Erik Orsenna : "Le en même temps conduit aux extrêmes"

[Musique] bonjour bonjour Éric orsena merci beaucoup d'être avec nous l'académicien Éric orsena merci d'avoir accepté notre invitation Éric orsena vous êtes un fidèle du Congrès des mères qui s'est tenu cette semaine et vous avez parcouru les allées du Congrès comme chaque année dans quel état d'esprit vous avez trouvé ma et bien ils sont euh toujours déterminés c'est ça qui me fascine c'est cette générosité quotidienne moi j'ai des générosités par impulsion par des missions eux c'est jour après jour et la nuit aussi et quel que soit petite ville grande ville ils sont tous là et puis ils s'interrogent parce que quand même ils se font agresser en plus ils ont des questions difficiles à régler h quand même notamment des questions climatiques moi mon métier c'est l'eau temps en temps c'est la sécheresse temps en temps c'est l'inondation et puis et puis il voit la suite donc ça va donner et puis ils ont plus les moyens et puis ils sont perdus ils sont perdus parce qu'ils savent pas qui fait quoi donc c'est vrai que la mission que le Président de la République a confié à Ric vert est une bonne mission sur la décentralisation on va revir là-dessus mais c'est vrai qu'on a on a beaucoup parlé de la lassitude des mes du découragement vous c'est c'est pas le premier mot qui si des gens si des gens sont pas découragés c'est eux parce que le courage c'est pas à un moment donné on abandonne mais ils sont là encore vous savez moi je passe le tiers de mon temps à Paris et les deux autres tiers dans un petit village en côte d'Armor et dans un petit village à la frontière entre leur aloir et les ivelines et les deux mères Lydia en coup d'armort et Philippe là sont des amis intimes parce que je vois jour après jour ce qu'ils font dans tous les domaines l'économique le social l'éducation l'environnement travaille avec les différentes formes de de d'agriculture comme en parlait monsieur le sénateur donc je vois on est dans le concret pourquoi j'aime les m pour une raison très simple j'aime de de passion mon pays et bien quand on aime son pays on aime les me vous qui les voyez chaque année est-ce que vous avez l'impression que leur état d'esprit a évolué alors l'état d'esprit est plus est plus clair ils veulent des on leur a tellement dit des choses que vous comprenez même les mots quand ils dépendent non plus d'une taxe c'est-à-dire que c'est quelque chose qui voilà qui est peu général dans le budget de l'État mais d'une dotation c'est de l'omô ils dépendent du bon vouloir c'est pas possible comprenez ça un moment donné il faut les actes on dit que la décentralisation il faut mettre de l'ordre on met de l'ordre mais il va falloir bien se rendre compte de ce que ça veut dire moi je vais vous vais vous dire euh sur les questions d'eau qui est donc mon métier euh je me suis rendu compte de l'importance des départements parce que j'y croyais pas moi je disais trop de strat trop de millefeuilles tout ça allez hop on vire les départements bien je vais vous rendez je vais vous donner mon mon expérience sur la gestion de l'eau regardez vous avez les Deux Sèvres bien c'est pas du tout la même chose que la vendz les deux Sèv il y a saints Soline où personne n d'accord alors qu'en vendez tout le monde une grande tradition est de se mettre d'accord et il y a énormément de réserves je dis jamais bassine quand vous dites bassine je suis académicien donc un peu des mot les M un sens vous êtes mort c'est une réserve et bien on vendz il y a plein de réserves et les gens sont en accord alors que dans le département voisins donc quelle est la bonne échelle d'action moi c'est ça qui m'intéresse voyez donc pour vous il faut pas supprimer le strat parce que c'est un débat qu'on a entendu à l'Assemblée des départements de franceé d'avis et moi je pense que là sur ces questionsl le département pour moi existe à l'inverse c'est une autre question qui m'intéresse beaucoup c'est les communes les interc et les aglos parce que les maires savent plus où ils sont ils savent plus où ils sont financièrement on en a dit un mot mais ils savent plus savoir quelle est la responsabilité donc moi je vois chez moi donc bah dans mon petit village où sais tout est à l'anion comment ça se passe avec l'agion comment ça marche on sait plus quoi et donc quand on sait plus qui c'est c'est l'irresponsabilité et l'impuissance de ces gens si généreux combien ils gagnent les maires vous rendez compte ce que ça veut dire jour encore une fois jour après jour ouais une grande partie des indemnités qui sont inférieures au SMIC on va revenir sur la question des indemnités puisque vous parlez finalement d'une forme de simplification qu'il faudrait opérer Emmanuel Macron à l'élyisée il a parlé d'un système C par-dessus tête c'est c'est le mot que vous emploirez aussi oui si vous voulez moi à propos du président de la République que ça soit Emmanuel Macron ou d'autres euh je pense qu'il faudra une règle que avec laquelle personne sera d'accord mais moi c'est mon irresponsabilité est-ce qu'on peut être président de la République sans avoir été élu précédemment et ben je pense que non de la même manière que je suis mais fermement opposé maintenant à l'interdiction de cumul des mandats quand on dit regardez le mot cumulle c'est C par-dessus Têtre aussi cumule cumule on dit cumule cumul et bien cumular c'est quoi c'est l'expérience être législateur c'est pas un métier comme un autre on n'est pas comptable il faut une expérience comprenez c'est ça j'ai été 25 ans conseiller d'État donc je sais ce que c'est que des des des textes de loi bah ça vient pas comme ça donc c'est une expérience on met un peu d'ordre là-dedans mais il se trouve que moi je le connais pas mais j'ai de respect pour tout ce qu'il a fait donc j'attends de Eric vert qui a cette grande expérience là qui qui il a de la mesure et l'expérience donc on va voir ça va donner mais ouais juste sur Emmanuel Macron parce que c'est c'est de lui dont vous parlez le président qui n'a pas été élu local est-ce que au bout de 6 ans il les comprend les maires ou toujours pas vous écoutez j'ai pas eu évidemment ces très très hautes fonctions mais j'ai été conseiller culturel de François bterant bien quand vous venez de l'Élysée je j'allais en France tout le temps on vous parle pas de la même manière c'est pas pareil donc j'étais de fait à côté de Jacques Lang Son vice-ministre on parle pas de la même manière mais quand vous êtes en élu élu et obligé de de décider jour après jour et de de garder un cap au milieu des contradictions ça rien à voir que d'être là et très franchement il reçoit les mares chez lui il va pas chez eux moi j'ai été blessé pour eux que il n'aille pas au salon on va au salon de l'agriculture et on va pas au salon des mèr c'est quoi ça un manque de respect considération écoutez tout doit se passer là bah c'est pas vrai voyez moi c'est cette vision là donc il a un dynamisme que j'admire il a tout ça et ca mais cette ce ce lien ce lien vital avec la France moi j'ai vu beaucoup de présidents parce que des liens très forts avec évidemment François midran mais aussi Jacques Chirac avec d'autres comme ça qui était là euh la la France c'est c'est même même si vous allez partout de haut c'est moins que d'aller dans quelques endroits du bas ouais et ça restera une trace dans ces mandats euh le fait de ne pas avoir été euh on verra moi je m'inqu je m'inquiète de la suite mais vous savez bah parce que on va voir un peu ce qui va se passer c'est-à-dire que euh le le le le pays il faut il faut être parmi eux vous savez il faut être regarder moi moi je je reviens de de de ce qui en ce moment je travaille sur l'agriculture et la fin avec Julien Normandie et j'étais dans la justement dans la banlieu de Nancy dont vous parliez dans des endroits complètement perdus et je voyais le travail d' tél caronde voir ce que c'est quand vous imaginez quand même que 16 % des Français ne mangent pas à leur fa 16 % des Français alors évidemment dans mon milieu académicien ancien conseiller d'État on sait pas ça veut dire faut aller les voir mais pas aller les voir en disant je vais vous apporter le truc et aller avec eux partager un peu ce qui se passe c'est pour ça voyez que moi j'avais pas cette générosité quotidienne c'est pour ça j'ai toujours refusé de de de tenter une élection ou d'être ministre mais parce que c'est c'est c'est je me dis bon ils sont élus moi je suis lu mais pour être lu il faut que je sois avec eux que je partage vous savez un écrivain celui qui vit la vie des autres l'enquête du il y a une enquête du cvipov qui a été réalisée auprès de milliers de ma mais que vous auriez très bien pu remonter vous aussi qui met en exerc ce besoin de reconnaissance qu'on les élu aujourd'hui comment on y répond vous savez euh j'aime beaucoup ce mot reconnaissance parce que il y a connaissance et reux vois on dit en Afrique vous savez tout le monde peut venir tout commence quand on revient et quand vous apprenez la botanique ce qui a été mon cas parce que j'y connaissais rien on allait dans ce qu'on appelle des travaux de reconnaissance c'est a deux sens sa reconnaissance reconnaissance ça veut dire distinguer les plantes les unes des autres et en même temps ça veut dire merci et moi le premier mot que j'ai appris c'est grâce à ma mère c'est merci pour une raison très simple c'est quand je disais pas merci elle disait j'entends pas et comme j'adorais ma mère je voulais qu'elle entende je disais merci merci merci donc reconnaissance ça veut dire leur dire merci savoir qui sont donc les aider à déterminer leurs tâches et leurs responsabilités et en même temps leur dire merci euh est-ce qu'on leur dit suffisamment merci un les politiques et deux aussi peut-être les citoyens parce que dans l'enquête du cvipof la la la PR première le premier sujet d'inquiétude et et de malêtre des mes c'est une trop grande attente de leurs concitoyens mais comme c'est l'incarnation de de de je sais pas de de de ce qu'on veut de de d'un pouvoir central le pouvoir total c'est quasiment divin donc si ça marche pas c'est de ta faute et c'est violent c'est de ta faute ils disent ça c'est de ta faute c'est à toi et dans tous les domaines les plus divers j'ai pas d'emploi c'est ta faute et cetera donc il y a il y a pas que la responsabilité des politiques il y a aussi la responsabilité des citoyens c'està-dire qu'est-ce que c'est la République c'est une œuvre commune c'est pas ça vient pas d'en haut et cetera et notamment le respect du travail moi je suis dans ce qu'on appelle voilà la socialdémocratie c'està-dire on est plus que 2 ou 3 % en France mais j'assume comme ça je continue il y a quand même avant avant de distribuer il faut produire et bien comment on produit par le travail et il se trouve que j'aime le travail moi si vous voyez mes premier manuscrit c'est épouvantable alors que j'ai écrit 70 livres et après petit à petit et c'est pour ça que je me sens un peu comme les agriculteurs parce que on se lève au même moment c'està-dire je les vois on prend le café comme ça vers 11h moi j'ai essayé de faire pousser des phrases à partir de ma de ma de ma feuille blanche et eux dans les chambes vous en avez un peu parlé RIC orena les violences envers les élus augmente plus 32 % l'année dernière plus 15 % cette année selon les prévisions de l'Association des mères de France qu'est-ce que ça dit de la France et de la République d'aujourd'hui c'est ça veut dire que l'individualisme est là maximum tout pour ma gueule et donc je fais pas l'effort moi mais c'est toujours quelqu'un d'autre qui est responsable toujours le Bou émissaire alors le Bou émissaire comme on a dit apporté jeif sber toujours à côté et si on se demandait qu'est-ce que j'ai fait moi vous savez c'était c'était Kennedy c'était tout le monde qui disait un peu tu demandes ce que le pays a fait pour toi est-ce que tu ASIT qu'est-ce que tu as fait sur le pays c'est un peu ça ça ce qui se passe quand même il y a une sorte de de d'examen de conscience qui doit être fait de chacun de la même manière que pour le climat mais on trouve assez normal de dire qu'est-ce que tu fais pour le climat toi avec les nutriscor les machins et cetera mais on dit pas qu'est-ce que tu fais pour le pays tu as fait quoi pour le pays toi derniers temps pour l'ensemble parce que cette belle chose s'appelle la République qu'est-ce que tu as fait rien fait tu as attendu il y a il y a des on a des droit mais d'abord il y a des devoirs s'il y a pas de devoirs il y a pas de droit il y a une quarantaine de maères qui démissionnent par mois de depuis le depuis 2020 depuis le début de leur mandat c'est ce que dit David lisna est-ce qu'aujourd'hui vous êtes inquiet pour la démocratie bien sûr je suis inquiet pour la démocratie bien sûr vous savez regardez ce que se disent les mots vous voyez à chaque fois je c'est chacun son métier mais démission c'est-à-dire on abandonne sa mission démissions ça veut bien dire c'était une mission c'est pas un métier c'est pas une ambition c'est une mission et qui sort de cette mission quelle plus belle mission c'est comme quand on voit que des médecins comme on dit déplaquent arrête d'être médecin ou il essayent de trouver d'autres choses bah voilà ça ça veut dire qu'on sort de sa mission quelle plus belle mission que prendre soin bah c'est des sortes de c'est c'est des c'est des médecin de notre pays à chaque fois qu'il y a une crise qui on va voir quand il y a eu une là dernièrement il y a eu cette terrible tempête en Bretagne qui était au premier rang bah c'était les services publics et les maires mais est-ce qu'aujourd'hui on est dans une crise démocratique pour vous oui bien sûr que oui on est une crise démocratique voilà il faut vous savez la démocratie c'est comme l'amour hein c'est dire la démocratie il faut la réinventer sans arrêt si on considère que c'est gagné on est mort donc avec et avec des grandes tentations de régime fort puisqu'on doit faire beaucoup de transition notamment à cause de toutes ces voilà ces agression du climat on voit bien et ben il faut se dire comment est-ce qu'on va faire parce que la tentation est grande de dire comme on n arrive pas en démocratie parce que c'est tout pour ma gueule et ben on va prendre un régime fort c'est-à-dire lui il va imposer alors même que il y a en Chine qui est la grande voilà on regarder on décide on décide et ben ça marche pas quand il y a pas de démocratie régime fort ce serait qui chez nous bah les régimes fort on voit bien les tendances c'est-à-dire vous savez j'ai j'ai fait une erreur euh avec quelques-uns en disant l'alternance ça va pas on va mettre les meilleurs ensemble le en même temps et bien les meilleurs ensembles c'est la prime aux extrême et moi je suis revenu à l'alternance on a besoin de droite on a besoin de gauche quand on respire on respire pas en même temps on inspire on expire c'est ça le le souffle de la République donc ça veut dire que la fin du cvage gauche- droite théorisé par Emmanuel Macron ça a fait le jeu notamment de Marine Le Pen et et et de la nu et jeanluc Mélenchon et de la côté regardez un peu ce qui se passe c'est-à-dire étrangement le en même temps divise l'alternance rassemble on va parler de l'eau puisque évidemment c'est c'est votre grand sujet orsena cette question de l'eau l'an passé on parlait beaucoup de sécheresse on en a parlé d'ailleurs quand vous étiez venu cette année c'est plutôt que d'eau que d'eau alors c'est ça la question c'est que il y a la même quantité d'eau c'est ça ce qu'il faut savoir c'est a la même quantité d'eau le grand cyle tout ça etation et cetera simplement elle elle elle coule pas de façon tempérée régulière et on a l'alternance des phénomènes extrêmes parce que c'est c'est le le le la la conséquence du dérèglement climatique avec l'augmentation des des des températures et étrangement vous avez moins d'eau disponible quand il y a une qu' il y en a une sécheresse parce que l'inondation va un peu partout on a vu les les terribles les terribles événements dans le nord de la France et quand j'ai été au Congrès des mires j'ai dédicacé mon livre la terre à soif c'était passionnant il y avait 60 mes qui sont venus et tous il me disait ah dans dans ma commune dans les chartreuses voilà ce qui s'est passé je suis prês d'unkererque voilà ce que ça donne je suis voyez donc c'était une extraordinaire diversité et en même temps la la sorte de de de confirmation ce que j'ai toujours pensé l'eau c'est le miroir mais pas pour voir sa gueule c'est le miroir nos société dis-moi comment tu gères l'eau privé publique à quel prix pour qui au bénéfice de qui de quelle action et cetera je te dirai exactement à quel type de société tu appartiens et on a discuté d'eau sans arrêt alors ils étaient là ils attendaient patiemment que je parle d'eau avec chacun des maires et donc avec ce BIA là c'est extraordinaire parce qu'on est en plein dans le partage reflète dans le miroir alors aujourd'hui bah c'est la diversité moi quand on me dit est-ce que tu es pour les réserves ou pas ça dépend des endroits chez moi en Bretagne il y a pas de NAP fréatique donc il faut réserver les choses mais c'est complètement idiot de laisser filer comme ça l'eau on a bien vu le manque le manque de de d'infrastructure dans le Nord je travaille beaucoup avec les canalisateurs c'est passionnant de voir un peu ça avec des contradictions parce que quand vous réhabilitez tél réseau qui permet de d'économiser souvent 20 ou 30 % parfois il y a des associations de défense de l'environnement qu'on peut comprendre quand il y avait une fuite il y avait une zone humide si vous réhabilitez il y a plus de fuite mais est-ce qu'il faut est-ce qu'il faut revoir aujourd'hui nos manières de construire pour tenir compte de ce risque de l'eau et et nos manières d'entretenir également lesors on est dans les contradictions aussi j'étais hier avec la Fédération du Bâtiment vous savez que c'est le prochain drame de notre pays c'est le manque de logement on est passé de de 40000 50000 Chac année et ça diminue diminue comment est-ce qu'on va loger les gens mais comment en même temps on va réindustrialiser s'il y a personne pour loger et comment en même temps on va pouvoir en même temps parce que là c'est les contradiction de fait comment est-ce qu'on va pouvoir loger plus en protégeant mieux les territoires donc et c'est ça qui est très intéressant de voir à quelle échelle il faut décider c'est pas Bercy qui doit décider seul c'est région par région en accord avec les agriculteurs parce qu'on on dit zéro artificialisation des des des des sols très bien mais où ça veut dire quoi où et on peut très bien et en plus on peut très bien construire en respectant on peut très bien avoir des parkings avec l'eau qui coule et cetera donc le possible est là et on revient à la décentralisation donc alors et on revient à la décentralisation qui est choisir la bonne échelle spatiale quelle est quelle est la bonne échelle voyez par exemple à l'échelle du bassin pour l'eau mais c'est pareil aussi pour la construction et puis et puis quelle est la bonne échelle de temps c'est-à-dire est-ce qu'on se donne un peu de temps ou pas mais que ça soit clair il y a eu un drame on a on a supprimé l'aménagement du territoire on a supprimé le commissariat à l'aménagement du territoire qui moi me passionnait quand j'étais petit quand j'étais à sciencep gamin on a on a abandonné ça et on a cru que all les forces du marcher all le ruissellement ça marche pas les plus riches sont encore plus riches et les autres tout ça donc c'est ça cette affaire la géographie est une volonté pour terminer r Orsina puisque vous nous avez beaucoup parlé de mots pendant cet entretien on voudrait vous entendre sur la question de la langue française vous étiez à Viller côteray il y a quelques semaines quand Emmanuel Macron a inauguré cette Cité internationale de la langue française le français Simon qui bâtit l'unité de la nation a dit le chef de l'État c'est encore vrai aujourd'hui mais évidemment mais évidemment c'est et que quand on a pas le sentiment de de la langue commune c'est la violence qui l'emporte donc le français évolue vous ça fait le français est une langue vivante j'ai fait un livre avec le l'immense savant Bernard cerchilini sur les mots immigrés et il faut savoir que dans notre origine et ça fait pas de plaisir à certains mais je m'en fous il y a beaucoup plus de mots d'origine arabe dans la langue française que de mots d'origine gauloise donc il faut qu'il sache cela avant d'invectiver il faut quand même savoir et donc ce genre de question donc maintenant la langue comme ça doit doit doit doit vivre doit vivre avec des vraies questions par exemple la féminisation et pour moi des mauvaises réponses avec des points partout à la fin alors justement parce que au moment où vous étiez à villercotret le Sénat votait sur un texte pour interdire l'écriture inclusive pour vous l'écriture inclusive c'est une évolution de la langue ou c'est une dérive non c'est à mon sens c'est c'est une vraie question une vraie question la féminisation parce que qui a le pouvoir des mots à le vrai pouvoir et une inquiétude que j'ai très forte le monde numérique c'est un monde de mec les femmes côent pas c'est-à-dire que le le l'hyper langage le méta langage qui en train d'être créé ça sera un métaangage de mec et donc cette question elle est énorme donc si on revient à la langue française je pense que pour être pour mon sentiment c'est'est pas la peine d'interdire ça va décliner tout seul ce qu'on voit nous l'écriture inclusive oui l'écriture inclusive ce qu'on voit nous avec à l'Académie c'est que l'important c'est l'usage il y a des mots qui m'a marche très bien comme ordinateur et d'autres qui étaient pourtant magnifiqu comme baladeur qui marche pas donc on voit un peu ce que ça donne et puis faut surtout donner envie de cette belle langue française donc quand je vois la ministre de la Culture qui lance ce grand rendez-vous de la poésie et pour les jeunes il y a beaucoup de poésie parce que c'est court c'est bref ça touche voyez et donc et et donc cette langue on l'aime tellement et on on parle on parle ensemble c'est voilà c'est c'est c'est si vous voulez au fond on me dirait est-ce que tu es français ou francophone quelque chose me dit que je suis peut-être plus francophone encore que français parce que la France bon mais en plus comme disait très bien Maurice Bron c'est une langue en partage la France est bien moins l'Académie française on n'est pas propriétaire du français et je vais faire mon marché linguistique en Belgique en Suisse en Afrique au Québec quand vous avez vu Gabriel Atal qui a rendu public les évalu des élèves de 4e notamment et que la moitié d'entre eux ne savent pas lire correctement comment on en est arrivé là aujourd'hui écoutez franchement je sais pas mais ça c'est un drame parce que c'est non seulement un drame pour la nation mais un drame aussi pour l'inégalité parce que quand vous avez la chance de une famille qui pie certaines insuffisances de l'éducation nationale bien il y en a qui auront la maîtrise et d'autres qui auront pas la maîtrise et quand vous avez pas la maîtrise de votre langue vous avez pas la maîtrise du principal outil donc la question de d'apprendre le français comme les mathématiques et tout ça est absolument central donc c'est tout se joue tout se joue au primaire tout se joue au primaire et la question de l'éducation nationale c'est le chantier de notre pays cet école qui a construit l'unité de la République est en train de favoriser l'inégalité et ça c'est absolument impossible j'ai vu Gabriel Atal et donc je suis absolument à la disposition moi vous savez sur ma tombe il y aura prof j'ai été prof j'ai adoré apprendre et j'essaie de transmettre prof donc prof c'est la plus belle démission avec les maires mais ce qui est un peu paradoxal parce que toute la philosophie de l'éducation nationale depuis quelques années c'est de faire justement de l'égalité voir de l'égalitarisme est-ce que du coup ça a pas produit l'effet inverse en favorisant les inégalités et bien on est d'accord là-dessus et regarde et quand vous voyez que une part croissante des enfants de ceux qui ont les moyens vont dans le privé ça c'est très mauvaise nouvelle parce que c'est comme on voit l'abandon de la maîtrise de la dette là c'est l'abandon aussi c'est une autre dette après la dette financière la dette environnementale c'est la dette inégalitaire mais cette philosophie elle a conduit un nivellement par le bas de l'éducation nationale ça dépend il faut voir les endroits c'est c'est encore une fois il y a des écoles publiques magnifiques et d'autres moins alors peut-être que voilà il faut bien voir que bah il y en a qui sont meilleurs que d'autres et puis il faut réveiller ceux qui sont Mo bons Gabriel Atal il premet un choc des savoirs il va présenter un plan dans quelques jours quel conseil vous lui donnerez don d'abord extraordinairement extraordinairement humble mais déterminé comme toujours et avec la vraie question est-ce que vous savez j'ai participé ici même au Sénat qui était organisé par le président Larcher et peut-on réformer l'éducation nationale c'est son job bon courage tout vieux petit prof que je suis sera à ses côtés avec tout l'amour que je peux avoir pour pour mon pays et pour ma langue voilà il a peut-être entendu le message merci Eric orsena merci beaucoup pour cet entretien qui était passionnant merci d'avoir été notre invité on rappelle le titre de votre livre il était une fois la terre et vous avez un livre en préparation avec Julien de Normandie et oui parce que je suis passionné par l'agriculture on m'a plusieurs fois proposé d'être ministre de la Culture jamais de l'agriculture alors je voulais lutter contre cette jalousie et avec Julien on essaie de voir l' contradiction par exemple on on adore importer ce qu'on s'interdit de produire et comme ça la France la merveilleuse France si l'hiver si riche si fertile importe la moitié de ces fruits et légumes on marche sur la tête comme dirait notre cher Président le cul par-dessus tête vous viendrez nous en parler c'est en février c'est ça bien sûr comme vous avez remarqué je suis d'un bavardage mais c'est toujours un plaisir on vous recevra à ce momentlà merci R