Peut-on écrire sur tout ? – Abel Quentin

L'antiracisme hier et aujourd'hui ces années 80 de façon plus plus générale sont des années importantes sur le terrain des questions sociétales avec un mouvement antiraciste qui est au début je dirais plutôt universaliste avec des slogans très occupés donc on se souvient nous sommes tous des enfants de l'immigré première deuxième troisième génération et il y a d'autres moins connu la République c'est comme une mobylette il faut qu'il y ait du mélange pour que ça fonctionne enfin donc cette idée qui est naïve d'un certain côté mais qui est aussi très très belle il faut quand même le rappeler et cette idée qui va peut-être évoluer peut-être être trahi dans les années les décennies qui vont suivre avec une gauche qui va parfois jouer le jeu communautariste par opportunisme ou par peur la fameuse peur de faire le jeu du Front National et qui va enfin en tout cas pour partie s'éloigner de cette vision qui présidait au début des années des années 90 [Musique] bienvenue sur la chaîne de liberté le média qui infuse la liberté chaque semaine on vous propose un entretien avec une personnalité qui s'intéresse à la liberté aujourd'hui on est avec Abel Quentin bonjour bonjour Nicolas vous êtes écrivain inconnu pour deux ouvrages le voyant des tempes et puis un premier mais qui a été sélectionné pour le Prix Goncourt donc finaliste qui s'appelait sœur votre roman le voyant des temples parle d'un retraité un ancien professeur d'université qui était militant à SOS Racisme durant sa vie donc il se décrirait lui-même comme étant plutôt un homme de gauche et qui est en divorcé à la retraite cherche une activité aux chercheurs une grande action qui peut faire et il se met en tête d'écrire un livre donc avant de passer peut-être au reste du contenu du livre qu'est-ce qui vous a passionné dans la thématique qui est abordé par livre et dans la démarche qui a mené aux voyants détente alors je pense qu'il y a eu une envie de de parler de nos névroses bien françaises et celles qui ont un trait au racisme à l'antiracisme de parler d'une crise de l'universel qui est pour moi une caractéristiques de nos dernières années de parler aussi des d'évoquer des années 80 puisque mon livre est fondé sur deux temporalités donc la nôtre et les années 80 c'est à dire celle de les ailes jeunesse de mon narrateur qui vient du mouvement SOS raciste et qui qui se remémore à plusieurs occasions dans le récit c'est ces années là avec ses naïvetés mais ces grandeurs aussi et donc effectivement il grandit dans l'époque de SOS Racisme où il y avait beaucoup de de motivation on va dire tout le mouvement de se battre pour plus d'égalité également pour une meilleure prise en compte des minorités qui étaient présentes en France et donc ce genre Roscoff qui est donc le nom de votre de votre héros il arrive à la retraite et on a l'impression on se rencontre rapidement qui semble parfois dépasser par la nouvelle gauche donc la nouvelle génération de la gauche et quand il réfléchit à une thématique de livres il s'intéresse au destin d'un poète communiste qui a fui les États-Unis pour venir en France donc dans les années 50 et ça correspond aussi beaucoup plus ensuite à sa jeunesse parce que ce poète a grandi dans les années 70-80 ensuite en France enfin non ça s'inscrit dans cette période où lui était professeur et sa grande thématique comme professeur c'était la différence entre les communistes et le capitalisme donc c'est avant tout une thématique qui lui parle mais l'opposition entre le capitalisme et le communisme sont plus d'actualité donc c'est à dire que c'est un homme un peu dépassé est-ce que ça correspond à une réalité aujourd'hui en France aussi oui ce livre raconte une gauche qui dévore ses enfants puisque c'est un narrateur donc qui a été militant antiraciste et qui va se retrouver accusé de racisme et plus spécifiquement d'appropriation culturelle et et donc derrière il y a l'évolution de la gauche française des 40 dernières années avec l'année 83 qui une année importante de notre histoire et peut-être qu'il faudra encore que du temps passe pour qu'on soit en rende compte mais c'est une année pivot dans le récit puisque c'est l'année à la fois de de la première marche des beurre mais c'est aussi l'année enfin c'est l'année du premier résultat du Front national significatif au municipal de Dreux c'est aussi l'année de [Musique] des réconciliations je dirais de la gauche mitterrandienne avec l'idée de marché ce fameux tournant de la rigueur François Mitterrand qui décide de de renoncer à une partie de son programme pour rester dans le projet européen et qui pour ce faire va avaler gérer des couleurs libérales et donc c'est une année ou beaucoup de choses se décident dont on ressent encore aujourd'hui les dents ressent les conséquences aujourd'hui et ces années 80 de façon plus plus générale sont des années importantes sur le terrain des questions sociétales avec un mouvement antiraciste qui est au début je dirais plutôt universaliste avec des slogans très occupés nous sommes tous des enfants de l'immigré première deuxième troisième génération et il y a d'autres moins connus la République c'est comme une mobylette il faut qu'il y ait du mélange pour que ça fonctionne enfin donc cette idée qui est naïve d'un certain côté mais qui est aussi très très belle il faut quand même leur rappeler et cette idée qui va peut-être évoluer peut-être être trahi dans les années les décennies qui vont suivre avec une gauche qui va parfois jouer le jeu communautariste par opportunisme ou par peur la fameuse peur de faire le jeu du Front National et et qui va enfin en tout cas pour partie s'éloigner de cette vision qui présidait au début des années des années 80 donc c'est tout ça que qui est à l'oeuvre dans le roman quand on parle L'universalisme, c'est quoi ? d'universalisme très concrètement ça veut dire qu'on traite les êtres humains égalité devant la loi et qu'on nous préparait réellement en compte les autres critères et que c'est ça la principale exactement et puis c'est derrière l'idée que il ne faut pas c'est une rupture avec l'idée de race totale et derrière il y a l'idée qu'il ne faut pas lutter contre le racisme en réhabilitant ou en s'appuyant sur le concept de race même sur le terrain des sciences sociales c'est-à-dire que évidemment la race a été de toute façon de toute façon décrédibiliser sur le terrain biologique mais aujourd'hui à la commune une sorte de nouvelle jeunesse dans le discours parfois des antiracistes sur le terrain des sciences sociales en disant on ne peut pas faire l'économie de de penser etc et que il y aurait une forme de naïveté dans le discours universaliste de nier tout cela et donc et en plus de ça dans le discours de des colonial indigénistes ou vous avez des gens aujourd'hui qui revisitent ces années 80 la marche des beurre et ce racisme en disant qu'il y a finalement une forme de paternalisme je donne un exemple c'est par mon ok dialogue qui va expliquer que le slogan touche pas à mon pote et en réalité teinté de paternaliste parce que finalement c'est ça reste toujours le blanc qui parle à la place du pote et donc il parle à sa place quoi qui voilà qui qui comme s'il voulait le maintenir dans un état de minorité et donc ces critiques sont aujourd'hui des critiques qu'une certaine gauche se fait à elle-même enfin que la gauche se fait elle-même et qui sont des critiques qui peuvent aussi voilà conduire à des impasses en tout cas à mon sens vous écrivez que enfin dans le livre on ressent l'idée que la lutte des classes à l'époque était le grand clivage a été remplacé par une lutte une lutte identitaire est-ce que c'est pas aussi le sens de l'histoire qu'une ancienne génération soit dépassée par une nouvelle qui a des autres combats et ce qui a pas parfois une volonté de refuser ce changement de position tout simplement parce que c'est plus le nôtre et qu'on est plus moins au centre c'est l'histoire du monde enfin c'est l'histoire du monde depuis que c'est peut-être pas toujours et d'ailleurs été l'histoire du monde mais j'ai accès l'histoire du monde depuis qu'on est entré dans l'air dans l'air moderne dès que il y a chaque génération se joue un combat des anciens et des modernes et donc je j'essaie de traiter ça de façon comique dans le livre avec un narrateur qui qui est voilà ce vieux baby-boomer avec son langage de baby-boomer avec ses mythes les mythes de sa génération qui se retrouvent dépassée aujourd'hui face à de la génération de sa fille de la copine de sa fille qui elles sont des militantes intersectionnelles qui qui sont passés à autre chose elle leur référence ça sera peut-être si je veux caricaturer beaucoup plus à ce Traoré que les charpent rouge de François Mitterrand la rose au Panthéon tout ça donc c'est ça que j'essaye de montrer et c'est vrai que c'est quelque part c'est en invariant c'est quelque chose qui se joue à chaque génération c'est incompréhension il y a une scène très drôle où le père découvre la copine de sa nouvelle copine de sa fille et il comprend pas du tout de quoi elle parle elle comprend pas son vocabulaire donc effectivement il y a malgré la bonne intention ou même l'impression qu'on est du bon côté de l'histoire pour le père il a l'impression d'être dépassé tout simplement sur le plan du vocable et donc dans le dans votre récit Jean Roscoff il écrit un un roman sur sur un L’appropriation culturelle poète américain mais qui est également en fait en plus d'être communiste c'est ça enfin le communisme à l'époque était beaucoup plus ostréisé aux États-Unis qu'en France en France c'est un pays très ouvert aux idées communistes aussi beaucoup plus tolérants donc ça veut dire que lui il interprétait ce départ des États-Unis aussi par un attrait de pouvoir discuter plus librement des idées communistes et au moment où le roman sort on lui reproche un jean Roscoff en tant que universitaire à la retraite blanc d'avoir écrit sur une personne noire sans mettre au centre de sa réflexion qu'il était noir oui il a il a les préjugés aussi de sa spécialité pour rappeler que c'est un professeur universitaire et professeur à part 8 d'histoires contemporaine spécialisée des États-Unis et même plus spécifiquement du Parti communiste américain ce qui est vraiment une niche et donc il analyse ce qui se passe autour de lui et de façon plus spécifique ce poète qui l'intéresse Robert Willow à l'aune de cette grille là et ça grille c'est une grille qui est c'est vrai qui est très structuré autour de du marxisme de l'opposition bloc de l'Est qu'on bloque de l'ouest des rapports de domination aussi économiques et c'est vrai que lorsqu'il s'intéresse à la vie de Robert Willow ça peut être donc il a quitté les États-Unis dans un climat de mccartes de chasse aux sorciers anti-communiste pour partir en France lui pour lui c'est une évidence que ce poète est parti pour fuir ce climat anti-communiste et que c'est la raison pour laquelle il a choisi la France et et donc ça voilà c'est une grille d'analyse qui est aussi très univoque qui est qui procède aussi d'une erreur c'est à dire qu'il a il a une forme de cécité il ne voit pas ce qui est en dehors de de ça donc c'est sa grille de lecture qui est effectivement fait qu'on lui reproche même de prendre la place de personne noire qui aurait pu parler de ce poème de ce poète ou même de nier que c'est avant tout le racisme les États-Unis qui l'aurait fait fuir et ce qui est intéressant dans l'ouvrage c'est que malgré ses intentions qui paraissent louables lui c'est intéressé au poète parce qu'il trouvait qu'il écrivait bien et que son histoire était intéressante on lui reproche d'être raciste comme si ces intentions Louane ne comptaient pas est-ce que est-ce que les intentions d'un individu d'un auteur ne compte pas je crois que alors les intentions comptent évidemment et c'est peut-être l'injustice qui lui est faite c'est-à-dire que quel que soit ses erreurs parce qu'il y a des erreurs qui sont commises peut-être un peu débile gâché tout de suite en disant que Robert Willow est un poète noir américain et donc comme dit lui-même j'avais vu parce qu'après il essaie quand même de faire une introspection et il dira j'avais vu le communiste je n'avais pas vu le noir et pour lui il était accessoirement noir donc ce qui est un trait d'humour inspiré du titre tout simplement noir de l'excellent film de Jean-Claude a dit et donc il alors il a fait commis cette erreur mais il était il n'était pas mal intentionné il y avait pas de perversion de sa part il y a pas une volonté de prédation de sa proprio une histoire de de passer sous silence un aspect de la personnalité de Robert Twilo il y a avant tout la le geste d'un amoureux de la littérature et d'un amour et de ce poète qu'il a qu'il a bouleversé en tant qu'homme et avec lequel ils se sont une communauté d'esprit à travers des années puisqu'il est mort exactement l’année de sa naissance à lui et cette fraternité là il ne comprend pas qu'on lui qu'on l'a juge légitime et et donc c'est vrai qu'il y a dans le jugement qui lui est fait enfin dans le procès la chasse aux sorcières de façon ironique qui lui est faite il y a quelque chose de d'injuste et de très très dur parce que il va être présenté comme une sorte de vichiste sournois de ce qui est évidemment une aberration s'agissant d'un homme qui qui qui a fait des manifs de 83 84 85 mais et c'est aussi l'occasion d'une ceci à l'occasion d'une introspection c'est à dire qu'ils seront bien compte aussi qu'avec ce gimmick qu'il arrête pas de d'assainer je peux pas être assise parce que j'ai fait partie de du mouvement SOS Racisme il y a quand même l'idée d'une impunité morale l'idée de c'est comme s'il était perché comme on fait dans les jeux d'enfance c'est-à-dire que il estime que ça que qui bénéficie d'une sorte de de légitime légitimité morale et d'impunité morale jusqu'à la fin de séjour et donc à cette occasion il va aussi revoir cette période avec un regard plus critique en se rendant bien compte comme dans tous les engagements il y a une purée de l'impure il y a les les motifs qu'on affiche face au monde qui sont en général des motifs nobles lutter contre le racisme et puis il y a aussi toutes les autres raisons qui fait que vous vous retrouvez dans une manifestation ça peut être ça peut être de besoin de prouver quelque chose aux autres ça peut être l'envie de pouvoir après plastroner dans tel ou tel milieu où il est de bon ton d'être dans ces mouvements ça peut être lui parlant il explique que il est aussi beaucoup ça pour draguer enfin qu'il s'est retrouvé dans ces manifestations parce que c'est très festif très sympathique etc donc il y a cette introspection qui fait un moment du récit et est-ce que vous avez c'est intéressant parce qu'effectivement dans Faut-il tout jeter du wokisme ? le livre on se rend compte qu'il admet lui-même pas forcément publiquement au début qu'il a peut-être sous-estimé des choses qu'il a peut-être pas compris les évolutions est-ce que c'est pas une généralité d'un mouvement qui sans doute excessif comme le ce qu'on nomme parfois le bouquinisme est-ce qu'il y a une partie de ce qu'on dénonce dans le bouquinisme qui relève qui révèle pas aussi des incohérences nos propres mots mais qui sont salutaires en général est-ce que il ne faut pas tout jeter du walkisme oui bah je pense c'est-à-dire que il y a un discours il y a un discours anti-walkiste qui relève parfois de l'hystérie et qui empêche de penser sereinement cette question et et je crois que quand même oublier que derrière cette pensée là il y a une volonté qui peut être louable qui est d'essayer de de déconstruire les institutions les modes de voir derrière les mots les institutions ce qui peut y avoir de rapports de domination de de présupposer inconscient que ça a c'est une démarche comme moi qui m'intéresse jamais comme romancier pour moi le quasiment la littérature l'écriture d'un roman procède de cette même intention d'aller voir un peu derrière les choses de pas s'en tenir à ce qu'on vous dit et donc par exemple de pas s'en tenir à ce qu'on vous dit sur la République ou sur l'universel mais le problème c'est dès lors qu'on est dans cette démarche militante et qu'on le fait de mauvaise foi qu'on le fait avec une agressivité qui est qui peut-être révèle autre chose de vos intentions qu'on le fait de façon malhonnête intellectuellement et et malheureusement c'est quelque chose qui caractéristique caractérise aussi beaucoup de ces mouvements là parfois une forme de mauvaise foi une un besoin de d'écraser l'autre une c'est donc il y a tout n'est pas acheté simplement ce logiciel là il faut qu'il soit en fait de fonctionne pas dès lors que celui qui l'applique le fait de mauvaise foi c'est ce qui ressort du livre parce que jamais de la ville aurait imaginé être un jour soutenu l'histoire est fictive mais elle pourrait être absolument réelle parce que au moment où il y a la polémique de son livre le projet d'être raciste et il est soutenu par des gens de l'équivalent du Front national ou du rassemblement national ou par des gens plus ou moins sulfureux donc c'est à dire qu'il est qui reçoit une sorte de baisers de la mort de personnes qui sont peut-être objectivement qui ont des tendances tendances racistes et on prend pas du tout en compte que son attention n'était pas de blesser ou de choqué et en face de lui on attend même pas finalement son propos on l'a condamné et c'est comme ça il n'aime pas le possibilité d'imaginer que son intention n'était pas n'était pas louable et ça donne parfois peut-être une impression quasiment religieuse de la position et que la personne en face peut pas se défendre il y a plus de procès alors oui c'est vrai qu'il y a une dimension religieuse de de de d'une certaine pensée walk qui qui dégénère en foi en fait en soi et lorsqu'on est dans une logique de foi il n'y a plus que les pures et les impurs enfin ce qui sont dans le bien et ceux qui sont dans le mal et en fait cette notion de pureté me dérange amener est dangereuse et plus spécifiquement sur le terrain politique bien sûr et et c'est vrai qu'il est victime d'une sorte de procès truqué enfin un procès dans lequel il n'y a pas de possibilités pour lui de faire valoir sa position et dans lequel il est jugé d'avance c'est à dire que moi en tête plusieurs lectures et je pense un excellent livre de Tom Wolf qui s'appelle Le Bûcher des vanités qui qui montre comme ça la descente aux enfers d'un trader à New York dans les années 80 et qui pareil le prix dans ces espèces de machines infernale on sait qu'on est dans ce prix dans cette machine infernale en réalité peut-être la seule chose à faire serait de ne pas bouger de faire le mort comme certains animaux qui sont attaqués qui font le mort et lui il va décider de se défendre et il va le faire le prime il va le faire avec son ses mots des années 80 avec sa maladresse qui colle énormément c'est un personnage que j'ai conçu comme étant attachant je me suis attaché à lui en décrivant et donc il va faire qu'aggraver son coeur mais parce que dans un premier temps quand la polémique explose son éditeur ses meilleurs amis même son entourage ça sa femme divorcée sa fille disent plutôt de se calmer de se retirer et que ça passera et ça ça passe pas donc la polémique continue dans d'enfler et vu qu'il a pas plus d'efforts finalement on parle aussi un peu à sa place et c'est une des grande question quand on réagit pas on laisse les autres imprimer le sens de l'histoire donc est-ce qu'il faudrait toujours réagir quitte à mettre de l'huile sur le feu oui c'est une parole empêché Jean Roscoff c'est à dire que au-delà de ces questions de walkie je voulais décrire cette chose très simple qu'est-ce que c'est que de vouloir dire quelque chose désespérément et de pas réussir à le dire et je voulais que ce soit quelque chose d'étouffant même pour le lecteur qui finalement est dans les pensées c'est un roman la première personne donc il est passé il est pensé numérateur et le narrateur est quelqu'un de nuancer quelqu'un qui qui réfléchit en permanence qui de se contente pas de de dire qu'il est victime d'une cabale ben c'est aussi de lire les auteurs de de voilà de cette nouvelle antiraciste qui va essayer de s'y intéresser sincèrement le problème il y a c'est qu'il y a tout ce monde de nuances qui est dans sa tête puis à ce qui réussit à dire c'est d'abord il est maladroit mais il y a aussi un espace on lui donne un espace très restreint on lui donne qu'à mon avis il fait une interview télé et c'est catastrophique enfin une intervie radio c'est catastrophique parce que on voudrait qu'il ramasse des choses extrêmement complexes en trois formules et donc lui il est il y arrive pas il fait finalement je crée une matinale pour répondre à ces détracteurs et effectivement c'est l'exercice qu'on peut s'imaginer c'est 15 minutes pour un jugement alors que j'aurais besoin de quelques heures et il se fait aussi piéger bah très facilement et il a un personnage attachant mais il est à moitié avec eux quasiment à corriger lui-même il y a une place centrale dans le roman sur le doute sur la nuance effectivement il était universitaire toute sa vie il a été forgé aussi par une première expérience il avait écrit un livre sur le communisme américain pour essayer de défendre un couple qui était accusé de collaborer avec l'ennemi à l'époque et le jour où dans la semaine qui suit la publication de son premier livre il s'avère qui s'est trompé sur le sur le bilan donc c'est à dire que toute sa vie mais il a été traversé par le doute aussi parce que la réalité lui rappelait que c'était important en fait au moment du récit c'est déjà quelqu'un qui est quelqu'un qui est déjà dans l'échec c'est à dire que il est connu la marque brûlante de l'échec donc ça a transformé en une sorte de personnage vous y alleziens avec un humour du désespoir avec un côté un petit peu Calimero aussi très génial et et c'est vrai il a été travaillé par la vie quoi c'est à dire que plein de certitudes à 20 ans comme beaucoup de gens à 20 ans séducteurs il est là il est là où il faut être il est des bonnes manifestations il a un avenir très très brillant qui s'ouvre devant lui et ensuite il y a 40 ans quarantaine de vie qui est aussi une succession d'échecs il est pas professeur titulaire absolument magnifique sa femme la largué donc il est j'ai vraiment voulu faire un livre drôle aussi un livre comique avec un personnage qui suscite des choses très très contrées c'est-à-dire qu'ils soient agaçants aussi mais touchant et et c'est un personnage qui est fondamentalement dominé donc c'est c'est là qu'il y a une absurdité dans l'accusation qui lui est faite parce que dans le cadre de cette accusation voilà il va être montré dans les médias comme un personnage de dominateur enfin de vraiment comme l'archétype du mal blanc de 60 ans qui aurait toutes les cartes de son côté la réalité c'est que c'est un homme qui est méprisé par son ex-femme qui est regardé un peu de haut par son meilleur ami Marc avocat qui lui a très bien réussi sa fille en fait il a même il est même des chutes ça puisqu'elle avec sa fille il a une relation qui est très belle mais qui est quasiment une relation de de vieilles copines quoi c'est à dire que en fait il est plus sa fille ne le regarde même plus voilà comme une comme un patriarche elle le voit vraiment comme un comme un homme déchu et ce qui est d'ailleurs même dans son université quand il y retourne il est pas du tout animé quelques-uns qui les reconnaissent mais il va faire des photocopies comme un dur très peu d'éclaté dans le dans l'ouvrage vous écrivez que ces gens ne doutent pas qui pensent que le doute la marque des faibles est-ce qu'il y a pas une chose de très moderne aussi dans cette idée que le doute c'est une marque de faible et que soit on a une position fondamentaliste très claire et que si on doute si on accepte la nuance c'est que finalement on est du côté des oppresseurs oui le doute à le doute en fait est moins visible c'est à dire que une parole nuancée et moins visible pour plein de raisons mais on pourrait citer une des raisons qui est une raison très très propre à notre temps qui est celle des algorithmes des réseaux sociaux on sait très bien que les algorithmes font émerger de façon mécanique les propos radicaux plutôt que les popo outranciers etc plutôt que des propos nuancés et puis la nuance a besoin de prendre son temps la nuance elle peut pas se s'exprimer en 144 signes et donc lui il est aussi prisonnier de cette temporalité là de ce temps de la nuance qu'on ne lui donne pas et et il est face à des gens c'est vrai qui qui ne doute pas qui est qui ont une immense force de ce fait parce que je crois qu'il le dit à sa femme au plus fort de la polémique en face de moi j'ai des saint-justes et il y a rien de plus terrible qu'une pensée qui se nourrit elle-même qui écrase tout sur son passage et et donc il trouve ça terrible mais il trouve ça quasiment presque admirable il est libre il était tanisé en fait face à ça parce que c'est c'est très très difficile de d'argumenter de se défendre face à des gens qui ne doutent pas et qui manquent singulièrement d'humidité parce qu'on ne doute pas c'est qu'on pense qu'on a qu'on est dans le vrai qu'on atteint la vérité finale vous parlez des vous avez parlé maintenant des réseaux sociaux donc une partie de l'histoire également Polémiques numériques très liée à cette modernité donc la rapidité d'une polémique qui démarre sur un média complètement alternatif c'est un blog sauf erreur avec quelqu'un de pas tellement connu mais qui commente le livre et qui dit justement que Roscoff ne s'est pas placé du point de vue noir et tout part de là donc c'est à dire que ça part d'un blog ça se reproduit sur Twitter ça grandit de plus en plus et ensuite ça finit par exploser être virale donc c'est à dire que ça peut venir un peu de n'importe où et que le rythme est plus tellement maîtrisé comme il pouvait être il y a 45 ans quand les les médias sont trop maîtriser la formation que ce soit bien ou mal c'est une autre question mais en tout cas la rapidité aussi le fait que ça puisse venir de peut pas être très bien exprimé dans le dans le roman et également la le fait qu'une polémique qui commence en ligne peut finir par des conséquences et des séquelles physiques parce qu'il démarre par une polémique en ligne puis à la fin une partie de son appartement est attaquée etc donc est-ce que ça c'est aussi quelque chose que vous vouliez démontrer que les paroles en ligne peuvent avoir des conséquences alors je n'écris pas un roman avec l'idée de démontrer quelque chose et vous disiez tout à l'heure que c'est pas une c'est pas une question de morale et gérant cette croyance que que le roman est pour reprendre les mots de coude des races ce territoire moralement neutre on peut aussi montrer des réalités qui s'annulent les uns les autres alors après c'est vrai que sur les réseaux sociaux bon il y a je dirais que le livre est à charge c'est évident parce que ouais il est pris dans un il est face déjà il est face à un ennemi qui n'a pas de visage puisque c'est une multitude anonyme qui n'a d'ailleurs pas de grief personnel contre lui donc c'est ce qui va dire à la fin quand il sera jugé enfin quand c'est certains de ces cyber-harcèdeurs sont jugés c'est que il dirait qu'il n'y avait il ne peut même pas au moins se rapprocher un visage haineux c'est-à-dire c'était pas personnel parce qu'il se retrouve face à un type de un peu un pauvre type qui dit écoutez j'ai fait ça mais c'était un peu pour j'étais sur les réseaux j'ai quasiment une sorte de double haineux sur les réseaux mais je sais pas pourquoi j'ai écrit tout ça et qui ne l'assume pas d'une certaine façon donc il y a comme ça un visage un visage informe de la meute et puis des effets viraux totalement incontrôlable et d'ailleurs il va parler avec son meilleur ami Marc et ils vont parler de cette peur commune qu'ils ont parce que ils viennent d'un temps ou évidemment il y avait déjà des campagnes de presse surtout s'ils sont son ami par exemple fait de la politique donc ça donne public donc il dit moi je qu'on était jeune au moins on savait qu'on pouvait prendre un avocat déposer une plainte en dénonciation calomnieuse on pouvait juguler le truc mais là c'est c'est c'est des kabales qui sont totalement incontrôlables qui sont d'une rapidité extrême et c'est cette peur là que que qui prend mon narrateur et dans le livre c'est également marquant avec l'exemple que vous venez de citer le jugement ou procès quelques années plus tard c'est la rapidité de l'emballement la rapidité d'une création d'une star aussi parce que Jean Roscoff était un inconnu il était passé quasiment à travers de l'histoire donc on ne le connaissait peut-être dans les milieux restreints mais il avait échappé complètement la popularité son roman ou son recueil de poèmes avec pas du tout vocation à être lu par le grand public il est publié par une petite maison d'édition complètement marginale et tout à coup on en crée une star donc c'est à dire qu'en quelques semaines en quelques heures il est propulsé au devant de la scène sans avoir forcément la personnalité pour et les conséquences de cette médiatisation sont jugées des années plus tard est-ce que c'est pas un problème général c'est trabilité de rapidité de la vie numérique et ensuite la rapidité de la vie de la justice oui bien sûr c'est c'est de temps qui sont qui sont très très différents et lorsque le procès arrive c'est bien trop tard c'est à dire que les choses ont déjà été détruites le mal a déjà été fait et il y a quelque chose même de dérisoire à ce procès qui arrive deux ans après les lui voit ça comme une sorte de mascarade et d'ailleurs il a même un peu de pitié pour le type qui est à la barre qui ne connaît pas donc je voulais montrer aussi ce comme ça cette ce côté farcesque est totalement dérisoire de la procédure et à la fin de nos entretiens on pose toujours la question à nos invités de nous citer un livre une Un livre sur la liberté œuvre en lien avec la liberté qui les a marqué au fil de leur vie ça peut être un roman vu que vous écrivez des romans ça peut être autre chose quel serait votre livre en lien avec la liberté récemment j'ai fait un papier sur un livre qui est quand même la marque d'un homme réellement libre qui est le laissait de Bernanos sous les grands cimetières sous la lune je dis très libre parce que Bernanos vient de la droite comme on le sait la droite même c'est mort ancienne nationaliste et il écrit compte sa propre famille parce que il est il voit le sort qui est fait aurait pu républicain espagnol par l'Église espagnole c'est à dire des meurtres des massacres et quitte à se brouiller avec sa première famille il décide de porter cette parole très forte très libre et je dirais que il y a des Bernanos aujourd'hui c'est des intellectuels de gauche qui font des tribunes pour parler du nouvel antisémitisme et se brouille avec une partie de leur sens aux anciens amis ou on pourrait voilà on pourrait trouver d'autres exemples c'est pas une posture c'est une posture qui a c'est à dire pas une posture mais c'est cette figure d'écrivain libre je crois qu'elle est elle est importante et elle est coûteuse et du coup ta bernano c'est l'écrit d'ailleurs il écrit d'ailleurs qui ne se méfie de toutes les paroles qui ne vous coûtent pas ça que je ne vous coûte pas c'est que vous êtes peut-être dans l'erreur et que et donc lui fait faire ce livre là qui est sublime donc c'est à dire la notion de courage est importante sur le courage bien sûr de liberté et son courage poisson sont quand même souvent de pair parce que la liberté qui ne coûte pas c'est il y a aussi une liberté dégradée qui qui est proche du relativisme de la liberté de ce je sais pas moi de sa vie lire ou de d'avilir l'autre celle-ci elle doit au contraire elle doit elle doit être combattue Bernanos est connu je crois pour dire que sa liberté lui importe enfin que la liberté de son prochain lui importe autant que la sienne je pense qu'il y a justement cette notion de courage et de responsabilité aussi pour son prochain en tout cas merci beaucoup pour ce conseil et on conseille également à tout le monde de lire le voyant des tempes et également les prochains ouvrages qui sortiront ces prochaines années merci pour ce moment merci pour l'échange et une bonne journée merci à vous pour le manquer aucun de nos contenus n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne et activer la cloche et pour faire infuser la liberté n'hésitez pas à partager nos vidéos autour de vous