-Mon invité a longtemps été à la tête d'un magasin familial
de meubles dans les Vosges, et du jour au lendemain,
sans aucune expérience politique, il est devenu député. Il est aujourd'hui coprésident
du groupe LIOT à l'Assemblée. Générique ... Bonjour, Christophe Naegelen. -Bonjour.
-Vous n'avez pas baigné dans la politique, mais vous avez été
très précoce. A 9 ans, vous avez prononcé
votre premier discours politique, dans votre commune d'origine, Saint-Maurice-sur-Moselle, et c'était déjà
un discours de député. -Oui, tout à fait. Coco Spiller,
Christian Spiller dit Coco, qui, à l'époque, était député, qui gérait le magasin
que je gère actuellement et qui nous faisait,
tous les 15 août, lors de la montée des Charbonniers, lire son discours
devant toutes les personnes qui étaient présentes. -C'était la grande fête locale. Pourquoi vous a-t-il choisi, vous,
âgé de 9 ans, 10 ans, c'est ça ? -C'est ça.
Je suis de 83, donc... Eh bien tout simplement
parce que j'étais un enfant d'un des vendeurs du magasin, parce qu'il y a
des relations privilégiées avec Marguerite, sa femme,
et Coco Spiller, que je considère comme la famille.
-Est-ce qu'il a senti en vous
des prédispositions ? -Non, je pense qu'il était trop tôt. C'était quelqu'un qui était extrêmement chaleureux,
extrêmement ouvert, qui avait envie aussi
de mettre en avant les autres. Je pense que c'est pour ça qu'il trouvait
plus intéressant que ce soit un enfant
qui le fasse. -L'histoire de ce discours
n'est pas anecdotique. Christian Spiller était le député, à l'époque,
assez iconoclaste, avec un style bien à lui, une façon de faire de la politique.
Vous dites que vous le considérez pas forcément
comme votre mentor en politique, mais vous avez repris
plusieurs des principes qui ont guidé son action. C'est aussi ce côté indépendant à tout prix
des partis, priorités au territoire... -C'est deux choses. C'est l'indépendance des partis, c'est d'abord
le lieu où on habite, notre territoire,
un député de terrain, et puis on est
tous deux commerçants, et le point commun
entre commerce et politique, c'est qu'il faut aimer les gens. Pour faire du commerce,
il faut aimer les gens. Pour faire de la politique,
il faut aimer les gens. Coco aimait profondément
les personnes qui l'entouraient,
les habitants de la circonscription, et je suis complètement pareil. -On va parler
de vos débuts en politique, qui sont assez étonnants. A 9 ans, vous sembliez
presque prédestiné à devenir député, et après, il n'y a
plus aucun engagement politique avant 2017, et là,
du jour au lendemain, vous vous présentez aux législatives
sans être dans aucun parti. Qu'est-ce qui vous a pris ?
Comment ça s'est fait ? -J'ai toujours été intéressé
par la chose publique, et je suis fondamentalement amoureux
de mon territoire. J'y suis né, j'y ai grandi,
j'y ai fait mes études. Je suis parti
pendant quelques années où je travaillais
à l'international. J'y suis revenu
pour reprendre le magasin familial.
J'avais envie de m'investir,
mais avec ces deux jambes qui sont celles du député,
locale et nationale. Je voulais pas
me concentrer uniquement au niveau local,
pas uniquement au niveau national,
mais faire les deux, avoir une influence
sur la circonscription, comment aider au mieux
mon territoire et ses habitants, et comment me positionner
sur les problématiques nationales.
-Vous avez été élu à la première tentative
Ca s'est joué sur quoi, votre victoire ?
Comment vous l'expliquez ? -Je pense,
l'approche terrain, le fait de parler avec le coeur, d'exprimer pourquoi
je voulais y aller. Après, même sans être élu, j'étais très présent
sur la circonscription, de par mon métier
et de par mon engagement associatif, donc voilà, je pense que
c'est aussi ce qui a convaincu les habitants de mon territoire.
-Vous expliquez que vous vous êtes engagé pour pouvoir changer la vie
des gens de votre territoire. Vous menez un combat
depuis votre élection pour sauver l'hôpital de Remiremont.
On va revoir cela en image. -C'est sur l'hôpital public
de Remiremont que je vais axer ma question. Monsieur le ministre de la Santé,
notre système est en crise, et notamment
dans les territoires ruraux. L'hôpital de Remiremont
en est le parfait exemple. On constate
un manque de médecins, de personnels soignants
dans nos hôpitaux. C'est un constat dans les Vosges
comme c'est un constat dans tout notre pays. -Ce sont quelques-unes
des questions que vous avez posées
sur cette même problématique. Vous êtes aussi à l'origine d'une commission d'enquête
sur les difficultés d'accès aux soins
dans les hôpitaux publics. Ca illustre votre façon
de faire de la politique, la priorité donnée au territoire,
mais avez-vous vraiment du pouvoir sur des sujets comme ceux-là ?
Avez-vous une influence politique ? -Ce pouvoir-là,
on doit se le donner. En effet, le député
n'a qu'une voix consultative au conseil de surveillance
de l'hôpital, il a, de fait, pas de lien
de subordination avec les directeurs ou autres, mais quand on se donne les moyens,
en interpellant régulièrement le gouvernement, en allant
régulièrement à la rencontre de l'ARS,
des praticiens... -L'agence régionale de santé. -En se construisant une expertise sur le sujet,
on devient incontournable, et de ce fait, on est capable
d'avoir une influence. -Et le fait de présider
un groupe politique à l'Assemblée,
ça donne plus de poids ? -C'est évident, surtout dans une majorité relative
telle qu'on l'a aujourd'hui qui fait que, régulièrement, on est à Matignon, donc c'est l'occasion
de glisser aux différents Premiers ministres
qu'on a pu avoir les problématiques qui se passent
dans nos territoires respectifs, et pour moi,
celui des Vosges. -Vous coprésidez le groupe LIOT avec Bertrand Pancher.
C'est le groupe Libertés, indépendants, outre-mer
et territoires. On y trouve des députés de centre droit, d'anciens socialistes
dissidents de la NUPES, 4 élus corses,
un indépendantiste breton, plusieurs députés ultramarins.
Un groupe hétéroclite. François Bayrou avait une phrase :
"Rassembler les centristes, "c'est comme conduire une brouette
remplie de grenouilles." Est-ce que ça vaut aussi
pour le groupe LIOT ? -Non. C'est beaucoup de personnes
qui se sont fait élire sur leur nom,
et non pas du fait d'une étiquette politique,
et qui se retrouvent parce qu'ils ont beaucoup plus
de choses en commun que de choses divergentes, notamment
l'intérêt fondamental du pays. 5 députés socialistes,
4 autonomistes, 3 corses, 1 breton...
-Qu'est-ce qui fait la cohésion de ce groupe ? -C'est qu'on échange,
on discute beaucoup. Surtout, on est d'accord
sur le fait qu'on peut être en désaccord
sur certains points. Dans beaucoup de groupes
parlementaires, c'est vertical,
tout le monde doit être d'accord,
voire au garde-à-vous. Chez nous, il y a
une liberté de vote totale. On discute. A la fin,
si on n'est pas d'accord, il y a la liberté de vote qui prime.
-Dans cette Assemblée sans majorité absolue, on dit souvent que votre groupe
est celui qui pourrait faire tomber le gouvernement
en rassemblant les oppositions de droite et
de gauche sur une motion de censure. On l'a vu avec la réforme
des retraites, c'est passé tout près. Vous pouvez appuyer sur ce bouton
à tout moment. Est-ce que c'est pas un peu
comme la dissuasion nucléaire, une arme qui n'est pas forcément
destinée à être utilisée ? -Déjà, si on l'utilise, il faut l'utiliser
à bon escient. Ca peut pas s'utiliser
à n'importe quel moment ni sur n'importe quel texte. C'est ça,
les éléments déclencheurs. -Vous avez conscience
de cette responsabilité particulière qui peut vous incomber ? -Bien sûr,
et on en parle régulièrement. Et au sein même de notre groupe,
il y a des divisions : il faudrait l'actionner plus souvent, ou moins souvent
mais au bon moment... Voilà, c'est aussi l'objet
de nombreuses discussions. -De nombreux débats entre vous. Quand on tape votre nom
sur Internet, il y a bien sûr le député
Christophe Naegelen qui apparaît, et puis il y a un boxeur.
Et ce boxeur, c'est vous.
Boxe française. Qu'est-ce qui vous a amené
vers ce sport ? Qu'êtes-vous allé
y chercher ? -Beaucoup de choses. Déjà, jeune,
j'étais assez bagarreur aussi. Et le fait de vouloir se canaliser, de vouloir apprendre aussi, ça a été extrêmement important
pour moi, et c'est un sport qui est très formateur, parce que
quand on monte sur le ring pendant un combat, pendant 8 minutes,
4 fois 2 minutes, quand on sait qu'on va
se prendre des coups... -Parce que vous,
c'est la boxe française avec des vrais coups portés. Il s'agit pas de toucher... -Voilà, c'est du combat.
Comme disait mon entraîneur, le but, c'est d'envoyer le gars
au frigo. C'est des coups portés. Ca vous forge un caractère,
clairement. -Vous êtes allé
jusqu'à quel niveau, par curiosité ?
-J'ai, en 2013 ou 2012, été champion du Grand Est,
mais Alsace, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté. -Un très grand est ! Il y a beaucoup d'hommes
et de femmes politiques qui aiment se faire photographier en boxeur.
On a vu cette photo d'Emmanuel Macron
qui a beaucoup fait réagir. Avant lui, on avait vu
Edouard Philippe, mais aussi Valérie Pécresse,
Olivier Véran... Comment vous expliquez ça ?
Qu'est-ce qui peut attirer les hommes et les femmes politiques
vers ce sport ? Est-ce que c'est l'image
qu'ils peuvent donner d'eux ou c'est la boxe en soi ? -Là, je vois Olivier Véran avec des pattes d'ours, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron
sur un sac... Un sac ou des pattes d'ours,
ça rend jamais les coups. -C'est quoi,
des pattes d'ours ? -C'est ce qu'a l'entraîneur...
-Ah oui, pour amortir les coups.
-Exactement. Ca, ça rend pas les coups. Moi, je veux voir,
comme certains collègues... -C'est pas de la vraie boxe, quoi. -...les voir vraiment sur le ring,
avec un adversaire. C'est un sport où il y a
énormément de respect envers l'adversaire.
Ca manque dans notre hémicycle. -Mais il y a un enjeu d'image derrière ça.
-Sans doute. Ca prouve une certaine mentalité, mais en même temps,
c'est physique... -Et c'est populaire. -Et c'est un sport
qui est très populaire. -Un trait de caractère ressort
quand vos proches parlent de vous,
c'est un côté compétiteur, parfois poussé à l'extrême.
Est-ce que c'est ça qui vous a permis de devenir
à la fois champion régional et président de groupe
à l'Assemblée ? -Pierre de Coubertin disait : "L'essentiel, c'est de participer."
Je partage pas forcément ça. Quitte à faire quelque chose,
je préfère aller au bout et être victorieux.
Après, on peut être compétiteur
sans être mauvais joueur. -On va passer à notre quiz.
Je vais vous proposer des débuts de phrases et vous allez devoir
les compléter. C'est bon pour vous ?
-Très bien. -La prochaine fois
qu'Ugo Bernalicis perturbe les travaux
en commission... -Je lui demande de manière
très gentille de s'asseoir. -Donc vous lui mettrez pas
une droite. -Non.
-Ca avait été assez tendu. Il y avait eu
un incident de séance, et vous étiez intervenu
pour essayer de le calmer. -A deux reprises.
A la deuxième, ça avait été un peu plus tendu
et une huissière était intervenue, mais après,
c'était resté... -Avec les députés corses de LIOT, il vaut mieux éviter...
-De parler politique ! -C'est embêtant,
quand on est président de groupe ! -On échange sur tous les sujets, mais c'est vrai que la Corse, qui est un sujet
que je ne connais pas... -Vous vous aventurez pas sur le sujet corse en soi.
-Voilà. -Quand un démarcheur téléphonique m'appelle...
-Je dis : "Vous connaissez "la loi Naegelen ? Vous n'avez pas
le droit de m'appeler." -Cette loi censée mettre fin au démarchage abusif n'est peut-être pas
si efficace, alors. -C'est pas
qu'elle n'est pas efficace. Vous savez, c'est interdit de rouler
avec plus de 0,5 g d'alcool. Malheureusement,
il y a des gens qui le font. Eh bien c'est interdit
aux opérateurs d'appeler, et malheureusement,
il y en a qui le font. C'est pour ça
qu'on doit donner beaucoup plus de moyens
à la DGCCRF, à l'Arcep, de manière à plus contrôler,
à mettre des amendes tel que ça peut l'être
depuis quelques années maintenant, et pour qu'on ne soit plus embêté
par le démarchage téléphonique. -Merci, Christophe Naegelen.
-Merci à vous. SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA Générique ...
-quand la politique se penche
sur des notions aussi fondamentales que la vie et la mort,
la souffrance et la dignité, comment faire la loi ? dans le cadre des débats
sur la fin de vie, nous recevons les députés
en première ligne sur ce sujet. aujourd'hui, charles de courson,
député... Read more
-eric dupond-moretti dit
que vous n'avez peur de rien. rien de rien, c'est vrai ? -j'ai envie de dire
si le garde des sceaux le dit. non, je sais pas. j'ai pas peur de grand-chose
parce que je considère qu'il faut être habité d'une force
et d'une envie de conviction qui parfois gênent, dérangent et... Read more
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