendant la Première Guerre mondiale un quartier dont le visage à l'époque n'a rien à voir avec le visage que l'on peut voir actuellement dans la ville de Lille et pourquoi se rendent-ils dans l'impasse et bien tout simplement parce que Marie lalotte a envie d'uriner après il y a une autre hypothèse qui peut être formulée parce que cette impasse elle est quand même connue pour être un lieu où se pratiquent justement des relations sexuelles dépassent donc peut-être que Marie laouot et son compagnon se sont aussi rendus dans cet impasse pour euh pour avoir une relation sexuelle on ne le sait pas en tout cas il tombe sur le cadavre et euh s'enfuit pour le dire à la police alors même s'ils sont suspectés même si leur euh euh emploi du temps est vérifié ils ne sont pas suspectés sérieusement très longtemps déjà parce qu'ils sont euh disculpé par le témoignage du maîre d'internat qui montre leur surprise qui montre que au départ il se demande si l'homme n'est pas ivre et puis même comme ils ont été vus dans les différents bars juste avant finalement il y a pas de voilà ils sont assez vite innocentés Marie laoulotte on va la retrouver plusieurs fois dans l'enquête parce que justement elle va croiser un certain nombre d'autres protagonistes de cette affaire au gré de ses errances dans les dans les rues de de lîle et et Marie laaslotte sera plus tard recherchée activement lors d'un des rebonds de l'enquête on pense qu'elle est partie vivre à roubé avec un homme là aussi un homme de la paix qui s'appelle Jacques les trois couleurs enfin dont le surnom et Jacques les trois couleurs en réalité Marie laoulotte est morte quelques années après l'affaire elle est morte en 1928 à l'hôpital de Lille elle avait 39 ans l'enquête ne se déroule pas dans un climat serein en parallèle de cette enquête la presse locale se se passionne pour l'affaire éidemment le contexte un meurtre du sexe voilà donc un certain nombre de journaux locaux se mobilisent font leurs propres enquêtes et évidemment en publiant des articles sur l'affaire bah ça suscite du coup l'intérêt de la population et donc un certain nombre de gens écrivent à la police pour faire des dénonciations pour donner leur avis et cetera et donc parmi ces ces lettres anonymes on va donc avoir une lettre qui incrimine le patron du bar pour la sortie de secours donne sur l'impasse du liyon d'or le fameux estaminé sainte- Cécile appelé également café Pélicier donc le patron Jean Pélicier est suspecté avec sa compagne Germaine doucher qui se prostitue c'est voilà notoirement connu et donc ce qui est raconté dans la lettre anonyme c'est que Germain doucher aurait une relation sexuelle avec Bouet et que jean-pélicier jaloux l'aurait tué bon c'est une piste qui n'est pas suivie euh enfin très longtemps par les enquêteurs mais par contre dans la lettre anonyme il est fait mention de deux autres personnes qui vont beaucoup plus intéresser les enquêteurs il s'agit de quelqu'un qui est désigné comme un macro pierre qui serait donc le souteneur d'une d'une femme qui se prostitue dont le surnom serait Lian alors ces deux personnes vont beaucoup intéresser les enquêteurs parce qu'ils ont du mal à les retrouver il s'agit en réalité de Pierre Gaston et Gilberte Louchet alors Gilberte Louchet se fait appeler Lian de pougie c'est intéressant parce que ça fait évidemment référence donc à une une courtisane de luxe une grande mondaine rivale de la belle auterro reine des Folies Bergères qui a épousé un prince russe qui a écrit des romans Gilbert Louch se dit artiste elle réside avec son souteneur à ce moment-là donc là encore pas très très loin de l'impasse du Lyon d'or elle réside dans un hôtel l'hôtel Central rue fait d'herbe avec son souteneur ils n'ont pas assez d'argent pour payer l'hôtel donc il laisse engage à l'hôtel une valise contenant des affaires et ils sont censés revenir quelques jours plus tard récupérer leur valises et et payer le prix de la chambre ils ne reviennent pas les tenanciers de l'hôtel Central ouvreent la valise et trouve des affaires couvertes de sang donc là évidemment ils se rendent au commissariat donneent la valise et là il y a une recherche active qui est menée pour retrouver donc Lian et et son souteneur comme les journaux en parlent Gilberte loucher se rend elle-même à la police et explique que en fait les affaires sont tchées parce que c'est le sang de ses ses règles il y a une vérification qui est faite et effectivement sa version est confirmée ce n'est pas le sang d'un meurtre concernant Lian de pougie et son souteneur la presse s'est aussi passionnée pour cette piste ils ont mené là encore les journalistes ont mené leur propre enquête et ce qui ce qui m'a interpellé forcément avec une lecture rétrospective de l'affaire c'est la manière dont la presse souligne la violence qui existait entre le souteneur pierre et sa sa compagne et la manière dont les journaux expliquent cette violence ils font de l'esprit avec des jeunes mots en parlant des sentiments profonds du souteneur pour la femme qui se prostituait pour lui et en évoquant des tournures de phrase qui tourne en dérision les violences très importantes dont il est question donc c'est vrai c'est vrai que ça ça interpelle sur effectivement le regard social qui était posé sur la violence bon au sein d'un d'un couple souteneur prostitué mais de manière générale sur la violence conjugale ensuite un autre couple fait l'objet de d'une enquête alors là aussi sur dénonciation sur dénonciation d'une tenancière la lettre de dénonciation vise un souteneur hippoly Rigal surnommé Gaby et une femme donc Raymond vergotte dit la veuve Richard et l'argument qui est avancé pour les dénoncer c'est que qu'elle pratique la prostitution dans des ruelles dans des recoins sombres donc là encore on on on trouve ce cette idée de la Pierreuse donc elle est potentiellement responsable parce qu'elle est pierreuse donc dénoncer là encore pour des pratiques de la prostitution qui sont considérés d'un point de vue hiérarchique comme le le bas de l'échelle en fait en tout cas à ce moment-là de l'enquête les les les enquêteurs sont dans une impasse et la presse ne les épargne pas les propos dans la presse concernant le travail de la police sont extrêmement violents on soulligne le l'incompétence de la police et c'est à ce moment-là que les enquêteurs vont tomber sur le couple de coupables [Musique] parfait [Musique] [Musique] ce ce couple de coupables parfait sont donc un un homme du nom de Justin escobas dit intin et une femme du nom de Jeanne poulaléon dite loulou pourquoi ce ce sont des coupables parfait et bien parce que Justin escouas Tintin est connu de la police comme étant un membre du milieu un membre de la pegre le le chef d'un gang de cambrioleur il est aussi connu parce qu'il serait un des responsables de la traite des blanches la traite des blanches c'est là aussi un grand enfin quel un thème très nébuleux très complexe il y a des travaux universitaires très sérieux là-dessus mené par alors je je vais citer que deux auteurs mais Alain Corbin et Jean-Michel Chaon qui ont travaillé là-dessus qui montre que donc derrière cette image de la traite des des blanches se cache beaucoup de mythes de fantasmes j'ai aussi travailler sur la traite des blanches donc c'est quand même un thème qui est récupéré par tout le monde dans des sens très divers c'est un thème qui va être utilisé par exemple par les féministes pour pour réclamer le droit de vote donc les féministes saisissent de de cette de ce thème pour dire regardez les autorités publiques se désintéressent complètement du sort des femmes du fait c'est ce que révèle la traite des blanches pourquoi est-ce que les autorités publiques se désintéressent du sort des femmes et bien parce que les femmes n'ont pas de poids électoral donc c'est ce th il est utilisé dans un sens par les par les féministes il est utilisé euh bien sûr par les abolitionnistes euh qui souhaitent donc abolir la réglementation de la prostitution à l'époque l'abolitionnisme c'est ça abolition de la réglementation de la prostitution c'est un enjeu euh diplomatique internationale la question de la traite des blanches parce que la Société des Nations a un comité de la alors un comité qui s qui a failli s'appeler comité de la traite des blanches ou qui s'est appelé comité de la trait des blanches mais qui a été rebaptisé parce que traite des blanches bah ça vous visait exclusivement bah les femmes blanches et c'était très connoté avec un un aspect raciste dans dans la terminologie utilisée donc ça a été rebaptisé comité de la traite des femmes et des enfants au sein de la Société des Nations euh l'ensemble des pays sont représentés dans ce comité et euh il y a des pays abolitionnistes qui veulent abolir la réglementation de la prostitution et des pays réglementaristes comme la France qui qui finalement accepte de lutter contre la traite des femmes et des enfants mais seulement sous langue prostitution qu'on ind destine qui qui font vraiment la part des choses en disant on a d'un côté la bonne prostitution la prostitution réglementée qui s'exerce dans un cadre sécurisé et cetera dans lequel il n'y a pas d'exploitation de femme et ça c'est la prostitution réglementée puis de l'autre la prostitution clandestine où là effectivement on va trouver des trafiquant de femme donc attention c'est très dangereux la prostitution clandestine il faut vraiment lutter contre la prostitution clandestine parce que derrière il y a la le discours sur la traite des blanches qui est mobilisée par les médias il y a quand même toujours l'idée attention jeunes fillees faites attention qu'on vous sortez l'espace public est un lieu de dangerosité parce que des prédateurs se trouvent dans la rue prêt à vous enlever et à vous envoyer dans des bordels dans d'autres pays donc c'est un discours qui est extrêmement anxiogène pour les femmes pour les jeunes filles et qui du coup joue un rôle dans dans le contrôle en fait dans le contrôle des femmes dans l'espace public derrière cette cette image médiatique de la traite des blanches quand on creuse dans les affaires judiciaires on voit une déformation totale entre les faits établis dans les enquête et le discours et la retranscription de ces faits dans les médias bien sûr qu'il existe un trafic international mais par contre le côté extrêmement caricatural qui est présenté dans l'image de la traite des blanches il se vérifie très peu dans les affaires judiciaires qui sont soi-disant des affaires de traite alors quand je dis qu'il existe un trafic international ce que je veux dire c'est qu'il il existe des intermédiaires euh c'est-à-dire que la prostitution ne concerne pas que une femme ou un homme qui se prostitue et son client il y a souvent des intermédiaires qui jouent des rôles de placeur des j des des rôles de de mise en relation on trouve quand même souvent des des femmes qui savent où elles vont qui se prostituent déjà euh en France qui décide de partir et qui parfois après d'ailleurs mobilise les dispositifs mis en place contre la traite des femmes et des enfants pour justement revenir enfin voilà qui ont des stratégies aussi de de mobilisation des outils mis en place parfois en utilisant un discours qui les aide aussi à se saisir de ces dispositifs ça c'est c'est c'est assez logique bref l'image de la très jeune fille enlevée sans son con enfin voilà enleveré et envoyé de force je dis pas que ça n'existe jamais mais il y a un décalage vraiment entre le discours médiatique et la réalité des affaires judiciaires en tout cas dans les dossiers que j'ai pu consulter et aussi d'après les travaux qui ont été réalisés par un certain nombre de chercheuses et chercheurs donc tout cela pour dire que Justin escouba il est décrit comme étant impliqué dans la traite des blanches alors est-ce que ça veut dire qu'il est impliqué dans une gestion internationale de prostitution non en réalité au pire son influence est régionale au plus juste je pense qu'elle est très très locale euh d'après ce que j'ai pu étudier de son parcours dans les euh dans les archives donc ça c'est une fiche de renseignement euh qui présente voilà c'est un document type qui donne un certain nombre d'éléments alors ce qui peut nous intéresser ici c'est conduite et moralité quelle est sa conduite habituelle mauvaise comment est-il noté dans sa commune mal comment é noter sa famille médiocrement est-il adonné à livrognerie oui se livre-t-il au libertinage et à la débauche oui vit-il en concubinage il vivait avec Jean poulaléon et alors autre particularité puis là le le renseignement est sans appel individu taré suspect à tous égards en tout cas un coupable dont le profil semble idéal en parallèle Jeanne poulaléon dit loulou c'est une femme qui a un parcours très intéressant alors on peut pas dire qu'il est représentatif de la prostitution en soi mais il est représentatif non pas dans sa pratique de la prostitution à elle mais pour la mobilité que nous allons observer dans son parcours ça c'est le rapport de police judiciaire qui évoque donc la vie de de de Jeane poulaléon Jeane poulaléon elle est elle est connue des services de police pour pratiquer de l'entolage c'est-à-dire que elle a un client et ensuite elle a une relation sexuelle mais ensuite elle en profite pour le lui dérober un certain nombre enfin son portefeuille enfin de l'argent et cetera et donc elle est souvent mise en cause dans des affaires de d'entollage j'ai croisé Jean poul Léon et l'affaire du londor d'une façon un petit peu indirecte et qui nous rappelle comment quand on travaille en histoire sur la France on a tendance en fait à à se rencontrer les uns les autres et à et recroiser des individus et en fait dans le cadre de ma thèse sur les pratiques imaginaires du tatouage chez les femmes en France je travaille essentiellement à partir de sources qui portent un témoignage sur le corps des individus c'est-à-dire des registres d'écrou qui sont remplis quand on rentre en prison ou des registres de la mort ou des registres de personnes disparues et Jean pouléon à l'origine je l'ai rencontré quand j'étais en Master et quand je dépouillais les sources de la prison de freine et de la prison de La Petite Roquette à Paris donc à l'origine pour moi c'était juste une femme parmi plusieurs milliers de de femmes tatoué que que j'avais accumulé au cours de de longues heures aux archives Jeanne poulaléon je la voyais deux fois une première fois en 1928 à la prison de freine où elle rentrait pour pour 6 mois pour une affaire de cou et blessure à ce moment-là elle était signalée comme comme une fille soumise donc tout à fait standard et je l'ai croisé une deuxième fois à la Petite Roquette cette fois-ci elle était condamnée parce qu'elle était camelote et qu'elle avait vendu des briquets non estampillés et ça aurait pu simplement s'arrêter là sauf que pour pouvoir avoir une vision plus claire de qui étaient ces personnes tatouées sur lesquelles je travaille j'ai commencé à à faire des des recherches biographiques un petit peu plus fouillé sur elle d'abord c'était des informations tout à fait standard par exemple j'ai appris qu'elle était née le 16 novembre 1898 à Bordeaux situation familiale tout à fait classique sa sa mère n'a pas d'emploi son père est cordonnier j'ai appris aussi qu'elle s'était marié à Paris en 1936 avec un boucher et c'est là que j'ai commencé à me rendre compte qu'il y avait un petit peu en Guille sous roche par rapport à à Jeanne poulaléon parce que je me suis rendue compte que le boucher qu'elle venait d'épouser avait été condamné 2 ans plus tôt pour une affaire de cambriolage donc clairement on était dans un milieu un petit peu interlope entre son mari et elle le fait qu'elle était passée deux fois en prison et je me suis rendu compte aussi que la carrière criminelle de Jeanne n'avait pas du tout commencé au moment de de cette de cette affaire à Lille en fait on entend parler d'elle dès ses 12 ans en 1909 à Paris elle fait partie d'un groupe d'enfants qui commettait un certain nombre de vols particulièrement dans des fêtes foraines dans des quartiers un petit peu chauds de Paris la presse parle de cette affaire au moment où on arrive à interpeller ces enfants-l et que Jeanne justement passe aux aveux donc elle dénonce une fille mère qui habitait dans son quartier et qui dirigeait un gang d'enfants il y a il y a pas vraiment d'autres termes dont six de ses enfants plus quelques autres enfants du quartier qu'elle envoyait commettre divers larsin pour ensuite récupérer un petit peu un petit peu d'argent là-dessus et à ce moment-là les parents de Jean pou à Léon sont sont interrogés particulièrement sa mère qui déclare qu'elle qu'elle sait plus vraiment quoi faire de de sa fille qui est qui est complètement hors de contrôle ça pose en quelque sorte des questions sur comment jeanne poulaléon est rentré dans dans cette vie de vol alors qu'en fait elle venait d'une d'une famille laborieuse tout tout à fait classique à Paris et du coup on peut établir un certain nombre de théories sur ça qu'on pourra de toute façon jamais vérifier mais est-ce que c'était parce que son père était plus à la maison qu'il y avait plus de cadrees formel et du coup elle préférait aller avec ses amis du voisinage pour pour s'amuser en en commettant des larsins ou est-ce que elle volait pour compenser le fait que son père ne pouvait plus subvenir à leurs besoins pendant le le temps où il était à l'hôpital autant de choses qu'on saura pas ah ça cette pièce c'est en fait donc c'est dans le cas de l'enquête qui est mené sur Jeanne poul Léon et c'est l'audition par la police de sœur Mariem qui était tourière au Bon Pasteur de sens son comportement est tel qu'elle est mise dans la classe des pénitentes elle sera renvoyée de cet établissement au bout de 3 ans et sera rendue à ses parents elle est décrite comme une petite fille insupportable elle était tellement exubérante que nous avons pensé qu'elle ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales et qu'elle finirait mal alors les bons pasteurs ce sont des institutions privées tenu par des religieuses euh ce sont les endroits où sont placés les enfants sur décision de justice les enfants filles les filles sur décision de justice ou sur décision parentale dans le cadre de la correction paternelle ce sont des endroits dans lesquels les châtiments corporels sont pratiqués il y a une idée très forte de pécher il y a tout un un rapport à la sexualité au corps qui est qui est très particulier des chercheurs ont travaillé sur sur ce sujet he je pense notamment à l'ouvrage de Claire Duma et Françoise tétard sur les filles de justice je pense également aux travaux de Véronique Blanchard sur sur les bons pasteurs et là où la où ça a quand même une dimension politique assez forte c'est que bah c'est ces ces institutions ont bénéficié de la caution de l'État au point que c'était pour un certain nombre d'entre elles sur décision judiciaire qu'elle se retrouva au mon pasteur donc il y a une responsabilité de l'État dans les cvic qu'ont vécu ces ces femmes qu'on peut qu'on peut qualifier de violence institutionnelle je la retrouve plus tard en 1921 à Brest à un moment où elle est supposé se trouver en maison donc pour se pour se prostituer à ce moment-là et alors qu'elle devrait théoriquement être contrainte aux limites de la maison on apprend par par un journal encore qu'elle est arrivé complètement ivre à Brest dans un débit de boisson qu'elle s'est mise en colère au moment où on a refusé de de la servir parce qu'elle était déjà ivre et à ce moment-là elle a fracassé des vitres et elle a pris 8 jours de prison pour pour bris de clôture je la retrouve encore plus tard en 1923 cette fois-ci à 3 donc encore une une autre ville à ce moment-là elle est appréhendée on dit juste d'elle qu'elle est qu'elle est SDF donc peut-être qu'elle était simplement là de passage ou alors qu'elle vivait dans dans un type de de logement qui ne méritait pas d'être qualifié de d'habitation stable par par la presse elle est arrêtée pour avoir agressé enfin pour avoir participé à l'agression d'un d'un voyageur de commerce dans une dans une rue à Saint-Quentin elle a en fait ce voyageur de commerce raconte qu'il a été accosté par Jeanne qu'il l'a repoussé et au moment où il l'a repoussé c'était probablement dans le dans le cadre d'une proposition de de relation prostitutionnelle trois individus des hommes dont qui était armé lui sont tombés dessus et l'ont frappé pour avant lui voler son portefeuille eux vont prétendre qu'ils sont simplement venu en aide à Jeanne alors qu'elle se faisait importunée par par cet individu là c'est-à-dire qu'elle ne serait pas à l'origine de de l'échange qui a qui a mené à l'agression et que du coup ils ont simplement passé l'homme à tabac pour pour défendre Jean pou Léon finalement elle n'ira pas en prison pour cette affaire là il y aura seulement une des des personnes présentes qui sera inquiété parce qu'il portait un couteau sur lui le mode de vie marginal de Jeanne il est en quelque sorte symbolisé par les tatouages qu'on qu'on lui connaît ce qui est frappant avec l'affaire du Lion d'Or et tout ce qu'on sait sur Jeanne autour de cela c'est une sorte de de focalisation sur sur son corps qui va à la fois passer sur l'insistance sur le fait qu'elle qu'elle occupe un métier de prostituée sur le la peur du médecin qu'elle exprime à un moment sur une photographie qui paraît dans la presse en 1933 mais on connaît aussi son son corps par des registres d'écrou qui donne une une vision encore un petit peu plus fine sur sur certains détails on apprend ainsi qu'elle est tatouée d'un trait bleu à l'angle gauche de l'œil gauche et d'un point bleu au milieu de la joue gauche en 1933 on apprend que ces deux tatouages là ont disparu mais qu'elle a à la place un point bleu encore tatoué entre le pouce et l'index droit sur une histoire technique du tatouage c'est intéressant ça veut dire que ces tatouages avaient probablement été très mal fait donc du coup qu'ils avaient eu le le temps de disparaître ou d'être effacé très facilement en 5 ans mais c'est aussi très intéressant sur la portée sociale de ces tatouage là en fait en 1928 quand elle a particulièrement ce point bleu au milieu de la joue on est dans un contexte où ce tatouage qui pourrait paraître complètement innocent et être juste une forme de de mouche de faux grain de beauté tatoué a un sens très fort particulièrement pour pour des lecteurs de de press à sensation de fit d'hiver et cetera en fait dès les années 1900 et et la période des des Apaches à Paris on a commencé à décrire les criminels et les délinquants comme portant systématiquement un certain nombre de signes caractéristiques qui permettrai de les repérer dont le le tatouage de point entre le pouce et l'index ou le tatouage d'un point sur sur la joue on peut lire des choses dans la presse comme c'est tous les Apaches de de Belleville portent un point sur la joue et cetera dans les années 1920 1930 il se passe quelque chose de de complémentaire de cet imaginaire là c'est-à-dire que les femmes et surtout les femmes prostituées mais pas uniquement vont surinvestir ce type de tatouage et ça va du coup devenir un signe de prostitution plus directement jean lacassaagne le fils du criminologue Alexandre Lacassagne va écrire en 1935 un texte sur les tatouages de prostituées où il va dire que ce type de tatouage peut être surnommé soit point de Gap soit point de brique au moment où gap veut dire voyou et brick veut dire maison de passe quand on la retrouve en 1933 alors qu'elle n'a plus ce tatouage de point sur la joue mais seulement un point entre le pouce et l'index elle est revenue encore une fois dans un type de tatouage qu'on pourrait qualifier de très clairement antisocial là aussi le point entre le pousce et l'index renvoie à tout l'imaginaire à pachche et au signes de reconnaissance de la bande ça va se transformer dans des types de de tatouage qu'on connaît plus aujourd'hui type TR points entre le pousce et l'index ça correspond à un mort au vache mais à l'époque déjà c'est un moyen très clair de signaler au aux gens qu'on rencontre dans la vie de tous les jours parce que ce sont des tatouages extrêmement visibles qui sont donc sur la main donc impossible à cacher qu'on nappartient pas au même milieu queeux et qu'on a potentiellement très volontairement adopter un mode de vie marginal qu'on revendique par ce type de tatouage la majorité des personnes qui se prostituent ne pratique pas de de d'entolage sur leur clients donc en ce sens c'est une spécificité cé de de Jean poul Leon dit loulou par contre là où elle est représentative c'est qu'effectivement sa trajectoire montre qu'elle se prostitue qu'elle commence à se prostituer assez jeunes et qu'elle passe sans cesse de la prostitution réglementée à la prostitution clandestine alors parfois volontairement mais pas toujours elle est souvent en fait arrêtée par la police et forcée de s'inscrire sur les registres de la prostitution pour exercer la prostitution en étant toléré par l'autorité publique locale il faut être inscrite sur un registre qui s'appelle le registre des mœurths c'est un registre qui permet du coup de bah de ficher les gens de les contrôler et puis de leur appliquer un un régime spécial un régime dérogatoire du droit commun euh qu'est-ce que ça signifie ben ça veut dire qu'en fait une fois qu'on est fiché sur ces registres de la prostitution on est interdite de se rendre dans certains lieux les églises les abords des églises les abords des écoles les abords des casernes euh on n' pas le droit de vivre avec des enfants on n pas le droit d'aller au bal on n' pas le droit d'aller dans les cafés enfin voilà et si on si on se retrouve à aller dans les bals dans les cafés à vivre avec des enfants et ben on se retrouve bah verbaliser on subit un harcèlement policier très fort qui en fait conduit assez naturellement les personne qui se prostitu à finalement se retrouver dans des maisons de tolérance en théorie on a le droit de se prostituer à l'extérieur des maisons de tolérance mais la pratique fait que une fois qu'on est inscrite sur les registres des murs c'est quand même compliqué de rester dans les dans les rues euh parce que le la carte de fille soumise on appelle ça une fille soumise bah implique des des tracasseries policières permanentes une autre spécificité hein du du régime des des murss c'est la les obligations sanitaires mais vraiment pendant l'entre des guerres si on devait qualifier le règlementarisme on peut parler vraiment de règlementarisme sanitariste dans le sens où c'est vraiment euh ce sont vraiment les obligations sanitaires et les enjeux sanitaires qui justifient la mise en place de ce système qui est quand même contesté par un certain nombre d'auteurs par un certain nombre d'autrices pour pour beaucoup de raisons et notamment parce que ça implique des des des atteintes très graves à la liberté individuelle le contrôle sanitaire est extrêmement mal vécu par les personnes concernées parce que bah il est très contraignant et puis parce que concrètement ça veut dire que si elles sont reconnu comme atteint d'une maladie vénérienne et ben elles peuvent se voir enfermé à l'hôpital pour un lapse de temps indéterminé autant au 19e on trouve des beaucoup d'incarcération arbitraire autant c'est une pratique qui du fait des critique contre le règlementarisme du du fait de la montée en puissance du discours abolliitionniste c'est que ce sont quand même des pratiques qui tendent à disparaître la détention arbitraire au violon municipal par contre la Dét enstion sanitaire continue même si dans les discours on prône une préférence pour les traitements ambulatoires de fait on les les personnes qui se prostituent se retrouvent enfermé à l'hôpital en cas de de de contrôle sanitaire qui détecte une maladie [Musique] vénérienne [Musique] et comment est-ce que les enquêteurs en sont arrivés à eux et bien grâce à une dénonciation d'un homme nommé Alfred de genst Alfred de genst il est incarcéré à doué pour vol il écrit donc dans une lettre qu'il peut faire des révélations sur le crime du Lion d'or mais il essaie de de négocier sa peine dans le sens où il demande un adoucissement de son régime de déttion il met des conditions en fait à ses révélations donc il tente de négocier mais ça ne fonctionne pas enfin il y a pas de négociation possible donc tant pis il livre quand même ses informations c'est un courrier que Alfred de GST envoie au commissaire salè je suis passée devant la cour d'appel hier la Cour a confirmé le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Lille monsieur sal maintenant que j'ai fini à douer j'espère que vous allez me faire revenir à Lille avant la fin de cette semaine chez vous pendant que je suis encore décidée à parler voilà pourquoi que Tintin parle pas vous pouvez faire tout ce que vous voulez mais vous ferez pas parler Tintin et Loulou il faut pour cela une preuve matérielle et après ils [Musique] parleront comment ils auraient cette preuve moi je l'ai si toi arrivais à l'île je ferai ce que je vous ai dit dites-le au juge gloriant de faire revenir à l'île avant la fin de de cette semaine dans l'espoir d'avoir satisfaction je vous adresse Monsieur mes plus profonds respects donc Alfred de gens dénonce Justin escouat dont il est a priori membre de son fameux gang de cambrioleur en tout cas c'est ce qui peut se déduire des différents éléments qui sont apportés dans le dossier Alfred dgan s'explique que alors qu'il était avec Justin escouba Tintin dans un autre bar de la pègre frut de tournée à la sortie des voyageurs c'est le nom du bar et bien à ce moment-là ils auraient une discussion à propos de loulou qui à ce moment-là purge une peine à Saint-Quentin pour vol pour un anè entollage Tintin se plaint de devoir lui envoyer de l'argent il explique qu'elle lui demande de l'argent et qu'il doit sans cesse lui envoyer de l'argent Alfred degens lui aurait répondu arrête de lui envoyer de l'argent et Tintin lui aurait répondu que il est obligé de lui envoyer de l'argent parce que s'il ne lui envoie pas d'argent elle risque de le dénoncer pour le crime du liyon d'or on se rend compte que Tintin a bien envoyé de l'argent à à Jean poualéon alors qu'elle est détenue à Saint-Quentin Jean poualéon explique que les mandats d'argent que lui envoie Justin c'est pas du tout pour acheter son silence qu'en réalité lui envoie cet argent pour pour la récupérer à la sortie pour qu'elle continue à se prostituer pour lui pour qu'il continue cette relation de souteneur prostitué qui étit la leure avant sa sa détention et il y a une correspond qui a été faite entre Jeanne enfin entre Loulou et Tintin donc là il s'agit d'une d'une lettre écrite par Jeanne poulaléon à Justin escouba mais comme le le régime carcéral lui interdit de communiquer avec avec toute autre personne qu'avec un membre de sa famille elle adresse cette lettre à Justine poulaléon en en prétendant qu'il s'agit d'une lettre écrite à sa sœur pour contourner donc les interdictions de correspondance spécifique lié à son régime de détention chère sœur je suis très étonnée de ne pas avoir de tes nouvelles car j'ai bien reçu ta laine mais je n'ai pas eu de lettrre ce qui me chagrine beaucoup j'espère qu'il ne t''est rien arrivé et tu serais bien bonne de m'écrire une petite lettre pour me consoler et me dire pourquoi tu ne m'écris pas ou je croirais que tu veux me laisser dans le malheur comme je te l'ai écrit j'ai encore 3 mois je sors le 30 mai au matin et j'espère que tu seras là pour ma sortie enfin chère petite sœur je ne vois plus grand-chose à te dire que de t'embrasser de tout cœur embrasse bien ton petit Pierro et à bientôt Jean poul Léon lors de la confrontation entre Alfred degst et Justin escouba escouba est défendu est accompagné par un avocat Maître Tellier et maître Tellier demande à Alfred gens pourquoi enfin à la fin de la confrontation pourquoi est-ce qu'il a dénoncé Tintin Alfred de gens répond que effectivement c'est en réaction à sa propre dénonciation dans le cadre d'un cambriolage donc on a quand même un certain nombre d'éléments qui montrent qu'il y a une vengence qui est mise en œuvre au sein donc de ce milieu de la piggre entre alliés qui ne sont plus des alliés qui se retrouvent des ennemis voilà donc t tous ces éléments sont des des des éléments qui affaiblissent évidemment l'accusation d'alfrred degens mais c'est la seule piste sérieuse que les enquêteurs ont et donc le juge d'instruction va mener une enquête extrêmement à charge contre escouba et pou à Léon là nous sommes en 1927 he donc ça fait 2 ans que le meurtre a été commis on a toujours personne aucune piste sérieuse donc là il y a vraiment cette idée de s'accrocher à cette piste de l' menener jusqu'au bout Alfred Degans dans son témoignage raconte que trois personnes peuvent confirmer sa version trois personnes qui seraient proches de escouas et pou leéon deux des personnes qu'il essaent d'impliquer disent disent qu'ils n'en savent rien voir innocente escouba et pou Léon et la troisème personne François Boré livre un témoignage tout à fait différent lui il explique qu'il a été l'amant d'une certaine Eva favro dit Carmen avec qui il a une relation assez sérieuse parce qu'ils ont failli se marier d'après lui il dit qu'il ne s'était pas rendu compte que Eva favro faisait des passes et que en l'prenant bah finalement il a annulé le mariage cette fameuse Carmen avait comme comme client un un coqueleux un coqueleux du nom de leffire alors qu'est-ce qu'un coqueleux ça nous renvoie une pratique très locale la pratique des combat de coqu et là on l'espèce des combat de coqu clandestin et donc le coqueleux en question ben ça veut dire qu'il participait à des combat de coqu qu'il pariait et c'était donc quelqu'un qui avait beaucoup d'argent sur lui en général ce que raconte François Boré c'est que Carmen lui aurait proposé de tendre un piège à le faire et de le tuer pour lui dérober son argent elle aurait proposé pour réaliser ce crime bah de le mettre en contact avec Tintin avec Justin escouba eva favro est activement recherché une grande enquête va être mené pour la retrouver mais elle ne sera pas retrouvée et pareil pour le coqueleux le fer qui doit avoir un nom d'emprunt et les enquêteur n'arrive pas à le retrouver non plus le réquisitoire à fin de renvoi devant la chambre d'accusation du procureur est extrêmement intéressant parce que dans ce document on voit qu'il n'y a pas beaucoup d'éléments et en fait ce qui ressort de ce réquisitoire c'est presque ce sont des individus de toute façon tellement néfastes pour la société qu'en gros s'ils ont pas commis ce crime ils en ont commis tellement d'autres enfin il y a quelque chose d'un peu surprenant dans cette affirmation d'une conviction absolue mise en parallèle avec des éléments aussi fragiles néanmoins le parquet dans son réquisitoire définitif estime que que les charges sont trop légères et la chambre des mises en accusation rend un arrêt de non lieu à l'encontre de Justin esouba et Jean poulalon malgré donc cette enquête qui a été réalisée très à charge et du fait de la légèreté des des [Musique] preuves en fait il y a un autre rebondissement dans l'affaire qui se produit en 1933 à ce moment-là la sœur de Justin escouas qui s'appelle Raymond escouas fait l'objet de deux articles fabuleux dans détective et dans police magazine alors qu'elle qu'elle passe aux aveux sur l'implication éventuelle de son frère Justin alors qu'on sait à terme qu'il n'est qu'il n'est pas le le coupable du crime du Lyon d'or elle déclare à ce moment-là qu'elle aurait vu son frère dans un débit de boisson à côté d'un homme inanimé et qu'elle aurait ensuite vu son frère trimbaler ce qu'elle a compris plus tard être un cadavre dans une charrette à bras et en fait elle est uniquement passé aux aveux pass parce que elle a été interpellée après avoir volé une somme d'argent importante chez son employeur dont elle se servait pour payer un maître chanteur qui est un certain Gustave Vanam qui a bien connu son frère et qui disait savoir que Justin escouas éétait coupable du crime du liyon d'or elle va essayer de de s'en sortir en se vengeant de son maître chanteur en essayant de l'impliquer lui aussi dans l'affaire mais ce qu'on remarque quand on replonge dans le dossier du lyond d'or c'est que il n'y a aucune mention de de ce rebondissement et de cette dénonciation dans le le dossier qui a finalement été [Musique] conservé [Musique] alors le dernier rebondissement de de l'affaire c'est vraiment alors on est je dis 1937 mais c'est les tous derniers jours de 1936 à ce moment-là donc une personne qui est interné en Belgique dans un asile écrit au procureur du roi de turnout et ce se dénonce pour le meurtre de boket il s'agit d'Henry veroven donc j'ai sous les yeux la lettre envoyée par Henry veroven le 28 décemre 1936 dans laquelle il s'accuse du crime enfin d'un crime en tout cas commis à lîle en 1925 et j'ai également la traduction conforme de ce courrier Monsieur le Procureur du Roi par la présente je vous informe qu'É 192 25 j'ai tué à lî France un homme au moyen de coup de couteau pour ce fait je vais me décharger au plus vite de la responsabilité et je me donne ainsi aux mains de la justice et demande de pouvoir défendre moi-même cette affare devant le tribunal en France signé verevenen Henri François alors pourquoi est-ce qu'il fait ça plusieurs hypothèses ça peut être le remord bien sûr mais une autre explication est donnée par le médecin qui suit Henry verevenen lui explique que cette dénonciation est justifiée par le fait que le que le l'internement à l'asile lupèz et qu'il préférerait se retrouver en détention classique alors le médecin explique qu'en R veroven est atteint de schizophrénie et de démence précoce pourquoi est-ce qu'il est à l'île en 1925 au moment du meurtre et bien parce que il essae d'échapper à une condamnation pénale enverse pour avoir volé du fer puissent là et puis aussi il explique qu'il est en mésentente avec son épouse parce qu'il est marié veroven il a une une femme qui est d'ailleurs une femme fichée sur les registres de la prostitution enverse Henry veroven ne parle pas extrêmement bien le français il est belge et donc dans ses aveux voilà ses aveux sont assez décousus alors c'est peut-être ça aussi ça s'explique aussi pour pour des raisons liées à sa maladie peut-être également en tout cas il il livre un récit à la fois décousu mais aussi suffisamment précis pour ne pas laisser de doute quant à sa culpabilité le soir avant le meurtre dont je ne me rappelle pas exactement la date pour le moment je me suis rendu dans un café près de la gare où j'avais encore été quelque fois auparavant dans ce café que je ne sais déterminer de plus près se trouvver la patronne et de serveuses demeur légère en son service c'était environ 7 à 8h du soir en entrant au café j'ai bu un verre de bière et ensuite je me suis rendu avec une des filles à la chambre à coucher où j'ai eu des relations sex avec elle j'ai quitté le café quand il commençait à faire noir bras dessus bras dessous avec la fille avec laquelle j'avais eu des relations sexuelles nous nous sommes promenés ainsi une quinzaine de minutes et arrivé au voisinage d'une église nous avons rencontré un homme qui m'ac Costa et qui me demandait de l'accompagner pour le masturber la fille était près de nous il demandait même si nousous étions bien amusé et combien j'aurais dû payer à elle ce que je lui disais la fille entendait cela également alors il nous a donné chacun une cigarette que nous avons allumée à l'endroit même et après avoir promis à la fille de revenir dans 4 jours elle est partie alors je l'accompagnit plus loin ne sachant en quelle direction il me conduisait encore en présence de la D fille il m'avait promis de me donner 15 francs si je le masturbis et me prait beaucoup de consommation en cours de route il m payait tout au plus un verre de vin et un verre de Biar il est alors entré avec moi dans une cour où se trouvaient de petites charrettes y arrivait il m'embrassait et me prenait super iciellement de ma virilité pendant que je jouais avec ces parties sexuelles je constatais alors qu'il n'avait pas de testicules sa partie sexuelle était cependant dressée mais il n'a pas perdu de liquide cette fois-ci vu que le tout n'a duré qu'une minute tout au plus ayant peur du peuple qui passait encore toujours sur la rue et la partie arrière de la cour et les maisons voisinantes étant encore éclairées nous avons quitté alors la cour et nous sommes entrés dans un débit où il m'a acheté un paquet de cigarettes dans un autre magasin il m'cheté de sachets de dragé aux menthes et de paquets de chocolat il m'a encore payé un petit bâton me dit d'une dragé il m'a payé également une crème glace alors nous sommes retournés à la cour je ne sais pas à quelle heure il était alors mais il devait être 11h plus ou moins pendant que je jouais comme la première fois avec sa partie sexuelle je sentais qu'il voulait absolument m'enculer et qu'il essayait de descendre mon pantalon et qu'il me tirait à cette fin avec mon derrière vers lui je ne voulais pas qu'on sentir en cela et je lui demandais mes 15 francs il me donnait 10 francs et disait de payer les cinq autres francs après je continuais de jouer avec sa partie sexuelle mais les mêmes tentatives de sa part pour m'enculer recommencer c'est ainsi qu'une dispute commençait entre nous deux que je lui arraché son porte-monnaie de ses mains il prenait les 5 francs dont j'avais encore le droit et que je lui jetais le porte-monnaie avec le restant qu'il contenait dans la figure il m'importunait encore toujours l'un coup et heure suivait l'autre il m'injuiait de sale belge je m'éloignais de quelques pas pour aller pisser dans la cour et à peine commencé il me donnait un coup de pied violent contre les testicules de sorte que je m'affaais alors il est encore tombé sur moi il me frappait et me donnait des coups de pieds me grattait dans la figure et voyant que je ne pouvais me défendre ni fuir et que je devais avoir le dessus j'ai pris mon couteau et j'ai frappé où je pouvais l'atteindre étant par terre j'ai même appelé différentes fois police police lorsque nous nous bâtions personne ne nous a rejoint dans la rue après avoir donné des coups de couteau j'ai entendu souperier et gémire j'ai pu me retirer et je me suis enfui alors ce qui surprend euh cependant lorsque l'affaire est enfin résolue en 1937 c'est qu'effectivement on découvre un caractère prostitutionnel euh lié au meurtre euh Victor beoket a été tué dans le cadre d'une passe prostitutionnelle d'un échange économicosexuel euh sauf que là où la police a recherché dans le cadre du monde prostitutionnel traditionnel et attendu de l'hétérosexualité il s'avère que son meurtrier est un homme la passe qui a engendré la mort de Victor bet est une passe avec un individu masculin on est donc dans le cadre de la prostitution masculine et homosexuelle lilloise le déroulé de l'enquête interroge sur un éventuel impensé euh de de la police qui a enquêté sur sur laaffire en effet alors même que Victor bet qui présente tous les gages de l'hétérosexualité il est marié il a eu deux enfants mort en basage mais il a quand même eu des enfants euh il a une vie tout à fait tout à fait rongée euh oriente de facto la police vers le l'univers de la position hétérosexuelle et à aucun moment dans les pièces de procédure ou dans les rapports d'enquête dans les procès verbaux liés liés à l'enquête sur le meurtre de de Victor boket il n'y a ne serait-ce que l'interrogation sur le fait que Victor boket est pu être soit homosexuel soit bisexuel en tout cas aucune pièce n'oriente enfin ninforme euh du fait que la police s'est orientée vers la piste de la prostitution [Musique] homosexuelle selon l'article 21 de la loi belge du 14 avril 1878 l'action publique s'est éteinte au bout de 10 ans à savoir le 23 mai 1935 et ce nonobstant les actes d'instruction et de poursuite accompllie en France qui ne peuvent interrompre la prescription de l'action publique en Belgique ainsi en Belgique l'action est prescrite le procureur français poussé par les instructions du garde des saut informé par le ministère des Affaires étrangères du risque de prescription belge demande la reprise de l'instruction le 21 décembre 1937 le juge d'instruction ordonne un mandat d'arrêt contre Henry veroven pour homicide volontaire et vol avec violence le 10 mai 1938 Henry veroven est renvoyé devant la Cour d'Assise du Nord en état d'accusation du crime de meurtre par la Chambre desmise en accusation de la cour d'appel de doué pour homicide volontaire en application des articles 295 et 304 du code pénal une ordonnance par contumas est prononcée contre Henry veroven le 17 juin 1938 et le condamne à la peine de travaux forcés à perpétuité concrètement cette condamnation se traduit par une interdiction d'accès du territoire français pendant 20 ans alors c'est très intéressant ces ces précisions de procédure parce que ça nous montre quand même vraiment une affaire euh qui embarrasse euh les autorités françaises ça les embarrasse à plus d'un titre ils n'ont absolument pas envie de euh rouvrir le dossier ce qui mettrait en avant toutes les carences euh de l'enquête de police qui est quand même passé complètement à côté du contexte réel de l'affaire donc on n' pas envie du tout de voir s'étaler ça dans les journaux il y a aussi un contexte politique euh parce que comme expliquer euh Victor beet est proche de Saint-Venant qui entre-temps est devenu maire de lîle euh donc il est euh évident que ce serait très embarrassant euh pour la munici iicipalité qu'on étale une affaire dans laquelle un un alors on peut pas dire que Bok était proche de Saint-Venant mais n'empêche que en tout cas Saint-Venant a été impliqué de manière indirecte dans l'affaire dans le sens où c'était l'alibi de boket pour sortir le soir du meurtre donc ça serait très très embarrassant pour pour saintvenant si cette affaire venait enfin si les détails de l'affaire venaient à être connus alors autre chose qui qui est intéressant c'est le traitement euh de l'affaire par alors c'est compliqué parce qu'en fait tout le procès va se dérouler en l'absence euh de veroven mais euh un certain nombre d'auteurs ont montré que quand euh une personne était identifié euh comme homosexuel et là il y a un raccourci qui est fait un raccourci énorme parce qu'on peut pas qualifier HRY veroven d'homosexuel dans le sens où c'est quelqu'un qui qui qui a des pratiques sexuelles multiples euh et là ce qui est raconté dans le cadre de l'affaire du crime de lond d'or c'est plutôt une opportunité d'une passe pour avoir de l'argent avec des actes qui sont précisés comme devant être exclusivement masturbatoires et et d'ailleurs c'est le fait que les actes euh que le contrat ne soit pas respecté qui aurait impliqué le le meurtre enfin qui aurait causé le meurtre donc on ne peut pas dire que Henry veroven est homosexuel pour autant il est appréhendé euh par la justice comme étant un individu taré ayant des pratiques sexuelles euh euh déviantes pourquoi bah parce que tout simplement à l'époque tout ce qui ne relève pas euh du CO reproductif euh peut être qualifié de pratique des viiantes et est appréhendé comme tel euh dans le discours euh euh dans le discours général en fait comme au moment des euh des des aveux de veroven il est interné dans un asile euh il est est diagnostiqué comme étant atteint de schizophrénie et de troubles psychiatriques de démence précoce on pouvait quand même se poser la question du discernement après un autre élément c'est on retient le le meurtre l'homicide volontaire c'est discutable d'un point de vue juridique parce que on pouvait parler de violence ayant entraîné la mort plus que de meurtre parce que dans les les aveux que Henry ver revenen fait il ne parle pas d'inten enfin il ne ressort pas une intention de tuer on a plutôt l'impression effectivement de de coup de violence a entraîné la mort d'autant que on peut se demander si d'après ce que raconte veroven les coups qui lui ont été portés ne pourrait pas jouer comme une excuse dans le sens où il a été violemment frappé il y a eu une il y a eu une une bagarre l'article 321 du code pénal est le suivant le meurtre ainsi que les blessures et les coups sont excusables s'ils ont été provoqués par des cous au violences grav envers les personnes alors estce que tout ce que je suis en train de dire c'est bien sûr eu égard aux pièces de procédure encore une fois ce qui se passe pendant une audience enfin je dis encore une fois mais c'est bien de le préciser parce qu'en fait je suis pas sûr qu'on l' précisé mais en fait nous les les historiens qui travaillons sur le droit et la justice nous sommes tributaires des actes de procédure et malheureusement il nous manque dans les dossiers toujours un élément absolument indispensable c'est ce qui se passe dur pendant l'audience pendant une audience bon l'espèce l'audience s'est faite en l'absence de Henry veroven mais pour autant il y a peut-être eu des débats juridiques autour de ces questions là autour de cet article 321 autour du discernement ça on ne le sait pas c'est l' là encore c'est l'angle mort des dossiers de procédure la condamnation de veroven est particulièrement lourde parce qu'il est condamné à au travaux forcés à perpétuité et ce qui montre sans doute là aussi une volonté de ne pas avoir une quelconque indulgence enversen eugard à son profil et évidemment le contexte de prostitution homosexuelle fortuite en tout cas dans ce qui ressort du dossier a certainement joué en la défaveur de [Musique] verevenen l'avie homosexuel ise et dans les années 20 et particulièrement particulièrement riche c'est une c'est une une vie homosexuel qui alors n' pas complètement pignon sur rue mais qui n'est pas complètement invisible elle est discrète mais elle n'est pas elle n'est pas invisible il existe des établissements de boissons homosexuels il y a un bal dans le cœur de ville qui euh permet en tout cas à des hommes ou à des femmes de danser de danser entral et puis élément tout à fait propre à la vie homosexuelle il y a tout un maillage d'espace de rencontrre à caractère sexuel ou à caractère de sociabilisation qui maille le territoire lillois alors ces espaces sont essentiellement soit des urénoires publes au lieu de la rencontre homosexuelle alors pour une raison très simple he qui est que dans un univers ù ce qui permet de criminaliser l'homosexuel c'est l'outre public à la pudeur c'est l'exhibition de ces parties sexuelles euh dans l'espace public pour être un peu un peu synthétique euh très synthétique même l'uréoir public est un espace qui est à la fois un espace en non mixité c'est un espace exclusivement masculin et de sur croix c'est un espace où ce qui dans l'espace publicque doit être caché les parties sexuelles ont pour le coup toute légitimité à être à être dévoilé alors ces urinoires sont assez nombreux à être mobilisés par les par les homosexuels lillois l'urinoir de l'Opéra dit aussi urinoir de enfin le grand urinoir du Grand Théâtre de lî qui est un urinoir qui est en souterrain actuellement dans les caves de l'Opéra de lî qui fait une vingtaine de mètres carrés 1 17 Stales euh qui est ouvert en journée qui fait face au au terminus euh du tramou très très fortement mobilisé par les populations homosexuelles euh à tel point que certains pères de famille interdisent à leurs enfants euh d'aller se soulager dans cet urinoire c'est également l'urinoire qui est le plus surveillé par la brigade mondaine lidoise à côté de l'urinoire du grand théâtre qui est vraiment l'épicentre de la drague en urinoir à l'île euh il existe deux autres irurinoires à proximité qui permett de définir un périmètre que le le monde homosexuel lillois a identifié comme étant le triangle d'or ou le triangle des Bermude lilois l'urinoire du Grand Théâtre l'urinoire de la grandgarde qui est un petit urinoire qui est actuellement situé sous l'escalier euh du Théâtre du Nord qui était un un urinoir avec une simple rigole permettant d'avoir deux ou trois personnes de front dans l'urinoire et un autre un troisième urinoire l'urinoire de la déesse qui est un urinoire qui était situé à côté de la DS sur la grande place en souterrain à côté de ces urinoires d'autres urinoires sont mobilisés les années 20 les runirs de la place de la République euh un peu en déserance on est sur la fin de l'activité de la place de la République le RIN noir de la base des molfond également qui fait face à l'hôpital militaire de lî le rinoir du Squire jucieux qui est l'ancien rinoir du du palais d'été qui dans les années 20 et en cours de de destruction et l'urinoire de la porte de gang alors en vérité est un urinoire en deux parties euh c'est un urinoire en en extérieur euh adossé au mur de la caserne et un urinoir qui un deuxième urinoir qui est euh un urinoir qui est dans la porte de Gan en sachant qu'une des trois arcades euh permettant de passer sous la porte de Gan était obstrué côté campagne et l'espace donc qui était clôturé servait d'urinoir pour les hommes qui qui voulait y passer à côté de cette pratique des urinoires les parquet jardins révèlent encore des espèces d'homosexualité extrêmement extrêmement courant Maurice Levard travaillant sur l'homosexualité parisienne au 18e siècle parlait de l'homosexualité comme une drague de la marche voilà la rencontre homosexuelle se fait par la déampulation et et donc majoritairement dans le cadre des des parcs jardins à lîle trois trois espaces trois ou quatre espacces boisés le premier espace le square jucieux et son excroissance qui deviendrait le square Foch à partir des années 30 qui est encore un parc un parc à l'anglaise relativement proche de de la grande place et qui abrite ce fameux urinoire du squir jucieux dont dont j'ai déjà parlé de deuxè espace un espace historique le le jardin Voban donc qui est le jardin du Second Empire qui est mobilisé par les homosexuels dès la création du jardin un jardin qui va abriter des pratiques de drague homosexuelle en journée et qui va devenir à la nuit tombée un espace de consommation sexuelle extrêmement couru et en particulier un espace qui est la grotte c'est un pareil le genoban est un est un jardin à l'anglaise avec une grotte recaille euh et la grotte recocaille a d'ailleurs dans le le discours homosexuel lillois garder son nom de grotte de la sainteeverge voilà ce qui est un petit nom qui pose bien le la composante sexuelle et la mobilisation sexuelle et en particulier homosexuelle de du genavauan 3ème espace le parc de la Citadelle dans les années 20 le parc est est racheté enfin toute la zone militire est racheté petit bout par petit bout par la municipalité donc le le parc de l'estadelle et le bois de la de s'étendent et sont ouverts de plus en plus au au public et deviennent de la même manière des espaces de déambulation et de drague entre entre homosexuel assez assez couru dernier espace les fortifications dans les années 20 l'île est encore une ville fortifiée les fortifications sont en cours de démantellement mais on en est qu'au tout début du démantellement et il reste encore énormément de zones qui sont encore tout à fait tout à fait fortifié avec leur leur n Land et quasiment chaque porte des ancienes fortifications abrite des relations à caractère homosexuel autre urinoire extrêmement extrêmement couru les urinoires de la gare il existe également un autre rinoir homosexuel qui est particulèement couru et en particulier partièrement couru à la nuit tombée qui est l'urinoire dit de l'église Saint- maaurice qui se situe à l'arrière de l'église donc à proximité de la gare ce qui est extrêmement instructif sur cette cette urinoire ou en tout cas ce lieu de drague homosexuel c'est que l'urinoir euh est un haut lieu de la drague homosexuelle lilloise et un espacece qui est également très fortement fréquenté par des prostitués hommes alors que de l'autre côté de l'église on a le parvis de l'église Saint- maaurice et Parvis deéglise saint-maaurice est identifié comme étant un des haut lieux du racolage prostitutionnel hétérosexuel maintenant qu'on a cette cartographie des territoires d'homosexualité lillois on peut imaginer ce qu'à fait Victor boket après avoir quitté son épouse à 20h30 et après être allé acheter son paquet de tabac de tabac bleu au bureau de tabac du vin du vin de la rue de Gan et pour aller chercher un partenaire euh pour une une interaction sexuelle initialement très certainement non tarifé cette espèce de fiasco judiciaire on est tout à fait à passer à côté du contexte de l'affaire et interpelle alors on peut se poser plein de questions est-ce que c'est quand même une piste qui a été envisagé par les enquêteurs mais qui n'apparaît pas parce que justement ça jetterait tellement l'eau probre sur la victime qui est un homme respectable que du coup bah les enquêteurs même si certains il pensent n'osent pas aller sur ce terrain là bon c'est une hypothèse et en tout cas asceptise dans les procès verbaux dans les enquêtes tous les éléments qui auraient pu conduire à cette piste là et qui en tout cas et auquel peut-être eux-mêmes ont pensé ça on n'en sait rien en tout cas ce qui ressort des archives c'est une une comment dire des œillères totales sur sur tout ce qui relève de de l'homosexualité de la prostitution homosexuelle qui est complètement invisibilisé par cette enfin en tout cas par les les les pièces de procédure auxquelles nous avons eu accès l'homosexualité a été le le grand tabou de cette affaire c'est-à-dire que on a un crime dans un contexte de de sexe et en fait finalement dans ce qui est pensé comme acceptable dans la criminalité sexuelle euh c'est l'image d'une prostituée de son souteneur couple criminel qui assassine un homme euh on a euh enfin en tout cas explicitement envisagé uniquement cette hypothèse et ça c'est très révélateur effectivement de la manière dont finalement l'homosexualité est vraiment reléguée dans les recoins des archives dans les recoins de l'histoire la la respectabilité de Victor boket euh et et finalement sa déviance parce que finalement euh il se retrouve à agonisé après avoir eu une relation sexuelle bah n'est envisagé que comme étant une euh déviance acceptable entre guillemets à savoir aller voir une prostituée clandestine et avoir une pass dans une elle sordine mais ça on peut pas envisager au-delà de ça on peut pas enfin visiblement les enquêteurs n'envisagent pas de pratiques potentiellement plus déviantes pour l'esprit de l'époque que [Musique] ça [Musique] [Musique]