E.Coquerel, député LFI,
président de la commission des finances à l'Assemblée. Il a menacé hier de débarquer
à Bercy pour récupérer les vrais chiffres
des comptes publics. Il les a obtenus avec la note
dont on parle. Sa recette pour redresser la barre:
augmenter les impôts. - Cela fait plusieurs jours
qu'il mettait la pression sur Bercy. Hier soir, le chiffre du déficit
est enfin tombé. - E.Coquerel: 5,6,
c'est plus que les 5,1 pronostiqués. Le gouvernement, malgré
une politique de baisse des dépenses publiques, échoue. C'est la politique d'E.Macron
qui explique principalement ce qu'on vit. La politique d'offre
et de compétitivité qui sévit en Europe, c'est global. Mais les cadeaux fiscaux,
les recettes perdues par monsieur Macron, dilapidées
depuis 7 ans, ont fait exploser ces déficits. Il est responsable. B.Le Maire aussi car il applique
la politique de monsieur Macron. On ne fera pas pire
que le gouvernement actuel. Nous proposons d'augmenter
les recettes. Pour ce faire, il faut taxer
les plus riches, taxer les revenus du capital, faire en sorte
que les revenus du travail gagnent mieux. Si vous faites en sorte
d'augmenter les salaires, les retraites, vous développez
la consommation populaire. Les gens consomment. C'est bon pour l'économie
et c'est plus de cotisations et de rentrées fiscales. Si les gens gagnent plus,
ils payent plus d'impôts. Ca aura un effet positif
sur l'équilibre à moyen terme. Les marchés réagissent
économiquement. Ce qui les inquiète,
c'est ce qui peut pâtir à la situation économique
d'un pays. Le déficit de 5,6, on peut avoir
un déficit de 5,6 et avoir une bonne activité économique
en France. Regardez les Américains. L'instabilité déclenchée
par une dissolution, par des hésitations, ça peut
les inquiéter. C'est ce que souhaitent,
manifestement, B.Le Maire et T.Cazenave. Dans ce qui m'a été envoyé hier,
de dire, "on a prévu un budget, mais il va falloir l'aggraver,
rien ne peut être fait d'autre", c'est ce qu'ils souhaitent. Je pense que le Premier ministre
choisira d'accepter cette politique. C'est une des raisons
pour lesquelles il n'a pas nommé L.Castets. Il sait que nous aurions appliqué
une politique radicalement différente. - C.Roux: Votre réaction? - D.Seux: J'ai été frappé
par cette phrase. E.Coquerel récuse toute
politique de compétitivité. Il dit que la politique
de compétitivité, c'est une catastrophe. Dans le monde, tous les pays vivent
sur la compétitivité de leur économie. Les entreprises qui vendent
de meilleurs produits, moins chers, ou qui sont en concurrence. C'est une conception économique
particulière. On a beaucoup dit
qu'E.Macron était irresponsable. La situation des finances
publiques est liée aussi au fait qu'il y ait eu
des boucliers tarifaires. On a protégé les Français en partie
des hausses des prix du gaz et de l'électricité. Ca a coûté très cher. Quand E.Coquerel dit
que c'est l'austérité qui plombe et qui fait cette situation,
ce n'est pas totalement vrai. Est-ce qu'il y a la possibilité
de faire des économies sans hausses d'impôts? La réponse est probablement non. Quand on voit que 16
ou 20 milliards manquent, il faudra probablement,
et c'est le courant intellectuel qui naît... Parler d'impôt sur les sociétés. On peut parler des prélèvements
sur le capital. On peut parler
des taxes sur les énergéticiens. On peut parler des superprofits. Il y a des choses qui sont déjà
dans les tuyaux depuis 1 ou 2 ans. Ca prendra sans doute de l'ampleur. - C.Roux: Est-ce que
le Premier ministre aura une marge de manoeuvre? - C.Barbier: Oui. Il y a une marge de manoeuvre
qui sera obligatoire. Il n'aura pas un Parlement
à sa botte. Il devra se ménager des marges. Il y a des choix politiques
qui peuvent être faits. E.Coquerel nous fait
une démonstration rapide du keynésianisme. On augmente les salaires,
ça donne de la consommation et des cotisations. A une condition: que les gens
ne soient pas chômeurs. Or, à écouter les entreprises,
on comprend que selon l'augmentation
des salaires, le coût salarial que ça va entraîner pour elles, donc le recul
de leur chiffre d'affaires, ça va les mener à licencier. Le keynésianisme, c'est très bien,
jusqu'à un certain point. Il peut être atteint rapidement,
vu les tensions actuelles. Je ne vois pas un pays au monde
où ça marche de manière spectaculaire. Ca a marché dans l'histoire,
notamment en Europe... Je crains que ça ne marche plus. Si vous augmentez les salaires, les gens vont se dire:
"Je ne consomme pas. J'épargne car j'ai peur
d'être au chômage." Les cotisations que vous faites
rentrer partent. Elles sont flambées
par les dépenses de chômage que vous avez créées. Ce keynésianisme,
si joli sur le papier, dans la réalité, il est truffé d'effets pervers
et se retournera contre ses instigateurs. - C.Roux: Les expatriés fiscaux... Ca fait partie
des propositions qu'il fait. Quel que soit ce Premier ministre,
Il aura, de droite ou de gauche, la tentation
d'augmenter les impôts? Est-ce qu'il pourra... - G.Macke: Il devra
augmenter les impôts! En France, quand on veut redresser
les finances publiques, il y a 2 leviers:
baisser les dépenses publiques et augmenter les impôts. En France, on sait bien
augmenter les impôts. On est plus ou moins champions
des prélèvements obligatoires dans le monde. Comme le disait D.Seux,
une partie du fait que nous soyons si bien vus des marchés financiers
est que l'impôt rentre en France... Nous avons une administration
fiscale efficace. C'est ce qui va le plus vite. Dans une situation d'urgence,
on appuie, on lève le curseur "hausse d'impôts". Immédiatement,
les recettes rentrent. Quand on veut baisser
les dépenses... On peut le faire d'une façon
un peu bête et méchante, qui va être en partie faite. On peut désindexer
un certain nombre de prestations sociales
de l'inflation. Mais globalement,
si on veut faire les choses un peu intelligemment, c'est
forcément plus long. En ce moment,
on a besoin d'aller très vite. Il y a ceux qui disent clairement
qu'ils veulent les augmenter. - C.Roux: Quels impôts, d'ailleurs? L'impôt sur les sociétés? - G.Macke: Quand on est
au Nouveau Front populaire, on va dire qu'on va augmenter
les impôts sur le patrimoine, les impôts
sur les revenus des plus riches, augmenter énormément
les impôts sur les surprofits des entreprises. On dit qu'on va s'attaquer
aux niches fiscales, aux aides aux entreprises. Quand on est peut-être
plus à droite, on va dire qu'on va régler
tout ça avec un demi-point de TVA. Ce n'est pas les mêmes impôts,
d'un bord politique à l'autre. On ne le dit pas aussi facilement. C'est également le bilan d'E.Macron
auquel on constate. C'était son bilan, d'avoir baissé les impôts
et d'avoir une sorte d'Odoxa qui disait "on n'augmente pas
les impôts". "Investisseurs de tous pays,
sachez-le, nous n'augmentons pas
Des collectivités locales. les services de b.le maire
appellent à faire 16 milliards d'économies,
s'attirant les foudres de ceux qui renvoient le ministre
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