bonjour à toutes et à tous bienvenue dans l'entretien de france 24 il ya quarante ans le 9 octobre 1981 la france renoncé à la peine de mort cette volonté d'arriver à l'abolition a été portée bien sûr par françois mitterrand et par son ministre de la justice l'avocat robert badinter mais aussi par de nombreuses autres personnalités comme notre invité j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui maître henri leclerc bonjour bonjour merci beaucoup d'être avec nous vous avez plaidé pendant 65 ans vous êtes un tout jeune retraité puisque vous avez cessé le 31 décembre dernier et vous étiez considéré comme le plus grand avocat pénaliste français alors je sais que vous avez été très ému le jour de sa douce cette abolition a été votée c'est donc il ya 40 ans parce que vous êtes vous même fervent partisan de l'abolition depuis de nombreuses années depuis votre adolescence est ce que vous vous rappelez de votre réaction lorsque la décision a été prise est ce que vous aviez suivi en détail tous ces discours de robert badinter devant l'assemblée devant le sénat évidemment j'ai été toujours un partisan de l'abolition de la peine de mort j'ai beaucoup milité pour cela en tant que militants de diverses associations et puis j'ai plaidé plusieurs fois pour des gens qui risquent la peine de mort j'ai eu la chance qu'aucun de mes clients n'ont jamais été condamnés à mort mais il est évident que quand cette période de 1980 et très émouvante parce que il ya d'abord eu la prise de position de de françois mitterrand robert badinter je le savais c'était un vieil ami mais la prise de position de françois mitterrand était déjà un choc et puis après il ya eu le vote le discours de robert badinter et est très émouvant et puis surtout le fait l'on avait l'impression d'aboutir à quelque chose d'arriver au port de den osse y est ça y est on a réussi la france était le dernier pays européen et si on comprenait pas c'était il y avait quelque chose d'effrayant que la patrie qu'on appelle la patrie des droits de l'homme au moins la patrie de la déclaration des droits de l'homme ne n'abroge pas la peine de mort et ça ça a été un choc émouvant on a eu l'impression qu'ils avaient quelque chose de changé et je crois que effectivement c'est un changement majeur comment expliquer que la france d'ailleurs été le dernier pays de ce que l'on appelait la communauté européenne donc d'europe occidentale à abolir la peine de mort la rose comme vous le disiez on a tendance à se nommer parfois un peu pompeusement peut-être la patrie des droits de l'homme oui on va avant l'heure en tout cas au moins la patrie de la déclaration des droits de l'homme donc on est il est évident que c'est très curieux c'est il ya une tradition de dans la suite de la révolution bon faux faux faux noter par exemple que jean jacques rousseau qui a été un grands inspirateurs du contrat social de de ce qu'est devenue la république était favorable à la peine de mort il l'a dit il a dit que son coeur murmuré mais que c'était nécessaire il a repris le discours des des anciens stains droit naturel quand quelqu'un quand une partie la société est contre elle il faut soit il faut la supprimer et c est je crois que quand on le dit par exemple le le discours des révolutionnaires il ya eu un débat très important on voit qu'il ya quand même un certain nombre de gens qui sont contre l'abolition de la peine de mort oui ils vont réussir à ils vont faire une seule chose ils vont égaliser tout le monde puisqu'il y aura la guillotine et robespierre lui-même est contre la peine de mort ce qui ne l'empêchera pas bien entendu d'être à la tête du comité de salut public quelques années plus tard au moment de la terreur il vous parlais tout à l'heure du choc lorsque françois mitterrand alors candidat prédictions 1980 prend position contre la peine de mort il faut rappeler qu'avant d'être président il était ministre de la justice et pendant qu'ils étaient mises la justice il y a eu de nombreuses exécutions et il a refusé lui même de gracier plusieurs des dizaines ont été condamnés à mort je vous dire je viens de la politique à l'époque pas mal j'étais leur patrie qu'on appelle paix sur leur cas et moi je me suis opposé à tout ralliement à françois mitterrand parce que je vais souvenirs terribles dans ma jeunesse quand il avait fait il avait été favorable l'exécution dicton en algérie je me rappelle que ça m'avait choqué je pensais c'était un ouvrier communiste était le seul européen qui des guillotines exactement en algérie c'est ça et france ô françois mitterrand avait refusé de signer à grasse comme tous les journalistes de la justice il avait donné un exemple il avait donné un avis favorable n'avait tué personne et ça vraiment c'était beau moi dans ma jeunesse c'est quelque chose qui m'a secoué et et le jour où mitterrand dit que dans sa conscience il est contre la peine de mort dont qui va l'abolir c'est une émotion vraiment une émotion forte un souvenir ému après bon après c'est la suite après c'est robert badinter on serait bien il a fait un très beau discours etc mais là ça cette impulsion ce jour là c'est quelque chose qui a beaucoup ému les gens comme moi est ce que l'on sait ce qui a fait changer françois mitterrand écoutez je je je je pense que au fond il est là je crois qu'il a pris conscience puisqu'il dit que c'est dans sa conscience et c'est je crois que il était garde des sceaux il pensait donc comme touche quoi qu'il représentait l'état que c'était un droit naturel que l'état avait le droit de se substituer à toute vengeance privée que les droits avaient le droit de se protéger de ces thérapies petit à petit peut-être par les options politiques qu'il a pris qui ont été de plus en plus à gauche et et surtout pas rome par les gens qui l'entouraient je ne pense que ben robert badinter par exemple a eu sur lui une influence mais d'autres certainement et vous dites même les coupables méritent d'être défendus et donc de vivre et je vous cite celui qui a avoué des choses terribles on ne peut pas le laisser seul face au rouleau compresseur de la justice il faut qu'il y ait quelqu'un qui le restitue comme sommes absolument le problème c'est que on ce sont des hommes qui sont jugés ils ont droit d'être jugé quoi qu'ils aient fait ce sont des hommes ce sont des êtres humains et cette idée cette image terrible qui moi depuis mon enfance mob celle d'un homme désarmé que la société prend et coupe en deux comme le rappelle bien robert badinter c'est une image insupportable et lorsque j'ai défendu des des hommes qui risquait la peine de mort je ne dis pas que toutes les fois où la peine de mort était demandé elle était vraiment risqué mais enfin évêques obama risque mais quand la peine de mort était demandé qu'on savait que les faits étaient particulièrement odieux on les connaissait les faits on les avait vécu l'idée qu'on avait coupé en deux sets homme moi je je regardais leur coup pendant toute l'audience enfin il y avait quelque chose de terrible et donc je crois vraiment que l'hostilité à la peine de mort elle et elle est profonde elle et c'est un jeu ps2 négation d'un droit de la société qui est un droit de tuer et de tuer un homme désarmé et l'une des premières fois vous défendez un homme qui est déjà si ma mémoire est bonne en 1967 été condamné en première instance à la peine de mort c'était à saint-omer oui vous avez plaidé avec panache ce jour là puisque vous avez lancé vous le racontez dans vos mémoires vous réclamez la tête de cet homme monsieur l'avocat général et bien moi messieurs les jurés je vous défends de la faire couper alors ça a fonctionné parce qu'il est il n'a pas été condamné à la peine de mort mais vous n'avez jamais vous et recommencer quand je serai aussi recommencer ça s'éteint c'est un excès de la jeunesse quand même parce que même et c'est bien c'est bien mais chaque fois que j'ai défendu quelqu'un pour une peine demeurent si foire chaque fois j'ai voulu recommencer et les mots sont arrêtés devant ma bouche parce que j'ai pas osé et je me suis toujours dit d'ailleurs que si si cet homme avait été condamné à mort je me serais reposer ses propos je serai reprocher ses propos d'une audace un peu excessive mais qui montrait en tout cas certainement de la force la violence de mon opposition à la peine de mort par lynn tout à l'heure dom coupé en deux volets c'est de cela dont il s'agit moi par exemple je fais partie d'une génération qui est née juste après l'abolition de la peine de mort jamais je n'ai entendu ou vu dans les médias ou connu dans ma société dans ma vie le fait d'avoir des gens qui étaient guillotiner parce que c'est ça il ya moins de 50 ans ont coupé encore des gens en 209 16h40 riceys nous paraît impensable parce que ma génération et celles qui suivent eh bien on assimile la guillotine à la révolution française finalement et ça c'était encore récent est ce que vous pensez que d'une part il n'y aura plus de retour en arrière en france on peut être tranquille de ce côté là et d'autre part il ya la question de l'abolition universelle parce qu'ils encore environ 80 pays qui n'ont pas aboli la peine de mort dans une cinquantaine qui la pratiquent toujours bon d'abord c'est vrai que c'est vrai que moi je suis d'une génération en plus de ça je vais dix ans au moment de la libération c'était il y avait beaucoup de gens qui étaient condamnés à mort c'était terrible et le matin au petit déjeuner on prenait son petit déjeuner on entendait la radio ou lisent en platique avait été coupé en deux à la santé et alors ça faisait une disque sur l'école comme parents étaient contre la peine de mort moi je me battais aussi c'est toujours les mêmes arguments et après ça a continué alors ce qui est intéressant c'est que quand même le nombre des exécutions reculer et savons très bien que les gens sont avait une mauvaise conscience sa série du 100 années avant 80 qu'il ya un petit navire si le nombre d exécuter reculé hier de vue il ya des moments où il ya eu énormément et c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui sur le plan universel c'est vrai qu'il ya encore un certain nombre de pays qui exécute la chine en chine c'est un secret d'état on ne peut pas dire qu'on me l'a condamné à mort mais vous avez des pays comme l'iran ou ya véritablement b des centaines de personnes qu'on avait tous les orbes arabie saoudite des bons et il est et les etats-unis ce qui est terrible parce que c'est quand même la première démocratie du même état qu'il ya quelques jours d'ailleurs ces essais c'est alors mai aux états unis même s'ils reculent ca reculer une des choses qui fait reculer c'est que les états qui supprime la peine de mort on ne constate absolument pas là une aggravation bas criminalité et la criminalité reste ce qu'elle est et donc ça montre que la peine de mort ne sert à rien et il ya quand même des choses encourageantes aux états unis d'avoir la virginie c'est à dire un état du sud vient de l'abroger donc on est plutôt sur une une une bonne pente merci beaucoup henri leclerc d'avoir été avec nous aujourd'hui je renvoie aussi à votre livre que vous avez publié chez fayard en 2017 la parole et l'action itinéraire d'un avocat militant merci beaucoup d'avoir été avec nous merci à tous de nous avoir suivis tout de suite d'autres informations sur france 24 [Musique]