Henri Guaino : "La situation montre un pays profondément fracturé"

18h42 on se retrouve en direct dans punchline sur C news et eurin avec Henry guot bonsoir Henry Guenot bonsoir ancien conseiller de Nicolas Sarkozi quels mots vous viennent à l'esprit pour qualifier la situation dans laquelle nous nous trouvons au lendemain du premier tour des législatives qui ont vu l'arrivé en tête du rassemblement national un bloc de gauche extrêmement puissant aussi et et le camp macroniste qui se rétrécit sur son socle électoral où on en est d'abord le camp macronist il a repris un peu de couleur par rapport par rapport aux européenne he faut faut même s'il a pas retrouvé son socle son son socle habituel qui est de entre 25 et 26 %. il a quand même fait un peu mieux qu'aux européennes mais moi je dirais que la situation est dangereuse mais elle est dangereuse pas pas parce que tel ou tel parti va gagner est dangereuse parce qu'elle montre un pays profondément fracturé profondément divisé avec des des des blocs qui paraissent absolument irréconciliables irréconciliaable mais voilà France qui sont face à face de France peut-être même trois trois ouais mais TR la troisème n'étant pas très importante par son comment dire son importance sociologique mais mais elle est importante parce que la troisème c'est le système ah voilà c'est le système c'est ce que degol appelit le système sur la 4e République alors dans toutes les périodes il y a un système système de pouvoir qui se qui se tient tous les éléments se tiennent à la fois économi culturel politique bon il y a le système hm hm et puis il y a deux blocs qui veulent absolument détruire le système alors ils ont chacun a de bonnes raisons euh je ne parle pas là que des parti encore une fois on parle des blocs voilà je parle de la je parle de la société il y a une guerre d'e de la société qui est cassée en deux continents contre contre le système j'ai commencé l'émission Regino en disant on a donné la parole au peuple après qu'il l' déjà prise l des européenne et là on fait comme si on avait pas entendu ce qu'il avait dit c'est-à-dire que il va y avoir des coalitions on va essayer de contourner ce qu'a dit le peuple c'est un peu ça qui est en train de se jouer quand on entend les consignes de vote qui sont donné par le comp macroniste non ça c'est le ça c'est le jeu de la politique ordinaire ou oui c'est jeu mais c'est pas drôle c'est jeu de la politique ordinaire je je ne suis pas convaincu que ce sera d'une efficacité redoutable extraordinaire oui parce que c'est c'est efficace pour éviter des pour éviter des triangulair pour pour provoquer des désistements mais est-ce que les électeurs eux vont réagir comme on com comme on l'attend euh moi je pense qu'il y a des électeurs de LFI qui n'ayant plus de candidat LFI vont voter pour le rassemblement national et et pas pour le pour le le candidat Renaissance pourquoi toujours pareil parce que toujours pour la même raison il y a des électeurs chez LFI qui qui veulent abattre le le système pour des raisons sociales ou sociologique ou sociopsychologique euh donc on on sait pas on verra ce que sont on verra bien bien dans quel dans enfin demain ce que seront les les désistements et puis on verra ensuite ce que sera le comportement des des électeurs voilà moi je je crois que le temps des consignes électorales est passé est passé c'est fini dragel HRI gen au-delà des consignes électorales si on se projette un tout petit peu après aujourd'hui si on schématise il y a deux camps au sein de la majorité présidentielle il y a il y a deux deux schémas de pensée le premier consiste à dire on va faire une coalition la plus large possible même si elle a pas beaucoup de sens en gros des républicain au parti communiste pour empêcher à tout prix le rassemblement national d'être en situation de gouverner il y a d'autres personnes au sein du gouvernement et de la majorité qui qui qui pensent que il faut de toute façon les Français de plus en plus montrent qu'ils veulent tenter l'expérience du rassemblement national et il faut les laisser il faut laisser le rassemblement national avoir cette opportunité de gouverner pour que les Français voient à quoi ça ressemble qu'est-ce que vous en pensez vous de ces de stratégies Henry gano alors d'abord on narrête pas le peuple si je si je peux me permettre cette expression c'està-dire qu'il y a il y a un mouvement qui a décidé de porter l'un l'un des deux blocs au pouvoir alors pour l'instant c'est le le mouvement il va dans le sens de du du rassemblement national on voit bien que bloc de gauche est lui-même très motivéin voilà mais vous n'arrêtez pas ce ce ce genre de vague c'est on se retrouve euh dans la situation de la fin de la 4e République vous savez de la 2e moitié de la 4e République avec un bloc central euh qui n'a qui n'est pas majoritaire mais qui et qui va de du CNI c'est-à-dire la droite bon bonne droite quoi jusqu'au jusqu'à la SFIO c'est ce qu'on appelle aujourd'hui les socialistes et puis ils se changent le pouvoir euh ils font des coalitions ils font des combinaisons ils sont verrouillés avec les app voilà et et la majorité des des des des électeurs se trouve a elle se trouve dans le parti communiste et puis dans les dans dans parti de droite et parti notamment le parti goliste voilà mais ces deuxlà peuvent pas se réunir pour former une majorité et le système est coincé mais quand le système est coincé il se décoince pas dans les urne donc qu'est-ce qui se passe il s passé ce qui vous savez comment ça a fini comment a fini la 4e République le 13 mai le 13 mai 58 c'estit le 13 mai 58 c'est c'est pas les urnes qui ramènent le général au pouvoir heureusement c'était un démocrate un républicain euh et qu'il a immédiatement repris le fil de la démocratie mais ça on n'est pas sorti par les yeux comme on n'est pas sorti des de l'irement de la fin de la 3è République par les urnes comme on n'est pas sorti du chaos révolutionnaire par les urnes je ve dire donc là on pourrait sortir on bloque le système si si le si le système se bloque complètement il faudra bien qu'il y ait une sortie un jour et et la colère des peuples elle trouve en général un chemin pour sortir de ce genre de ass violent situation Joseph m une question il y a à peu près autant de possibilités qu'on seetrouve dimanche prochain devant une assemblée avec un Ren en majorité absolue et une chambre ingouvernable en fait lorsqu'on entend et Madame Macron on a l'impression qu'il joue la chambre ingouvernable ce qui est quand même une première dans la dans la 5èe République c'est que le président lui-même joue la chambre ingouvernable est-ce que vous pensez que il peut tout essayer dans les institutions c'estàdire il peut essayer un référendum ensuite après l'article 16 et cetera et cetera est-ce que vous pensez que c'est son état d'esprit alors moi je je n'en sais rien je ferai pas de procès d'intention j'iraai pas sonder les les cœurs et les reins euh ce que je crois c'est que la cohabitation ne va pas ressembler du tout à la cohabitation cohabitation précédente les personnages ne sont pas les mêmes et l'état de la société n'est pas le même parce que le problème n'est pas seulement que l'assemblée soit gouvernable ou pas le problème et de savoir si la société dans cet état est gouvernable c'est quand en général la la poser la question c'est y répondre hein ah oui mais parce que dans dans ces moments-là si si l'assemblée est ingouvernable c'est que la société commence à devenir ingouvernable et d'ailleurs toute il faut regarder toutes les démocraties européennes ont maintenant un problème à dégager des majorités quel que soit le régime que le régime soit purement parlementaire parlementaire mi-parlementaire présidentiel euh voir présidentielle quand on regarde ce qui se passe aux États-Unis et ça ça reflète quand même c'est l'état de la société il y a un effet miroir entre la société et la et la politique donc on se pose toujours la question de savoir ce que vont faire les partis quelles seront les combinaisons euh comment l'assemblée va pouvoir s'organiser euh mais et comment les pouvoirs vont pouvoir les pouvoirs institutionnel vont pouvoir coopérer et et gouverner ensemble euh il faut se poser la question de savoir ce que la société est prête à accepter par exemple on dit bah peut-être on va faire on pourrait faire un gouvernement d'experts de technicien mais la socié je sais pas si l'assemblée va l'accepter mais la société est-elle prête à se à dans l'état où elle est aujourd'hui accepter un tel gouvernement qu'on a jamais vu en France dit en passant je je je suis pas convaincu la vraie question la première question la vraie question elle est là elle est dans quel état est la société qu'est-ce qu'elle permet alors dans l'autre sens Henry guenors vous parz qu'est-ce qui serait B pour la société pardon selon vous parce que vous benah je sais pas après cette après cette après cette dissolution dans des conditions qui sont des conditions mon avis un peu dramatique hein on dit il y aura une grande légitimité de ceux qui vous la majorité qui sortira des qu'elle soit relative ou ou absolu mais il y a pas que il y a pas que le taux de participation qui compte encore une fois il y a le climat général il y a l'ambiance il y a il y a la la le sentiment des gens les passions des gens aujourd'hui les passions des gens elles sont ell donnent pas une légitimité formidable à ceux qui vont sortir des urnes ceux qui vont sortir vers un cœur des urnes voilà c'est c'est euh parce que il y a eu 15 jours de campagne dans un climat de tension très très forte euh et encore une fois dans une société fracassée donc moi je je je ne sais pas quelle est la la bonne solution vous parliez de la tout à l'heure de la cohabitation alors cohabitation elle va elle est très compliqué à cause des hommes à cause de la société mais aussi parce que on on ne peut pas enfin le pouvoir du Président il est considérable dans les circonstances actuelles parce que il permet pas à celui qui va arriver au pouvoir au Parlement de de de pouvoir changer le le cadre le cadre dans lequel nos politiques évoluent depuis ou se forge depuis depuis des décennies et et qui fait que elles sont elles se ressemblent toutes toutes et et et c'est ce dont ne veulent plus les gens qu'il soient d'ailleurs qu'il soi à gauche ou à l'extrême gauche à côté ou qu' soit au rassem qui votent pour le rassemblement national ils ne veulent plus que toutes ces politiques se ressemblent et les ramènent toujours au même au même endroit et et dans les mêmes difficultés bon ils s'en veulent plus mais mais si on change pas le cadre ils les auront encore qui quel que soit le parti qui qui sera au pouvoir et le président de la République il a il a effectivement beaucoup de moyens il a toutes les armes à sa disposition il peut pas par exemple il peut interdire le référendum bon puisque c'est c'est lui il peut pas le décider tout seul c'est sur proposition du du gouvernement mais il donc pas de référendum pas le peuple ne tranche pas donc le cadre constitutionnel juridique ne ne changera pas il peut refuser de signer des ordonnances il peut les nominations ça peut être très compliqué si les cohabitations précédentes on marché c'est parce que tout ça c'est négocié entre des des hommes d'État qui ont avabit travillensemble voilà mais qui étent des hommes d'État et qui ont et qui ont réussi à trouver un équilibre donc ça veut dire qu'il y a pas d'homme d'État là mais on verra mais pour l'instant je sens que les les passions sont quand même très voilà les gens sont ceux qui vont occuper ses postes sont quand même très très très crispés au fond ils sont aussi très crispés parce que les gens qui les ceux qui les portent au pouvoir sont eux même sont eux même très crispés je cette cohabitation va être trèsile pourant les deux autres cohabitations c'est la cohabitation mitan oui mais d'abord la cohabitation mit la première a été très très dur très très c'estd que convaincu que c'était la droite faceuse qui mais il a elles était très très dur en même temps miteran a parfaitement joué son rôle il a préservé la fonction présidentielle et Jacques Chirac a a respecté les limites qui était fixé finalement ils ont créé un précédent de cohabitation euh qui a qui a très très bien fonctionné et qui a rendu plutôt service aux institutions est-ce que dans les circonstances actuelles ça sera la même chose je je n moi j'en suis pas convaincu je et et et donc tout le monde risque de décevoir les attentes de ceux qui attendent le plus dans dans donc la colère ne peut qu'augmenter mais et la colère risque d'augmenter on a oublié une chose dans dans ça il y a évidemment les problèmes identitaires immigration sécurité qui seront pas résolus du jour au lendemain puis à la espèce de bombe social euh qui commence à nous exploser à la à la figure or si vous ne changez pas le cadre encore une fois vous vous ne répondrez pas aux attentes quoi qu'on pense des programmes des uns et des autres euh vous ne pourrez pas répondre aux attentes du tout et et donc le le celui qui va arriver au pouvoir il perdra sa base populaire voilà et et cette base populaire où ira-t-elle c'est ça la question où ira-t-elle elle va pas aller vers le centrisme modéré cette base populaire si elle est déçue si elle ne peut pas si elle ne reçoit aucune réponse à ses attentes et le grave le plus grave danger il est là il est après pour après enfin si a basse populaire ça'en va dans la nature encore une fois on va à l'aventure mais laquelle il aura pas forcément la figure du général de Gaul ou de bon le div brumire vaut avoir une figure bien moins avenante et qui sera pas celle de du rassemblement national aujourd'hui ni même celle de de de de LFI c'est ça le danger le titre de votre livre c'est à la 7è fois les murailles tombèrent on y est en rageno bah continue à tomber en tout cas là je dis pas qu'elles sont toutes tombées encore je pense P qu'on est qu'au début je pense qu'on est qu'au début de cette de l'histoire qui s'est ouverte avec l'élection européenne bon merci beaucoup en tout cas d'êtreevenenu ce soir dans punchline sur C news Europe