"Emmanuel Macron nous a mis dans le pétrin": l'interview de Gérard Larcher en intégralité

BFM TV face à face apuline de Malherbe il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV bonjour Gérard Larché bonjour merci d'avoir accepté de répondre à mes questions ce matin d'autant plus que l'on ne vous a pas entendu depuis la dissolution vous êtes le deuxème personnage de l'État le président du Sénat vous avez vu le président de la République il vous avait consulté d'ailleurs quelques heures avant d'annoncer la dissolution quelques heures non une heure une demi-heure oui quelques minutes il vous aait pour la forme donc disons consulter Gérard Larcher le président de la République hier par une lettre s'adresse aux Français et leur dit personne ne l'a emporté d'abord est-ce que vous êtes d'accord sur le diagnostic dans salêre le président de la République dit tout simplement il fait un constat il n'y a pas deux majorités et et aucun des courants n'a même approché la majorité relative la deuxième des chose qu'il dit dans cette lettre c'est qu'il va falloir se donner un peu de temps un peu de temps pour voir comment ce pays demain peut tracer son avenir répondre aux interrogations aux angoisses je dis bien le mot angoisse des Français ce pays a besoin de voir quel chemin sur quel chemin on va le conduire je dois vous dire que puisque vous parliez de ma rencontre avec le président de la République vous l'avez revu mi j'évoquerai celle de mardi soir j'ai plaidé pour que nous prenions du temps que nous enjambions je suis très clair la période importante où nous accueillons le monde aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques et qu'ensuite euh au début du mois de septembre et bien soit engagé la phase qui est la conséquence de ces élections qui d'ailleurs doit se traduire avant la fin du mois de septembre par un acte essentiel le dépôt d'un projet de loi de finances c'est ça le rendez-vous majeur qui sera issu de cette séquence électorale législative donc voilà le calendrier tel que vous le comprenez de votre rencontre avec le président mais également de la lettre qu'il a adressé donc au français hier personne ne l'a emporté certes mais il y a tout de même un groupe qui est arrivé en tête le nouveau front populaire personne n'a demage majorité même relative donc aujourd'hui il va falloir que l'Assemblée nationale le sens des responsabilités l'emporte j'ai lu aussi dans la lettre du président de la République qui parlait d'esprit de redressement j'espère que ça n'est pas l'esprit du en même temps parce que c'est le en même temps qui nous a conduit aujourd'hui à une forme de dislocation de la vie politique et de la vie publique et le président disait qu'il voulait une clarification je pense en tous les cas à cette phase de clarification ne viendra pas de lui mais viendra j'allais dire du Parlement viendra du Parlement quand vous dites le Parlement on entend d'ailleurs Sénat plus assemblée hein j'imagine que vous ne ne pensez pas uniquement Assemblée nationale vous pensez P naturellement heureusement d'ailleurs qu'il y a deux chambres car il y a une chambre le Sénat qui incarne la stabilité institutionnelle qui a un pouvoir constitutionnel majeur même de véau constitutionnel qui a un pouvoir de contrôle et pouvoir de continuité nous devrons pour les français pour répondre à leurs interrogations le Sénat pleinement dans notre diversité j'allais dire exercer nos prérogatives je fais confiance aux 347 sénateurs on est 348 mais je me fais confiance à moi-même ça va bien et et donc pour que nous assumions pour les Français cette responsabilité pleinement vous avez dit le mot angoisse on va y revenir à propos de ce qu'on ressentit ou de ce que ressentent peut-être encore les français Gérard Larcher euh je préfère vous poser la question tout de tout de go est-ce que ça pourrait être vous non non je pense que le Sénat euh a besoin aujourd'hui euh nul est indispensable de son président vous ne serez donc pas Premier ministre Gérard Larché je je j'ai tout entendu euh on a même dessiné des profils qui euh paraî-il me ressembler je j'ai vocation à être président du Sénat j'ai eu la confiance il y a il y a moins de 9 mois de mes collègues sénateur Jean j'entends bien l'exercer pleinement mais contribuer à ce que le pays retrouve une perspective mais si c'est pas vous c'est qui écoutez il y a beaucoup d'autres personnalités qui ont sans doute cette qualité cette qualité de rassembler d'avoir le sens de l'État tel que le décrivait Bruno rotaillot hier dans une lettre Bruno rotillot qui est donc le le patron des sénateurs les républicains Gérard Larcher qui parle même d'un Premier ministre technique ou apolitique ça veut dire quoi ça ça existe des personnalités qui ne soient pas politiques qui puissent créer l'harmonie ça existe B écoutez il y a pas très longtemps remontons à Jean Castex il n'apparaissait pas comme le responsable majeur de telle ou telle formation politique rons plus loin raymondb sous Valérie giscardesttin il avait un profil plutôt d'économiste c'est au président de la répuque si vous dites ou Jean Castex nouveau front populaire je suis pas sûr qu'il vont si le président de la République fait ce choix je suis clair je combattrai ce choix et je demanderai à ce que le gouvernement soit censuré donc ça c'est clair alors je vaisécer le président de la République appela un Premier ministre issu du nouveau front populaire oui je m'opposerai et j'appellerai mes amis à censurer ce gouvernement car ça ne correspond pas à la volonté profonde des Français ça ne correspond pas à la volonté profonde des Français voilà mais ils sont arrivés en tête ils sont arrivés dans la conjonction on le sait on va pas se raconter l'histoire de faire barrage au rassemblement national et j ai contribué j'ai même dit le lendemain que nous avions fait échec au rassemblement national et que c'était heureux et je me suis engagé bien au-delà de ma famille politique pour faire échec au rassemblement national pour autant pas du nouveau front populaire vous ne dites pas de LFI vous dites bien pas du nouveau front populaire socialist ils ont signé ensemble pardonnez-moi une forme de contrat dans ce contrat par exemple dans ce contrat en matière de sécurité il je ne vois pas comment on pourra faire du en même temps entre le besoin de sécurité des Français et quelque part la haine du flic qui est porté par fi qui des cignataires je vois pas comment pour faire en même temps la situation maintenir les retraites à 64 ans c'est indispensable pour sauver notre système de retraite par répartition et revenir à 60 ans nous devons dans le prochain budget faire 20 milliards de réduction des dépenses nous sommes sous procédure sous procédure d'alerte de la Commission européenne nous devons retrouver une trajectoire d'équilibre financier on ne peut pas avoir un projet politique qui dépense des dizaines de milliards d'euros en plus alors que nous sommes déjà avec un budget avec 154 milliards non financiés reprenons l'exemple des retraites les retraites c'est pas seulement le nouveau front populaire qui disait qu'il voulait mettre remettre en cause la réforme des retraites c'est aussi le rassemblement national donc à eu de ça fait quand même un paquet de français qui a voté pour des gens qui voulaient remettre en cause les retraites sûr que ça a été ça le le premier motif en tous les cas vous voulez dire ch est une nécessité pour sauver le système par répartition et donc je réaffirme que nous avions le devoir de réformer donc tous ceux qui seraient issus du nouveau front populaire seraient combattu par vous non seulement du côté du Sénat mais du côté de l'Assemblée nationale et s'exposerait à une motion de censure vous venez de recevoir F notre collègue Rachid temal qui est un homme de qualité et pardonnez-moi il a signé il a signé le nouveau front populaire donc nous sommes en des acccords politique profond ça ne veut pas dire qui ne peuvent pas contribuer au travail c'estàdire au fond j'aimerais comprendre on a l'impression que depuis quelques jours se distingue la question du gouvernement de la question du vote des textes si j'en crois vos vos camarades vos collègues de la droite qu'on appelle désormais la droite républicaine ils plaident pour certains pour une véritable coalition avec une participation au gouvernement avec même un Premier ministre issu des rangs LR c'est ce que demande Xavier Bertrand c'est ce que demande Édouard Philip c'est ce que demande Olivier marlex qui était le le chef des députés les républicains en revanche ce n'est pas ce que demande quelqu'un comme Laurent voquier qui dit pas question de participer à une coalition donc à un gouvernement en revanche nous pouvons participer à choisir ensemble et à voter pour des textes qu'est-ce qu'il faut comprendre là-dedans et quelle est votre position Gérard ma position je suis pour une ligne déépendante cette ligne indépendante elle nous donne la possibilité de proposer de voter de soutenir ou de censurer c'est le rôle du Parlement donc je pense que la proposition que nous pratiquons au Sénat d'ailleurs depuis un certain nombre d'années de travailler texte par texte d'avoir je reprends la formule de le rvoquer un pacte législatif sur des grands sujets j'ai évoqué la sécurité je pourrais parler de la Justice de la délinquence des mineurs je pourrais parler travail et pouvoir d'achat je pourrais parler de simplification car c'est un sujet que nous avons entendu en permanence pendant la campagne électorale qu'il s'agisse du budget le temps est peut-être venu du Parlement et d'un gouvernement qui d'ailleurs applique l'article 20 de la Constitution c'est le gouvernement et le Premier ministre qui définit et conduit la politique du du pays il faut peut-être qu'on se sorte de la verticalité mais ça fait partie des choses que j'ai dit les yeux dans les yeux au président de la République ça veut dire général Larché que le gouvernement serait au service du Parlement et non l'inverse il s'agit pas de service c'est nous sommes un régime parlementaire ne l'oublions pas c'est peut-être l'occasion nous serions davantage dans des propositions de loi que dans des projets de loi c'est-à-dire les lois émergeraient du Parlement il y aura des proposition tous les cas de la majorité sénatoriale j'en suis certain du groupe P l'air du Sénat j'en suis certain mais en association avec le groupe de alors aujourd'hui de la droite républicaine puisque tel est son nom depuis hier qui est présidé par le rentvoquer j'ai jamais été très bon en math mais enfin le comptez pas bien sûr mais il n'y est jamais pardonnez-moi euh il n'y est jamais donc il y a un grand rendez-vous qui s'appelle l'automne qui s'appelle le budget et nous verrons si le gouvernement est s ça direà ce momentlà vous pourriez imaginer une sorte de gouvernement en effet on a bien compris le moins politique possible qui puisse donc faire l'unanimité avec derrière un accord de texte on l'a bien compris sécurité justice délinquence des mineurs simplification et évidemment budget pour pouvoir tenir tout cela on est on est fin septembre ce cet accord ces discussions arrivent à cela ça veut dire que ce budget il faudra qu'il soit voté par le Centre Renaissance ensemble la droite républicaine peut-être même des voix du RN peut-être même des voix du Parti socialiste en tous les cas le budget ce sera un moment de responsabilité des parlementaires donner un budget à ce pays lui tracer une perspective lui éviter un risque majeur de déroute financière économique et sociale pensez qu'aujourd'hui nos entreprises ont le sentiment d'être presque à l'arrêt donc redonner la confiance recréer de la richesse collective ça va être la responsabilité de l'autod de voilà pourquoi je pense qu'il faut enjambber l'été pour le président de la République c'est sa responsabilité faire le choix d'un Premier ministre notre liberté c'est de dire oui ou de dire non et éventuellement de le censurer c'est le Parlement qui DISP Gabriel la T d'ici fin septembre ça veut dire en tous les cas c'est au président de la République de décider pense que c'est l'option tous les cas que j'ai défendu d'accord nous allons accueillir le monde nous allons donner une image de notre pays en responsabilité collective au débats ils sont intéressants la démocratie c'est intéressant mais essayons ensemble de vivre un moment de vivre un moment qui soit un moment de rassemblement où on porte la France et on peut très bien vous savez jadis le jadis c'est passé si longtemps on était en vacances parlementaires du 1er juillet au 2 octobre on a perdu cette habitude et d'ailleurs faire trop euh je pense qu'il faut bien sûr tenir compte du résultat électoral former l'Assemblée nationale et puis en septembre nous verrons à propos de l'Assemblée nationale puisqu'on parle beaucoup d'exécutif de coalition on aura pardonnez-moi un premier test qui va être la semaine prochaine est-ce que l'assemblée est-ce l'assemblé aussi les élection dans les commissions est-ce qu'on a la capacité je le dis à ce que on destin éventuellement à travailler des textes législatifs texte par texte d'être ouvert les uns aux autres on le verra dans les choix qui seront faits la semaine prochaine je crois que ça doit être des choix qui doivent être fait en responsabilité ça ve dire quoi en responsabilité ça veut dire que vous vous dites que c'est à ce moment-l qu'il faut aussi on verra si si toutes les présidences de commission sont exercées par ceux qui auraient le plus de voix un instant ou si on s'ouvre les uns aux autres certains du côté notamment de la du nouveau front populaire disent pas question de laisser quelques postes que ce soit au rassemblement national qui à l'inverse lors de la précédente législature avait non seulement des vice-présidents comme Sébastien CHU par exemple vous vous estimez qu'il faut ouvrir cel y compris au rassemmi ils ont ils ont rassemblé un nombre de Français important je ne vois pas au nom de quoi et il ne siégerait pas dans les instances de l'Assemblée nationale donc quand le nouveau front populaire dit à propos d'Emmanuel Macron qu'il est dans un déni de démocratie vous vous dites ils sont dans un déni de démocratie s'il n naccepte pas et si surtout ça va être ça va être le test de la semaine prochaine Gérard larch on verra bien ce texte ce test la la semaine prochaine mais si j'ai bien compris les textes qui vous paraissent prioritaires et qui semblent répondre aux questions des Français j'ai bien entendu votre liste vous parlez spontanément de sécurité de justice de délinquence des mineurs de simplification également mais enfin sur ces trois premiers points on peut pas dire que ce soit tout à fait harmonieux avec une partie de la gauche il ne mettra pas je cherche pas l'harmonie avec une partie de la gauche moi je cherche à ce qu'on fasse avancer avancer les dossiers qui sont les premières préoccupations des Français il aura aussi la question migratoire qu' faudra traiter la question migratoire donc je rajoute question migratoire sécurité justice délinquence des mineurs ça c'est les angoisses des Français simplification aussi économique dans le domaine agricole dans le domaine de l'urbanisme ils nous ont moi j'ai fait campagne électoraleétais pas candidat députés mais je peux vous dire qu'ils nous ont parlé de de tout cela euh simplification pour les collectivités territoriales voilà tous les sujets qui sont sur la table essayons de les traiter ça va être le rôle du Parlement Assemblée nationale et Sénat ça veut dire que par exemple vous aviez si on reprend votre exercice démocratique tel que vous l'imaginez sur l'immigration par exemple vous aviez été force de proposition au Sénat c'est vous qui aviez proposé le texte qui ensuite a été détricoté surtout par le Conseil constitutionnel en réalité oui enfin qui n'a pas été soutenu par le Président de la République au moment où il est parti au Conseil constitutionnel et donc il faudra reprendre c'était Dué en même temps là encore c'était une sorte de on accepte à l'Assemblée mais je souhaite le dépassement ça peut pas être du en même temps il a une forme de responsabilité très importante quand on vous entend Gérard Larcher le président de la République vous vous vous vous ne comprenez toujours pas pourquoi est-ce qu'il il a mis la je pens qu'il a fait une faute je lui ai dit ça n'était pas le moment euh il n'y avait pas de motif il aurait pu avoir un motif sur une motion de censure je pense que quelque part il nous a mis je lui ai dit donc je reprend la formule que je lu ai dit il nous a mis dans le péin c'est à lui de nous sortir du pétrin j'ai pris cette comparaison avec la boulangerie parce que il y a un moment bah il va falloir qu'on façonne ensemble le pain futur de la France vous auriez dîner vous avec avec Marine Le Pen écoutez non non non vous comprenez quand Édouard Philippe se se défend en disant nous avons dîner parce que l'on se connaît peu on a constaté à l'occasion de ce dîner qui était cordial que nous avions des désaccords profonds c'est acceptable politiquement écoutez moi en tous les cas je naurais pas été dîné avec Madame Le Pen pas plus alors que je le connais très bien on a été élu le même jour je n'ai envie de partager des agapes avec Jean-Luc Mélenchon donc ni l'un ni l'autre je parlais d'édard Philippe à l'instant mais il y avait aussi le ministre de la Défense qui a participé à ces dîner le ministre de la Défense en exercice qui dine avec Marine Le Pen vous écoutez je j'avoue je ne l'aurais pas fait si j'avais eu cette responsabilité est-ce que ça ajoute de la confusion à la période que N travers les cas je pense que pour les Français tout ça devient très complexe voilà pourquoi nous avons la responsabilité de leur dire des choses claires voilà pourquoi je dis ligne indépendante clarté travailler texte par texte et être clair aussi dans des éventuelles alliances voilà pourquoi je dis nouveau front populaire ça n'est pas compatible avec l'intérêt de la France on a bien compris que vous mettiez une ligne infranchissable effectivement à cet endroit là là où certains la repoussent jusqu'au bord des LFI oui ce n'est pas mon cas je le dis je passe pour quelqu'un de rond d'ouvert mais je pense que le projet qui a été présenté au français ne trompons pas les Français il est inapplicable et ce serait une catastrophe économique financière et sociale pour les Français une économie bloquée c'est deains salariés qui n'ont plus de travail c'est le chômage et c'est la pauvreté je garde un doute sur la l'efficacité de ce que vous proposez je recevais tout à l'heure Sandrine Rousseau qui semblait de l'autre côté dans une autre imagination du pouvoir elle disait 1493 s'engager j'ai l'impression que vous avez tous une forme d'utopie est-ce que je me trompe moi je n'ai pas une forme d'utopie je veux répondre au problèm concret des Françaises et les Français est-ce que vous avez demandé à Emmanuel Macron s'il était prêt à accepter une cohabitation mais c'est pas le sujet aujourd'hui on n'est même plus dans cette question là on est même plus dans cette question le sujet pour Emmanuel Macron c'est comment il nous sort de là deuxème des choses comment il accepte de gouverner autrement et notamment de confier tout simplement l'application de l'article 20 de la Constitution le Gouvernement et le Premier ministre conduit la politique du pays et on en revient donc à la constitution toute la Constitution merci Gérard Larché d'AV de vous exprimer ce matin vous êtes le président du Sénat et on l' bien compris vous ne serez pas Premier ministre vous estimez que votre place est à la présidence du Sénat il est 8h52 sur rmcbfm TV