Intervention du Premier président de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques

Rapport de la Cour des comptes rapport de la Cour des comptes il y a quelques heures oui alors d'Amon rappelons ce qui'est la la Cour des comptes c'est l'institution chargée de de contrôler la gestion de l'argent public c'est vous qui l' présidé Pierre Moscovici vos magistrats épluches facture par facture toutes les dépenses de l'État et ses recettes leurs analyses sont des références pour Bercy et dans ce document donc diffusé il y a quelques jours de 16 pages fait de chiffres et de graphiques elle dresse un constat saisissant les finances publiques françaises sont dans une situation inquiétante les haut fonctionnaires jugent très sévèrement la politique économique menée par le futur exgouvernement notamment sur les impôts trop bas selon eux il aurait été nécessaire de renoncer à certaines mesures de baisse d'impôt et de réaliser des économies effectives analyse- et plus loin ils enfoncent le clou le pire est à venir si rien n'est fait disent-il les scénarios testés par la Cour des comptes montrent que tout écart par rapport au aux prévisions suffirait à faire dérailler la trajectoire et à manquer les cibles de déficit et de dettes pour 2027 plutôt gênant alors qu'il n'y a toujours pas de gouvernement défini ni même de politique budgétaire clair pour les prochains mois c'est sans doute pour cela que vous le dites pierre moskovissi chez nos confrères des écho réduire la dette n'est ni de gauche ni de droite c'est d'intérêt général mais la Cour des comptes précise-t-elle depuis quand cette situation dure précisément oui le rapport est précis il marque un avant et un après covid concernant le déficit il suffit de regarder la courbe la France était rentré dans les clous avant avec sous la barre des 3 % mais après le le quoi qu'il en coûte de l'année covid en 2020 ce déficit a a explosé pour ne jamais redescendre en dessous de 4,7 %. le constat est le même concernant la dette plus 200 milliards entre 2019 et 2020 et depuis la dette n'a cessé de grimper pour atteindre plus de 3000 milliards d'euros vous le résumer ainsi pierre moskovici depuis la crise covid nous sommes les seuls à n'avoir conduit aucun effort de désentêement merci beaucoup Quentin beréchel merci à toute l'équipe bien sûr Pierre Moscovici on va revenir précisément sur la Cour des comptes mais aujourd'hui donc il y a ce déficit public jugé excessif par l'Union européenne quel impact et quel risque pour la France d'abord c'est pas la première fois que ça arrive nous l'avons été pendant très longtemps en effet jusqu'en 2019 ensuite nous ne sommes pas seuls à l'êre même si à l'époque il y avit beaucoup beaucoup de pays européens qui étaient en proc de déficit exessif maintenant il y en a moins disons qu'il faut pas penser que d'un coup nous sommes sanctionnés c'est pas de ça dont il s'agit ça veut dire deux choses c'est d'abord que nous devons négocier avec la Commission européenne des délais et puis aussi une trajectoire de finances publiques pour dire à quelle vitesse nous allons retrouver un déficit normal et engager une trajectoire de désendettement et je le redit ici en effet c'est pas de droite c'est pas de gauche je ne connais pas de gouvernement qui puisse agir s'il a une dette publique aussi élevée s'il rembourse 50 80 milliards d'euros par an alors à ce moment-là il est quasiment étranglé dans sa capacité à mener des des politiques en matière de transition écologique de transition numérique d'innovation d'éducation ou en matière de politique sociale donc c impératif et puis ensuite nous avons l'obligation de réaliser un certain nombre d'économie c'est de faire baisser je veux pas être technique notre déficit structurel de 0,5 points par an en charge d'intérêt c'est que nous ne pouvons plus rester dans l'attitude où nous sommes maintenant qui consiste à non seulement ne pas réduire le déficit mais vous l'aurez remarqué à recommencé à l'augmenter parce que nous étions tombés à 4,7 c'est pas une performance nous sommes remontés à 5,5 et ça ça a été une année que nous qualifions de très mauvaise avec une dérive des déficit pas vu en réalité depuis plus de 20 ans contrairement à ce que certains peuvent dire à Pery ça c'est pratiquement jamais arrivé 06 points de plus que prévu et pour cette année celle qui est en cours on dit 5,1 % alors que 4,4 était prévu à condition que des économies qui doivent être encore confirmé et puis ensuite documenté soit faite donc nous risquons d'avoir à nouveau sutiellement plus de 5 % et après on est censé descendre à 3 % en 2027 disons que pour la Cour des comptes cet objectif je le dis franchement n'est pas crédible je préférerais pour ma part qu'on ait une cible réaliste avec une trajectoire sérieuse sincère parce que ce que la Commission européenne j'aiété commissaire européen avant d'être pris dans la cour des comptes chargé de ces sujetsl ce qu'elle attend de la France c'est qu'elle dise précisément ce qu'elle va faire arrêtez de dire on va faire on va faire on va faire et ne pas faire faire on on comprend bien que la la marche elle est très haute mais parlons un instant Les Français s'inquiètent de la situation économique pant comm et la panté parlons au français parlons des Français je sais pas si vous avez vu ce sondage qui montre que 84 % des français s'inquiètent de la situation économique mais précisément ils sont 80 % à s'inquiéter de la question des déficits donc à tous ceux qui pensent que les Français ne voient pas tout ça ils ne s'en fichent pas du tout mais dites-vous aux Français qui nous regardent en effet ayez peur en effet inquiétez-vous la situation est grave elle peut conditionner votre quotidien non je dis pas que je suis pas du genre à vouloir faire peur je ne dis pas que nous sommes un état en faillite je ne dis pas que la dette française est insoutenable elle trouve à se placer sur les marchés elle est encore correctement notée mais je dis que la la dérivée n'est pas bonne et je dis surtout autre chose je dis que le vrai problème pour les Français quel est-il c'est le niveau de la tte publique 3100 milliards d'euros aujourd'hui 3600 milliards d'euros en 2027 et concrètement et ça c'est pas les chiffres que je donne c'est les chiffres que donne le gouvernement à condition qu'on fasse ces objectifs qui sont à mon sens pas forcément réalistes ça pourrait être encore un petit peu plus ça veut dire que chaque année on doit rembourser 83 milliards d'euros en 2027 pour euh notre dette et imaginez-vous que disons avant la crise covid ce remboursement C charge de la dette de quelques 25 milliards d'euros aujourd'hui il est de 50 milliards d'euros demain il sera de près de 100 milliards d'euros c'està dire qu'il aura quadruplé en une décennie euh ça veut dire qu'il sera c'était le budget du logement aujourd'hui c'est le budget de la défense et demain ce sera supérieur au budget de l'éducation ce sera peut-être plus que le rendement de l'impôt sur le revenu qu'est-ce que j'en tire comme conclusion c'est que c'est la dépense publique la plus stupide la plus bête qui existe selon vos options politiques vous pouvez préférer je sais pas investir dans l'éducation investir dans l'hôpital lutter contre le changement climatique le réchauffement climatique vous pouvez vouloir réduire la fracture numérique bref il y a toute une série d'investissements possi possiblees avec des options différentes mais en toute hypothèse quand vous avez 83 milliards d'euros par an à rembourser alors l'état est étranglé et vous ne pouvez plus ensuite avoir des poli publique qui soit à la hauteur vous savez ça fait longtemps que je suis dans la vie publique comme au fonctionnaire j'étais homme politique je ne suis plus depuis une dizaine d'années mais une chose que je sais c'est qu'il n'est pas possible de mener des bonnes politiques publiques pour les Français sans finances publiques saines donc c'est ça que les Français ont à craindre et et je crois qu'ils en sont très conscients car en réalité ils souhaitent des services publics qui fonctionnent mais il constatent que c'est pas forcément le cas qu' n ont pas pour leur argent que la qualité du service public la qualité de dépense publique n pas suffisante donc après évidemment on l'impression parfois qu'il demande toujours plus oui il demande plus de service public mais surtout de meilleurs service public il demande pas plus de dettes et ça c'est une complexité que certains ne semblent pas saisir à savoir que les Français sont en réalité très lucides sur la situation des finan et donc sur le fait que la charge de la dette est à Sommes-nous irresponsables ? elle-même une bombe à retardement c'est ce qu'on comprend dans votre pas seulement une bombe à retardement c'està c'est un boulet que nous avons au pied à quel point sommes-nous irresponsables pardon j'insiste mais j'entendais ce matin donc l'exemple de Bery qui annonce l'annulation de de la hausse des prix de l'électricité ça représente en moyenne 12 € par an c'est 1 € de pouvoir d'achat en plus par mois pour les Français mais face à ça bah ce serait 300 milliards millions d'euros de manque à gagner chaque année pour l'État est-ce que vous dites par exemple une telle mesure là qui est très concrète qui vient d'être annoncé c'est irresponsable je fais pas du commentaire à chaud ça c'est pas mon métier ou mais ça c'est ça pe être très comptable aussi non mais je fais pas de comptabilité non plus paralement ce que j'essaie de de faire c'est de donner une vision à moyen termelez moi je suis dire peut-être on me le reprocher mais en en stratégie je suis plutôt dans le coup d'après autrement dit nous allons avoir je sais pas quand je sais pas lequel un nouveau gouvernement et il faut qu'on soit très conscient que ce nouveau gouvernement il aura bien sûr une situation politique très compliquée mais une situation de finance publique très compliqué et que les exercices du mois de septembre c'est quoi c'est d'abord préparer un plan un moyen terme qu'on va soumettre à la Commission européenne théoriquement la mi-sepembre alors il peut y avoir un petit décalage de quelques semaines enfin ça va assez vite et pour justement négocier avec elle les délais les montants et et moi j'en appelle à ce que la trajectoire qu'on donne à la Commission européenne soit réaliste qu'elle soit sincère qu'elle soit sérieuse et puis ensuite il faudra déposer aujourd'hui c'est pas sincère j'ai jamais accusé les gouvernement insincère parce que ça veut dire quand même qu'on veut tromper le monde non mais ça n'est pas crédible et ça n'est pas cohérent c'est ce que le Haut Conseil des finances publiques auquel vous avez appartenu pH a dit de manière assez clair c'est pas cohérent ça tourne pas et donc là je pense que la Commission européne attendra quelque chose d'assez réaliste si voulez surtout cohérent et puis la deuxième chose c'est qu'après il va falloir préparer un projet de lo de finance un projet de financeement de la sécurité sociale et là je parle sous le contrôle des juristes mais je vais être extrêmement précis pour ma part c'est avant le 1er octobre et si ça n'est pas fait alors pour le coup on va faire une sorte de shutdown à la française donc ce sont de rendez-vous qui ne sont pas le shutdown qu'est-ce que ça veut dire en fait ça veut dire qu'on peut continuer à payer les fonctionnaires mais les prestations c'est plus difficile c'est une situation c'est c'est une situation là pour le coup de crise politique financière tout à fait majeure donc les travaux pratiques du prochain gouvernement c'est ça et je suis là pour le rappeler et le au Conseil des finances publiques que je préside par ailleurs sera là pour porter un avis sur la crédbilité de tout ça donc ce sera le travail du prochain gouvernement sauf que le prochain gouvernement pour le Quelle déstabilisation pour l'économie française ? moment il n'y en a point il aa oui il y aura mais pour le moment il n en a pas à quel dans quelle mesure ça déstabilise l'économie française dans quelle mesure cette période d'incertitude profonde en France est en train de déstabiliser également notre économie je crois sur ce pl d'Ille un expert évalué tout ça à un trimestre potentiellement perdu pour la France c'est pas ce que dit Linc qui qui reste relativement confiante l c'est notre de la statistique sur la croissance surtout avec un petit plus qui sera donné par les Jeux Olympiques c'est pas ce que disent les marchés qui pour l'instant sont encore dans l'attentisme et ils sont conscients de la difficulté mais je le redis évidemment moi je fais plus de politique politicienne enfin en tout cas de politique élective ou de euh politique électorale euh je la regarde quand même je la connais euh il faut qu'on ait un gouvernement qui soit capable de faire ces travaux-là qui soit un gouvernement donc sérieux euh qui soit conscient de la gravité de la situation financière qui soit conscient de la nécessité du désendettement et il faut qu'il soit prêt à temps pour préparer ces texes financiers et et et ce qui serait ennuyeux et là je pense que pour les coups ça bougerait et compris un peu comme ça le regard des étrangers serait quand même bizarre si si l'instabilité se prolongeait ou bien si la solution qui était trouvé à la fin n'était pas une solution suffisamment forte pour qu'on puisse être costaud sur le plan financier voilà mon mon analyse vous voulez peut-être un peu rudimentaire sans doute mais Pez même Le levier fiscal plus loin dans dans vos déclarations récentes sur le comment on sort de là vous avez une toute petite idée quand même sur la marche à suivre vous parlez de croissance de dépenses et de fiscalité vous dites il ne faut pas s'interdire le levier fiscal de quelle de quelle manière dans quelle mesure de quelle ampleur ce levier fiscal en effet si vous voulez réduire un déficit vous avez trois moyens d'abord la croissance parce que la croissance d'abord ça apporte de l'emploi et puis surtout ça ça produit des recettes fiscales et donc première chose si on doit faire des économies et il faut en faire il ne faut pas qu'elle percute la croissance il faut pas qu'elle handicape la croissance donc il faut absolument maintenir notre capacité à investir point 1 point de le levier fiscal bien sûr si vous augmentez les impôts vous allez davantage rentrer ça réduit aussi les déficit ça fait longtemps que je pense pour ma part que le levier fiscal on peut pas l'utiliser trop quand j'étais ministre des finance jeavis utilisé l'expression du rbol fiscal les classes moyennes dans ce pays se sentent quand même largement mis à contribution je pense pas qu'elles en demandent beaucoup plus en revanche dans toute démocratie on a un débat fiscal qui a créé l'impôt sur le revenu qui a créé l'impôt sur la fortune qui a supprimé l'impôt sur la fortune qui a rétabli qu' l' a nouveau supprimé si vous voulez ça ça fait partie je du débat normal c'est en ce sens là que je dis c'est pas un tabou on peut pas dire voilà on touche jamais à l'impôt on peut toucher aux impôts sans augmenter beaucoup le niveau des impôts donc conclusion le 3 3è levier c'est la maîtrise de la dépense mais je n'ai jamais été et je ne suis pas devenu en arrivant à la Cour des comptes en revenant la Cour des comptes puisque j' avais commencé dans ma jeunesse en devenant son Président je ne suis pas devenu un partisant de l'austérité parce que l'austérité affaibli l'état disons que le sentiment c'est peut-être qu'on en a fait au début des années 2010 avec la crise financière et je crois qu'il faut pas recommencer pareil en revanche il faut aller vers une démarche différente qui consiste justement à améliorer la qualité de la dépense c'est ce qu'on appelle des revu de dépenses autrement dit regardons politique publique par politique publique laquelle est efficace et laquelle est moins laquelle est juste et laquelle est moins laquelle prépare l'avenir et laquelle ne prépare pas et ça c'est un travail j'allais dire un peu profond qui a été préparé par l'Inspection générale des finances par la Cour des comptes dans les rapports des uns et des autres dans les analyses des uns et des autres dans les travaux des économistes on va trouver 1000 pistes en réalité pour faire des économies économie qui ne handicap pas la croissance et qui ne freine pas la justice sociale et qui en même temps permettent ça c'est c'est une autre chose que nous sons dans ce rapport je le dis au passage de financer la transition écologique qui reste pour moi indispensable ça coûte de l'argent ça handicape la croissance ça crée un peu plus de dettes à l'échelon 2030 nous le montrons pour la première fois oui mais pour autant il faut le faire parce que là c'est l'avenir de la planète l'avenir de génération futures celle de nos enfants c'est une dépense incontournable on reste ensemble bien sûr mais je laisse entrer dans la danse L'ordonnance de Pierre Moscovici comme j'aime mal le dire Philippe desertine économiste donc directeur de l'Institut de de hautes finances alors on a le le diagnostic docteur de certine mais l'ordonnance est-ce que vous partagez l'ordonnance de Pierre Moscovici euh je la partage totalement je crois que aujourd'hui c'est évidemment une petite voix on le sent bien dans le pays parce que quand vous avez parlé des sondages tout à l'heure mais quand on regarde au fond ce qui préoccupe les Français vous l'avez dit c'est le pouvoir d'achat c'est un certain nombre de choses du quotidien et cetera et les Français ont le sentiment parce que votre schéma tout à l'heure laissait penser que les choses allaient bien avant covid non non c'est pas vrai c'est-à-dire ça fait plus de 45 ans qu'on n' pas eu un budget à l'équilibre en France 50 ans on peut y aller même c'est-à-dire la dette s'est accumulée accumulée et en réalité c'est jamais quelque chose sur lequel le français va voter en général c'est-à-dire qu'effectivement il considère que finalement elle continue d'augmenter donc le problème que nous avons c'est que non seulement nous allons avoir cette question qui va se passer au mois de septembre et au mois d'octobre euh comment allons-nous résoudre l'équation budgétaire et c'est vrai que peut-être je partage pas comp complètement optimiste sur la croissance il est possible que notre PIB c'est-à-dire on dit tout le temps c'est la dette sur PIB c'est le déficit sur PIB mais si on a une grosse panne de croissance parce que il y a plus aucune décision prise et pour pour le moment l'INC n'a pas encore mesuré mais on peut avoir cette mauvaise surprise en septembre ça va encore accroître le problème et donc ça veut dire quoi ça veut dire effectivement que nous allons avoir une marge de manœuvre quasi nulle alors que nous allons avoir dans tous les cas de figure des espoirs des Français pour que notamment on engage des nouveaux programme des nouvelles actions ayant pour but de libérer du pouvoir d'achat mais en clair sûrement pas de réduire du déficit peut-être même de l'augmenter encore ça veut dire qu'on va être vraiment dans un moment où nous allons avoir une contrainte technique et nous allons avoir en réalité un vrai danger politique parce que les politiques mises en œuvre risquent de se heter très très vite à un principe de réalité et ça évidemment c'est très compliqué pour quelqu'un qui a voter en juillet ou en juin et en disant mais on m'avait dit que Pierre moscovicii il va falloir Pr faire preuve de courage et d'abord de lucidité oui cette situation elle existe elle doit être traitée et çai je voudrais vraiment que chacun y réfléchisse moi je je suis le feuilleton politique mais je note Queau passage peu de gens se posent quand même des questions fondamentales qui sont assez simples c'est de quelle politique publique avons-nous besoin et comment est-ce qu'on fait pour les financer donc il faut du courage je crois qu'il faudra en effet beaucoup de subtilité parce qu'il faudra être capable d'appréhender quelques demandes qui sont indispensables incontournables quand des électeurs votent on ne peut pas ne pas les écouter ça je crois que c'est très important et dans le même temps il faudra être capable de prendre des décisions difficiles en matière de finances publiques qui sont de nature à réformer les politiques publiques donc paradoxalement vous savez tout le monde parle d'un gouvernement se demande qui va être Premier ministre tout le monde ne sait pas exactement ce que ça veut dire et et quelle coalition et cetera mais mais la vérité c'est que la tâche va être très difficile et demande un gouvernement qui soit conscient des enjeux et qui soit au travail et qui soit capable de mettre l'intérêt du pays au-dessus de l'intérêt desz pas vouloir me répondre mais j'is quand même est-ce qu'il y a un programme qui vous semble plus inquiétant que l'autre pas vous répondre pas du tout non mais je c'est pas que je ne le pense pas c'est simplement de toute façon ce que je crois c'est que puisqu'il y a pas de majorité aucun de ces programmes ne peut être appliqué intégralement et donc ne raisonnons pas exactement comme ça et puis surtout le message que je lance moi ce que nous disons c'est pas un programme mais pour le coup c'est une contrainte vous comme ça en tout cas c'est une feuille de route celui qui gouvernera demain et qui ignorera cette question de la dette qui fait comme si elle n'existait pas celui-là se heurtera tout de suite ou très rapidement à un mur de réalité parce que si c'est pas tant on réforme pas pour Bruxelles ça c'est pas vrai on réforme pour nous mais au bout d'un moment si on a notre dette devient trop élevée si la dérivée de la dette devient grave alors ce moment-là l'argent va se renchérir le coût de l'argent va se renchérir les taux d'intérêt vont augmenter c'est ce qu'on appelle les spread et au bout d'un moment ça freinera l'investissement et donc ça aura un effet de rétropédalage et tout se dégradera c'est la raison pour laquelle on ne peut pas faire l'économie Dee réflexion sur la dette qu'on soit encore une fois de droite de gauche ou d'ailleurs Philippe deertine a Un danger politique ? utilisé l'expression de danger politique potentiellement à terme danger politique Renaud Pila oui c'est un danger politique en vous écoutant en écoutant le diagnostic et le tableau et le fait qu'effectivement peu de responsables en ce moment politique sont sur ces questions-là tout occupé à essayer de de de de trouver qui un candidat au perchoir qui un Premier ministre qui un Pact législatif est-ce que comme en Italie par deux fois depuis 20 ou 30 ans est-ce que tout ça ne va pas finir et quel est votre avis là-dessus par un gouvernement technique de au fonctionnaires diplomates inconnus des Français qui ferait un an un an et demi 2 ans les mesures très difficiles qu'il faut prendre de de de de réforme du fonctionnement de l'État d'évaluation de la politique publique exactement ce que vous dites qui n'a pas été fait depuis 20 ou 30 ans tout un tas de mesures qui ne sont pas actuellement dans les préoccupation des dirigeants politiques en gros dépolitiser c'est ce qu'a fait Monty ou Dragui dépolitiser les efforts est-ce qu'on va pas finir avec ça alors est-ce que vous souhaitez d'abord ces expériences sont pas tout à fait comparables parce que Mario Monti c'était vraiment un gouvernement technique au moment de la crise ce qui s'est passé c'est quand même que le Parlement a confié à ce gouver et tout le Parlement la tâche de réaliser quelques réformes très difficile le gouvernement dragi n'était pas un gouvernement technique parce que c'est un gouvernement où lui était sans doute un technicien mais un technicien qui connaissait bien la politique quand même venu de la Banque centrale européenne mais les partis politiques le soutenaient tous sauf un le parti de madame mélonie qui d'ailleurs on a plutôt tiré profit à la fin donc disons que on verra ce qui sort de tout ça à la fin mais malgré tout on peut pas c'est pas écarté c'est pas écarté on ne peut pas faire l'économie de la politique j'ai été un homme politique je suis un haut fonctionnaire j'ai fait les deux ce que je sais c'est que l'État a besoin d'une commande politique la technique pour la technique c'est pas idéal et puis par ailleurs on vient de voter les citoyens ont adressé un message et ce qu'ils attendent avant tout c'est que les forces politiques soient à la hauteur et je pense que dans ce temps là en tout cas mais oui je vois le feuilleton comme tout le monde je ne porte pas de jugement dessus pour le coup je suis pas je suis pas dans ce commentaire là par déjà oui mais je il faut jamais désespéré il reste encore un petit peu de temps les Jeux Olympiques disons que allez il faut que pour la fin août ou plus tard le 1er septembre il y a un gouvernement qui soit opérationnel et qui soit capable de traiter ces sujets il vaudrait mieux que ce soit un gouvernement politique de toute façon ce sera un gouvernement politique après qu'il dirige ça alors comme je suis là Un gouvernement technique ? pour poser les questions aussi auxquelles vous ne voulez pas répondre vous savez très bien que votre nom a circulé dans des rumeurs de couloirs politiques pour être le premier ministre d'un éventuel gouvernement technique ça date déjà d' y a plusieurs semaines et j'écoute pas les rumeurs et je vous dire non seulement ça mais je les entends pas c'est la grande chance de la Cour des comptes les murs sont épais on travaille on fait autre chose pour faire deur mais merci je vous remercie je préside une institution absolument magnifique qui je crois est très utile au français je ne suis pas en recherche de quoi que ce soit et je veux pas ajouter un nom un nom ce qui m'amuse parfois c'est de VO effectivement tous ceux qui lèvent le Doig en disant ah je suis prêt premier minist pr Premier ministre Mo il se trouve que moi j'ai été ministre deux fois et ça fait 7 ans au total j' commissaire européen 5 ans je vois à peu près ce que c'est et et là je doux dire quand même que celui ou celle qui ve aller faire le boulot maintenant c'est pas une partie de plaisir ah si vous même vous le reconnaissez ah c'est cl Benjamin Morel non mais j'entends en effet puis vous avez interpellé le consalist tout à l'heure mais si on a un budget qui est voté et déjà je crois qu'on a pris du retard dans sa préparation si on a un budget qui est voté ça sera parce que probablement via 49 ALG à 3 sur un gouvernement technique ou par un gouvernement d'union nationale ou je ne sais quoi et bien tous euh s'abstiennent sur la motion de censure des communistes R est-ce que vous pensez et la question est politique mais elle est également technique qu'on peut trouver aujourd'hui un compromis avec les économies que vous évoquez sachant que en la matière il y a quand même des visions extrêmement différentes parliez de shutd la solution alternative c'est qu'on ne vote pas du tout de budget qu'on du coup on applique les les ord ce qui n'est pas tout à fait une panassée si jamais on le rejette on a en effet pas de solution sauf voter des textes mois par mois ou bien Jean-Pierre cambille parle même de l'application de l'article 16 donc on arrive à une situation assez dystopique dans le cadre de cet exercice budgétaire qu'est-ce que vous en pensez est-ce que vous pensez que politiquement il y a une solution aujourd'hui pour trouver des économies écoutez moi je je je je le je le dis pour la trisè fois je crois j'ai quitté la vie politique au sens de la vie partisane il y a 10 ans je suis parti à la Commission européenne je suis revenu ça fait 4 ans maintenant que je suis président de la Cour des comptes je la regarde avec intérêt mais sans aucune forme de nostalgie mais je ne fais pas partie de ceux qui jette la pierre aux politiques et après tout je me dis que devant la situation à la fin c'est vrai que l'apprentissage du compromis n'est pas vraiment dans nos gèes non mais il faut quand même que les uns et les autres se mettent à la hauteur des responsabilités donc oui il faut qu'on ait ce budget oui il faut que ce budget soit un budget solide et oui il faut que le Parlement toute hypothèse le laisse passer parce que on arrivé aux Ordan de l'article 472 ou à la loi spéciale par laquelle on vote les recettes en là pour le coup vous dit c'est dystopique mais c'est un peu cauchemardesque et et là pour le coup on s'interroge sur la réaction des marchés je pense qu'il dirait qu'il y a quelque chose qui va pas très bien en France donc inf je sais pas comment on va y arriver moi je je suis un grand optimiste et je me dis que quand le désastre est impossible on va trouver une solution je suis pr à contribuer naturellement peut-être pour rebondir sur votre question on voit bien en fait que la situation des finances publiques se dégrade se dégrade on arrive on sent bien qu'on arrive maintenant à un moment qui devient un moment clé vous avez trois solutions la première c'est les politiques quel qu'ils soi vont avoir à gérer à faire face avec courage à à la situation deuxième solution ce que vous dites gouvernement technique c'està-dire les politiques on y arrive pas et on essaie de trouver une solution technique la troisème si on ne s'en sort pas comme ça et bien il y en a d'autres qui l'ont connu d'autres pays européens le gouvernement technique il arrive par l'extérieur ça s'appelle la troïika le FMI la BCE et la Commission européenne qui disent bon bah écoutez vous bon on est très malin nous en France et on regarde effectivement on dit ce qui est passé en Grèce ça peut pas se passer chez nous entièrement d'accord avec vous on pense que ça ne peut pas arriver alors faut pas être catastrop les gre ne croyez pas non plus très vite vous connaissez on connaît par cœur les investisseurs tout va bien la France récolte très bien l'impôt c'est le coup franco-allemand grand pays de l'Union européenne mais quand ça se dégrade ça se dégrade très vite on peut être la Grèce pendant 7 ans j'ai été successivement min des finances puis commissaire européen et j'étais en charge préciséement des négociations avec la Grèce la situation n'est quand même pas tout à fait la même le niveau de la dette publique grecque était près de 200 points de PIP 60 et quelques ils avaient présenté des comptes publics falsifiés leur marché du travail n'existait pas il était fictif et le coût des retraites pour le coup était pratiquement disons un retraité gagné autant qu'un retraité allemand avec un revenu par tête qui était trois fois inférieur ça tournait pas nous ne sommes pas là et par ailleurs non je le redis moi je je je vois bien la situation je sais qu'elle est très compliquée mais j'ai finalement relativement confiance parce que je crois que vous savez en France on sait éviter le pire on l'a peut-être montré pendant les élections d'une certaine façon je veux pas me prononcer sur les votes enfin bon voilà penser à certaines choses elles ne sont pas tout à fait arrivé euh et là je je ne vois il y a quand même des partis qui ont gouverné des partis qui savent gouverner il y a le parti Renaissance il y a les républicains le parti socialist le Parti communiste tous ces partis ont participé au gouvernement il faut quand même penser qu' ce sont des hommes et des femmes qui certes son face à une situation inédite et vraiment inextricable sans doute mais ils ont le sens ils ont l'amour du pays vous n'avez pas cité les f Pierre Moscovici vous ne faites pas de politique mais vous citez des noms vous n'en citez pas d'autres je pourrais dire je pourrais vous dire Monsieur ce serait une plaisanterie que j'aiétais membre d' gouvernement à la fin des années 90 et que j'avais un excellent collègue qui s'appelait Jean-Luc méchon qui était très heureux d'être ministre à l'époque non quand je vous écoutais La bonne dette et la mauvaise dette aussi je me disais aussi est-ce qu'on va revenir aussi au débat de la bonne dette et la mauvaise dette parce que quand on voit les résultats des élections il y a quand même des attentes des Français des attentes sociales qui sont financé juste l'histoire de la question du SMIC qui passe à 1600 € quand on voit les études des qui on été faites par des économistes comme vous vous dites que ça va être une catastrophe que c'est que ça va plonger les économie française donc est-ce que pour relancer un peu notre économie qui est quand même on va la dire mal en point est-ce qu'on va revenir à ce débat de la bonne dette et de la mauvaise dette pour répondre notamment mais là c'est politique hein comme et ce sera votre conclusion pierre alors je pense qu'il y a des dettes qui sont plus utiles que d'autres mais jeux il faut surtout raisonner sur la bonne dépense et la mauvaise dépense il y a des dépenses qu'il faut faire la dépense pour la transition écologique elle est je leur dis incontournable la dépense pour nous mettre à niveau en matière d'innovation et de recherche alors que nous décrochons elle est incontournable nous sommes attachés à l'état social c'est incontournable bon après il y a aussi des mauvaises dépenses c'est des dépenses qui sont improductives qui sont inefficaces qui sont injustes et et et ça ce qui me frappe moi c'est fait que c'est très longtemps qu'on a pas été regardé sous le capot des dépenses publiques pour se demander ce qui était bien ou pas on a 56 % de dépenses publiques dans le PIB 8 points de plus que le reste de l'Union européenne est-ce que nous avons forcément des services publics meilleurs la réponse des Français est que non ça veut dire donc qu'il y a des économies possible qui permettent de gérer mieux sans dépenser plus je vous remercie Pierre Moskov je remercie a