[PODCAST] Jeux olympiques : le Sacre de la para-judokate Sandrine Martinet

[Musique] bonjour C'est Anel Bonet et vous écouter le sacre un podcast du Parisien chaque semaine jusqu'à Paris 2024 un ou une médaille d'or olympique ou paralympique retrace pour nous son chemin vers le sacre et c'est la médaille d'or est la première championne paralympique 16 à Rio de janiro au Brésil Sandrine Martinet décroche la médaille d'or en parajudo catégorie moins de 52 kg porteuse depuis sa naissance d'une pathologie oculaire réduisant son acuité visuelle elle a dépassé les moqueries les défaites et les blessures pour décrocher à 34 ans le sacre [Musique] paralympique Sandrine Martinet bonjour bonjour merci de m'accueillir ici au centre de formation de l'INSEP la fabrique des champions à la française elle est rangé où votre médaille d'or alors elle est bien rangée avec S petites copines voilà bien caché euh je les sort de temps en temps euh voilà quand on veut les voir euh qu'on me demande notamment euh quand j'interviens auprès d'enfants voilà je je leur ramène la médaille pour qu'il puisse la voir la toucher mais oui non ils sont bien rangés dans leur boîte précieusement vous êtes né le 10 novembre 1982 à Montreuil en scène Saint-Denis près de Paris vos parents découvrent-il assez vite que vous êtes porteuse d'une pathologie oculaire oui en fait on l' su assez rapidement parce que j'ai un de mes grands frères aussi qui est malvoyant j'ai deux grands frères qui sont jumeaux donc il y a un des deux qui avait la pathologie mais pas l'autre donc voilà c'est comme ça et puis c'est tout la chromatopsie c'est quoi c'est une pathologie génétique est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça signifie alors la chromatopsie donc c'est une maladie génétique sur un gène récessif donc il faut que les deux parents expriment le gène pour qu'il y a un risque sur les enfants c'est une maladie qui entraîne trois choses principalement donc comme on a pas de cône il y a aucune vision des couleurs donc je sais pas ce que c'est du bleu du vert du rouge du marron du noir aucune idée je vois juste des différences de contraste donc voilà et après j'ai appris à savoir qu'est-ce qui était clair qu'est-ce qui était foncé et c'est comme ça que j'essaie de me dépatouiller ça entraîne ensuite une photosensibilité importante voire très importante c'est pour ça qu'il faut que j'ai plusieurs paires de lunettes en fonction de là où je suis en intérieur ou en extérieur pour essayer de filtrer à maxima la luminosité et être le moins gêné possible et après ça entraîne une diminution de l'acuité visuelle très importante qui n'est pas corrigée par les lunettes vos parents choisissent de vous inscrire dans le cursus scolaire classique votre handicap n'est pas officiellement reconnu ce qui vous veut de nombreuses brimades et moqueries à l'école oui ça a été compliqué alors mes parents voulaient pas du tout reconnaître ce handicap parce qu'ils avaient peur que plus tard on ne puisse pas accéder à un métier et qu'on soit catalogué voilà dans dans dans le monde du handicap avec tout la péjoration que ça peut avoir donc ils ont fait le choix voilà de nous faire suivre mais de pas déclarer officiellement cet handicap et de ne pas voir les aides qui vont avec et je me suis retrouvée donc dans le cursus scolaire classique où ça a été compliqué euh mais on va dire que ça m'a forgé le caractère si je puis dire vous étiez au premier rang voilà donc j'étais au premier rang mais j'avais pas du tout d'êide donc je devais me lever aller voir ce qu' avait marqué au tableau donc là je me faisais pourir par tout mes camarades parce que du coup je cachais le tableau je retournais à ma place bien évidemment l'orthographe me passait au-dessus oui j'imagine et j'essayais de retranscrire de mémoire ce que j'avais visualisé bien évidemment le rouge sur le tableau noir je le voyais pas donc c'était je me suis me suis battu pour pour m'imposer m'en sortir comment est-ce que vous êtes arrivé au judo vos deux grands frères vous ont montré la voix voilà ils en faisaient avec un prof au lycée il s'est inscrit au club et c'est vrai que moi je suis une fan de foot j'adore le foot je suis fan du PG voilà c'est ce qui me rapprochait beaucoup de mon papa qui travaillait énormément qu' avait un café et donc je voyais pas beaucoup le foot nous rapprochait on regardait les matchs ensemble et le sport de balle bah très compliqué visuellement et puis surtout à l'époque donc il a 25 ans 30 ans en plus une femme une femme c'était pas simple donc j'avais beau me démener ça restait très compliqué et je pouvais pas m'épanouir là-dedans le seul moyen de pouvoir participer c'était de ramener le ballon et du coup le fait de de d'avoir mes frères qui faisaient du du du judo je me suis dit tiens un sport de combat c'est chouette ça m'intéresse j'avais un petit peu envie de me me bastonner un peu entre guillemets ce que je pouvais pas faire à l'école parce que ça doit se faire dans un cadre bien évidemment je me suis dit visuellement peut-être que ça allait être plus simple peut-être que dans ce sport je serais moins moqué et mieux intégré donc allons-y quoi vous pratiquez le judo en club avec des enfants voyants alors toute ma carrière en fait je me suis entraînée avec des voyants que soit au tout début en club ou après quand je suis arrivée voilà vers le haut niveau on a la chance avec ce sport bah d'avoir une adaptation qui est facile à partir du moment où on tient le kimono de l'adversaire on peut faire du judo comme tout le monde il y a aucune différence la seule chose c'est qu'on par garde installer c'est-à-dire en touchant le Kono de le revers et la manche de de l'adversaire on est face à face les deux pieds sur la même ligne et le combat démarre comme ça mais tout le reste est identique les sanctions sont identiques les techniques soit debout au sol c'est du judo avant tout vous participez à votre première compétition junior en Allemagne où vous incl é en finale face à l'Allemande Susanne schutzell que vous retrouverez souvent sur votre parcours vous avez 16 ans elle représente quoi cette première compétition bah c'était un un coup d'essaiis et en fait c'était difficile scolairement j'étais une élève très moyenne qui ramit un peu donc quand on m'a dit voilà que mes vacances ce seraient des stages que il faudrait que je m'entraîne un petit peu plus je me suis dit ou là là on va d'abord assurer ce que voulait à la fois moi et mes parents c'est avoir un métier plus tard donc l'objectif c'était le bac d'abord l'objectif c'était d'avoir mon bac et d'aller vers un métier et voilà donc je me suis pas précipitée sur sur ça et pour l'instant l'important c'est que je continue de m'amuser de me faire plaisir et et puis on verra plus tard ce qui se passe vous continuez vos études bac S fac de biologie comment est-ce que le judo passe justement de hobby à activité principale ben je m'entraîis quand même déjà beaucoup dans la semaine c'était vraiment moi le le judo c'était ma ma bouée d'oxygène voilà j'en avais besoin donc c'était quelque chose qui était déjà régulier et puis arrivé à la fac j'ai pris un mur complet où là je suis sorti un petit peu du cocon que me proposait le collège et le lycée où il y avait voilà quand même une bienveillance par rapport ma scolarité et là je suis arrivée dans un monde où j'étais complètement perdu je savais pas du tout m'orienter c'étaitou compliqué ça a été assez violent et du coup bah j'ai j'ai pas validé l'année et du coup je me retrouve à redoubler et à avoir que 6 heur de cours et donc là je m'ennuyais un peu très clairement donc je faisais un max de sport je me suis dit bah tiens c'est l'occasion de de retourner faire une compétition et là je fais les championnats de France donc de mémoire cétait en janvier 2002 et lors de ces championnat de France bah ça passe ça se passe très bien je gagne et puis j'apprends que pour la première fois donc en 2004 il va y avoir les jeux pour les filles à Athènes voilà pour les féminines et ça ah tout d'un coup ça réveille une petite flamme il me dit bon j'ai regardé un certain nombre de de judoat et judoka gagn les jeux voilà et là je me dis les Jeux paralympiques quand même même si c'est pas très connu voilà ça reste jeux ça reste les jeux représenter son pays aller bah voilà je me suis dit wou on y va on fonce et puis on verra l'année d'après ce que je fais comment ça se passe niveau scolaire on verra bien donc en 2002 vous vous intégrez l'équipe de France grâce à ces championnats de France voilà et première sélection pour les stages et après première sélection pour les championnats du monde vous avez 20 ans ouais racontez-nous ces championnats du monde c'était mes premiers championnats du monde qui était en Italie à Rome mes parents m'accompagnent et c'est vrai que ça m'a fait drôle parce qu'il m'accompagnait pas en compétition il travaillaient ils avaient pas le temps et et là c'est vrai qu' il y a une une vraie fierté de leur part et mon papa qui est voilà fan de sport il était dingue et c'était c'était un chouette moment c'était un peu étrange de découvrir cet univers aussi du handicap parce que finalement j'ai pas croisé beaucoup de personnes en situation de handicap étant intégré au quotidien donc je découvrais des gens avec des parcours de vie parfois un peu comme moi et parfois complètement différent et voilà je découvre ces premiers championnats et donc je sais que il y a une fille à battre c'est Suzanne et que ça se jouera entre elle et moi la bête noire ouais voilà et bon je gagne les premiers combats mais contre elle je voilà je voilà elle était plus forte c'est tout donc vous êtes vicechampionne du monde donc vice championne du monde et ça c'est déjà énorme et après bah quand vous avez goûté à ça bah derrière après je je ne peux [Musique] qu'enchaîner justement on va enchaîner sur sur cette vie on va commencer par la vie professionnelle parce que 2002 c'est aussi l'année où vous découvrez que vous pouvez devenir kiné via une école pour personnes en situation de handicap c'est d'ailleurs seulement cette année-là que vous faites reconnaître votre handicap pourquoi à ce moment-là mais en fait c'est en discutant avec un un des un des gars de l'équipe le moin de 90 Olivier cunon de c'est vra courours on se présente on se raconte un peu nos vie bah tu fais quoi il me dit ah je suis en prépaakiné je vis en prépaakiné mais comment tu fais le concours tu arrives à suivre visuellement comment tu fais il me dit mais en fait il y a pas de souci je suis dans une école spécialisée pour des sur visuelle je vais quoi ça existe et là c'est la petite lumière qui s'est allé pour vous là je me dis waouh je suis perdu en fac de bio je sais pas ce que je veux faire de ma vie et en fait ce métier je le kiffe j'aurais voulu faire ça ça au prof de sport mais en fait je m'étais moi-même mis des barrières j'avais pas du tout pensé que c'était possible donc à partir de là je lui ai demandé bah comment ça se passe comment tu fais donc il m'a expliqué et là j'ai fait toutes les démarches parce que je savais que ce métier là il était fait pour moi donc j'ai fait toutes les démarches à ce moment-là et je suis rentrée après en école de kiné et j'ai eu mon diplôme en 2006 et et voilà et c'est génial benah dis donc 2002 c'est aussi la rencontre avec votre mari quelle année cette année des 20 ans incroyable avec le recul c'est c'est fou sur un tournoi au mois de juin je suis sélectionné dans une équipe mixte de par judou du coup et en fait mon directeur technique national Marc fleuret et l'entraîneur donc de mon mari et il y a une équipe de Deol du club et une équipe para et on se retrouve sur le Tour ensemble donc on se connaissait pas mais bon je commence à comprendre que en fait tous les judoca sont très très souvent les partenaires des par judoka et qu' il y a beaucoup de stages qui sont fait ensemble et cetera donc on se retrouve à être proche sur sur la compétition et à se retrouver pour la soirée tout ça et donc la grande aventure amoureuse ben voilà démarré donc incroyable cette année 2002 2 ans plus tard le dimanche 19 septembre 2004 ce sont vos premiers Jeux paralympiques à athèn en Grèce vous vousissez en finale de la catégorie moins de 52 kg et vous retrouvez Susanne schutzel qui vous avait battu en finale des championnats juniors et en finale des Championnat du Monde racontez-nous ce qui était troublant c'est qu'à la fois c'était une compétition incroyable mais la salle était complètement vide donc c'était très particulier aussi parce que vous vous êtes là pour le le le plus grand championnat qui puisse exister et en fait bah à part votre famille dans les gardins deux Athéniens qui on vu de la lumière et qui sont demandé ce qui ce qui s'y passait et puis la famille des adversaires en gros il y avait personne c'était vide donc je sais pas si j'ai eu un décalage par rapport à ça aussi dans dans dans mon mental en tout cas voilà j'ai donné ce que je pouvais à l'époque avec voilà l'enseignement que j'avais il y avait pas beaucoup compétition aussi dans l'année donc pas beaucoup de moyens justement de de de pouvoir prendre les différents adversaires et Suzanne en particulier et voilà ça a peut-être manqué un petit peu d'expérience voilà sur ces premiers jeux alors que Suzanne ça faisait déjà un moment qu'elle était là que techniquement c'était du lourd et donc j'ai pas su la battre sur ces jeux-là mais vous avez quand même rapporté d'Athène la médaille d'argent des Jeux paralympiques elle représente quoi cette médaille bah disons que c'est le démarrage d'une idée dans ma tête où je dis bah ça c'est c'est fait pour toi en fait c'est un défi qui est fait pour toi c'est ce que tu cherchais c'est sans doute un moyen d'avoir la reconnaissance que tu cherches aussi et je dis wou allez on y va on fonce quoi et et je veux ça tort par olympien c'est obligé c'était devenu une évidence et du coup j'avais enfin trouvé le but à ma vie [Musique] quoi vos parents sont avéronés ça compte quand on sait que les championnats du monde de 2006 ils se déroulent du 29 juin au 2 juillet à broma en Ayon ah bah carrément ils étaient comme des oufs ils étaient trop contents et c'est vrai que voilà Suzanne avait arrêté sa carrière on a plus de Suzanne CHUS voilà donc elle m' laissé un peu le champ libre franchement sur sur cette compétition sans Suzanne il y avait voilà il y avait pas grand monde qui pouvait m'arrêter techniquement physiquement j'étais au-dessus donc j'ai fait le job et voilà et c'était euh bah la première médaille d'or vraiment importante de ma carrière et gagner euh voilà dans les sur les terres parentales ça a été ça a été chouette et puis du coup voilà c'était symboliquement c'était vraiment chouette euh de de pouvoir gagner à broma euh ça m'a donné envie d'aller en chercher d'autres derrière céta en 2006 donc euh voilà on est à 2 ans des jeux 2 ans des jeux c'était prometteur çaue de me lancer euh sur sur mon objectif euh de gagner tous les titres quoi justement ce titre mondial vous donne des ailes pour la la prochaine échéance dont nous parlions les Jeux paralympiques à Pékin en Chine du 6 au 17 septembre 2008 cette préparation elle se passe comment vous êtes championne du monde en titre vous avez en ligne de miè ces ces Jeux paralympiques vous l'avez dit il y a pas énormément de compétitions pendant l'année comment on fait pour se maintenir à ce plus haut niveau mondial j'ai réussi en fait à à continuer d'avoir des entraînements relativement régulier même si j'ai suivi mon mari à partir de 2006 quand j'ai été diplômé on est il a été muté vu qu'il est militaire donc il a fallu voilà retrouver une dynamique d'entraînement différent et du coup il a fallu adapter ma préparation pour rester bah le dans la performance ça pas été simple la préparation s'est plutôt bien déroulée sans blessures sans accro et j'arrive bah numéro 1 sur l'événement et voilà la médaille mend les bras justement nous nous retrouvons le dimanche 7 septembre 2008 à Pékin en Chine ce sont vos 2e Jeux Paralympique et vous êtes à nouveau en finale cette fois face à la chinoise nakui qui elle évolue à domicile et ça ça m'a été néfaste j'ai pas osé sur cette finale je pense que j'ai eu peur par contre là il y avait du monde he là c'était rempli et avoir tout un public contre soi ça a été je pense un un petit peu plus stressant que ce que j'aurais voulu et en fait je me suis mis trop de pression parce que j'étais numéro 1 et je me suis pas libéré j'ai pas osé je suis passée à côté de cette finale très clairement et du coup bah deuxième médaille d'argent alors que voilà sur le papier j'aurais dû gagner après ces jeux vous faites une pause une pause bébé pour la naissance de loï votre premier enfant le judo n'est plus au centre de votre vie comment est-ce que vous trouvez la force de vous y remettre moi mon mon rêve c'était d'être maman c'était de trouver quelqu'un qui m'aime et et de fonder une famille c'était ça mon rêve donc en fait une fois que loï est arrivé bah voilà j'ai j'ai fini d'être une femme épanouie voilà j'avais réussi tout ce que tout ce que je voulais et même ce que j'aurais jamais imaginé et du coup après bah vous avez envie de de vous lancer encore d'autres défis le rêve d'aller toujours chercher cette médaille et mon premier supporter la première personne qui me pousse à continuer à chaque fois euh ben c'est mon mari il dit vas-y profite fais on savait que ça allait être compliqué parce que à l'époque bah quand tu décides de devenir maman avec tes sportif bah tu te débrouilles voilà euh donc ça a été ça a été vraiment la débrouille entre les systèmes de garde les grands-parents qu' on assuré les amis l'entourage et euh ouais ça a été très compliqué mais le l'objectif c'était d'aller chercher la médaille qui manquait à mon palmarès cette médaille qui manquait c'est le l'or olympique et vous vous préparez pour ces jeux qui ont lieu à Londres en 2012 du 29 août au 9 septembre avant la compétition vous décllararez que ce sont vos derniers jeux donc il vous faut absolument la médaille d'or tout le monde m'attendait et au tournant et en plus c'était pas loin donc il y avait toute la famille qui était venue la préparation s'était bien passée voilà on a eu des difficultés parce que je culpabilisais quand même de laisser mon petit garçon donc ça pas été simple mais voilà on y était et j'avais tout ce qu'il fallait pour gagner cette fois avec l'expérience bah des deux finales d'avant je me sentais prête quoi ça y est c'était la bonne jeudi 30 août 2012 vous êtes en demi-finale face à la chinoise Wong liing il reste moins de 2 minutes de combat il se passe quoi à ce moment-là euh je mène et un moment pendant le combat on est en opposition voilà elle essaie de faire une technique sur l'arrière et je me sens pas déstabilisé mais je sais pas ce qui se passe j'entends un craque et ma cheville qui cède la cheville la cheville gauche de la française là qui a souffert et je comprends pas parce qu'il y a pas de blocage il y a pas de torsion j'arrive au sol je pense qu'il a une seule chose défendre pour pas me faire immobiliser mais je sais pas trop ce qui s'est passé la douleur commence à arrivé je touche ma cheville je sens la fracture et là je me dis bon c'est cassé c'est sûr elle s'est blessé Sandrine sur cet affrontement mais j'étais devant donc on lâche rien et on va chercher la finale je commence à marcher j'ai hyper mal mais dans ma tête c'est de toute façon il y a pas le choix parce que je sais que si je ne passe pas en finale je ne ferai pas la place de trois et qu'il y aura pas de médaille et ça c'était inconcevable c'était pas possible j'avais pas fait tout ça j'avais pas galéré autant sacrifieré autant que soit professionnellement ou famili allemand et fait tous ses efforts pour revenir sans médaille c'était pas c'était pas possible et ça m'était jamais arrivé je prends une première sanction et puis je comprends en fait à mon mon entraîneur et à ses réactions et à son coaching qu'en fait c'est pas moi qui mène et que c'est elle qui mène mais moi je m'en suis pas rendu compte en fait avec la douleur et et l'intensité du moment et là j'essaie de revenir avec la maléo cassée c'est ça c'est illusoire j'ai une douleur horrible mais c'est pas grave je tente j'essaie j'essaie d'attaquer ça ressemble à rien enfin je je vois l'arbitre qui me demande si ça va si je veux arrêter et je donne tout jusqu'au bout ah le match qui va sans doute pasasculer là parce que Sandrine ne peut pas défendre ses chances comme elle le souhaiterait très handicapé avec voilà un appui gauche qui ne qui ne répond plus j'avais beau avoir les mains si j'ai pas les deux appuis au sol c'est pas possible et puis le combat se termine et au moment où bah le combat est terminé que j'ai perdu là je m'écroule et là je ne peux plus du tout me relever la douleur elle est immense et là l'adrénaline redescend et j'ai que mes yeux pour pleurer quoi et là je comprends que je ferai CIN et qu'il y aura pas de Médail et que le rêve il est parti quoi et c'est c'était c'était super dur et et ma seule fierté c'est d'avoir était jusqu'au bout et d'avoir tout donné de pas avoir de [Musique] regret c'était une blessure physique grave mais est-ce que la blessure la plus grave c'était pas une blessure morale il y avait les deux parce qu'elle était articulaire cette blessure une fracture au niveau d'une articulation c'est beaucoup plus complexe derrière et après oui très clairement j'ai fait une grosse fracture du Moral associé parce que derrière on fait pas de médaille on passe complètement à côté des jeux et je suis allé retrouver du réconfort auprès des autres sports et c'est là où on voit la belle aventure humaine qui est l'équipe de France et les jeux et les jeux voir les copains des autres sports jeis allais les encourager même si j'étais avec mes by ou mon fauteuil et que j'avais super mal et que j'étais en mode déprime total mais en fait allaer les encourager aller discuter avec eux voilà ça c'est ce qui m'a permis de tenir un peu et puis après je suis rentrée chez moi et là ça a été ça a été très très compliqué je pleurais comme une madeleine j'étais énervée l'injustice du du moment était horrible et quand j'ai vu mon fils bon ben voilà j'ai Scher mes larmes j'ai serré mon petit loup dans mes bras je me suis dit c'est ça le plus important mais voilà derrière ça a été une belle belle dépression des complications sur ma fille et puis après mon deuxième enfant est arrivé et ça a tout changer quand ma fille arrive bon je retrouve le moral le sourire je redeviens une femme épanouie une mère heureuse mais il y a il y a quelque chose qui qui est pas fini il manque la compétition voilà il manque il manque cet objectif que je me suis donné et je dois aller la chercher cette médaille le chemin de Rio il passe par sou en Corée du Sud c'est le retour à la compétition internationale le vendredi 15 mai 2015 vous décrochez la médaille de bronze des Jeux mondiaux IBSA réservé aux athlètes non voyants ou malvoyants face à la japonaise ayomi iSii ça y est vous avez retrouvé votre meilleur niveau pas encore mais en tout cas c'est prometteur parce qu'il y a un podium alors que j'ai deux enfants 32 ans à la trentaine voilà je suis toujours là donc euh et ben si le tapis décide que j'ai toujours le niveau et que la compète bah je performe bah on peut y croire quoi du coup la la confiance en soi elle elle commence à à arriver aussi donc c'est chouette à Rio les Jeux paralympiques se déroulent du 7 au 18 septembre 2016 vous avez bientôt 34 ans ce sont vos 4è jeux dans votre tête cette fois également ce sont les derniers ça y est comme à Londres c'est sur ces jeux qu'il me faut ma médaille parce que c'est la dernière fois que je vais au jeu par olympique ouais c'est ça que je me disais vraiment parce que avec les enfants c'était très très dur le niveau augmentant de plus en plus il fallait encore plus s'entraîner encore plus de préparation physique encore plus de déplacement du coup c'est très compliqué avec les enfants il fallait que ça soit la bonne donc voilà et puis février arrive je m'entraîne au pôle à Lyon et là patata deux gars me tombent dessus au moment où moi je venais d'arriver sur une liaison au sol bon je me rellève tout de suite mais manque de bol un gar met une grosse boîte à un autre il tombe sur ma jambe déroule le long de ma jambe et là ça fait recraque et là je comprends tout de suite que c'est une nouvelle fois cassée on est en février le 4 février les jeux c'est du 7 au 18 septembre elle a donc c'est la même cheville mais la maléol interne cette fois et je sais pareil que c'est cassé je je maudit l'univers pendant à peu près 3 4 minutes et après je commence à calculer alors je me dis bon alors tu débrouilles te fait opérer le plus vite possible derrière hop tu vas voir telle ou telle personne pour pour racheter du matériel pour ta salle de sport comme ça pendant les 6 semaines où tu es avec ton plat sans appui tu vas pouvoir entretenir le haut du corps et rester dans une dynamique de sportif de haut niveau après tu fon en cent de réducation à haute ville ça c'est super bien passé la dernière fois tu fais ta réédu machin tu arrives hop on est à 4 mois c'est consolidé il te reste tant de mois derrière allez c'est jouable on y va et en fait je suis parti dans cette démarche et j'ai pas déérogé vous n'en dém pa et on se retrouve le jeudi 8 septembre 2016 nous sommes à l'Arena carioca à Rio de Jero au Brésil en final vous êtes face à l'Allemande Romana bressig cette fois il y a pas de Susanne schutzell mais roman bressig vous ne l'avez jamais battu ben ouais une allemande en a remplacé une autre euh et du coup voilà j'avais du mal sur ce profil long ligne voilà ça me correspondait pas et et je trouvais pas la solution mais on avait bossé avec Cyril mon entraîneur sur une technique doncom qui est une technique de sacrifice ça faisait pas du tout partie de mon judo moi j'étais sur plutôt sur des mouvements d'épaule c'était une solution par rapport à à ce type d'adversaire et cette cette journée en fait j'étais imbattable faut travailler faut travailler faut gagner du temps on sent que physiquement est prête vraiment vraiment vraiment bien j'étais vraiment dans ma bulle et jamais je je je pense même l'entourage ne m'avait vu dans cet état de concentration en fait et de et le fait de ouais de de croire en en soi vraiment et de se dire bah là c'est bon c'est la bonne et il y aura pas de blessure il y aura pas de problème d'arbitrage il y aura pas de c'est c'est c'est cette fois et et c'est ma journée et personne me l'enlèvera vous avez le temps de penser pendant le combat non je suis concentrée sur sur ce que j'ai à faire il y a juste un moment où je me suis dit ouh là là l'arbitre il va quand même pas me mettre la dernière pénalité parce que j'ai pas compris déjà pourquoi il m'en avait mis une avant euh donc là j'ai eu un demi quart de secondes de ouh là là il faut pas que je prenne la troisième et après j'ai fait non non mais attends tu fais tout le combat tu la mets en danger c'est c'est tu es au-udessus te prends pas la tête tiens bon et ça va le faire donc je me suis tout de suite remis dans le truc et puis j'attendu la la fin du temps et c'est la médaille d'or voilà ça y est la première championne paralympique elle l'a fait c'est super on sent là ah c'est génial franchement c'est c'est c'est magnifique c'est c'est tellement beau pour le judo je veux dire il n'avait pas ramené une seule médaille elle était repartie blessée en larme il a gagné cette médaille comme ça le premier jour des jeux il se passe quoi dans votre tête vous êtes championne olympique j'explose de joie c'est vraiment ça c'était une un soulagement une libération et et un immense bonheur quand je sors du tapis je fonce dans les bras de Cyrille Ctait magique et après je vais vers les les gradins Cyril m'oriente pour me dire où sont mes proches là je peux serrer mon fils dans mes bras il pleure je pleure il y a mon mari qui est là enfin c'est un moment de bonheur mes parents sont aux anges tout le monde pleure de joie c'est magnifique c'est juste un moment incroyable incroyable on se dit c'est pour ça que j'ai fait tout ça merci pour votre générosité Sandrine [Musique] merci vous venez d'écouter le sacre le podcast je olympique du Parisien 24 épisodes jusqu'à Paris 2024 à retrouver sur toutes les plateformes cette épisode a été produit par Barbara guoui ambre ROSALA il a été réalisé par Julien moncouquiol si vous aimez le sacre n'hésitez pas à vous abonner nous laisser un commentaire ou des petites étoiles sur votre application audio préférée et puis on vous invite à aller écouter les autres podcast du Parisien code source l'actualité au quotidien et criam story chaque samedi [Musique]