JO 2024: Margot Boulet, du GIGN à la médaille olympique

la médaille de Tokyo c'est un contexte qui est quand même assez particulier parce que c'est des jeux en plein contexte covid et en fait les les équipages internationaux notamment les Américains et les Australiens on les a pas rencontré sur les bassins de compétition depuis 2019 donc en 2 ans il peut se passer beaucoup beaucoup de choses il y en a qui peuvent progresser d'autres qui peuvent au contraire perdre un peu de niveau donc en fait on est arrivé à Tokyo en ne sachant pas du tout comment est-ce qu'on allait situer déjà il éit très très très chaud on avait une course qui était programmée à midi il y avait du vent du vent défavorable donc on se doutait que ça allait être une course qui allait durer longtemps pour une fois on part bien qui'était pas spécialement notre spécialité et après donc on fait une course bien sûr très très très intense on voit que ça se passe bien que bon les anglais sont partis les Américains sont déjà quand même pas mal aussi devant mais les Australiens sont bien derrière et donc sur cette deuxième moitié de course je me souviens aussi de d'entendre la voix de notre barreur qui donc nous parle pendant toute la course qui change avec sa gorge un peu qui se sert par l'émotion parce que bah voilà ça se passe bien on voit qu'on va certainement décrocher une médaille si on arrive à tenir ça jusqu'au bout je me souviens vraiment bien des derniers vraiment les derniers instants de course les 100 derniers mètres ça a duré une quinzaine de secondes là pour le coup on sait euh que si on fait pas de faute cette troème place cette médaille elle est pour nous et là oui c'est vraiment beaucoup beaucoup de fierté beaucoup de soulagement aussi parce que c'est pas facile d'être attendu parmi les mes d'illbles et d'y arriver le jour J c'est toute la difficulté du sport être prêt à sortir la bonne course le bon jour donc vraiment de la fierté du soulagement et beaucoup de joie aussi après comment j'en suis arrivé là en fait moi donc je passe le concours des sous-officiers de gendarmerie en 2011 l'année du coup je valide ma licence de biologie et où j'arrête aussi un petit peu la natation de de haut niveau et il y avait deux choses qui m'int intéressait la première qui était accessible tout de suite en tout cas si je réussissais les tests d'entrée c'était le régiment de cavalerie de la Gard républicaine donc ça a été ma première affectation sortie d'école et derrière quand j'auraai l'âge et aussi l'entraînement essayer de tenter le le ghygène c'est très difficile de rentrer au ghygiène c'est sûr que je pense que le sport de haut niveau et la natation en tant que sport individuel où on se bat face à soi-même ça m'a beaucoup aidé dans ma préparation faut avoir ce ce côté un peu de d'avoir envie de de voir ce dont on est capable et essayer de déplacer ses limites tous les jours individuellement mais aussi collectivement moi j'ai passé mes tests d'entrée en 2016 la fin des tests quand on arrive du coup au dernier jour du preststage c'est pas spécialement de la joie c'est beaucoup de soulagement enfin c'est fini ils vont pu nous sortir des choses voilà qu' insurmonbl et tout de suite 2 semaines après commence la formation c'est à peu près 12 mois de de stage qui s'enchaîne les uns derrière les autres avec très très peu de de phase de de repos de récupération et malheureusement moi ma formation elle s'est arrêtée assez rapidement elle a débuté en janvier et je me suis blessé à la fin du mois de mars cet accident donc c'est un accident de parachutisme c'està-dire que ma voile a perdu sa portance à peu près à 10 12 m de haut j'ai vraiment pas eu le temps d'avoir peur avec du recul je pense même que j'ai réagi assez froidement presque comme si ça arrivait à quelqu'un d'autre je me souviens de de voir le sol arriver et d'avoir juste le temps de me dire ça sert à rien d'ouvrir le parachute de sécurité il aura pas le temps de s'ouvrir contracte et encaisse quoi le moment où ça tape j'en ai vraiment pas de souvenir par contre le premier souvenir que j'ai quand je suis au sol c'est que je ne sens pas mes jambes et ça c'est vraiment un gros gros gros moment de panique j'ai le temps de me dire j'ai 26 ans je suis paraplégique et vraiment est-ce que j'ai envie de vivre dans ces conditions j'en suis pas sûr ouaisou j'ai le temps de me dire ça mais quand les secours militaires sont arrivés je sentais la douleur qui venait de ma cheville gauche en fait qui était fracturé cette douleur finalement elle m'a énormément rassuré je me suis dit j'ai mal ok j'ai très très mal mais ça veut dire que je sens mes mes pieds je sens ma cheville et bah potentiellement je pourrais remarcher un jour alors sur l'accident je me suis fracturé donc la première lombeur et la cheville gauche la cheville en pas mal de pas mal de morceaux aujourd'hui j'ai une prothèse interne de cheville donc il a fallu quatre opérations de cheville pour en arriver là je peux marcher sur un seul plat je peux absolument pas courir sauter faire des voilà des des mouvements latéraux tout ça c'est vraiment très très difficile de pouir même proscrit pour moi et au niveau du dos j'ai ce qu'on appelle une arthrodèse lombaire donc ça veut dire que la vertèbre qui a été fracturée elle a été protégée en la fixant avec celle du dessus et celle du dessous donc en fait j'ai trois étages de vertèbres qui ne bougent plus aujourd'hui est-ce que vous avez rapidement compris quand vous êtes à l'hôpital que vous alliez devoir faire une croix sur votre vie d'avant ça s'est fait vraiment très progressivement initialement je pensais que je pourrais avec beaucoup de temps à disposition retrouver suffisamment de capacités physiqu pour réintégrer donc une formation avec une promotion 2 3 4 ans après s'il le fallait tien je pense que vraiment de manière très très progressive j'ai commencé moi à comprendre que non seulement ça allait être difficile mais qu'il y avait une possibilité que ce soit bah impossible il y a eu de l'anxiété en tout cas beaucoup beaucoup d'interrog ogation qu'est-ce que je vais pouvoir faire jusqu'où est-ce que je vais pouvoir me rétablir mais rapidement on va dire la ma curiosité et un peu la sportive aussi en moi c'est fixer ça en fait comme un objectif comme un sportif de haut niveau qui ne sait pas quelle est sa limite et qui a envie qu'elle soit le plus loin possible j'ai vraiment pris la rééducation de cette manière là ça a été long mais ça a été positif en fait après mon accident j'ai perdu pas mal d'autonomie dans la vie de tous les jours et donc je suis revenue au domicile de mes parents mes parents sont bénévoles ici au club d'aviron à nosan sur scène mon père est président du club et ma mère est secrétaire donc j'en entendais beaucoup parler mais moi je pratiquais pas du tout et puis un jour au club ils ont eu un cadre de la Fédération Française d'aviron qui s'est déplacé pour voir un un jeune de 16 ans qui était assez assez prometteur et puis comme le font un peu je pense tous les parents même si je suis une vieille enfant on va dire ils ont discuté de de moi de l'accident que j'avais eu et en fait ce ce ce cadre dit mais ça l'intéresserait pas d'essayer le le Para aviron parce que de ce que vous me dites elle a typiquement le profil de ce qu'on recherche le lendemain j'avais le responsable de l'équip de France paraaviron au téléphone qui m'a proposé du coup de de venir essayer sur un stage qui se faisait à version Mar donc le futur bassin des jeux en décembre 2019 et donc c'est comme ça que ça a commencé pour moi celui-ci c'est un bateau d'entraînement donc il est pas au poid réglementaire il est un peu plus lourd mais un Skif c'est c'est 14 kg je crois ouis non non c'est c'est très encombrant c'est très gros mais c'est pas lourd en fait dans un bateau de valide les pieds vont être fixes bouge quasiment pas c'est la cheville en fait qui plie qui permet de grouper de s'accroupir sur l'avant et donc de mettre les pelles dans l'eau et après de pousser moi je peux pas faire ça à cause de ma cheville parce que sinon en fait je m'arrêterai ce qu'on appelle en demi-coulisse donc sur une amplitude extrêmement réduite donc en fait l'adaptation qu'on a qu'on a faite c'est que mes pieds ne sont pas réellement solidaires du bateau et en fait le fait de pouvoir bouger déjà la chaussure librement plus la tordre un petit peu ça me permet d'avoir mon pied en fait qui reste quasiment à l'horizontale et donc de pas avoir besoin d'une amplitude de cheville que je n'ai plus aujourd'hui pour pouvoir faire le geste dans sonamplitude complète c'est bon voilà donc là l'appel va dans la dame de nage la dame de nage c'est cette partie làà qui est mobile donc sur au bout du portant hop on l'ouvre on met la pelle dedans referme et c'est ce qui va vraiment lier en fait la force que va déployer le rameur pour faire avancer la la coque en fait c'est cet axe là là qui va tout encaisser et qui permettre vraiment quand la quand le rameur va exercer sa force sur le bateau ça va faire envoyer le bateau vers l'avant en tant qu'adolescente j'avais vraiment cette envie ce ce rêve cet objectif d'avoir une carrière internationale en natation j'ai pas été assez forte pour pour y arriver et finalement là euh de manière complètement inattendue j'ai cette occasion qui qui se présente et d'un autre côté c'est quelque chose aussi qui m'a tout de suite vraiment vraiment plu c'est que comme je ne l'avais jamais pratiqué avant mon accident je ne pouvais pas me comparer à ce moment-là en tant que bah athlète handicapé à athlète valide alors qu'en natation j'ai toujours eu l'impression même encore aujourd'hui de courir après enfin d'essayer de retrouver des sensations que j'avais en tant que valide c'est un sport d'équipe j'ai déjà travaillé en équipe avec notamment la gendarmerie et en particulier le ghgène mais un sport d'équipe c'est quelque chose que j'ai jamais fait dans un cas Baret mixte qui est donc mon équipage en tant que rameuse paralympique si vous additionnez des individus très forts individuellement mais qui ne RAM pas réellement ensemble dans leurs intentions même dans presque psychologiquement qui n'ont pas les mêmes envies ça ça n'ira pas ça n'avancera pas chacun a ses responsabilités à sa place dans le bateau et le but c'est que on mette tout ça bout à bout pour réussir à former un groupe qui est vraiment très très compétent donc là c'est vrai qu'il y a vraiment un parallèle avec le GI qui est très très présent ok ouais j'ai la chance de pouvoir vraiment vivre de mon sport grâce à mon contrat avec donc les armées l'immense majorité des sportifs au sein de l'armée des champion sont tout d'abord des sportifs de haut niveau qui candidatent pour avoir ce type de contrat parce que ils ont un attrait pour le monde militaire ils trouvent qu'il y a des valeurs communes entre le sport de haut niveau et le monde militaire et donc il signent un contrat de sportif de haut niveau de la défense ils sont rattachés à un corps d'armée en fonction aussi de leur leurs affinités le profil aussi de de leurs sport qu'ils sont réellement en dehors du sport et donc moi je suis rattaché à la gendarmerie des valeurs communes lesquelles par exemple l'engagement le dépassement de soi travailler en groupe chercher la perfection chercher à être le meilleur possible c'est vraiment des choses qui qui sont vraiment communes entre le le monde militaire et le monde sportif pour la petite anecdote en fait quand on était tout juste descendu du podium de de Tokyo la première question qui nous a été posée en zone mixte c'est qu'est-ce que vous voulez faire pour Paris 2024 à ce moment-là bien sûr tout ce qu'on a répondu c'est bah décrocher une autre médaille après coup dans les mois qui ont suivi on s'est dit ou là on a peut-être été un petit peu rapide un peu enthousiaste c'est jamais jamais àquis faire mieux purement sportivement parlant oui on est déjà plus rapide à l'entraînement euh met le niveau A montter et du coup je sais pas si notre 100 % de ce jour-là suffira à être sur un podium je pense que oui j'espère que oui sincèrement mais il y aura pas de place pour pas de marche d'erreur quoi ça rajoute une envie vraiment de performer le fait que ce soit chez nous on a envie de montrer notre savoir-faire montrer ce qu'on a été capable de fournir à l'entraînement ces dernières années à Tokyo il y avait pas de public à Paris normalement il y en aura en plus moi je suis presque la locale de l'étape donc il y a pas mal de de personnes que je que je connais qui prévoient d'être présente ce jour-là donc j'ai vraiment envie pour pour pour nous pour pour eux de que ce soit vraiment une réussite sportive et humaine [Musique]