ROLAND-GARROS : J'AI PERDU MA JAMBE, J'AI GAGNÉ MA VIE avec Stéphane Houdet

Introduction hello les amis cette semaine chez luur on reçoit Stéphane Houet le numéro 1 mondial de tennis fauteuil revient pour nous sur l'incroyable accident qui a bouleversé sa vie et l' mené à remporter deux fois Roland Garros j'arrive pas à me rabattre et je touche la voiture qui arrive en face j'entends un bruit et au moment où je me pose je pense que c'est mon sac qui est derrière qui a touché je dis ah non mince c'est pas mon sac c'est ma jambe je côtoi Roger Federer Raphaël Nadal Yannick nois ce que j'apprends d'eux c'est l'humilité et la vie dans l'instant avec lui on aborde le sujet de nos ressources intérieures et on se pose cette question comment dépasser cet handicap invisible de la confiance en soi bon épisode bonjour à tous je suis Jonathan Langlois et je suis très heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode des lueurs le média qui éclaire notre vie intérieure toutes les semaines vous le savez on part à la rencontre d'un nouvel invité dont le parcours personnel peut transformer le nôre mais juste avant de commencer n'oubliez pas de vous abonner c'est la seule manière qu'on a de savoir si ce contenu vous plaît et qu'on doit continuer à exister bonjour Stéphane ouet bonjour Jonathan je suis très heureux de te recevoir dans ce nouvel épisode des lueurs ton histoire est incroyable moi je l'ai découvert il y a il y a quelques jours en en préparant notre rencontre tu as dû reconstruire un presque un récit de vie reconstruire une direction reconstruire un sens et et tu l'as tellement reconstruit que tu es devenu un grand champion tu as remporté Roland Garros tu as remporté LM London tu as été médaillé d'or aux Jeux Olympiques numéro 1 mondial et donc c'est un peu ce parcours que j'aimerais qu'on retrace ensemble avec notre notre sauce lueur pour que tu nous partages tout ce qui s'est passé intérieurement pendant ce chemin pour toi qu'on puisse parler de nos ressources intérieures qu'on puisse parler de la confiance en en nous qu'on puisse parler de notre liberté même quand on peut plus bouger et donc apparemment on en a moins et et que grâce à ton histoire et ben on puisse se laisser un petit peu édifier en tout cas moi en te découvrant ça m'a vraiment beaucoup nourri et je te remercie déjà pour ce que tu vas nous partager aujourd'hui pour qu'on apprenne à se connaître j'ai disposé sur la table trois fiches je te propose de prendre la première fiche de la retourner de lire la la la phrase pardon que j'ai écrit à haute voix et puis de la compléter ça va nous permettre de mieux se connaître alors la question existentielle qui me trouTe souvent dans la tête c'est alors j'ai beaucoup de chance parce que il se trouve que aujourd'hui et et c'est mon métier mon dernier métier qui me l'a appris je dis souvent j'ai pas de dimanche soir et et et quand je m'endors le soir je suis heureux satisfait de ce qui vient de se passé et heureux de découvrir ce qui se passera le lendemain ça a toujours été le cas ça a pas toujours été le cas justement donc la question existentielle elle serait probablement est-ce que ma croyance du du du jour du moment de cette partie de vie est vraiment la bonne on va revenir là-dessus je te laisse prendre une deuxième fiche le jour où je gagne ma première médaille d'or au jeu de Pékin je me dis je me dis que j'avais raison et et en fait ces mots sont prononcés par mon confrère avec lequel j'allais m'associer en tant que vétérinaire qui qui qui suit mon parcours donc mon accident a eu lieu en 1996 les Jeux de Pékin ont lieu en 2008 il décide de faire Paris Pékin à vélo pour me rejoindre au jeu de Pékin et il entend mon discours positif depuis toutes ces années en lui ventant les mérites de jouer au tennis en fauteuil roulant mais pour lui c'est compliqué quand même de de se l'imaginer réellement et le soir de la médaille il me dit ouais c'est vrai tu avais raison sans ton accident tu seraas encore avec moi à faire des césariennes de vache la nuit dans le trou du cul de la France je te laisse prendre une dernière fiche au moment de mon accident la première pensée qui me vient c'est je suis en vie je suis en vie j'ai raté mon coup là s'est passé j'ai fait une erreur probablement mais mais en tout cas la tête n'a pas touché il y a que la jambe et le visage n'est pas touché donc ça va [Musique] continuer alors je te propose qu'on Étape 1 - Le pouvoir de l'éducation reparte qu'on r bobine parce que tu viens de nous dire beaucoup de choses et qu'on prenne les choses dans le bon ordre pour comprendre ton histoire si on rend bobine est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton enfance quel garçon tu étais où est-ce que tu as grandi à quoi ressemblait l'éducation que tu as reçu et comment tu te projetais dans la vie alors j'ai grandi à Pornichet Pornichet ce sont les les plages de Nantes Pornichet La Baule ce magnifique coin de l'Ouest de la France un coin très paisible où euh aussi loin que je remonte dans mon enfance j'ai quand même eu où j'ai caressé le rêve d'être un jour un joueur de tennis professionnel j'ai commencé par là ça existait déjà ça existait déjà oui oui oui oui tout petit depuis tout petit je joue avec des balles et puis assez tôt avec une balle jaune et donc je joue au tennis je suis champion du département je suis champion de la région je joue les championnats de France donc je caresse ce rêve de devenir un jour euh vainqueur de Roland Garos puisque'en 1983 je vois Yannick Noa gagner un jour de fête des mères et moi je suis derrière le poste à à porortnichet ou à saint-nazer chez ma grand-mère et je rêve d'être le prochain voilà maintenant on vient de fêter euh les 40 ans de sa victoire il y a pas eu de prochain en tout cas sur deux jambes j'ai des parents très sportifs une maman qui était professeur d'éducation physique et sportive j'ai grandi dans cet univers mais donc le sport est hyper présent dans votre famille ça veut dire que tout le monde fait du sport tout le monde se partage les valeurs du sport il y a le dépassement de soi il y a l'entraînement il y a le fait de prendre soin de soi tu grandis avec tout ça je grandis avec tout ça mais en même temps chacun a son échelle c'està-dire que ma mère me dira pendant très longtemps cette phrase de Coubertin que je déteste l'essentiel c'est de participer et depuis longtemps moi je me dis mais non l'essentiel c'est de gagner jusqu'à ce que je comprenne que l'essentiel finalement c'est de progresser et on peut trouver meilleur que soi si on progresse sur le chemin c'est vraiment ce qui nous amène c'est marrant parce que bien se on est longtemps avant ton accident là on parle de ton enfance on parle du sport et pourtant tu vas pas du tout t'orienter vers le sport pourquoi alors quand j'ai 17 ans je sais déjà que je ne serais pas un joueur de tennis professionnel pour une question de niveau finalement même si j'aurais pu tentter l'aventure on va dire pour être simple que j'étais en gros le numéro 13 français et que le numéro 1 qui est devenu parmi les 50 premiers joueurs du monde s'appelle Frédéric Fontan à l'époque et c'est une aventure qui est un peu à risque et mes parents ayant grandi dans l'univers du sport m'invite à avoir d'abord un bagage scolaire et de le compléter par la suite par une aventure sportive si je le souhaite mais d'abord à à compléter cette formation et finalement avec beaucoup de sagesse je pense et puis euh aussi de lucidité sur ce niveau quand on est champion des Pays de la Loire on est content dans son lycée mais ça permet pas de faire le tour du monde avec une raquette r ent dansass exactement et ça va être quoi ce parcours et donc ce parcours c'est de passer le concours d'entrée au aux écoles nationales vétérinaires en passant par les classes préparatoire et puis de le réussir et puis de devenir classiquement vétérinaire français local qui qui a soif quand même d'apprentissage aussi donc je suis d'abord formé sur les petits animaux et puis sortant de l'école je me dis je voudrais quand même voir ce qui se passe dans les fermes donc je vais voir ce qui se passe chez les gros animaux c'était quoi à ce moment-là la vision d'une vie réussie d'une vie tracée pour toi que tu avais au momentù tu commences ta vie d'adulte où tu vas devenir vétérinaire euh comment tu abordes les choses comment tu te projettes quand je commence ma vie de vétérinaire je je j'imagine quelque chose tout à fait classique qui qui copie finalement les autres modèles à savoir d'être un vétérinaire installé dans une région en général on on a des zones d'activité d'à peu près 12 km de de diamètre et donc c'est une vie familiale locale un peu sportive malgré tout parce que il y a une activité autour du sport qui me qui qui me passionne toujours et puis quelques voyages mais comme mon accident va arriver très vite dans cette histoire la projection va d'un seul coup changer et va être liée à une des des phrases que tu as prononcé dès le début c'est euh quel est notre confiance en nous quel est l'amour que l'on se porte et quelle est l'estime de nous-même moi j'ai mon corps qui vient d'être modifier et je me dis avec ce corps modifié que je dois appréhender personne ne m'aimera et donc personne ne m'aimera dans mon quotidien dans ma vie mais personne ne m'aimera sur le plan professionnel ça va être difficile de m'associer avec un vétérinaire parce qu'il aura tout intérêt à choisir comme associé un vétérinaire qui a plutôt de jambes qu'une seule et donc j'ai quand même cette phase où je me dis la construction elle ne peut se faire que si j'arrive à me réconcilier avec ce corps modifié si j'arrive à me réconcilier avec moiême mais avant l'accident c'est des choses dont tu as pas du tout conscience en fait ce sujet de la confiance en soi ce sujet de l'estime ce sujet du regard des autres ce sujet de se dépasser c'est tu les as un peu dans le sport mais un peu comme un sportif du dimanche amélioré mais tu les as pas dans ta vie quotidienne tu es pas quelqu'un qui réfléchit sur ces sujetsl quoi non parce que finalement j'en ai pas conscience et je n'y ai pas été confronté j'ai une enfance très heureuse une scolarité euh euh entre guillemets réussi euh avec avec des succès j'ai jamais eu d'échec et mon premier échec finalement c'est d'avoir un accident de moto je passe mon permis de conduire du premier coup j'ai mon examen d'entrée aux écoles vétérinaires je tu as quel âge j'ai 17 ans quand je rentre en classe préparatoire et je dois avoir euh 19 ans quand je rentrai à l'école vétérinaire parce que je fais 2 ans de classe prépare je suis 6e du concours d'entrée j'ai j'ai j'ai que des réussites à me remémorer et donc à aucun moment j'imagine mais c'est aussi la force de l'âge que quelque chose de de malheureux puisse Étape 2 - Proche de la mort arriver alors justement j'aimerais qu'on en parle maintenant de ce tournant de vie qui est qui est majeur euh tu as 25 ans de mémoire c'est ça ça y est tu as fini tes tu viens d'avoir ton permis en poche et vous partez un peu l'été avant avant de vous installer quoi oui alors pour célébrer notre future association on décide de faire le tour d'Europe des capitales à moto l'été pour nous sortir un peu de RP voilà c'est ça c'est ça avec deux de ses enfants et son épouse et et c'est là où je vais me planter 3 ou 4 jours après le début du voyage en Autriche tu peux nous raconter un petit peu et alors l'accident en fait c'est un jour magique c'est le 9 août 1996 il fait un temps superbe on vient de s'arrêter pour piqueniquer au bord d'un lac et euh on décide de repartir mais moi je voudrais nourrir des canards qui sont là et et finir de profiter de ces beaux paysages autrichien donc je laisse partir jusqu'à ce que je reprenne la route et en reprenant la route on a une série de lacet et on arrive au bord d'un lac où c'est magnifique où je suis vraiment en observateur je roule pas très vite je suis à 90 km/h mais je les vois devant moi et là je décide de doubler une voiture qui ne m'a pas vu qui double au même moment des vélos que j'avais moi-même pas vu et qui me coince sur la file de gauche et j'arrive pas à me rabattre et je touche la voiture qui arrive en face de de très peu mais du genou et tu comprends que c'est ton genou qui a tapé non pas tout de suite non non non je me dis oh mince j'ai parce que j'ai rien senti j'entends un bruit je sens rien du tout je freine ça va durer 40 50 m et au moment o je me pose je pense que c'est mon sac qui est derrière qui a touché au moment où je me pose ben je bascule et je dis ah non mince c'est pas mon sac c'est ma jambe elle est dans quel état et bah elle est elle est à la verticale en fait fracture du enfin la fracture est ouverte il reste un petit bout de muscle qui tient un petit bout de de tibia mais je je comprends que la jambe est foutue mais que le reste du corps n'a pas été touché et donc c'est la raison pour laquelle à la question 2 ma première ma première réaction c'est de me dire à quelques centimètres près j'y passais parce que je pense que je percutais la voiture de plein FIS et donc là c'était terminé et à quelques centimètres près de l'autre côté je passais entre les deux et finalement c'est un une étape intermédiaire où la jambe est cassée mais ce n'est que du matériel et euh tu es sacrément tu es sacrément positif quand même ouais je suis positif sur le coup d'ailleurs il y a une phrase qui est toujours on est toujours sur le doute de l'expression de la phrase mais en tout cas moi je l'ai eu sur la route où je dis à mon ami demain le match de squatch qu'on avait prévu va être équilibré parce que que je JIS que sur une jambe ah oui donc tu es mais tu réalises pas vraiment en fait ce qui se passe mais si je réalise que la jambe c'est foutue mais c'est que la jambe et et je réalise que le choc a été important mais que la tête va bien que le visage n'est pas touché que j'ai mes mains tu es tout de suite secouru comment ça se passe en fait les premières al alors ça c'est assez assez marrant àacter à postériory parce qu'en fait notre quotidien en tant que vétérinaire quand on va soigner les veau c'est de poser des perfusions et de les sauver soit il y a eu des des problèmes de diarhée soit il y a des problèmes anémiques ou en tout cas bon faut les réhydrater et euh assez rapidement il y a un médecin de campagne qui passe et qui a tout le matériel dans sa voiture pour me poser une perfusion et et quand quelqu'un est très déshydraté et moi j'étais en train de me vider de mon sonang c'est pas facile de trouver la veine et donc euh on imagine que là on est en train de mettre sa vie entre les mains de ce médecin finalement il va la poser euh parfaitement bien et je pense que lui dans un premier temps me sauve quelques minutes plus tard les pompiers arrivent mais les pompiers du village j'imagine enfin deux jeunes qui arrivent les premiers et qui sont peut-être en stage l'été mais il y en a un qui se retourne qui va pas bien qui V quand quand il voit ce qui se passe le deuxième qui commence à jeter du sable un peu partout sur la route parce qu'il y a du sang partout mais surtout surtout pas ce qu'il faut faire puisque tu mets un corps étranger sur une sur une play ouverte et et une autre équipe qui s'occupe de moi mais il se rendent compte assez rapidement que ils n'ont pas le matériel qu'il faut 45 minutes plus tard finalement une un hélicoptère se posose et là c'est comme dans un film il une une femme médecin avec une combinaison qui arrive qui s'occupe de moi de façon incroyable qui commence à poser des clampes à agir médicalement de façon parfaite et qui me demande si je vais bien et j'ai cette phrase où je la regarde et je dis mais avec vous ça ne peut que bien aller et et et donc elle va tout gérer parfaitement jusqu'à me proposer mon premier vol en hélicoptère et me dire attendez il me reste une chose à faire et elle injecte un produit finalement elle m'anesthésie et je vais pas vivre ce premier vol éveiller je vais dormir je vais me réveiller 15 jours plus tard à la suite de 15 jours de de coma provoqué mais en tout cas la vie se quandouvrees les yeux tu découvres quand même que tu es dans un lit d'hôpital que tu peux pas bouger et et souvenir d'avance c'est que tu étais sur une moto à nourrir des canards c'est quand même une vie qui va complètement basculer euh tu es bloqué qu'est-ce que tu te dis qu'est-ce que tu découvres qu'est-ce qui va se passer dans ta tête bon au début j'en ai pas conscience tout de suite hein parce que effectivement c'est ces 15 jours de Comat provoqué ont été aussi une épreuve où je sais pas dire si je suis encore dans un monde réel ou dans un autre j'ai une succession de de rêve et de cauchemars et de rêves tout à fait incroyable où où je rencontre l'impératrice en Autriche donc je suis avec siss oou en même temps c'est la guerre je travaille avec des militaires dans des avions de combat je me pose sur la canopé je suis capable de respirer sous l'eau enfin c'est n'importe quoi et tu te souviens de tous ces rêv sou tous ces rêvres oua ah ouis et pour te dire à quel point c'est complètement délirant c'est qu'au tout début de mon réveil je demande à l'infirmière de changer chaîne sur l'écran de télévision parce que j'étais en train de regarder du ski nautique et que là j'arrivais plus à retrouver la chaîne et elle va mettre du temps mais elle va m'expliquer qu'en fait c'était le tu es de retour dans la réalité non non non mais c'est qu'il y a pas du tout d'écran de télévision ce sont les les les dispositifs médicaux de contrôle de la fréquence cardiaque et respiratoire où il y a un bip bip et les moniteurs tous les moniteurs c'est c'est tout ce qu'il y a j'ai ma mère qui vient à mon chevet et à qui je dis dit mais l'infirmière je sais pas ce qu'elle a fait mais elle a blié de me remettre ma jambe est-ce que tu peux m'aider elle l'a laissé sur la table à côté ah ouais donc voilà j'ai plein de médicamament ou euh c'est important parce que il y a des souffrances physiques que je vais découvrir un peu plus tard que j'ai pas au réveil et c'est aussi pour ça que le com a été provoqué c'est qu'ils ont continué à faire des opérations sur le membre il y a eu des greffes de peau il y a eu nombreuxes choses qui ont été faites et et donc le retour à la réalité se fait lentement et les prises de conscience du fait que ça va être compliqué se font petit à petit et la première chose à laquelle je pense c'est au moment où il faut se nourrir à nouveau je prends une cuillère on m'apporte mon repas je prends une cuillère et au moment où je vais mettre ma cuillère dans ma bouche je passe à côté de ma bouche et là je comprends pas et tu renverses la cuill àôt comprends pas et je renverse la cuillère à côté je je suis un adulte j'ai 25 ans et j'agis comme un petit enfant qui n'a pas la propri deception la dextérité pour réussir à viser sa bouche sauf que voilà j'ai 25 ans et j'imagine que mon cerveau é remis à zéro mais j'arrive pas à comprendre ce sont les premières étapes là je me dis que ça va être compliqué et en même temps je crois qu'on je suis dans une chambre où d'abord je passe par un un service de réanimation où il y a plusieurs lits puis ensuite je suis dans une chambre de réanimation mais on est une dizaine chaque infirmière vient et et là euh il y a des il y a des périodes qui sont très difficiles parce qu'en fait on peut imaginer quand on est étudiant ou quand on a 25 ans l'infirmière qui vient qui s'occupe de toi en permanence qui t'apporte le repas ça c'est sympa mais qui fait ta toilette ou qui te rase ok ça c'est sympa mais qui te fait ta toilette intime là c'est un peu moins sympa et puis surtout moi au début je peux rien faire donc ça veut dire que tu fais tes besoins sur le lit que quelqu'un qui vient s'occuper de toi ou bah tu dois accepter en fait tu dois accepter de redevenir un bébé alors que tu as la conscience de pas en être un tu as peur de plus jamais sortir du lit de devoir rester là toute ta vie non non non parce que je parce que je suis véo parce que je vois qu'il y a un problème mécanique parce que je sais ce que c'est qu'un réveil anesthésique je sais ce que c'est qu'un réveil post-traumatique je je sais que ça prend du temps j'ai des chiens réveil anesthésique ou des chats qui peuvent avoir des des délires comme celui que je suis en train de vivre où tu mélanges un peu le réel et puis et puis le passage anesthésique donc j'ai confiance en ce retour à l'élimination des produits mais je vais faire des découvertes et tuas découvr quoi bah la douleur par exemple parce que j'ai rien senti sur le coup j'ai rien senti au réveil mais ensuite malgré les les molécules tu un traumatisme osseux c'est et musculaire et euh poier puisque on m'a fait des greffes de peau où on prend de l'autre côté et de l'autre côté la peau est à vif donc ça c'est extrêmement douloureux et ça la douleur vraiment le le truc qui te perturbe le plus je pense quand tu es sur un li d'hôpital tu découvres petit à petit aussi j'imagine la TA vulnérabilité euh le fait que tu es un peu fragile enfin c'est une question parce que moi en tout cas j'imagine que tout d'un coup on se sent un peu incapable de tout ce dont on était capable avant c'est un peu vertigineux ça non ah oui oui complètement et là c'est la prise de conscience justement je pense que quand tu as 25 ans et que tu penses que tu as tout réussi jusqu'à présent tu te crois invincible et là d'un seul coup tu tu sais que tu es mortel et tu es mortel tout de suite quel que soit ton âge donc ça c'est vrai que sur le plan de la sagesse c'est probablement quelque chose qui qui est important pour ton futur et d'ailleurs dans dans ma philosophie par la suite ce que je vais imaginer la la chance d'un accident c'est de te permettre de deeven de prendre conscience que la vie ne tient qu'à un fil et et je crois que dans nos sociétés on donne à l'ancien au plus âgé une forme de sagesse par expérience de tout ce qu'il a vécu on imagine qu'il devient sage et moi je me dis qu'on devient sage en se rapprochant de la fin parce que quand tu te rapproches de la fin probable moment tu te rends compte de tout ce que tu aurais pu éliminer auparavant qui t'a posé des soucis puisque demain ça pourra s'interrompre du jour au lendemain comme ça et ben cette chance c'est si tu vis ça à 25 ans la sagesse tu vas l'acquérir tout de suite et tu vas pouvoir faire le tri sur de nombreuses choses en fait tu te prenais la tête pour des trucs ou oui matériel matériel matériel tu vas rester combien de temps à l'hôpital je pense que ça va durer à peu près 6 mois 6 mois d'hôpital et pendant 6 mois tu vas te dire voilà voilà c'est c'est fini je je pourrais j'aurais Ren fa pouris rien faire ouais tu commences tu tu vois tout négativement et donc tu fais le bilan de tout ce que tu ne pourras plus faire donc première c'est je pourrais plus être aimé puisque je m'aime pas moi c'est je peux pas me nourrir je passe à côté je pourrais plus être vétérinaire en tout cas je pourrais plus être vétérina vétérinaire rural puisque c'est un métier assez sportif je pourrais plus être associé personne va choisir un vétérinaire à qui il manque un un membre euh je pourrais pas être sportif donc tu fais le bilan de tout ce que tu peux plus faire tu peux plusourir ce bad énorme c'estàd quand quand tu fais la liste de tout ce qui est terminé qu'est-ce qui fait que dans ton lit d'hôpital euh tu vas quand même te raccrocher à quelque chose tu crois au destin euh tu m'as dit que tu croyais pas en Dieu donc j'imagine que tu tu tu pries pas pour un miracle euh alors c'est pas parce que tu fais le bilan de tout ce que tu peux plus faire que tu ne fais pas quand même un certain nombre de choses mais tu as un bilan qui est assez négatif après j'ai eu la chance d'avoir un entourage extraordinaire et énormément de visites beaucoup de choses qui t'occupent le jour et je cherche à m'occuper la nuit c'est là où c'est le plus difficile en fait quand les visites s'interrompent et que les douleurs se relancent sont exacerbé et moi ce qui va me sauver la nuit c'est assez marrant qu'on se retrouve aujourd'hui mais c'est la radio et la radio en 1996 c'est pas celle d'aujourd'hui donc j'ai un petit poste que je pose sur moi et et j'écoute les voix et j'écoute beaucoup de voix de franceculture parce que j'aime quand le son est est parfait et le son de l'époque c'est pas celui d'aujourd'hui donc je suis avec une fréquence et et j'écoute les histoires et comme si des voix venaient de bercer et se trouve que j'ai un confrère qui avait fait sa thèse euh sur des ver enfin sur des parasites en Amazonie et il était parti on était coloc à l'école vétérinaire et il est parti avec une équipe radio en Amazonie et dans le suivi de son aventure il y a une captation radio on a l'impression d'être en Amazonie donc je voyage sur mon lit d'hôpital avec lui au début où j'écoute bah les bruits de la nature ce qui est en train de se passer la première fois où je vais sortir de ma chambre d'hôpital ça c'est assez magique parce que je vais sentir le bois des arbres qui un truc que je pourrais même pas imaginer aujourd'hui mais Don tu te fichis avant j'imagine oui tu as complètement oublié cette partie-là mais le moment où tu sors de cet espace confiné et où tu sens la nature et en l'occurrence pour moi c'est du bois mais tu dis mais c'est incroyable c'est fabuleux quand je retournes à Pornichet moi que j'arrive au bord de la mer et que j'ai cette odeur qui est celle avec laquelle j'ai grandi euh d'eau salée de de de plage à nouveau he que tu peux pas imaginer quand tu n'y prêtes pas particulièrement attention c'est c'est absolument magique mais au début tu tu perds tout ça comment ça va revenir petit à petit la checklist positive versus la checklist négative en fait ce sont les expériences au fur à mesure une première fois l'infirmière accepte que tu ailles tout seul dans la salle de bain tout seul prendre une douche tout seul aux toilettes et des des petits succès et ça correspond à un sportif d'ailleurs tu commences par un petit succès et de petit succès en petit succès tu te focalises sur tes réussites et tu en oublies les erreurs ou en tout cas tu les fais vite disparaître et dans un match de tennis tu peux avoir fait plein de fautes dans le match avoir un score quasi parfait notre faculté c'est d'oublier les erreurs ou ce qui peut être considéré comme une erreur pour l'assimiler à une étape de ta progression ok je viens de rater ça comment je l'améliore tout de suite ah ok je vais l'améliorer comme ça et tu restes à chaque fois dans un programme d'améliation comment on fait tu vois j'essaie de transposer ça dans dans ma vie ou dans la vie de ceux qui nous écoutent euh moi même si je me focuse sur mes petites victoires h euh si les autres voient pas ça comme des victoires alors ça me fait perdre confiance en moi oui mais c'est à toi de leur ouvrir les yeux oui mais peut-être que ce qui est une petite victoire pour moi est banale et non valorisable par les autres tu m'as quand même dit en rentrant qu'un jour tu t'es un matin tu t'es levé tuasis plus de voix ouais aujourd'hui tu as la tête du podcast ouais tu utilises la voix pour échanger avec les autres ouais c'est vrai raconte-moi la petite histoire qui fait que on arrive à la grande histoire c'est magique tu as raison tu as raison oui c'est vrai que ça a commencé par les tout petits pas aussi bah oui ça commence par eu un petit son ouais un deuxième son au début ça a commencé par une ardoise pour moi un weekend où il fallait écrire sur une ardoise pour me faire comprendre et puis en effet après c'est un peu d'orthophoniste c'est un petit son c'est un dîner des mois et des mois des médecins oui et aujourd'hui des heures d'interview et aujourd'hui des heures d'interview on y est ouais donc mais c'était difficile quand même pour moi ah mais c'est difficile de considérer que mes petites victoires c'est-à-dire d'être allé à un dîner et d'avoir tenu toute la soirée la discussion alors que j'avais très mal à la gorge et que j'avais à peine de voix les autres se disaient bon c'est quand même pas compliqué regarde ça sort sauf que moi je je souffrais de mon manque de voix donc mes petites victoires je trouve pas ça évident quand même de s'accrocher à ces petites victoires quand pour les autres ça paraît euh ça paraît pas une victoire quoi en fait ce que je veux dire par là c'est que le chemin difficile pour toi peut avoir l'air très facile pour les autres oui mais al ça c'est l'histoire de tous les accidentés c'est que le jour où euh euh moi je prends souvent cet exemple mais quand j'ai une écharde ou quand je me coupe avec une feuille de papier j'ai une douleur sur le doigt qui est plus importante que celle de mon amputation donc il y a pas de hiérarchie dans la douleur elle est propre et dans l'échange on peut l'appréhender euh je peux imaginer que ces dîner pour toi te faisait plus souffrir probablement que hier moi j'ai fait des heures enfin mon tire des heures d'avion et j'avais des décharges électriques du moignon où ça me gênait il y a pas de comparaison il y a pas de comparaison possible donc en fait c'est à toi de mener la comparaison et c'est pas par rapport aux autres que tu vas pouvoir te jauger c'est par rapport à toi-même et c'est ton propre succès que tu dois euh appréhender sublimer parce que si tu es heureux tu vas renvoyer cette image c'est l'histoire du sourire dans la rue c'est l'histoire du sourire au volant tu viens de faire une bêtise ou euh tu ah excusez-moi h grand sourire et les gens qui sont énervés sur la seconde qui précède dans se coup ah oui oui bien sûr pas de problème parce que tu ne reçois que ce que tu as donné au départ exactement donc c'est la communication pour moi c'est un effet miroir et donc si tu as envie d'envoyer un sourire tu reçois un sourire si tu as envie d'envoyer de la haine tu reçois de la haine et de toute petite victoire en petite victoire tu vas te rendre compte que en sortant de l'hôpital une autre vie est possible je continue ma vie de vétérinaire et tu ches rien je alors ce que je change c'est que plutôt que d'être un vétérinaire rural où je m'occupe des charolaises ou des vaches de façon générale je crée une clinique activité canine donc je m'occupe des chiens et des chats et je crée ma propre structure et là je m'installe à michement entre Gren B Chambéry dans un magnifique coin de de France qui s'appelle Le Touvet et je je continue à exercer mais ce sont les animaux qui viennent me me voir à la clinique plutôt que moi qui vais les rencontrer dans les champs et dans toute cette période ces 8 ans l'accident il prend quelle place dans ta vie qu'est-ce qui se passe en toi qu'est-ce que ça change peut-être dans la tête j'ai une pyramide où le sommet de ma pyramide je sais pas encore mais le sommet de ma pyramide c'est c'est le sport c'est l'image que j'ai de moi petit où je dois redevenir un compétiteur parce que j'ai une image de moi en compétition et plutôt même vainqueur dans les compétitions juste en dessous j'ai une base de pyramide ou on va dire une étape intermédiaire et à chaque fois ce qui est intéressant c'est l'air de la pyramide donc le sommet à une air qui est toute petite en dessous c'est ma reconstruction professionnelle comment je vais pouvoir avoir continuer à avoir une activité de de vétérinaire en exercice et puis plus bas c'est la la construction personnelle et là c'est euh l'entourage la possibilité de d'avoir des enfants et et C et cette air qui correspond à la à la taille la plus grande dans cette pyramide correspond aussi aux fondations et qui font ce qu'on est soi-même et qui permet d'ajouter des étages et et ça c'est important dans le processus parce que ça ça permet de de changer son regard sur soi-même de ce corps modifié qu' quand on se regarde dans une glace qu'on trouve étrange à un corps peut-être sublimé par la suite qui est un corps qui a à nouveau la possibilité de de performer alors là pour moi c'est dans le sport mais avec des étapes c'estàdire qu'au début où je peux rien faire je peux pas me déplacer je m'assier autour d'une table et je joue au bridge je veux faire du bridge de compétition parce que je veuxetrouver un compéur il est déjà là c'estàd que même si même si on est au début postaccident tu es déjà un peu dans une avec la rche de vaincre en fait en fait je pense que que c'est c'est une des étapes de ma reconstruction c'est que pour retrouver l'image de moi d'avant ou plus jeune quand je regarde bien sûr il y a le vétérinaire bien sûr il y a le le père de famille mais il y a aussi le le compétiteur et donc retrouver cette partie là ça permet d'habiller l'ensemble et de dire ah ok finalement je suis toujours le Stéphan d'avant et et je peux continuer le cheminement que j'avais depuis le début c'est comme si en fait on t'avait rajouté une béquille d'une certaine manière une donnée que tu peux plus bouger mais que dans ton plan de vie il fallait pas changer ouais c'est exactement ça c'est comment tu peux faire plus avec moi et il y a pas un peu de dénis là-dessus alors mon épouse aujourd'hui elle serait la meilleure pour en parler parce que quand je lu raconé ça la première fois elle pensait déis ouais et et à vivre avec moi au quotidien aujourd'hui elle me dit mais non mais en fait pas du tout tu vis vraiment ce Tru c'est pas une question de dénis c'est que j'ai j'ai j'ai conscientisé l'ensemble et je vis réellement avec cet ensemble j'ai une prothèse j'ai un corps qui est modifié mais je l'enfile le matin comme si j'enfilais une paire de chaussures et je vais vivre mon quotidien avec j'ai pas dénir réel je sais qu'il me manque un bout et que c'est différent mais j'ai une une fonctionnalité sur ce membre proétique électronique et comme je le raconte aux enfants c'est l'histoire des super-héros c'est un truc en plus c'est un truc électronique mais ça marche super bien c'est pas un truc en moins c'est un truc en plus alors oui c'est c'est c'est un truc en plus pour un bout en [Musique] moin on va parler de ce rêve justement Étape 3 - Impossible n'est pas Houdet parce que avec ce bout en moins mais cette chose en plus le rêve demeure tu repars est-ce que tu peux nous dire comment avec cette nouvelle donnée tu vas repartir à la poursuite de ton rêve de devenir un grand sportif comment ça commence pour toi je crois que ça commence même pas avec le tennis c'est le golf qui débarque pour la première fois ouais tout à fait à l'époque où ma mobilité est quand même réduite je suis encore en exercice en tant que vétérinaire c'est un délégué vétérinaire qui vient me me rencontrer régulièrement et qui lui se lance dans le golf et il me dit mais tu devrais essayer c'est quand même super le golf j'ai dit oui je sais j'ai joué qu quand j'étais à l'école vétérinaire j'adorais ce sport mais je peux pas marcher je peux pas faire le parcours donc ça va me frustrer elle me dit mais non on va prendre une voiturette on va jouer ensemble j'y vais vendredi viens ou jeudi je sais plus viens on essaye et donc j'ai accepté je suis allé avec lui j'ai très bien joué et on joue très bien ben je suis retombé dans mes rêves de de compète et j'ai dit ok j'essaye et je vais en faire plus et j'ai commencé à en faire plus avec le golf et je suis devenu le numéro 1 en Europe de cette discipline handigolf et en fait en 2004 alors que je suis numéro 1 européen sur un autre parcours de golf en Espagne je vais jouer avec le mythique joueur de foot Johan cruf et je rêve d'un circuit mondial de golf qui n'existe pas et je et je lui en parle parce qu'on passe 6 heur ensemble sur le parcours et il me dit écoute moi je suis très engagé avec ma fondation dans le sport pour tous dans le faire faire en sorte que les les sportifs reprennent la main dans les instances sportifes pour diriger les événements sportifs c'est une super idée je vais te présenter mon directeur de fondation on va faire ça ensemble alors je suis ravi et en même temps je sais que très souvent sur les parties sur les parcours de golf on se dit des choses et puis le lendemain elles sont comme dans la vie quoi je plus tard on est pas toujours rappelé voilà sauf que ce grand monsieur le l le lendemain il est au bord du parcours il vient me rejoindre not trou numéro 16 il me dit rien il me suit je suis en compète il regarde le 17 il regarde le 18 je sers la main à mes équipiers et lui vient me voir et il me dit Stéphane tu sais hier je t'avais dit que euh mon direct de fondation est là dès que tu as un moment je te le présente et en fait il m'envoie voir le tennis paralympique et le tennis paralympique c'est le tennis en fauteuil roulant et là tout chamboule puisque c'est mon sport d'origine c'est mon sport de gamin c'est là où j'étais le meilleur et je découvre ça je connaissais pas je vais dans un club où il y a déjà des joueurs assis en fauteuil et je je demande à essayer je connaissais pas du tout le niveau j'étais numéro 1 en Europe au golf quand je suis arrivé au tennis c'était pas pour être numéro 2 et c'est ce qui va se passer et et puis après une nouvelle rencontre et finalement Arnaud lag garder va monter sa structure de joueur professionnel il m'accueille et je peux basculer juste après les Jeux de de Pékin je deviens un joueur de tennis professionnel oui ta vie a complètement basculé ouais mais est-ce que mais avec toujours le même fil conducteur finalement ouais mais justement je tout au long de cette période tu vias nous raconter un peu toutes les étapes là extérieur intérieurement on parlait en début d'émission de l'estime de soi en parlait de nos ressources intérieures euh il y a quand même l'image des autres qui a changé sur to enfin tu es en fauteil roulant il y a avant d'être champ mon sport c'est mon sport qui en fauteil roulant sinon moi je suis toujours debout toi tu es toujours debout mais ton sport l'image qu' les autres de toi à la télé est dans un fauteuil roule en tout cas de tennis paralympique oui et et aujourd'hui tu es un grand champion mais il y a eu du chemin comme tu viens de nous le dire comment tu as comment tu as Dalé avec le regard des autres et avec bah au début ça renvoie pas forcément le fait d'être un grand champion quoi non tout à fait d'ailleurs mes premières balles de golf je les je les tape sur le coin du practice où j'essaie d'être isolé et qu'on me voit pas et puis c'est le sport qui va me changer je vais commencer à jouer des compétitions et les gens vont me parler de mes résultats sportif et à quel point ils sont bons et je me dis tiens c'est marrant le regard des autres sur moi a changé mais ça va me prendre je pense une quinzaine de jours avant de comprendre que c'est pas le regard des autres sur moi qui a changé c'est mon propre regard sur moi-même qui d'un seul coup est capable de renvoyer ce que je cherchais l'image du sportif et pas image de la personne différente et là le jour où on a compris ça c'est terminé les enfants qui sont les plus naturels pour poser les question je suis assis à l'aéroport je suis en bermuda comme ça ma prothèse se voit et puis y a un petit australien à côté qui est avec sa maman qui arrête pas de lui donner des petits coups en lui demandant mais c'est quoi c'est quoi c'est quoi et la maman n'ose pas répondre et je lui dis tu tu t'interroges sur ma jambe électronique elle me dit oui s'il te plaît c'est quoi je dis bah ça tu sais c'est une jambe électronique qui me permet de courir plus vite de sauter plus loin et de faire plein de choses plus vite que tout le monde et me dit ah non c'est pas vrai j'ai dit mais si tu veux on fait la course je vais te montrer ah d'accord on fait la course donc on fait la course je pas il il a 4 5 ans on fait la course je gagne je reviens je m'assier se retourne à sa mère et puis dit maman je peux avoir la même voilà c'est fini c'est et l'image c'est que ça c'est que ça c'est d'abord le regard vers toi-même que tu as changé pour changer le regard des autres comment on travaille comment tu as appris à travailler l'image sur toi-même en fait parce que c'est alors en fait ça a été une coconstruction c'est-à-dire que j'ai eu l'impression que les autres avaient changé de regard en parlant de sport et de résultats pour que je comprenne qu'il était possible pour moi de manipuler le le regard de l'autre en manipulant mon cerveau et et ça quand on travaille dans le sport et typiquement dans le golf on fait beaucoup de visualisation on s'imagine en train de mettre la balle dans le trou et on met la balle dans le trou et donc ça c'est quelque chose que j'ai beaucoup utilisé pour préparer les parcours mais me rendant compte que ça fonctionnait je faisais ça aussi euh pour m'endormir je pouvais imaginer une scène et la rêveré et et après on sait aujourd'hui que l'exercice mental ou en tout cas les activités cérébrales qui nous font penser un geste sont les mêmes que quand le geste est effectué donc en fait le cerveau gère tout et si je pense que je suis en train de faire un coup droit c'est la même air cérébrale qui fonctionne que quand je fais le coup droit donc si je pense que je suis une dabe pour parler direct je suis une dobe VO voilà mais si je pense que je suis un super-héros je suis un super-héros on fait ce qu'on veut on peut on peut transformer ses pensées donc c'est l'histoire du du du cercle vertueux on parle de cercle viueux mais on peut aussi générer un cercle vertueux ou à chaque fois ça c'est ma philosophie aujourd'hui c'est de voir le verre à moitié plein don dans chaque situation j'imagine le versant positif de la situation y compris aux extrêmes jusque dans la mort puisque euh c'est pour moi le l'étape finale mais j'arrive à y voir pour les vivants un aspect encore positif qui tourne autour de il y a un apaisement pour celui qui est mort et en plus lui ne fait pas partie de la réflexion et ce qui nous ce qui va nous faire souffrir c'est l'absence mais le passage de l'état de vivant à l'état de de mort est probablement quelque chose euh d'apaisant et c'est intéressant pourquoi tu dis que c'est apaisant parce que c'est ce que j'ai vécu c'est ce ce ce moment où où le corps finalement se relâche où la fréquence cardiaque diminue la fréquence respiratoire diminue et c'est comme si on s'endormait et que ce soit à la suite d'un traumatisme très important ou d'une mort plus lente c'est l'image que j'en ai tu aurais presque aimé t'endormir toi à ce moment-l de un accident en train à partir moment vide de son sang de toute façon on est en train de se s'endormir hein est-ce que et quand on est vétérinaire et qu'on pratique les euthanasie c'est une anesthésie prolongée et donc c'est un état d'endormissement dans dans les échanges avec mes invités j'aime bien aussi parler du sens de la vie euh de la dimension spirituelle aussi de la vie est-ce que est-ce que toi tu es croyant et est-ce que euh euh le fait d'avoir eu cet accident et d'avoir frollé la mort quand même et la mort est quand même un sujet éminemment spirituel souvent est-ce qu'il existe quelque chose après est-ce queil y a une raison de vivre qui nous amène he est-ce que ça a changé un peu ton rapport à à ta vie et et et à ce qu'il a après est-ce que ça t'a aidé oui oui bien sûr oui je suis pas croyant euh je crois qu'en la voisier et en cette phrase qui dit euh rien de secré rien de se perd tout se transforme donc je crois effectivement que notre corps fait de molécules vont se modifier transformer et euh constituer autre chose hein c'est le le cycle de l'eau le cycle de de toutes les molécules euh en revanche j'ai une croyance très forte en cet état d'apaisement et donc ça s'associe à une vie heureuse passionnée et riche et qui reprend la phrase qui maintenant est un peu celle de tout le monde mais on a tous de vie dans la vie et la deuxième commence le jour où on prend conscience qu'on en a qu'une donc même pour les croyants qui imaginent qui qui qu'ils auront 1000 vies ou ou 1000 vierges ou tout ce qu'on veut chacun chacun son chemin mais profitez déjà de celle pour laquelle vous avez la conscience d'être présent ici-bas alors ta deuxième vie qui qui a commencé le jour où tu as compris que tu en avais qu'une si on l'applique à toi qu'est-ce qu'est-ce qu'elle change en fait qu'est-ce qu' y avait pas dans ta vie numéro 1 et qui a dans ta vie numéro 2 euh je pense que cette philosophie s'est développée de façon exacerbée et et donc cette philosophie du du verre à moitié plein donc maintenant dans toutes les situations j'ai une une prise de conscience du fait et de la partie pleine qui fait que tu peux me défier mais je vais euh je vais toujours voir les choses de façon Étape 4 - Ce qui compte vraiment positive tu as gagné Roland Garros tu as gagné Melbourne je disis dans l'introduction numéro 1 mondial enfin c'est quand même un parcours de dingue quand on voit quand on voit le chemin h j'imagine que tu as rencontré sur le circuit depuis toutes ces années énormément de champions quand on pense au tennis on pense à à Raphael Nadal on pense à Roger Federer on pense à Djokovic euh on pense aussi enfin il y a à à tous ces grands champions tu parlais deanck Noa tout à l'heure toi tu t'es reconstruitis avec l'idée positif je vais y arriver et je vais avoir quand même mes rêves malgré mon amputation à la rencontre de tous ces grands sportifs est-ce que tu peux nous parler un peu de ce que tu as appris sur le mental est-ce que c'est chacun un mental de dingue une histoire de dingue est-ce que tu as nourri ton histoire à travers toutes ces personnes que tu as rencontré pour que nous aussi dans nos sujets de confiance en nous dans nos grands on puisse s'inspirer de de ton histoire et de ces rencontres est-ce que tu peux nous nous raconter un peu ça mais il se trouve que là je rentre de l'US Open et j'étais dans les vestiaires juste à côté puisqueon est chacun son casier à côté de Carlos Alcaraz numéro 1 mondial aujourd'hui et d casasi à côté c'était Novak Djokovic donc effectivement je côtois Roger Federer Raphael Nadal Yannick noix ce que j'apprends d'eux c'est l'humilité et la vie dans l'instant peut-être que le meilleur exemple pour ça aujourd'hui pour moi c'est Raphaël Nadal c'est qu'on a beaucoup insisté sur est-ce qu'il va gagner une 7e fois une 8e fois une 9e fois une 10e fois maintenant c'est Novac une 24e fois là où eux sont pas du tout dans ce décomte là ils sont dans ce qu'ils vont faire aujourd'hui et finalement ce qui s'est passé ça m'a aidé à progresser ce qui est passé à partient au passé m'a permis de m'améliorer mais ce qui compte pour moi c'est ce que je suis en train de faire maintenant et ce que je fais maintenant puisque je suis déterminé euh me permettra éventuellement de gagner mais l'objet l'objectif n'est jamais la récompense alors il est où il est dans l'engagement et ce sont des joueurs qui arrivent à jouer coup par coup c'est aussi pour ça que raphaë Nadal on le voyait il faisait tous ces gestes qui allait préparer chaque coup ou là où nous en commentant il sououve que je commente aussi le tennis on peut se dire alors c'est ballle de match il va passer son 14e titre il y a 2 millions vainqueurs il y a des projections et des projections qui chez eux n'ont pas lieu d'être et qui leur permet d'être très efficace parce que le cerveau a besoin d'instantanéité pour être actif et et surtout pas ni de se référer au passé en entre guillemets en pleurant sur son sort ni en se en se jetant des l'orriers il a besoin d'instantanéité et c'est ce qu' arrivrive à très bien faire en passant par des routines en tout cas c'est ça leur construction c'est comment je fais pour donner le meilleur de moi-même aujourd'hui tout de suite maintenant et tu penses pas que tu pense forcément un peu à l'objectif parce que moi si aujourd'hui je pense qu'à notre interview mais mais je sais très bien que si elle est complètement ratée bah demain il y a des conséquences après-demain il y a des conséquences et donc c'est difficile d'être dans l'instant sans imaginer les conséquences si on rate l'instant alors attention euh la pensée elle arrivera toujours maintenant il faut traiter la pensée négative effectivement on peut se dire ah là je suis en train de je suis en train de perdre je suis en train de rater la menée de mon interview il y aura des conséquences ok ça m'est arrivé mais maintenant le traitement de cette information il faut que je rebondisse et que j'agisse pour que ma nouvelle question soit plus pertinente que je captive mon auditoire ou en tout cas que moi je mette mon service au bon endroit dans le carré j'accepte d'avoir eu cette pensée de la traiter et de repartir sur mon objectif qui est de jouer un coup pour jouer un deuxième pour jouer un 3ème pour jouer un point pour jouer un jeu pour jouer un match pour jouer un tournoi mais si je reste bloqué sur ce sera raté je vais générer du raté en fait c'est l'histoire à nouveau de de tromper son cerveau c'est-à-dire que si je demande à auditeur de ne surtout pas penser à une orange bleue le cerveau comme il fonctionne par image hop orange bleu j'ai mis une orange bleu en image dans mon cerveau j'ai vu l'orange bleu et si je te dis faut surtout pas y penser B en fait c'est comme ça qu'on est construit donc ça vient qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant comme comme suite de vie c'est quoi ça serait quoi les les objectifs parce que tu sais quand même que ta vie peut s'arrêter en un instant tu en as fait l'expérience ça change beaucoup de choses ça dans la suite bah oui parce que ça donne une forme de sérénité c'est pas grave si ça s'arrête demain bah non enfin c'est pas grave c'est à nouveau ce sera pas grave pour moi ce sera grave pour ceux qui souffriront de l'absence mes enfants mon épouse mes proches ceux qui m'apprécient mais moi je pense que j'auris une sieste très longue et pour moi ça sera pas grave c'est quoi la la question que tu aurais aimé te poser avant ton accident est-ce qu'un jour tu pourras rencontrer Marie Marie c'est bonp épouse ça ça tombe bien parce que c'est c'est mari de notre religion c'estàd juste tu peux nous expliquer un petit peu c'està dire a rencontré bah en fait c'est de rencontrer une personne magique comme ça dans dans ton parcours que tu aurais jamais imaginé et qui était peut-être un un rêve enfoui d'enfant de de modèle donc tu aurais aimé croire encore plus à l'accomplissement des rêves possibles désir ou juste de croire que cette personne existait et elle existe elle existe tu aurais pas tu aurais perdu moins de temps à savoir qu'elle existait non c' important de perdre du temps c' important je pense que c'est aussi ça l'expérience et l'apprentissage de la vie donc la vie est bien faite le chemin est important on retiendra ça le chemin est important merci beaucoup Stéphane d'être venu nous partager ton histoire ce matin au micro des lueurs merci à vous les amis d'avoir suivi cet épisode jusqu'au bout mais juste avant de partir n'oubliez pas de vous abonner c'est notre seul indicateur pour savoir si ce méia doit continuer d'exister on se retrouve dès la semaine prochaine pour un nouvel épisode je compte sur vous à très [Applaudissements] vite