Hondelatte Raconte : Horreur à Port-Louis (récit intégral)

[Musique] onelat raconte Christophe onelat je vais vous raconter un crime de 1922 en Bretagne dans le morbillon une fillette de 12 ans tuée à coup de marteau par une femme c'est rare cette histoire je la tire du livre de Christophe Belzer aux éditions de Boré d'écume et de sang crime en protagne et je ferai appel à lui pour le débrief la réalisation est et Céline lebrass Europain Christophe onelat nous voilà à portlouis dans le morbillan un matin d'août 1922 dans un quartier qui s'appelle lomo venez avec moi et entrons ensemble dans l'épicerie de la veuve Kerlo c'est la petite boutique là qui fait à la fois alimentation et droguerie venez la veuve l'au c'est la dame là au comptoir son mari est mort dans les Dardanelles pendant la guerre de 14 et la jeune fille là à côté d'elle et bien c'est sa fille unique Edwin a 12 ans elle a décidé de lui confier la boutique pour la journée je m'en avais à l'Orient ma petite chérie je vais t'acheter les robes que tu m'as demandé oh maman merci merci t'inquiète pas je vais m'occuper de tout bien comme il faut [Musique] promis tinquiète pas elle est toujours inquiète la veu KL Ouna et tout ce qui lui reste depuis la mort de son mari mais à 12 ans il est bien normal qu'elle veille quitter ses habits de paysanes pour s'habiller à la mode des élégantes de la ville au cas où Edwina j'ai pris l'argent de la caisse tuen es pas trop on sait jamais faudrait pas qu'il a un voleur qui vienne quand je suis pas là et la veuve Kerlo s'en va prendre la navette maritime en direction de [Musique] l'Orient quelques heures plus tard un cri déchirant raisonne dans tout le quartier et les gens du bour voi une femme sortir de l'épicerie affollé c'est Edwina on l'a tué les gens accour de tous les côtés et ils entrent dans l'épicerie la scène est horrible Edwina est allongée derrière le comptoir dans une Mar de sang elle a une PL béante sur la tempe mais elle n'est pas morte ses lèvres pleines de sang bougent encore mais sans émettre le moindre son on appelle de médecin mais trop tard je crain de pas pouvoir faire grand-chose elle est encore vivante mais elle va mourir la Pau petite malheureusement on Monna agonisante dans sa chambre et les deux docteurs l'examinent à nouveau je crois bien qu'elle a été frappé par un objet peutêre bien un poid de la balance de l'épicerie en tout cas ça lui a défoncé le crâne le pauvre enfant dans la foulée arrivent deux gendarmes de la brigade de portluis et juste après le juge de paix de la commune accompagné de son [Musique] crfier le juge et les gendarmes commencent par interroger la jeune femme qui a découvert le corps Amélie rioot elle a 20 ans ma voilà je su vu ce matin chez MAM Klo acheter du café la petite douina elle m'a servi et là j'ai j'ai rien remarqué d'anormal après je suis monté m'occuper de la maison je fais ça comm madame Klo elle est pas là et quand je suis revenu à la boutique vers 10h et demi j'ai appelé et la petite elle était pas là et là j'ai regardé derrière le contoir la pauvre était dans une marre de sang il y en avait qui avait giclé juste sur les carottes et surtous les légumes autour oh c'était horrible et avant ça mademoiselle vous n'avez rien vu à vrai dire si si il y avait il y avait une femme comme comme une bohémienne tout en noir qui tournait autour de l'épicerie cette femme d'autres gens du quartier l'ont vu Jean gek par exemple un apprenti simentier de 17 ans qui travaille sur un chantier tout [Musique] proche il devitêt vers 10h30 et j'ai vu une femme entrer et après j'ai entendu comme des cris d'enfant alors sur le moment ben j'ai cru que c'était la mère qui corrigeait la petite mais non je m'as trompé on l'avait tué la pauvre et à quoi ressemblait-elle cette femme pour dire elle avait la peau noire comme une romanichelle vous voyez et elle était habillée tout en [Musique] noir une gamine du village elle aussi la petite rayux a été témoin de la scène j'ai vu Edwina elle était tout en sang elle cherchait à sortir quelqu'un avec le bras plein de sang refermer la porte et ce quelqu'un à quoi ressemblait-il ma petite mince je pense que c'était une femme décidément tout le monde a vu une [Musique] poulette la scène qui suit est bouleversante début d'après-midi la veuve Kerlo rentre à portloui elle a les bras chargés de cadeaux pour sa fille elle arrive devant la boutique et elle voit un attroupement et des gendarmes que se passe-t-il votre fille madame a été victime d'un accident elle est blessée blessée mais c'est quoi tout s ma fille est morte c'est ça où elle est où elle [Musique] est on l'amène à l'étage dans la chambre des dwiina elle la sert fort contre elle en larme il lui reste un peu de vie elle voit ses paupières qui bougent et ses lèvres qui framissent et puis le regard se vide et edwinard en son dernier soupir et l'entre dans ce qu'on appelle dans ces années-là dans le Grand [Musique] [Musique] Sommeil l'après-midi même tout un tas de gendarmes battent la presquille ils cherchent une romanichelle dont on leur a signalé la présence dans le coin une femme au teint basané vaguement cartomancienne et un peu colleporteuse dont le signalement pourrait correspondre à la suspecte elle aurait le matin même du meurtre menacé des habitant du pays qui avait refusé ses services et cette femme connaissait la boutique de la m carloot elle savait sans doute qu'edwina étéit seule quand sa mère s'absentait mais elle ne pouvait pas savoir évidemment que la caisse était vide car c'est pour l'argent bien sûr que la petite a été tuée on a retrouvé la caisse ouverte dans laquelle il n'y avait que 20 francs et l'appartement au-dessus a été entièrement fouillé le lendemain une touriste en vacan dans le coin madame Philippo apporte un témoignage très intéressant alors je suis passer à l'épicerie vers 9h30 pour acheter une brosse et là j'ai trouvé Edwina en discussion avec Amélie riaot d'ailleurs c'est elle qui m'a servi Amélie et alors cette demoiselle je l'ai recroisé après le crime et bien elle avait du sang plein sa robe elle m'a dit qu'elle venait de découvrir le corps de la petite qu'elle s'était tachée de sang en la relevant et elle m'a dit je vais me changer parce qu'on serait capable de dire que c'est moi qui l'a tué voilà c'est ça que je voulais vous [Musique] dire tiens tiens Amélie Rio qui a découvert le corps pourrait être mêlé à ce crime un brigadier se rend tout de suite chez elle mademoiselle Rio une dame dit qu'elle vous a vu couverte de sang après le crime et que vous lui avez dit que vous alliez vous changer de peur d'être accusé cette femme n'a pas menti c'est bien ce qui s'est passé quand quand j'ai relevé la petite pour lui porter secours je me suis mis du sang partout mais je vous jure que j'ai rien à voir elle confirme devant le juge qu' la relâche en fin d'après-midi entreetemps on a retrouvé la romanelle les journaux l'accusent déjà une bohémienne évidemment mais ça n'est pas elle la meurtrière c'était une piste bien commode mais ça n'est pas elle alors qui les gendarmes de portlouis viennent de recevoir le renfort d'inspecteur de la brigade mobile de reen il reprennent l'affaire à zéro et se focalisent sur les témoignages tous disent qu'ils ont vu une femme puisque ça n'est pas la roman chîn et si c'était Amélie rioot finalement d'abord c'est une amie de la veuve Kerlo et de sa fille et puis c'est une fille intelligente mais elle a très mauvaise réputation elle a des dettes auprès de ses amis et ne les rembourse pas oh elle doit de l'argent il vient jamais ah ça pour acheter les robes à la mode c'est pour la dernière mais pour me rendre mon argent et ben il y a plus [Musique] personne donc la donzelle a des dettes et ça ça nous fait un mobile mais à côté de ça depuis la mort d'Edwina elle a été exemplaire c'est elle qui l'a veillé et qui a lavé le corps c'est elle aussi qui a mené le cortège jusqu'au cimetière on a du mal à l'imaginer en meurtrière d'une enfant de 12 ans et pourtant les gendarmes viennent de trouver un nouveau témoin une habitante du quartier madame jawen qui connaissait la petite edouina et qui connaît personnellement Amélie rillon elle dit que le matin du meurtre elle a vu dans la boutique Amélie se laver les mains pleines de sang dans un saut aussitôt le juge d'instruction convoque Amélie il la place en garde vue et il décide de la confronter à son accusatrice je répète ce que j'ai dit Monsieur le Juge oui j'ai vu Amélie rillot aussi présente les mains pleines de sang et se les lavé dans un [Musique] saut Amélie rioot a l'air troublée mais elle ne se démonte pas et ni en bloc et le juge l'autorise à rentrer chez elle en début de soirée mais il change d' viis et vers 1h du matin il envoie un gendarme l'a réveiller et laa ramener il l'interroge toute la nuit et toute la nuit elle niit et puis vers 7h du matin épuisée elle finit par craquer oui oui c'est B moi qui l'ai tué la jeune femme marque une pause elle hésite et elle ajoute mais j'étais pas seule ah bon et qui était avec elle elle désigne un habitant du quartier un bon père de famille qui est aussitôt à interpell mademoiselle Amélie rillot dit que vous avez commis le meurtre de la jeune Edwin à Carlo avec elle dit-elle vrai vous dites quoi vous dites quoi que j'ai tué la petite et là il tombe à genou dans le bureau du juge et il hurle son innocence c'est démentri j'étais pas là je vous le jure on vérifie son emploi du temps et il n'a pas menti C Amélie rioot raconte n'importe [Musique] quoi maintenant que nous savons que vous étiez seul mademoiselle dites-nous donc ce qui s'est passé dans les détails je vais tout vous dire voilà je suis rentré dans la boutique de la veuve Kerlo pour prendre la caisse je suis passée derrière le comptoir et là la petite elle m'a surprise et elle m'a traité de voleuse je dit j'ai besoin d'argent te le rendrai le soir elle m'a dit non je le dirai à maman c'est ça qui m'a mis en colère alors d'abord je l'ai gifl et puis j'ai pris un marteau de l'épicerie et je l'ai frappé elle a essayé d'aller à la porte je l'ai rejeté en arrière on a roulé toutes les deux derrière le comptoir je lui ai donné un nouveau coup avec un marteau et elle bougeit [Musique] plus ah benah voilà elle l'a tué pour régler une dette de 200 francs qu'elle n'arrivait pas à rembourser et on apprend au passage qu'elle a aussi voler plusieurs fois certaines de ses amis reste à résoudre la question de la préméditation est-ce qu'elle avait prévu de la tuer si elle a résisté ou bien est-ce qu'elle l'a tué parce qu'elle résistait et bien on verra ça au procès [Musique] le procès d'Amélie Rio s'ouvre dans l'après-midi du 8 décembre 1922 devant la Cour d'Assise du morbillan l'affaire est rarissime une belle jeune fille accusée d'avoir battu à mort avec un marteau une enfant de 12 ans c'est rare et donc il y a un monde fou qui veut assister au procès danst une partie de la bonne société de Vann où se trouve le palais de justice c'est maître Fichot du barreau de l'Orient qui défend Amélie Faites entrer l'accusé je vous prie il est 15h encadré par deux gendarmes améli rioot entre dans le box élégante et lancée mais le regard dur elle s'est collé une fourrure autour du cou dans lequel elle tente de dissimuler son visage vous appartenez mademoiselle à une très honorable famille très estimée à locmo vous êtes la dernière d'une famille de 10 en a dernier vous étiez déjà fiancé et vous deviez vous marier en octobre c'est cela [Musique] oui le président raconte alors que comme son père était marin pêcheur et qu'il était souvent dehors c'est elle qui dirigeait la maison et il dit qu'elle en a profité pour faire des dépenses exagérées et contracter des dettes ce vendredi 4 août vous aviez un besoin pressant de 200 francs et pourquoi vous avez déclaré que c'était pour acheter du linge de la dentelle et des chaussures pour votre trousseau de mariage oui oui c'est cela et bien non ça n'est pas exact votre père a affirmé qu'il avait l'intention de vous amener à l'Orient pour faire vos achats de mariage la vérité mademoiselle c'est que vous deviez rembourser une dette à votre tante d'une somme de 200 francs que vous lui aviez emprunté vous saviez vous saviez que Madame Kerlo venait de toucher sa pension vous saviez qu'elle avait vendu un piano mécanique et vous saviez où elle ramassait ses économies et vous saviez aussi mademoiselle qu'elle devait se rendre à l'Orient non je le savais pas si si vous le saviez et témoins viendront nous le dire le président détaille ensuite les différentes versions livrées par Amélie aux enquêteurs et au juges d'instruction une succession de mensonge tout paraît démontrer mademoiselle que vous avez frappé l'enfant de sang froid probablement par derrière au moment où il était inattentive à ce que vous faisiez non non ne vouliez-vous pas l'atteindre au premier coup le sang n'a-t-il pas giclé sur vos bras si de sang froid vous avez pris toutes les précautions pour fermé toutes les issues puis vous avez retourné l'enfant vous l'avez traîné derrière le comptoir et vous l'avez frappé encore n'est-ce pas vrai si lorsque vous avez cru qu'elle était morte vous êtes monté au premier premier étage et vous vous êtes aussitôt dirigé vers l'armoire vous l'avez débarrassé du linge qu'elle contenait et vous avez retiré le tiroir n'est-ce pas vrai oui et où était la petite Kerlo à ce moment-là en bas messieurs les jurés appréci Amélie s'enfonce et le président a marqué des points déterminant qui tend d'approuver si ce n'est la préméditation au moins la détermination meurt de l'accuser et l'avocat général enfonce le clou en évoquant notamment ce moment où elle est tombée en larme dans les bras de la veuve Carlo en lui disant quel abominable crime on a fait là dans le box Amélie blémie et elle baisse la tête tout ça ne lui est pas très favorable [Musique] amélie est ensuite confrontée au 27 témoins qui se succèdent à la barre le premier est le docteur Privat fortune il est le directeur de l'asile d'aliéné de levelc il l'a examiné avec deux confrères l'accusé ne présente aucune tare d'infériorité d'ordre physique psychique ou moral elle est donc pleinement responsable de ses actes et ensuite et bien on fait défiler toutes les créancières qu'elle n'a jamais remboursé madame benzc madame Joanin mademoiselle CODAL madame Guillon la sœur d'Hélène kerlot et Madame Gouo la propre tante [Musique] d'améliie le lendemain survient l'épisode le plus poignant de ce procès la la maman àorent on m'a prévenu que ma fille était malade ça m'étonnait bien quand je suis arrivé au débarcadel tous les enfants me regardai et puis quand je suis été à 300 m la maison j'ai vu toute la foule qui l'entourait il le feu je me suis dit mais il y avait pas de fumée voilà je suis monté j'ai trouvé ma pauvre petite qui mourait je lui ai dit mignonne qui t'a fait cela elle a essayé de me faire comprendre mais elle arrivait pas à parler je me suis assise à son chevet et la première personne que j'ai vu c'est Amélie r elle m'a embrassé et elle m'a dit Oh madame Klo quelle chose abominable mais moi je vous le dis j'ai pas voulu l'embrasser il y a quelque chose qui m'ont empêché je lu dis vous n'avez vu personne alors que vous étiez là toute la journée comment ça se fait là m'a parlé de cette histoire de bohéien il fallait prévenir puisque vous l'avez vu ce que la mère veut dire c'est qu'elle a soupçonné amé le début sans le formuler mais au plus profondellemême VI ensuite le médecin légiste qui a autopsi la petique porté sous les bras des équimoses et sous le crâne des lésions épouvantables deux blessures sur le même emplacement au niveau pariétal et par ailleurs j'ai relevé 12 blessures fait avec un acharnement inoui les derniers témoins entendus sont ce cités par la défense mais en vérité ils ne peuvent rassurer la cour que sur la respectabilité de Joseph riaot le père pas sur celle [Musique] d'Amélie le Président donne ensuite la parole au bâtonnier saoré avocat de la partie civile avocat de la veuve kerloot et il commence par s'enprendre non pas à Amélie rillot mais à son père Amélie avait 20 ans elle était donc mineure au moment des faits et donc la responsabilité à un combe au père et nous demandons à la cour de le condamner à 10000 francs de dommages et intérêts qu à Amélie rioot je vous demande pour elle une sanction exemplaire car Edwina était une pupille de la nation elle était notre pupille la voix de son père décédé s'élève et demande pourquoi on a tué son enfant qui demeurait après lui la seule consolation de sa mère et il conclut en faisant passer au juré la photographie d'Edwina en costume de première communion et puis le procureur d'aretz prend la parole R est une femme coquette orgueille et frivo Monsieur le juré au trois questions qui vous seront posées vous répondrez oui et dès lors ce sera la peine de mort à moins que vous n'admettiez des circonstances atténuante ce que les populations ne vous pardonneront pas la peine de mort donc sachant qu'en France les femmes ne sont jamais exécuté [Musique] ce qui est une manière de déculpabiliser les jurés il conclut comme l'avocat de la partie civile en faisant circuler parmi les membres du jury une photo de la veuve Kerlo en larme sur la tombe de sa fille creusée à côté de celle de son mari défin il ne faut pas prendant que cette mère sera toute à sa douleur qu'un geste de clémence du jury lui permette un jour d'être frôé par Amélie rillot et ses colis fichés au plus abominable crime qu'on puisse imaginer doit correspondre le plus grand châtiment le châtiment suprême la peine de mort le Président annonce une suspension d'audience et les débats reprennent avec la pldoirie de maître Fichot l'avocat d'amélé son père est un marin pêcheur et donc toujours absent et puis elle a grandi dans une fraterie de 10 enfants et enfin sa mère est disparue de manière précoce et dès lors dès lors nous dirons qu'Amélie a été une enfant à moitié abandonné et ensuite ensuite il chercha à écarter toute préméditation Amélie n'est pas allé à l'épicerie Kerlo dans le dessin de tuer la fatalité a voulu qu'elle trouve devant elle la petite edouina qui a défendu les intérêts de sa mère alors ne pouvant accomplir son dessin de vol elle a prévu la dénonciation de son acte elle a vu rouge et elle l'a tué je demande au juré de lui accorder les circonstances inénuantes au nom du fait qu'elle est toujours une enfant une jeune fille je vous le demande au nom de sa famille et de son pauvre père vieux brave homme qui a toujours joui de l'estime de ses concitoyens et puis le président se tourne vers Amélie pour la question rituelle levez-vous je vous prie mademoiselle avez-vous quelque chose à ajouter je regrette je regrette infiniment [Musique] après 3 qu4 d'heure de délibération le jury revient dans la salle et la réponse c'est qu'Amélie est coupable sans circonstances atténuante elle est donc condamnée à mort et là se produit un étrange incident l'avocat d'Amélie maître Fichot se lève je veux dire ici que durant la délibération les jurés ont convié la cour le procureur et moi-même pour nous annoncer leur intention de condamner Amélie à une peine perpétuel alors les jurés ont be dire que c'est parce qu'il n'avait pas compris l'une des questions de l'accusation il nempêche que cela contrevient à la loi vous avez raison maître et je demande à la Cour de délibérer à nouveau [Musique] mais au bout ça ne change rien les jurés rejettent les circonstances atténuantes et Amélie est donc condamnée aux travaux forcés à perpétuité quand à son père il est reconnu civilement responsable pour sa fille et doit s'acquiter des dommages et intérêts réclamés par les victimes dans la salle quelques applaudissements fusent alors que la silhouette élégante d'Amélie disparaî entre les larges épaules des gendarmes qui l'escorte vers un avenir son finalement la peine d'Amélie Rio sera ramenée à 20 ans de travaux forcés qu'elle va purger à la prison des femmes de reine où elle sombre dans la folie et la malédiction s'abat décidément sur cette famille puisque l'un de ses jeunes frères Julien victime d'une crise de démence met le feu à sa maison de portlouis en 1930 et il est condamné à son tour par la Cour d'Assise du morbillan à eu pour commenter son histoire du jour Christophe ondelat reçoit un invité acteur direct de son récit cette histoire je l' tirer de votre livre Christophe Belzer d'écume et de sang crimes en Bretagne qui paraî aux édition de Boré où est-ce que vous l'avez déniché vous cette histoire alors je l'ai déniché dans les archives départementales du morbillant qui conserent les archives de la justice et donc je participa à une collection pour les éditionsaboré sur les les crimes dans les départements donc moi j'étais chargé de développer plus spécifiquement les départements bretons h et donc il fallait que je trouve bah des faits divers sensationnels mais qui sont un peu qui était un peu tombé dans l'oubli mais celui-l celui-là vous le trouvez aux archives ou vous vous allez aux archives en ayant entendu parler de cette affaire non j'en avais absolument pas entendu parler après je regarde le le listing des crimes qu'on peut trouver dans les cours d'assis dans les sessions c'est des archives de presse aussi et puis il y a l'intuition que il y a quelque chose de particulier dans dans le cas àéirio et effectivement en me penchant spécifiquement sur cette affaire je me suis aperçu de comme vous le disiez tout à l'heure de la rareté de ce cas d'une d'une jeune femme à l'époque qui tue une enfant vous êtes historien donc évidemment l'émotion d'ouvrir un dossier qui n'a pas été ouvert depuis longtemps vous la connaissez mais ça doit être quand même sacrément touchant d'ouvrir un dossier que finalement personne n'a jamais consulté depuis 1922 euh oui c'est toujours encore une fois dans n'importe quel comme vous le dites hein pour un historien trouver les clés d'une d'une énigme d'une recherche toujours déjà très enrichissant enthousiasment et puis là il y a un côté extrêmement tragique et j'avoue que j'étais j'étais touché et ému par la mort de de c'est oua ouais c'est quelque chose effectivement quand quand on lit le le contendu dans la presse alors le contendu du procès justement c'est dans la presse on est d'accord c'est très couvert à l'époque oui c'est très couvert à l'époque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale dansun presse locale les procès d'assise font la une des quotidiens ou des hebdomadaires et à l'intérieur on peut avoir jusqu'à 4 5 6 pages consacrés à la fois aux sessions d'assise et aux affaires les plus sensationnelles en en cours d'enquête presse nationale il y en a oui oui oui oui il y a des correspondants alors en fait la presse nationale n'envoie pas forcément de de journalistes mais ils peuvent avoir des correspondants sur place donc mais c'est effectivement la presse nationale couvre lesffets divers les plus les plus sordides ou les plusnell oui tout à fait alors il faut qu'on parle Christophe Belzer de la bohémienne moitié donc artomcienne moitié collepteuse qui est d'abord accusé du crime c'est un classique du genre je suppose à l'époque c'est-à-dire que la romanichelle est responsable de tous les mots ah ben là on est tout à fait dans le le problème de l'altérité dans les petites villes bon là c'est une ville portuaire mais c'est valable aussi dans les campagnes c'est-à-dire que l'étranger est vécu souvent comme une menace ou un danger pour les populations locales et il y a beaucoup de fantasme autour effectivement du bandit de grand chemin de la romanichichelle qui est à la fois un peu sorcière et et voleuse à la fois donc effectivement on est sur l'image du Bou émissaire ou de la coupable idéale c'est un classique qu'on retrouve dans énormément de de d'affaires criminelles que ce soit de vol ou de d'assassinat ou de meurtre où on recherche on va rejeter la faute sur quelqu'un qui est forcément étranger à la communauté d'ailleurs au passage est-ce qu'il y avait des romanichel beaucoup de romanichel en Bretagne dans ces annéeslà non il a il peut y avoir des Camelot effectivement il y a quelques nomades des petite communauté gitane mais c'est quelque chose de très très marginal c'est d'autant plus parce que c'est marginal que on fantasme énormément sur des gens qu'on connaît absolument pas et dans l'appellation roman Michel on engelobe simplement des des femmes qui peuvent courir un peu le pays pour effectivement vendre des des des des colif Fichet des objets dire la bonne aventure se prostituer ou voilà chercher un travail hein c'est c'était effectivement des des des travailleurs itinérants il en avit beaucoup plus que de Romain Michel ça c'est sûr al il y a quelque chose dans ce crime qui est très bouleversant c'est que le père donc d'Edwina est mort pendant la guerre de 14 et que sa mère n'a plus qu'elle et du coup je pense qu'on on ne peut pas sortir cette histoire du contexte de l'après-gerre ah bah là de toute façon oui c'est le le souvenir est encore est encore vif la Bretagne a payé un prix particulier pend la Seconde Guerre mondiale où il y a des estimations qui peuvent être discuté aujourd'hui de plusieurs dizaines de milliers voir jusqu'à 200000 bretons tués pant la Première Guerre mondiale donc les les effectivement les campagnes les petits villages on d'ailleurs il y a il y a dans comme dans toute la France il y a un monument au mort et quand on regarde la liste c'est vraiment spectaculaire avec notamment des fratteries entières qui sont dessinées qui sont tombées par le conf donc oui c'est c'est un c'est une destinée terrible pour hélenne Carlo de perdre à la fois son son mari et puis ça se fille et ça se le fille parce que justement elle est veuve qu'elle est pas mariée donc elle a pas pu avoir d'autres enfants ce qui est très rare les enfants uniques à l'époque un taux de natalité qui était très for en Bretagne donc c'est c'est une double destinée terrible terrifiante et terrible pour pour cette femme alors je veux qu'on parle de la de la psychiatrie à l'époque parce que donc le psychiatre vient dire l'accusé ne présente aucune tardte d'infériorité d'ordre physique et psychique ou moral mais quand même l'idée que son frère aussi qu'elle d'abord est fini folle en prison que son frère aussi est fait l'objet d'une crise de démence et mis le feu à la maison familiale suggère que peut-être quand même dans cette famille il y avait un natavisme d'origine psychique mais la psychiatrie était dans quel état à l'époque on parlait pas encore de psychiatrie on parlait d'aliéniste plutôt alors je veux pas généraliserin il y avait des des aliénistes qui étaient tout à fait compétent là je j'ai pas étudié le le cas le C alaniste là ouais voilà mais c'est vrai que dans beaucoup de procès on allait on allait à l'essentiel c'est-à-dire que on posait des questions on faisait un questionnaire à la à la à la prévenue et puis on on nélargissait pas forcément au cadre familial au texte aux ancêtres s avoir effectivement des teres génétiques après est-ce qu'il y avait vraiment une un problème psychiatrique mental dans la famille moi je pense qu'elle a perdu la la elle peut avoir perdu la raison en fonction de l'horreur de son crime elle a pu tout à fait se une compte en prison de de la gravité des des faits et ensuite je pense que pour des des femmes qui tuent une enfant avec les codétenu ça doit pas être facile tous les jours euh donc il se peut aussi que le ça a été précipité par le par sa condamnation très très jeune he on le rappelle 20 ans euh enfermé comme ça pendant 20 ans elle a pu très bien ne pas tenir le choc mais c'est vrai par contre que dans beaucoup d'affaires comme j'ai travaillé sur beaucoup d'affaires bretonne les expertises psychiatriques étaient parfois très très sonnaires ouais en 1922 rappelons-le elle est incarcéré à la maison d'arrêt des pour femmes de de Rennes une prison qui existe existe toujours et qui n'accueille toujours aujourd'hui que des femmes oui c'est une des rare en France dans des nouveaux locaux hein c'est plus la vieille prison qui est près de la gare non non ils sont en train de la la réhabiliter pour en faire je crois des logement et il me semble qu'il a maintenant une nouvelle le nouveau bâtiment moderne est-ce que vous savez par quel truchement Amélie rioot a vu sa peine réduite à 20 ans de travaux forcés c'est une procédure et qui a dû être faite par son avocat et qui qui suit la procédure de de grâce et de remise de peine vous savez pas ce qu'elle est devenue à la fin de sa peine non non c'est c'est compliqué d'avoir accès à tous les dossiers pour des personnes mineures puisque c'est ça concerne de mineurs pour l'époque hein Edwina et la victime et puis sa sa meurtrière Amélie donc mais je pas retrouvé son dossier carcéral non j'ai pas retrouvé son dossier carcéral qui est encore une fois qui est qui n'est pas accessible pour le pour le grand public même pour les pour certains chercheurs sauf dogation spécial mais je me suis laissé entendre dire qu'elle avait pas survécu à sa détention ah c'est intéressant ce que vous venez de dire c'est-à-dire c'est un crime de 22 on est exactement 100 ans plus tard oui tout à fait 100 ans plus tard on ne peut pas impunément à les fouiller dans les archives alors il y a eu des réformes qui ont facilité l'accès au aux archives mais normalement les crimes d'assise enfin les les jugement d'assise quand j'ai commencé à travailler la fin du 20e siècle un petit cou on pouvait pas accéder avant un siècle au dossier Procé au dossier d'ASS non j'exagère crois 70 ans maintenant oui c'était 70 ans et et là les choses ont été quand même ramené un petit peu à des plus justes je dirais bah oui mesures et on peut maintenant travailler un peu plus facilement on a plus facilement des dérogations qui permet quand même aux chercheurs de de pouvoir travailler sur sur des affaires particulières parce que sur certains cas encore une fois c'est c'est encore plus compliqué avec les mineurs parce que là encore une fois il y a une double protection pour protéger les victimes on faentend après on va pas leur causer beaucoup de tort non bien sûr mais c'était une règle qui a été dictée par le législateur à l'époque donc mais là effectivement on a laissé comme en France beaucoup de règles qui qui méritaent d'être réformé et modernisé et adapté à l'époque et maintenant c'est plus facile de de travailler à la fois avec les archivistes et puis avec avec le droit quand vous allez aux archive départemental he c'est ça vous vous allez voir l'archiviste et vous lui dites qu'est-ce que vous avez comme affaire criminelle c'est lui qui vous aide à les trouver vous il vous dans certains dans certains cas les effectiv il y a eu des recherches internes sur le fonctionnement de la justice où ils connaissent un peu les dossiers mais là on parle de savoir il y avait quatre sessions d'assis par an moi je je travaille essentiellement sur une période qui va de du début de la 3e république jusque on va dire à aux années 60 70 donc ça représente des des des centaines voir des milliers de cas parce que sur une session d'assise il peut y avoir un ou deux cas mais 15 20 également par session h donc en fait c'est c'est un travail de fourmis on recense on revient et puis on lit la presse aussi et la presse c'est c'est un peu plus facile que quand j'ai commencé parce que l'outil informatique permet de faire des des recherches ciblées avec des mots clés notamment sur le site de la Bibliothèque nationale qui a mis en ligne c'est un outil formidable he tout qu' presse quotidienne régionale et nationale depuis 19e et du 20e siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale donc là c'est c'est un outil qui est très performant et c'est c'est une aide pour les chercheurs qui est extraordinaire je vous remerci beaucoup en tout cas d'avoir fait ce travail qui me permet aujourd'hui de raconter cette histoire je rappelle le titre de votre livre d'écume et de s crime en Bretagne Christophe Belzer aux éditions de Boré des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur europin.fr [Musique]