AG intermédiaire de la CORREF 11-13 avril 2023 - Vidéo 1 - Sr Véronique Margron et Edouard Durand

le travail pas aux malheur de ton prochain alors qu'il vit sans méfiance auprès de toi livre des Proverbes chapitre 3 verset 28 voilà ce qu'ils font notre assemblée de ces jours ne pas ne plus faire le malheur de celles et ceux qui vivent près de nous sans méfiance en confiance même le théologien canadien Jean-Marie Tillard dans l'ensemble de son œuvre toujours actuelle sur la vie religieuse évoque nombre de fois la vie religieuse comme un hommage un souci une préoccupation tournée vers Dieu et en même temps rongé dit-il par l'inquiétude du monde nous sommes là à cause du Christ et en faveur de ce temps elle s'insère disait-il en 1986 dans le dynamisme de ce que l'Évangile décrit comme l'entrée de Dieu dans la chair du monde au cœur du réalisme du drame humain en pleine communion à la détresse et aux espérances des hommes c'est bien en cet endroit que sans racine notre décision de la vie religieuse chrétienne à cause du Christ et travailler par l'inquiétude du monde pourtant nous avons découvert un continent de ténèbres non pas en ce monde mais en nous non pas chez les autres mais chez nous en notre église Notre histoire nos communautés ténèbres engendrées par les morts intimes infligées au corps à l'âme à l'esprit à l'enfance à l'espérance de celles et ceux petits et grands qui vivaient sans méfiance dans nos maisons nos institutions notre proximité notre aura notre autorité notre réputation et partager nos liturgies et sacrements là où l'appel la croissance la sûreté d'être aimé en vérité dans le respect le plus absolu où le respect le plus absolu devait être signifié c'est la violence sournoise la peur le mal qui dévore qui se sont déchaînés sans bruit alors aujourd'hui en cette assemblée générale il s'agit de signifier dans nos actes que nous sommes rongés par l'inquiétude oui celle du monde au combien mais aussi celle des victimes d'abus spirituel de confiance de pouvoir de conscience et d'agressions sexuelles c'est indignation et cette inquiétude là ne sont pas périphériques elles ne sont pas conjoncturelles en attendant enfin des jours meilleurs elles font désormais partie de nous-mêmes de notre engagement il ne s'agit pas d'un dossier que nous espérons enfin clore dans quelques jours ou quelques mois c'est désormais dans notre cher et cela nous entame non pour renoncer à cette vie religieuse à laquelle je crois de toute mon âme comme chacune et chacun ici mais pour qu'elle soit honnêtement à cause du Christ je sais l'implication le labeur de nous tous depuis la décision de la mise en oeuvre de la science nous n'avons pas chômé et beaucoup dans leur institut on devrait sans relâche en faveur des victimes pour la justice et la vérité et cela coûte cher moralement spirituellement que chacun soit ici très chaleureusement profondément remerciée dans ce drame et de ce scandale nous pouvons aussi paradoxalement être fier de ce qui se fait pauvrement maladroitement son doute mais réellement et qui nous oblige à continuer contemplant lors de l'office du vendredi saint les femmes et les hommes de tous âges qui venaient vénérer la croix je ne pouvais pas ne pas penser au corps brisé dont nous connaissons ou non les visages marqués tout au creux des yeux je pensais à la torture qui a été la croix pour Jésus quel est pour chaque victime de cette infamie que sont la trahison de la générosité de l'enthousiasme et l'intrusion la prédation nous incliner devant la croix c'est nous incliner devant leur courage leur attente de reconnaissance de justice et de clarté et humblement pauvrement promettre du fond de notre âme que nous avons et que nous allons changer le fer non sans émotion celle qui est nécessaire à la prise de décision car elle nous prend aux entrailles comme la honte la douleur l'inquiétude qui tenaille le désir du vrai les événements et les révélations de ces derniers jours dans les médias pourraient pourtant nous en faire douter et en faire douter surtout les victimes celles qui ont pris douloureusement la parole celle qui ne peuvent le faire de quoi encore craindre que nous en restions au discours qui peut être désormais si convenu de l'écoute des victimes ou dans des actes périphériques mais repérez les risques nommer les emprises quitter nos ingénités coupables déceler des abus de pouvoir les corporatismes en sommes-nous vraiment là faire le plus de vérité possible mesurer ce que sont des vies dévastées y sommes-nous quant à la question du consentement en 2023 dans les domaines si sensibles dont nous parlons continuons-nous vraiment à croire aux dramatiques à d'âge qui ne dit mot consent ou croire encore que céder s'est consentir ou encore qu'il n'y aurait pas des oui qui sont extorqués le consentement repose sur une conversation mutuelle sur un consentement de vous à vous-même disait Pascal tout autre chose laisse une marque ineffaçable bref les garder vu est mise en examen de ces derniers jours nous oblige-t-il en ait besoin à ne pas oublier que la toile de systémicité dont parle le groupe conjoint CEF CORREF sur les causes des violences sexuelles dans notre église n'est pas seulement cette toile celle d'hier mais d'aujourd'hui comme d'ailleurs le rapport de la science nous en mettait en garde c'est là notre réel il est il reste notre maître nous sommes ici ces jours et je vous remercie chaleureusement toutes et tous d'avoir bravé les intempéries sociales et autres circonstances pour poursuivre la mise en oeuvre des recommandations de la science grâce aux 10 groupes de travail mis en place 20 fin 2021 5 spécifiques à la Core F 5 conjoints avec la Conférence des évêques je remercie profondément pour nous tous tous les pilotes et membres des groupes pour leurs ouvrages fondamentaux et denses et j'ose espérer que vous avez tous eu la chance et le temps de pouvoir les lire de près il s'agit alors d'entamer une authentique transformation de nos manières de vivre un changement de culture disait Monseigneur Eric de moulin Beaufort lors de son discours de clôture de l'assemblée plénière de lourdes il y a quelques jours [Applaudissements] [Musique] contre la chaîne des abus et des agressions pour nous-mêmes pour nos propres membres pour le sens à être dans la vie religieuse avec liberté comme pour celles et ceux dont nous avons mission de prendre soin alors durant nos trois jours écoutez converser débattre argumenter décider nous mettre à l'école des uns des autres des groupes de travail que nous recevrons de Monsieur Frédéric Mounier notre coordonnateur qui a suivi tous les travaux de Monsieur Durand à qui je vais céder avec gratitude la parole dans un instant de la CRR et de son président Antoine Garapon des victimes témoins qui nous partagerons leur expérience avec la CRR des supérieurs majeurs qui témoigneront du chemin fait avec la Commission et de nous tous ici dans nos échanges informels je dis il nous faudra nous prononcer du lieu de notre responsabilité dans notre institut et pour la vie religieuse en France le conseil de la Core F que je remercie spécialement ainsi que le secrétariat le secrétariat général et toute l'équipe de la rue dugay-trouin à partir des recommandations des groupes a fait un travail d'appropriation afin de vous le présenter et qu'il puisse être débattu et soumis au vote les bonnes pratiques et préconisations que vous avez reçues sont la façon dont nous avons ensemble tenter une interprétation aussi fidèle que possible des propositions des groupes comme vous l'avez vu pour nos votes nous ne prendrons en compte que les travaux que nous avons pu vous envoyer en temps et en heure selon nos statuts à savoir les cinq groupes spécifiques non que les cinq autres ne soient pas tout aussi essentiel nous les écouterons et échangeront échangeront avec eux mais les votes concernant leurs travaux n'interviendront qu'à notre assemblée générale de novembre ce qui sera aussi une manière de signifier qu'il ne s'agit pas de tranquillement passer à autre chose nous vivons notre assemblée au coeur de la grande semaine pascale peut-être sommes-nous comme ces deux hommes qui entrent et sortent du tombeau vide de la mort du tombeau vidé de la mort comme le mouvement d'une vie de toute vie leur corps épouse ce qui est advenu au corps de Jésus qui est entrée mort en ce tombeau en est ressorti vivant métaphore de la foi métaphore nous l'espérons tant du sens de l'existence ces deux hommes qui sortent du tombeau sont nos précurseurs leur corps passe du lieu de la mort du silence du scandale de la souffrance et de l'injustice à l'espace ouvert mais incertain et risqué de la vie vivante Anne-Marie Pelletier écrivait magnifiquement lors du chemin de croix à Rome en 2017 à propos de la 14e et dernière station à propos des femmes s'apprêtent-elles seulement par ce geste à embaumer leur espérance et si Dieu avait préparé une réponse à leur sollicitude qu'elles ne peuvent dominer imaginer pressentir même la découverte d'un tombeau vidé l'annonce qu'il n'est plus ici qu'il a brisé les portes de la mort c'est là notre foi croire à la sollicitude de notre Dieu qui en son Fils ressuscité nous témoigne qu'il est juste et bon d'essayer de le suivre jusque là où son corps fut déposé il fera le reste pourtant des pierres doivent encore être rouler ensemble décidément ne travaille pas aux malheurs de ton prochain alors qu'il vit sans méfiance auprès de toi merci encore à vous tous ici supérieur majeur membre des groupes de travail victimes et témoins a eu de Valmont et Jean-Christophe Meyer de la Conférence des évêques amis et voisins au journaliste qui partageront d'une manière ou d'une autre séjourné merci à Catherine sircluca et sa magnifique initiative que vous verrez et dont elle nous parlera des rubans contre l'oubli bonne assemblée à nous tous [Applaudissements] [Musique] nous avons donc la joie l'honneur aussi vraiment d'accueillir monsieur Édouard DURAND président de la civisme pour son propos d'ouverture que pour lequel je les sollicités ne pas être spectateur de la violence Édouard si vous me permettez parce que je sais plus très bien vous appeler autrement nous avons eu la joie la chance aussi de vous voir lors de la réception du rapport de la science vous nous avez fait l'amitié d'être des nôtres à cette journée si particulière vous avez été nommé en février 2021 par le Président de la République j'imagine voilà président donc de la civisme vous faites depuis un travail que je suis quelque peu que je trouve absolument extraordinaire pour l'ensemble des victimes qui ont été victimes pendant leur minorité d'inceste mais aussi de tout autre violence sexuelles dans des dans des institutions j'ai eu comment dire à la fois la douleur et en même temps l'admiration d'aller à une de vos soirées à Paris de voir cette foule au moins aussi nombreuse sinon bien plus nombreuses que nous cette foule de femmes et d'hommes présents 12 victimes une bonne moitié pleurant tous avec une extraordinaire dignité pour dire leur souffrance pour dire aussi leur colère leurs attentes on dit de vous qui êtes pardon juste des enfants aujourd'hui à Bobigny après l'avoir été à Valence et Marseille au moins peut-être ailleurs aussi avoir travaillé aussi je crois à l'école de la magistrature on dit de vous que vous êtes un juge un visage d'enfant on dit même dans un papier que j'ai lu de bébé même voilà que vous parlez au bébé alors vraiment voilà nous aimerions pendant ce temps être tout simplement à votre école pour peut-être aussi apprendre nous à être plus à hauteur du visage des victimes qui sont avec nous de ces témoins de ses victimes expertes comme on dit qui n'enlève dans l'expertise n'enlève rien à la douleur c'est une main qu'on puisse dire aussi de ces victimes qui sont souvent dans nos propres communautés dans nos propres instituts donc vraiment un immense merci de partager vous aussi en voisins le ministère de la Santé tente prélicie ce temps avec nous et nous avons aussi la joie d'accueillir avec vous je veux pas Ernestine renais bonjour madame merci infiniment d'être là évidemment j'ai perdu mon papier donc maintenant ah bah il est là voilà vous avez fondé et dirigé l'Observatoire des violences faites aux femmes au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et vous avez été la responsable interministérielle des luttes contre les violences faites aux femmes donc voilà merci de votre engagement et de votre combat commun et je vous donne avec grand plaisir la parole [Musique] bonjour à toutes et à tous merci beaucoup ma sœur Véronique est-ce que vous m'entendez pas très bien d'accord et là est-ce que vous m'entendez mieux c'est une très grande joie pour moi de d'être parmi vous ce matin pour votre assemblée générale une joie et un honneur et moi aussi j'ai beaucoup de gratitude pour Véronique Margon et vous tous de me permettre de prendre par à vos travaux au lendemain de Pâques et je suis heureux que Ernestine renais ma compagne nous travaillons ensemble beaucoup beaucoup depuis longtemps maintenant et ce que je voudrais vous dire et pour l'essentiel un engagement que nous vivons ensemble et je voudrais commencer en en vous racontant une petite histoire qui est très récente qui a eu lieu il y a une semaine ou deux semaines maintenant nous étions un Bobigny pour une réunion publique de la commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants ou comme comme Véronique vient de le dire nous nous accueillons les personnes qui viennent parfois vint parfois 50 parfois 200 ou 300 et qui pendant deux heures font le témoignage des violences qu'elles ont subi dans leur enfance et avant le début de de la Réunion on m'a signalé que quelqu'un m'attendait à l'extérieur et je suis allé voir avec Ernestine et il y avait un petit garçon et sa mère et le petit garçon et le dernier petit garçon pour qui j'ai rendu un jugement avant de quitter Bobigny pour pour la civisme et il est aujourd'hui en 6e et pendant que j'avais l'audience donc en 2020-2021 avec ses parents il attendait dans le bureau à côté avec ma greffière je ne voulais pas qu'il soit à l'audience avec les adultes et et à la fin de l'audience je suis allé lui dire au revoir et puis il avait fabriqué avec du papier un grand talent pour l'origami il avait fabriqué un bouclier qu'il m'avait offert et qui est aujourd'hui dans mon bureau et lundi dernier il avait préparé un autre cadeau pour moi c'était un bouquet de fleurs en origami des fleurs en papier de toutes les couleurs une très belle réalisation avec beaucoup de talents et puis avec une petite carte qu'il avait décoré lui-même et sur cette carte il avait écrit Merci monsieur le juge de m'avoir protégé alors évidemment j'étais ému au bord des larmes et je vous raconte ça non pas pour vous dire que je fais bien mon travail mais pour vous dire que chaque jour je regarde ce bouquet de fleurs et je pense aux enfants que je n'ai pas protégé [Musique] et qui sont aussi des humains réels je fais de mon mieux j'ai protégé des enfants mais il y a des enfants qui sont morts et il y a des enfants que je n'ai pas protégé moi je suis devenu juge des enfants [Musique] je dirais par charité envers moi-même parce que je voulais un beau métier et que je voulais faire du bien autour de moi je voulais être un juge des enfants gentil [Musique] et qu'on aimerait je voulais être un juge des enfants qui ne met pas les enfants en prison et je voulais être un juge des enfants qui ne place pas les enfants dans les familles d'accueil ou dans les maisons d'enfants mais qui les rend à leurs parents et j'ai compris mais il m'a fallu du temps que pour permettre aux enfants de grandir pour permettre aux enfants de vivre en sécurité pour leur permettre de s'épanouir et de développer toute leur capacités et de devenir les femmes et les hommes qu'ils devraient devenir et j'ai compris qu'il fallait que je génère de la souffrance quand c'était nécessaire que je sois aussi le juge de la rupture le juge de la confrontation le juge qui tranche le juge qui n'atténue pas la réalité et au contraire qu'il a désigne [Musique] moi j'ai des insomnies de jus ce qui me réveille la nuit ce sont les jugements que j'ai rendus ce qui m'inquiète c'est les jugements que je dois rendre je serais médecin ce qui m'inquiéterait c'est les diagnostics que je dois prononcer je voudrais être un juge qui n'est pas à juger je voudrais être un juge qui n'est pas obligé de trancher je voudrais être un juge il se cache qui se réfugie [Musique] Charles Péguy dit le plus difficile c'est de voir ce que l'on voit [Musique] et le plus difficile c'est de voir la violence alors que ce que nous avons sous les yeux c'est un processus [Musique] où l'agresseur sous nos yeux prépare [Musique] et met en œuvre l'agression [Musique] souvent sous notre regard complice ou passif c'est ce que Marc répond un philosophe appelle le consentement meurtrier passif [Musique] laissez faire [Musique] évidemment le juge des enfants s'occupe plutôt des violences dans la famille et la commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants s'occupent particulièrement des violences sexuelles dans la famille l'inceste [Musique] ce que nous voyons c'est d'abord les violences que j'appelle les violences de la maison et il y a une chose qui est très importante pour moi c'est de penser que l'une des plus grandes inégalités entre les êtres humains l'une des plus radicales et celles qui sépare les personnes qui vivent dans une maison qui est un lieu de sécurité protection et les personnes qui vivent dans une maison qui est un lieu de terreur et de confrontation à la mort [Musique] je sais que aujourd'hui dans dans l'espace public il peut m'arriver beaucoup de choses mais je sais que ce soir je vais rentrer chez moi où je serai en sécurité et pour de très nombreuses personnes la maison n'est pas ce lieu de la protection et de la réassurance et vous aussi vous êtes responsable de maison dont vous devez faire des lieux de sécurité à la civisme qui a été créé parce que l'Église de France a créé la science nous avons une vocation centrale qui est de recueillir la parole des femmes et des hommes qui ont été victimes de viol et d'agressions sexuelles dans leur enfance et au mois de septembre 2021 il y a un an et demi nous avons ouvert un appel à témoignage comme l'avait fait la sieste nous avons créé une plateforme téléphonique qui est confiée au collectif féministes contre le viol nous avons créé une plateforme sécurisée pour les messages écrits sur les ordinateurs et puis une adresse postale nous avons créé un questionnaire en ligne sur notre site Internet nous recevons des personnes à la Commission et nous avons nos réunions publiques chaque mois dans une ville de France cette semaine nous serons à Rennes il y a quelques jours nous étions à Bobigny au mois de janvier nous étions à Fort-de-France bientôt nous serons à Bastia et en un an et demi nous avons reçu à peu près 23 000 témoignages 23000 personnes ont fait ce mouvement vers la civisme pour dire j'ai le droit de témoigner des violences sexuelles que j'ai subi je le fais pour moi et pour que les enfants ne vivent pas ce que moi j'ai vécu 23000 témoignages [Musique] qui est énorme c'est un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle [Musique] ces gens sont là parmi nous ils prennent le métro avec nous elles sont dans les files d'attente des commerces avec nous dans les amphithéâtres avec nous [Musique] où les côtoyons et pour la plupart elles sont encore invisibles 23000 témoignages c'est beaucoup mais la siase a montré que 5,5 millions de femmes et d'hommes adultes avaient été victime de violancé [Musique] et moi qui suis-je des enfants depuis un an et demi que je reçois cette parole souvent sévère à notre égard je me pose une question en écoutant ces témoignages je me demande si quand je recevais des enfants à mes audiences j'ai été capable de me représenter ce que ces enfants vivaient au moment où ils le vivaient et je sais que je suis un juge engagé empathique volontaire que je fais de mon mieux [Musique] mais ces témoignages sont à ce point terrifiants que je me demande si j'ai été capable de me représenter la violence subie par les enfants au moment où il l'a subi je me souviens par exemple d'une femme à Fort de France qui avait témoigné que elle avait connu son père alors qu'elle avait une dizaine d'années et qu'elle était très heureuse de découvrir qu'elle avait un père et que son père était cet homme et un jour elle est allée en vacances chez son père pour une semaine qui cet homme qu'elle connaissait si peu et il a accueilli il l'a emmené dans une maison désaffectée où il a abandonné et où elle était seule et chaque jour il lui apportait du pain de l'eau et il l'a violé et je me souviens aussi de cette femme qui il y a quelques jours pendant une heure une heure et demie à raconter que lorsqu'elle allait chez son père il lui donna la douche et à la fin de la douche il faisait sortir le petit frère et puis il violait sa fille et disait comme ça je serai le premier et un jour alors que son père c'était remis en ménage avec une autre femme avec qui il avait eu un petit enfant un bébé elle a entendu des cris dans la chambre et elle est allée dans la chambre et son père était à la fenêtre il tenait le nourrisson par un pied dans le vide et il disait sa nouvelle femme si tu n'écarte pas les jambes je le lâche et il exerçait aussi des violences physiques il pour punir ses enfants il le il enfonçait des aiguilles sous les ongles parce que ça ne laisse pas de trace et il avait appris à ses enfants que il devait se protéger des agressions et donc il exigeait de ses enfants que la nuit le frère et la sœur dorment avec les bras autour du cou pour se protéger le coup et si les enfants ne dormaient pas avec les bras comme ça autour du cou alors il les réveille à la nuit avec un couteau sous la gorge je vous dis pas ça pour vous faire peur ce serait obscène de ma part je vous dis ça pour vous dire que c'est ça la violence c'est toujours ça ça n'a jamais moins grave ça n'est jamais plus délicat même si le processus est où les actes changent c'est toujours horrible et et ses enfants avaient aussi des coquards des griffures que les juges des enfants les institutrices les médecins les éducateurs avaient sous les yeux car nous sommes toujours spectateurs de la violence quoi qu'on dit c'est toujours une réalité qui est montrée il y a 160 000 enfants qui sont victimes de violences sexuelles chaque année 160 000 enfants qui sont violés dans nos témoignages les violences commencent à l'âge de 7 ans les viols mais dans certains témoignages les viols commencent au retour de la maternité et il dure et il dure tant que l'agresseur n'est pas arrêté [Musique] il y a 160 000 enfants qui sont victimes de violences sexuelles chaque année mais ils sont invisibles [Musique] ils ne sont pas dans les tribunaux ils ne sont pas dans les hôpitaux ils ne sont pas dans les services sociaux ils ne sont pas dans les écoles ils y sont bien sûr mais nous ne les voyons pas [Musique] il y a aussi les adultes victimes de violences sexuelles les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants ils sont co victimes des violences conjugales et sous le contrôle d'Ernestine Ronet qui me corrigera si les chiffres qu'elle m'a appris je l'ai dit mal il n'y a pas une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son mari il y a mille femmes qui sont tués ou contentent de tuer chaque année je dis 1000 parce qu'ernestine René l'éclair de génie l'intelligence de calculer le nombre des femmes assassinés par leur mari dans le couple mais aussi les tentatives de féminicides les suicides forcés et les tentatives de suicide forcées et donc ce n'est pas une tous les trois jours mais trois chaque jour dans le couple [Musique] soyez soumis à votre mari et cette parole a bien été entendue par les agresseurs et pour les enfants victimes de violences conjugales c'est violent sont une terreur extrême il est possible de dire que les violences conjugales sont pour l'enfant l'une des plus graves maltraitances qui puisse exister qu'est-ce que c'est une maltraitance c'est une violence à l'intérieur du soin à l'intérieur d'une relation qui devrait être une relation de soins ou de confiance parce que il n'y a pas de terreur plus grande pour un être humain que la terreur de voir périr sa figure d'attachement principal [Musique] et l'enfant même le tout petit bébé dans son landau se dit si elle meurt je meurs et nous savons que la confrontation aux violences conjugales est pour l'enfant un facteur traumatique [Musique] d'une intensité comparable et même supérieur à l'impact traumatique des scènes de guerre ou de terrorisme ce sont des médecins israéliens et palestiniens qui ont réussi à faire une chose ensemble une recherche sur les traumatismes des enfants et qui ont constaté que les violences conjugales sont d'une intensité traumatique comparable à une scène de guerre ou de terrorisme parce que même dans les scènes de guerre ou de terrorisme la mère peut rassurer son enfant alors que dans les violences conjugales elle est dans une survie permanente [Musique] violence conjugale violence sexuelle c'est une différence radicale dans l'expérience au monde pour les hommes et pour les femmes pour un homme le risque de subir de la violence se situe d'abord dans l'espace public des violences commises par un homme inconnu pour une femme le risque de subir de la violence se situe dans l'espace intime [Musique] des violences commises par un homme [Musique] connu les violences sexuelles et violences sexuées sont des violences sexuées pardon les agresseurs sont des hommes dans la quasi-totalité des cas pas toujours mais dans la quasi-totalité des cas et les victimes sont des femmes dans la très grande majorité des cas pas toujours mais dans la très grande majorité des cas et quand c'est un enfant qui est victime la part de garçon est plus importante qu'à l'âge adulte mais elle reste des violences sexuées [Musique] [Musique] il y a une autre chose qui qui est importante pour moi que je voudrais vous dire je vous ai toujours avec moi je peux continuer [Musique] c'est que il faut bien voir avoir présent à l'esprit que la violence est toujours liée au pouvoir [Musique] et au corps ne jamais dissocier la violence le pouvoir [Musique] et le corps la violence n'est qu'un instrument un instrument pour prendre le pouvoir [Musique] sur l'autre et la violence a toujours un effet quelle qu'elle soit c'est de réduire la victime à son corps [Musique] au corps objet [Musique] il y a un proverbe pour l'inceste par exemple qui dit celui qui a planté le pommier a le droit de manger la première pomme tu m'appartiens tu es à moi le lien entre la violence le pouvoir et le corps est fondamental aussi pour des raisons que que je voudrais dire dans quelques minutes et il y a quelque chose qui m'a beaucoup éclairé c'est ce que dit un philosophe allemand contemporain qui s'appelle Yann Philippe Rema Reemtsma [Musique] écrit un livre qui s'appelle confiance et violent et il dit la violence vise le corps [Musique] la violence extrême réduit ce qu'il a subi sa à leur corporate [Musique] il ajoute que la violence psychologique peut-être que vous mettriez dedans ce que vous appelez la buse spirituelle la violence psychologique [Musique] la menace de violence est toujours pour la victime l'anticipation de la réduction au corps [Musique] si on me menace si on exerce contre moi des violences psychologiques ce que je vois dans ma tête c'est mon corps possédé par autrui et distingue trois formes de violence la violence localisant la violence rapide et la violence autotélique vous vous connaissez le latin et le grec donc je n'ai pas autotélique [Musique] la violence localise la violence localisante a pour objet d'assigner une place au corps de l'autre dans l'espace [Musique] et elle peut être captative ou délocalisant la violence captive pour dire c'est la séquestration tu n'as pas le droit de sortir tu n'es pas libre de tes mouvements je vous donne quelques exemples premier exemple c'est un petit garçon lorsque j'étais juge des enfants à Marseille donc il y a très longtemps maintenant et le père avait exercé des violences conjugales contre la mer contre sa conjointe elle avait disparu pour se protéger elle avait disparu et ce père s'occupait très bien de son garçon les services éducatifs disaient il y a pas de problème il est vraiment très attentif notamment et très attentif à la scolarité il lui avait aménagé à son fils dans la maison un espace une chambre très grande très vaste avec un bureau pour qu'il puisse travailler dans le sous-sol de la maison et ça à tout le monde était très admiratif de sa volonté que son fils réussisse parce que il lui avait inscrit pour sa scolarité par correspondance ah je dis moi je suis pas d'accord ça me plaît pas du tout j'ai de la violence captative donc on va le faire sortir quelques jours plus tard il avait inscrit son fils à l'école en Angleterre vous viendrez pas mettre votre nez dans mes affaires dans mon sous-sol mais dans les violences dans le couple [Musique] mais c'est que tu n'as pas besoin de travailler c'est mieux une mère au foyer et comme tu as pas besoin de travailler tu as pas besoin de carte bleue ni téléphone portable personne n'a le droit de voir ton corps dans l'espace public sans mon contrôle dans un des tribunaux où j'étais juge l'entrée du tribunal était dans une rue piétonne et il y a une dame qui travaillait de mes collègues travailler au tribunal et son bureau était à côté de la porte d'entrée du tribunal dans une rue piétonne en général dans les rues piétonnes il y a pas de voiture mais il y avait une voiture un tout le monde était admiratif de cet homme il était tellement prévenant que il emmenait sa femme au tribunal et il allait la chercher tous les jours et son bureau était à côté de la porte d'entrée du tribunal et il garait sa voiture sous sa fenêtre elle ne pouvait pas faire 10 mètres sans être sous le regard de son mari l'idée d'aller boire un verre en terrasse c'était dans le sud de la France vous allez deviner ou peut-être sans son mari avec ses collègues il y aurait dit ben dis donc il est gentil mais quand même il met un peu la pression c'était un pensable ça c'est la violence qui captive puis il y a la violence délocalisante violence délocalisante c'est dégage pousse-toi je veux plus te voir [Musique] [Musique] et puis il y a la violence raptive et pour ramsma le modèle de la violence rapide c'est la violence sexuelle [Musique] ce n'est pas assigner une place au corps de l'autre [Musique] c'est jouir de la possession du corps de l'autre [Musique] [Musique] j'ai besoin du corps non consentant de l'eau [Musique] pour me procurer une jouissance sexuelle [Musique] tu penses que les violences psychologiques perverses sont une forme de violence rapide jouir de manipuler le corps de l'autre comme une marionnette Jacadi levez-vous Jacadi a dit asseyez-vous soumettre le corps de l'autre à mon bon plaisir [Musique] et la violence autotélique la destruction du corps est l'objectif recherché [Musique] jusqu'à la mort [Musique] jusqu'à la destruction matérielle du corps de l'autre et vous voyez bien que les aiguilles sous les ongles il y a quelque chose d'une destruction matérielle du corps [Musique] et dans vos espaces à vous dans vos maisons comme dans les maisons familiales c'est à dire pour toutes les violences dont nous parlons il y a une très grande particularité que nous négligeons beaucoup [Musique] cette particularité c'est que le plus souvent évidemment c'est l'inceste les violences conjugales tout particulièrement mais dans vos espaces aussi j'en suis certain c'est que les victimes sont confrontées à la répétition du fait traumatique et à la présence permanente de la graisseur si on m'agresse dans la rue alors la graisseur lorsqu'il s'en va me laisse en sécurité mais dans l'espace intime de la maison familiale ou de vos maisons les victimes sont confrontées à la présence permanente de l'agresseur et à la répétition du fait traumatique et cette tragique surtout quand il y a une bonne âme qui se croit obligée de dire mais c'est ton mari ou c'est ton père ou c'est ton frère [Musique] c'est ton supérieur il faut délivrer [Musique] et c'est violentes ont des conséquences que vous connaissez dont je voudrais quand même dire un mot dont nous mesurons nous intéressons aux adultes l'ampleur extrêmement grave que la science a appelé un empêchement d'être et c'est d'abord les troubles du stress post-traumatique [Musique] les reviviscences les cauchemars les conduites d'évitement [Musique] bon les cauchemars vous savez ce que c'est qu'un cauchemar mais peut-être je l'espère pas ce qu'est un cauchemar traumatique [Musique] un cauchemar et un cauchemar traumatique ce n'est pas la même chose il ne se produisent pas au même moment du cycle de sommeil [Musique] et après un cauchemar traumatique on ne peut pas se rendormir au moment du cauchemar traumatique nous produisons de façon surabondante des hormones de stress cortisol adrénaline et on ne peut pas se rendormir sauf à compenser la surproduction d'adrénaline par la production d'une hormone d'apaisement qui s'appelle l'ocytocine et pour ça il faut un contact corporel sécurisant et les reviviscences je le dis toujours ça je ne peux pas je vais vous donner deux exemples de reviviscence le premier exemple c'est un petit garçon qui était victime de violence conjugales petit garçon qui avait 5 ans vous voyez cette petite 5 ans et il était épuisé et puis il était déçu par lui il se décevait je le lisais dans ces dans ses yeux il en avait marre il me disait je fais des cauchemars je fais des cauchemars même quand je dors pas c'est tellement injuste on dit la tête ailleurs on dit elle se concentre pas elle est un peu folle elle est dans dans ses histoires des moments elle se déconnecte [Musique] et à la civise j'ai reçu le témoignage d'une femme qui avait une quarantaine d'années et qui avait été victime d'inceste c'est à dire que son père la violet et elle venait d'emménager dans une maison elle était bien dans sa maison où elle voulait vivre sa vie de femme d'épouse de mère et elle faisait des malaises dans sa nouvelle maison elle comprenait pas elle a identifié qu'elle faisait des malaises à chaque fois que se déclencher la chaudière de la maison j'ouvre le robinet d'eau chaude la chaudière se déclenche elle fait un malaise et elle a compris que son père la violait contre les parois de la chaudière quand elle était petite fille pour identifier le moment où la mer entrait sous la douche et sortait de la douche et à chaque fois qu'elle entend le bruit d'une chaudière elle ne pense pas au viol elle ne se souvient pas des viols elle les revit ce n'est jamais du passé c'est toujours du présent ce que j'appelle le présent perpétuel de la souffrance [Musique] je ne pense pas à quelque chose qui s'atténue avec le temps [Musique] toujours du présent les conduites d'évitement ne pas pouvoir sortir de chez soi ne pas pouvoir aller dans certains lieux ne pas pouvoir côtoyer certaines personnes ne pas pouvoir faire certaines activités parce que un bruit un geste un regard une couleur un son un objet réactiver la scène traumatique il y a une femme qui nous disait à la civisme pas lui dire mais à chaque fois que mon mari m'embrasse j'ai des hauts le cœur mais c'est tellement injuste parce que ces conséquences des violences elles peuvent durer toute la vie si on ne soigne pas de façon spécialisée elles peuvent même prendre des années d'espérance de vie et c'est tellement injuste [Musique] alors il faut quand même que je termine parce que je pense que j'ai encore quelques minutes vous êtes toujours avec moi quand vous dire deux ou trois choses [Musique] et ne pas être spectateur de la violence ne pas vouloir être complice de la graisseur [Musique] c'est un acte volontaire comme une décision comprendrait [Musique] parce que il est beaucoup plus commode de faire comme si on ne voyait pas il est beaucoup plus commode de faire comme si ça nous regarde pas [Applaudissements] de faire comme si agir ce serait encore pire que ne rien faire [Musique] et tout institution se protège pas seulement l'église tout institution mais l'Église aussi parce que c'en est une [Musique] moi je sais bien comme juge des enfants que [Musique] c'est l'enfant victime qui est exclu [Musique] pas la graisseur [Musique] celui à qui on reproche d'avoir un problème à porter c'est à la victime c'est pas la graisseur parce que moi mon angoisse c'est d'avoir à rendre un jugement et je voudrais bien ne pas avoir à rendre un jugement je voudrais bien ne pas avoir de victimes il suffit que je n'en ai pas est-ce que ce ne sont jamais les bonnes victimes la bonne victime de violence conjugale c'est quand elle est morte [Musique] la bonne victime de violence sexuelle c'est 50 ans après les faits mais vous allez aller à la science et vous allez aller à la civile et là on vous écoutera et on vous dira on regrette on aurait dû vous protéger [Musique] le bon moment pour être victime c'est quand c'est trop tard et le première chose qui est pour être dans une posture un peu plus protectrice c'est ce qu'on appelle la stratégie de la Grèce [Musique] la stratégie de l'agresseur qui a été conceptualisé par Ernestine Ronnet qui est présente ici aujourd'hui Marie-France Casalis Emmanuel Piette au collectif féministe contre le viol 40 ans d'expérience des témoignages des victimes de violences sexuelles des femmes et des hommes surtout des femmes mais des hommes aussi 40 ans d'expérience des témoignages et elles se sont rendu compte que c'était toujours une histoire particulière différente singulière mais qui se passait toujours la même chose ce qu'elles ont appelé la stratégie de la graisseur il recherche sa proie il l'isole [Musique] il crée un climat de peur et de terreur il passe à l'acte il inverse la culpabilité il impose le silence il recherche des alliés il assure son impunité [Musique] il recherche sa proie par exemple nous savons que les foyers de protection de l'enfance sont des lieux de recrutement par les proxénètes pour la prostitution des enfants parce que là il y a que des gens fragiles un souvient quand j'étais jeune juge des enfants un directeur de maison d'enfants me disait je suis inquiet pour cette petite fille d'une dizaine d'années n'importe qui lui sourit elle pourrait le suivre au bout du monde [Musique] et quelques mois plus tard elle était prostituée devant chez moi ce que nous sommes inégaux face à la violence [Musique] et c'est important de bien noter de bien décrypter la stratégie de l'agresseur parce que ça permet de comprendre les mécanismes [Musique] c'est un mode opératoire nous travaillons Ernestine René et moi avec une psychologue Linda trop moelleux qui dit il ne faut pas se laisser infiltré par la pensée de la graisseur parce qu'il s'agit de grandes criminalités vous voyez dans vos maisons [Musique] il y aurait quelqu'un qui ferait du trafic de cocaïne vous diriez non là non [Musique] et bien les violences sexuelles les violences conjugales les violences de l'intime il s'agit aussi de grandes criminalité moi je ne juge pas les personnes je juge leurs actes alors se laisser infiltrer et je termine par là c'est promis enfin presque promis c'est aussi faire attention à ce que j'appelle les bonnes plantes parce que nous aimons bien les bonnes plantes [Musique] nous aimons bien trouver des manières efficaces de dire ça ne me regarde pas [Musique] je n'ai rien à faire [Musique] les bonnes plantes c'est [Musique] neutralité être neutre ne pas prendre parti mais être neutre c'est être du côté de l'agresseur [Musique] et nommé c'est prendre parti cette discriminer [Musique] la bonne plante qui est très liée à la neutralité c'est la complexité la nuance ah mais c'est beaucoup plus compliqué que ça [Musique] il faut être plus nuancé c'est un peu schématique tous les agresseurs ne sont pas comme ça la complexité c'est une bonne plante parce que ça permet de faire semblant de changer assez au nom de la complexité qu'on ne protège pas les enfants par exemple on dit un moment si j'avais un enfant victime de viol ça je vous promets je le protégerai mais moi j'ai que des menteurs j'ai que j'ai que des victimes on peut la parole est pas fiable à 100% c'est plus compliqué que ça et on reste spectateur de la violence il y a une troisième bonne plante c'est l'amour [Musique] ah au nom de l'amour qu'est-ce qu'on fait faire aux autres [Musique] l'amour accordons-nous sur le fait que c'est [Musique] l'expression la plus aboutie des capacités des humains et que l'amour ça suppose une relation entre deux êtres humains [Musique] dans le couple dans la parenté dans les relations de travail dans l'amitié et que la violence c'est réduire l'autre à un état d'objet donc que c'est le contraire de l'amour que c'est le contraire de la relation c'est une bonne plante parce qu'on dit par exemple les violences conjugales sont des disputes de couple c'est un dysfonctionnement relationnel c'est un piège parce que l'agresseur rompt la relation est-ce que je suis clair vous voyez ce que je veux dire [Musique] ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare pas la graisseur [Musique] sépare c'est lui qui sépare c'est lui qui rompt irablement la relation par un acte délibéré volontaire de faire de l'autre un objet la violence c'est toujours du m'appartient c'est pour moi extrêmement important de vous dire ça parce que si vous saviez le nombre de femmes victimes de violences conjugales à qui on a dit mais il faut c'est votre vie de couple on peut pas séparer ça c'est l'amour c'est un piège qu'on tend aux victimes et qui fait de nous des spectateurs de la violence et puis il y a une bonne plante qui est le pardon [Musique] je dis pas ça pour vous pas que pour vous mais je m'entends le dire et c'est l'occasion pour moi de de rendre hommage un ami que j'ai rencontré grâce à Ernestine René un prêtre Jean-Marie Richer qui m'a beaucoup édifié quand il m'a parlé de la notion du pardon mal comprises il faut pardonner c'est tellement facile [Musique] c'est un acte libre de la personne mais que le tiers ne peut pas imposer et je me rends compte en écoutant tout ses témoignages que quand des victimes parlent de pardon me disent j'ai réussi à pardonner j'ai pardonné je crois que ce qu'elle me dit c'est autre chose elle me disent je me suis détaché il est à distance de moi il n'envahit plus mes nuits et mes jours il n'est plus présent quand la chaudière se déclenche et nous nous devons être des agents qui permettent de se détachement et le premier des facteurs de détachement c'est ne plus imposer à la victime d'être confronté à son agresseur mettre l'agresseur à l'écart [Musique] et puis il y a une dernière bonne plante et je vais terminer presque par là mais je tremble un peu et par avance veuillez m'excuser de ce que je voudrais vous dire je pense je crois que c'était le père prena Bernard pena et que on est entre nous je dis ça on est entre nous et je crois que mais peut-être c'était même dans un documentaire que cette scène avait été dite que un tiers et qui se faisait dès lors spectateur de la violence mais ce tiers aurait pu être moi moi je ne fais de leçon à personne c'est dur simplement on peut le faire un doigt le faire avait réuni les enfants victimes et puis cette agresseur et puis on avait parlé un peu et puis à la fin on avait dit ben on va dire à notre père et puis je vous salue Marie c'est pas bien allez c'est là que vous allez c'est là que je vais vous fâcher un peu aujourd'hui on appellerait ça de la justice restaurative et ça c'est une bande planque on fait comme si on changeait mais surtout en fait en sorte que ça reste comme avant [Musique] je dis attention [Musique] je dis d'abord on met en sécurité les victimes [Musique] Edward tu sors du tribunal tu as rendu 10 jugements est-ce que les enfants sont en sécurité c'est facile à dire en ce moment je suis pas aussi deuxièmement une fois que la victime est en sécurité en lui donne des soins spécialisés en psychotroma si ça vous a un peu gêné quand je vous ai raconté l'histoire de la chaudière c'est une histoire un peu collante un peu désagréable si elle vous a gêné alors il faut que dans vos espaces vous organisiez la possibilité pour les victimes de recevoir des soins spécialisés du psychotromatisme et pas des séances de psychanalyse qui durent 45 ans à 100 euros la séance d'un quart d'heure n'oubliez jamais que dip était un enfant victime et qu'il n'a jamais voulu coucher avec sa mère et tuer son père [Musique] on est vraiment très fort nous les humains pour faire dire au réel le contraire de ce qu'il est ce que nous aimons nous c'est dire que le réel n'a pas eu lieu alors c'est pourquoi je dis la justice restaurative c'est une bonne langue vous voyez je me dis parfois mais la civisme fait de la justice restaurative nous recueillons la parole mais il n'y a jamais rien qui fait dire allez on passe à autre chose il faut ritualiser [Musique] la nomination de la transgression et les humains ont inventé quelque chose ça s'appelle un tribunal c'est ça la justice et il faut faire en sorte qu'elle se rende le mieux possible vous allez dire c'est mon problème je suis clair quand j'utilise 80 voilà bon ben je crois que je vais que je vais m'arrêter là évidemment la dernière chose mais Ernestine Ronal le dirait mieux que moi c'est le repérage systématique dans une classe de 30 élèves il y en a un deux trois qui sont victimes de viol je ne peux pas savoir lesquels mais quand sont des adultes c'est pareil il y a un moyen de le savoir c'est poser la question à tout le monde [Musique] est-ce que quelqu'un t'a déjà fait du mal est-ce que ça vous arrive d'avoir peur qu'est-ce qui vous fait peur vous faites des cauchemars qu'est-ce qui vous réveille [Musique] vous savez on dit souvent que la violence ça fait partie de la vie mais moi je crois que c'est faux la violence ça fait partie de la mort et dans l'existence humaine la vie et la mort se croisent tellement que parfois on les confond et notre rôle c'est toujours de dire ce qui sépare la vie et la mort la loi je vous remercie de votre attention [Applaudissements] je vais demander Ernestine renaît de [Musique] Ernestine René va nous rejoindre parce que peut-être vous avez des questions elle pourra m'aider à y répondre [Musique] merci infiniment ce que cela je pense que voilà nous pourrions rester là longtemps d'abord visiter réfléchir scruter en nous-mêmes en nos propres comportements attitudes Planck compris les plans que nous nommons enfin dont nous faisons dénominations spirituelles nous en avons un certain nombre donc je vous propose qu'on passe à vos remarques questions pendant que le juge durant et Madame renais peuvent être encore avec nous donc n'hésitez pas comme la première est difficile commençons par la deuxième [Musique] bonjour frère Gabriel frère mariste merci pour votre intervention et après vous écoutez je me demande en fait le concept de l'Europe parle de l'enfant sur 5 qui est abusé ma question est la suivante est-ce que à l'issue des travaux de votre commission est-ce que vous pensez vraiment proposer des politiques actives afin que les enfants et les jeunes deviennent davantage acteurs de leurs droits parce que parfois on parle de protéger est-ce qu'il faudrait pas que les enfants soient davantage des acteurs de leurs propres droits et pourquoi pas aussi proposer des politiques actives qui permettent que les enfants et des outils et de ressources afin que eux-mêmes puissent réagir face à ces violences que vous venez de l'écrire merci oui vous avez tout à fait raison alors c'est aussi le rôle de la civisme de préconiser des transformations dans les politiques publiques ce que nous avons fait déjà dans les conclusions intermédiaires que nous avons publié le 31 mars 2022 et qui contiennent 20 préconisations sur le repérage le traitement judiciaire la réparation incluant le soin et la prévention c'est fondamental parce qu'il y a des compétences à acquérir pour être protecteur des victimes et pas des agresseurs aujourd'hui 7% des plaintes déposées pour des violences sexuelles faites à des enfants donne lieu à des condamnations . nous avons une petite marge de progrès et votre question me tend un miroir parce que le fonctionnement judiciaire auquel je contribue est l'une des grandes failles et il faut aussi former les professionnels et c'est pourquoi nous avons créé un livret de formation des professionnels je le remettrai à surveyronic Margron et puis peut-être qu'il vous intéressera aussi parce que vous avez des gens informés donc il y a des politiques publiques il faut des infirmières scolaires des assistantes sociales scolaires des médecins scolaires pour faire du repérage systématique il faut transformer l'obligation de signalement pour que les médecins soient obligés de signaler il faut que les actes d'enquête soient mieux fait c'est de la politique publique parce que aujourd'hui il n'y a pas un viol qui ne soit pas commis sans être en même temps filmé parce que les violeurs d'enfants ou d'adultes échangent les vidéos des viols sur Internet [Musique] et qu'aujourd'hui un viol en direct à la télé sur Internet s'achète quelques euros quand il s'agit des enfants pauvres au bout du monde donc il faut aussi des compétences technologiques et je n'ai pas trop parlé de nos préconisations aujourd'hui parce que je pense que chacun quand on est responsable d'un espace comme vous vous êtes responsable d'espace dont vous devez faire des lieux de sécurité il faut que chacune chacun d'entre vous les inventent à partir des groupes de travail que vous avez fait mais au bout du compte ce que je crois c'est que c'est que la loi qui doit changer la loi doit être plus claire plus nette plus tranchantes pour qu'elle soit appliquée sans aléa et ça aussi c'est une politique publique accepter que nos règles ne soient pas neutres mais qu'elle soit du côté des victimes et puis un dernier mot sur une des facettes de votre question c'est que il est très important d'éveiller les enfants [Musique] pas de les éveiller à dire non parce qu'un enfant ne peut pas s'opposer à un agresseur la viol le passage à l'acte sexuel de l'adulte contre l'enfant est toujours mais Véronique Margon l'a dit dans son propos introductif une perversion du besoin de l'enfant une trahison le viol est toujours une trahison en revanche on peut éveiller l'enfant à l'intimité l'un de nos membres a écrit un livre qui s'appelle tous les frères font comme ça parce que son frère lui disait tous les frères font comme ça il faut qu'il y ait un tiers qui dise non la loi l'interdit et ça s'apprend par le respect de l'intimité de l'enfant organisons nos espaces pour que les toilettes les salles de bain soit des espaces où l'intimité est respecté alors on dit qu'il y a des choses [Musique] des espaces ou un tiers n'a pas le droit d'aller est-ce que je suis clair ouais faire un très Jean-Charles de la médecine Landry merci d'abord beaucoup pour votre propos je permet de revenir sur votre dernier point juste dernier point pour vérifier que j'ai bien compris il y a une question en même temps à propos de la de la justice restaurative comme possible planque et de la nécessité de ritualiser des choses par et ça s'appelle le tribunal donc ma question est double la première est-ce que cela veut dire si j'ai bien compris que on ne peut pas parler vraiment de justice même restaurative sans d'une manière ou d'une autre s'occuper de l'agresseur est-ce que c'est ça que ça veut dire quelque part et que fait-on lorsque l'agresseur n'est plus là et donc est-ce que la planque serait finalement pour être sûr d'avoir bien compris le fait de d'écouter la victime de s'en occuper mais finalement sans ritualiser sans passer d'une manière ou d'une autre par une s'occuper prendre en compte au moins l'agresseur et la deuxième question est-ce que vous avez peut-être vu le film qui vient de sortir je verrai toujours vos visages est-ce que qui n'est pas la même chose que ce que vous dénonciez à propos du père prénom je pense puisque c'était pas les victimes avec leurs agresseurs mais c'était réunir ensemble des victimes et des agresseurs dans les mêmes types d'agression pour les pour faire changer les regards des uns ou des autres et permettre finalement aux agresseurs de dire plus jamais je ne ferai cela voilà que penser de cela merci mon père de cette question parce que effectivement il faut que je précise ma pensée et je pensais à ce film même parce que bon il y a des victimes alors les voleurs ça ils sont pas bien les voleurs ils sont méchants les voleurs ils viennent pas au rendez-vous de justice restaurative et on le leur dit tu es vraiment un parce que les voleurs ça la société elle les comprend pas les violeurs c'est plus compliqué que ça alors le violeur justement et ben lui il a le droit d'être avec sa victime pas les voleurs mais le violer et ben lui il a le droit de s'asseoir côte à côte avec sa victime et d'ailleurs la dame qui fait la justice restaurative elle dit qu'elle est médiatrice et puis on partage l'espace et on parle de pardon parce que les bonnes plantes se regroupent entre elles comme des aimants et ça marche tellement bien ces séances et c'est comme ça que le film se termine ou quasiment que la victime elle finit par sortir très contente de ce rendez-vous unique en disant j'ai compris que c'était moins ce que mon frère m'avait fait j'ai compris que c'était moins grave que la mort de mon père est moins grave qu'un cancer je trouve que c'est dégueulasse et on en est là parce qu'il faut bien qu'on se remette sur nos deux pieds comme si rien ne s'était passé et c'est pour ça que je suis un petit peu comme ça c'est ça me heurte alors je le dis de cette manière là justice restaurative si ça veut dire mettre en sécurité écoutez les victimes ne pas en faire des objets leur donner toutes leurs places dans la société prendre en compte leurs paroles comme étant une parole légitime très bien si ça implique avoir rendu justice sanctionner la transgression à la mesure de sa gravité parce qu'il a pris trois ans de prison cet homme pour une bonne cinquantaine de viols c'est pas cher payé moi j'aimerais pas passer un seul jour en prison mais vous voyez ce que je veux dire on a 7% des plaintes qui sont classées sans suite donnons-nous les moyens de rendre la justice et d'empêcher les agresseurs de nuire cette psychologue avait qui nous travaillons l'une d'attromelodie il faut 6 ans de travail avec un agresseur 6 ans de travail en commençant pendant plusieurs années par être toujours sur le passage à l'acte non non vous voulez me parler de votre enfance on va parler du passage à l'acte de vos modes opératoires je ne dis pas qu'on ne peut pas changer je dis qu'on ne doit pas être complaisant avec la grande criminalité quand on a fait le principal mettre en sécurité les victimes donner des soins spécialisés leur donner toute la place dans la société et empêcher les agresseurs de nuit alors on peut être dans ce processus mais qui ne de mon point de vue ne peut pas confronter des victimes à désagresseurs parce qu'il y a quelque chose qui s'appelle le psychotromatisme et si la chaudière me fait revivre la pénétration dans mon corps du pénis d'un tiers imaginez ce que ça doit faire que de se retrouver en présence d'un violeur c'est une prise de risque extrême au nom d'une idée généreuse prétendument généreuse c'est une bonne plante ça va faire changer les agresseurs ça va les faire revenir dans l'humanité et maintenant sur la question du ritualisation je voudrais vous raconter une petite scène je voudrais que vous imaginiez une famille telle que vous les aimez réunis et tels que je les aime l'image qu'on se fait de la famille le père de famille la mère de famille et les enfants qui sont réunis autour de la table familiale pour dîner et pendant le dîner la mère dit à son petit garçon qui a une petite dizaine d'années même pas je suis allé te chercher à l'école j'ai discuté avec ta maîtresse elle m'a dit que tu lui avais menti aujourd'hui je ne veux pas que tu mentes à la maîtresse elle gronde son petit garçon et le père la projette par terre il lui dit tu ne parles pas comme ça mon fils alors elle va se réfugier dans sa chambre il va la chercher dans sa chambre il la ramène par le col il la pose sur sa chaise et lui dit maintenant tu manges et vous avez compris que avant tout ça il y a eu des violences sexuelles des violences psychologiques des violences physiques c'est de la violence conjugale la violence c'est ça c'est tu m'appartiens je suis le maître elle quand elle dit à son petit garçon tu n'as pas le droit de mentir à la maîtresse qu'est-ce qu'elle fait elle dit je suis sujet de ton éducation elle reprend sa place et lui il la projette par terre pour moi ritualisé veut dire garantir sans prise de risque que l'agresseur humilie je ne dis pas que je l'humilie je commettrais une faute professionnelle si jumiliais un de mes semblables en audience surtout devant ses enfants je garantis qu'il ne se met plus en position haute qu'il se met à sa place parmi les humains et ceci s'apprend plusieurs années avec des précautions extrêmes et il faut ritualiser ça et pourquoi je parlais de cette histoire avec le père prena c'est que parfois l'idée de justice restaurative on est content parce qu'on a fait des choses qui sont jolies et plein de bienveillance mais l'agresseur il nous regarde en disant je les ai bien nus voilà ce que je voulais dire donc on ne prend pas de risque et avec on avait travaillé avec Jean-Marc Sauvé et c'était dans le rapport de la science on avait cherché un peu de documentation il y a des il y a des pédocrinels qui font jusqu'à 150 victimes et si la victime allait dans la maison sous la main dans la maison religieuse ou dans la maison familiale alors il y a moins de victimes mais il y a des centaines et des centaines de viols voilà ce que je veux dire je dis à chaque fois qu'on laisse prise à la graisseur alors il en profite et il teste toujours toujours toujours toujours toujours il va toujours commencer par tester notre fiabilité notre résistance être en retard faire quelque chose un mot un regard une petite blague et il va voir si on reprend ou pas Linda tromeleux lui dit le dit très très bien c'est son métier il faut toujours reprendre remettre le cadre ce qu'on exige bien du juge des enfants avec les enfants délinquants par exemple alors là il faut mettre le cadre avec les violeurs d'enfants ou les violeurs tout court on prend moins de précautions est-ce que ma réponse est un peu plus claire je vais juste ajouter quelque chose on fait comme si les agresseurs ne savaient pas qu'il faisait mal à l'autre et je trouve qu'il y a quelque chose qui est assez impressionnant dans toutes les tentatives qui se font aussi avec vous savez la réalité virtuelle il y a eu des tentatives il y a d'ailleurs encore des expérimentations dans ce domaine on fait comme s'il savait pas que c'était pas quelque chose de volontaire de faire mal et il y a quelque chose qui est à l'envers mille choses à dire mais il me semble que ce que on est en train de dire et la précédente question votre réponse sur l'agresseur mais le doigt sur sans doute une de nos difficultés en Église puisque on est en particulier je pense dans la vie religieuse sans doute aussi c'est-à-dire de cette volonté de continuer à considérer l'agresseur comme un des frères ou une des sœurs parce qu'il est membre de la même communauté et ça va donc à l'infini protéger l'agresseur non pas qu'il ne soit pas un humain non pas qu'il ne soit pas un frère une sœur etc mais cet argument là empêche de le considérer comme un agresseur et on va alors c'est la planque de la complexité ça c'est même une planque c'est un avenue un boulevard je sais pas ce qu'il faut dire et là je pense qu'il y a un piège à l'intérieur de la foi chrétienne elle-même faire une mécompréhension de ce que désigne la relation au prochain parce que quand le prochain fait de mal on peut plus le considérer simplement comme s'il n'était pas auteur du mal voilà donc je pense que vous avez à nous éduquer ce que vous avez fait ce matin je trouve nous aide à comprendre ce qui est un agresseur non pas pour l'exclure de l'humanité mais pour le considérer comme un agresseur au sein de l'humanité mais ça demande un professionnelisme et un réalisme et j'allais dire là excusez-moi je vais dire comme ça mais la cruauté de ce que vous nous avez décrit et la seule chose qui puisse permettre de comprendre la cruauté des agressions on est d'accord