Henri Leclerc, avocat : "Nous sommes en face d'enfants littéralement abandonnés" • FRANCE 24

[Musique] et cette invité aujourd'hui c'est vous Henri Leclerc bonjour bonjour merci beaucoup d'être sur ce plateau avocat à pénaliste vous êtes le président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme et à ce titre observateur attentif bien sûr de notre société est-ce que vous vous avez eu le temps déjà de d'analyser de comprendre ce qu'on vient de vivre ces dernières jours en France j'essaye seule ou avec mes amis mes collègues de la Ligue des droits de l'Homme soient avec d'autres et puis en suivant l'information j'essaye de réfléchir [Musique] [Musique] et ce conflit constant entre la police et les jeunes est un conflit qu'on connaît c'est-à-dire ces vérifications d'identité officielles permanente etc qui a été condamné y compris par la colocation par tout le monde si vous voulez quand on lit le rapport c'est on a des grandes institutions quand même mais quand on lit le rapport de de de clair et donc qui est les droits on s'aperçoit que chaque fois elle dénonce cette situation on sait qu'on est dans une situation de tension terrible et puis il arrive un jour la conséquence qu'il devait arriver c'est-à-dire une mort pas une mort occidentale pas une mort par hasard une mort qui se comporte dont les y attention dont les images d'extraordinaires quand je pense que on a tant voulu il y a deux ans interdire les images au moment de la loi sur la sécurité globale il a fallu se battre il a fallu que le Conseil constitutionnel annule la décision interdisait les images de policiers pour que cette fois-ci on est bien cette image qui est une image terrifiante qui secoue parce que c'est c'est quelque sorte la quincence de l'opposition qui depuis affreuse qui existe depuis quelques années et et c'est comme c'est comme la couverture le couvercle de la marmite qui saute évidemment ça provoque immédiatement cette éruption qui va arriver à des conséquences désastreuses et condamnables évidemment et sans les images où on en aurait rien su mais il y a eu peut-être beaucoup d'autres NES avant lui l'expression les violences qu'on a vu et documenter ces derniers jours elles sont selon vous l'expression de cette colère vis-à-vis de cette des comportement des policiers que vous évoquez à l'instant là encore qu'ils sont effectivement documentés et notamment par la défense de des droits ou est-ce qu'elle est l'expression comment l'a entendu de si de là de l'idée ou en tout cas l'idée contestée d'appartenance à la communauté nationale je crois que en fait en fait on est dans une situation de fête on est dans une situation de fête où les policiers on ne résout le problème ces problèmes difficiles d'une jeunesse plus qu'une jeunesse une enfance presque une adolescence désemparé on ne résout que par la police c'est-à-dire qu'il n'y a pas il n'y a pas d'espoir il y a pas il n'y a pas de structure il n'y a pas quelque chose quand il y a quelques années en 2018 Borlo a proposé son plan bon moi je pouvais le critiquer ce plan pouvait l'analyser moi je ne suis pas un spécialiste un sociologue mais enfin les gens compétents estimaient que c'était le plan fait par quelqu'un d'intelligent de compétents on a rejeté ce plan si c'était pour leur jeter parce qu'il aurait été insuffisant peut-être si c'était pour mettre en route tout de suite à notre plan non on a fait des choses mais ce sont des mesures isolées constantes qui n'ont pas qui n'ont pas apporté une solution à cette tension tension terrible tension qui met en cause d'ailleurs la jeunesse mais les policiers qui sont dans cette situation ils sont aussi en état de tension ils ont peur ils sont ils savent bon et finalement tout ça se résout par un conflit qui va se devenir la quintessence de cette opposition dans le meurtre de Saez parce que la politique de la ville ce n'est pas qu'une question de bâti c'est une question de vivre ensemble il faut que l'oréalution a intégré cette jeunesse il y a des millions de jeunes là qu'on a du mal à intégrer et vous avez un soulèvement brutal alors ce soulèvement brutal est évidemment le premier jour c'est c'est les gens qui descendent dans la rue c'est leur copains c'est un de même ils se sont solidaires c'est leur frère qui a été tué dans les conditions que nous voyons tous bon l'enquête établira exactement comment ça s'est passé mais enfin pour l'instant tous les indices concourent à ce que ça soit un meurtre grammatique mais quand vous dites qu'on a du mal à les intégrer c'est une crise identitaire c'est une crise éducative c'est une crise sociale mais qui a des causes éducatives et aussi identitaire par la râle par le fait que l'intégration se fait mal quand elle se fait bien ça se passe très bien les nous savons très bien que la deuxième génération la troisième génération d'immigrés sont complètement intégrées lorsqu'ils ont été élevés dans des conditions normales mais quand on définitive tous ces jeunes la situation sociale est essentielle vous avez bon on l'a constaté on vient de le faire remarquer nous nous le savons depuis longtemps que ce sont presque tous des familles monoparentales les pères sont partis il y a plus de pairs c'est un gros problème déjà deuxièmement c'est la maman qui fait ça la maman aujourd'hui qu'on fait le rendre responsable comme le monde certains moi je veux bien mais quand elle est obligée de voir deux métiers pour réussir à subvenir sur survivre pour éduquer 3 2 3 4 enfants la maman elle est pas là elle travaille elle travaille pour gagner quoi pour gagner juste le quoi donné à manger aux enfants où sont les aides où sont bon il y a pas de plan sur ce sujet il n'y a pas une conception générale de l'intégration ça ne sert à rien de faire des lois on veut faire payer les parents mais pourquoi ça sert à désintégrer un peu plus les choses le chef de l'État a dit à Émile l'idée d'une sanction financière pour les familles je le cite dès la première connerie de leurs enfants je réponds chef de l'État il a il sait pas ce que c'est que la vie dans les banlieues je la connais pas il la connaît pas sur lui a fait quelques rapports mais quand vous avez une maman qui travaille 10 heures par jour qui rentre à Racer qui a trois enfants vous croyez que les responsable de ce que sont ces enfants et elle a de façon on n'a pas d'argent pour payer qu'est-ce qu'on va lui mettre un fardeau financier le plus c'est pas la solution les parents ne sont pas responsables sauf si on leur donne les moyens de faire l'éducation des enfants les parents qui ont les moyens d'éduquer leurs enfants il y a plus de problèmes y compris que c'est cette histoire identitaire n'est-ce pas tout ça serait de la faute de l'immigration ça c'est Siri oui bien sûr à l'origine ce sont les immigrés mais enfin que je sache Dupond-Moretti n'est pas devenu un voyou bon et et c'est pas c'est pas parce qu'on est fils des migrés qu'on est au Bigot obligatoirement un voyou et et le problème n'est pas là le problème il est celui des moyens et et je dis que là nous avons nous sommes en face d'enfants qui sont littéralement abandonnés alors il y a l'école l'école qui essaye de faire ce qu'elle peut mais l'école ne peut pas être un exutoire de faire des choses que la société n'arrive pas à faire c'est ça quand même mais la société elle a une responsabilité éducative on ne peut pas considérer que toute repose sur le dos de ces mamans qui font des ménages qui s'échine qui gagne des salaires de misère qui sont obligés de faire des kilomètres de des heures de métro d'autobus etc pour leur donner la responsabilité de ce qui se passe aujourd'hui mais enfin c'est un exutoire trop facile il faut un changement de politique complet sur ce sujet il faudrait concilier la police avec les citoyens il faut que nous réussissions à réconcier ces gamins avec la police qui avait été fait c'était la police de proximité c'était une très bonne idée ça marchait très bien qui était supprimé c'est Monsieur Sarkozy qui a estimé que cette absurde de demander aux policiers de jouer au football avec les enfants et pourquoi pas parce que les enfants qui ont confiance dans la police ce serait quand même quelque chose d'extraordinaire non elle n'a pas besoin alors je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas qu'il y ait une force la police est une force publique elle s'est prévue par la Déclaration des droits de l'homme c'est une force qui est qui est là pour garantir l'obligation des droits de l'homme la police devrait comment se fait-il que cette police soit en situation alors c'est une responsabilité quoi une responsabilité collective c'est parce vous aurez un mauvais sang que ces jeunes immigrés seraient mauvais comment les enfants 12-13 ans seraient responsables enfin qu'est-ce que c'est que ces fuites en avant qu'est-ce que c'est que ce refus de reconnaître qu'il y a de responsabilité et attention hein je ne dis pas que les choses sont aussi simples je dis que les violences les dernières violences celles contre le maire de L'Haÿ-les-Roses celle contre un certain nombre de maires sont scandaleuses effrayant il peut y avoir effectivement des situations qui se greffent là-dessus des espèces de groupe qui s'organisent peut-être qui était organisée avant je ne crois pas beaucoup mais j'en sais rien mais ce qu'il y a certains c'est que l'irruption est une éruption spontanée et après ce greffe là-dessus des comportements qui sont des comportements scandaleux qui est l'agression des bâtiments publics etc qu'est-ce qui vous donne vous aurez Leclerc l'envie d'espérer de croire que ça peut s'arranger que je crois que il y a un jour la démocratie doit triompher il y a deux solutions ou bien on choisit les mesures extrêmes que propose un certain nombre de gens en particulier les extrêmes droites et en particulier même la droite classique les propos de Monsieur Ciotti ou d'autres ou bien on va voilà et on va avoir une situation d'affrontement ça sera le plus fort qui gagnera mais on aura une société forte on aura plus une société libre car tout le monde sera victime de cela ou bien effectivement on essaye de restaurer la démocratie de redonner de véritables quartiers de donner des moyens à ces femmes que leurs enfants monsieur c'est presque partout les femmes on pose pas assez cette question où sont les hommes donc il y a vraiment il faut protéger ces femmes il faut les aider et à ce moment-là nous aiderons les enfants merci beaucoup Henri Leclerc d'être venu ce matin sur sur ce plateau j'en profite pour remercier toute l'équipe de la programmation qui a permis cette année à ses entretiens d'avoir lieu dans Paris direct et Isabelle Sarthon bien sûr mais aussi Louise Guibert Sami vincenté et Florence Viala à partir de lundi ce sera la grille d'été dans Paris direct on se retrouve juste après la pause merci encore maître on se retrouve juste après la pause pour la suite de Paris direct