Jérôme Ferrari : Décrire l’Enfer, décrire le Paradis.

Published: Oct 02, 2023 Duration: 00:38:36 Category: Nonprofits & Activism

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on a j'ai intitulé mon intervention d'écrire l'enfer d'écrire le paradis ou le représenter c'est pareil et en fait ce sera quelque chose autour de ce que schopenhower dit dedans dans le monde comme volonté comme représentation schopenwer se réfère deux fois à Nantes une fois dans le livre 3 il parle du paradis et une fois une autre fois dans le livre 4 où il fait référence à l'enfer et on va partir de cette référence là qui est pas très longue je vais vous la lire si l'on nous mettait sous les yeux à chaque si l'on mettait sous les yeux à chacun les douleurs les souffrances horribles auxquelles nous exposent la vie l'épouvante nous saisirait prenez le plus endurci des optimistes promener le à travers les hôpitaux les lazarets les cabinets ou les chirurgiens font des Martyrs à travers les prisons les chambres de torture les hangar à esclaves sur les champs de bataille et sur les lieux d'exécution ouvrez lui toutes les Noirs retraites où se cachent la misère fuyant les regards des curieux indifférents pour finir faites-lui jeter un coup d'oeil dans la prison du Gaulin dans la tour de la fin il verra bien alors ce que c'est que son meilleur des mondes possible et d'ailleurs d'où est-ce que Dante attiré les éléments de son enfer sinon de son nom de réel lui-même pourtant il en a fait un enfer fort présentable mais quand il s'agit de faire un ciel dans dépeindre les joies alors la difficulté a été insurmontable notre monde ne lui fournissait point de matériaux il n'a donc eu qu'un parti à prendre au lieu de nous parler de la félicité du paradis nous redirent les leçons qu'il y avait reçu de ses ancêtres de sa Béatrice et de diverses c'est assez avoué ce qu'est notre monde alors bon dans ce passage on retrouve outre une pique adressée donc à lineets que schopenower des textes déteste particulièrement et un passage du Monde comme volonté comme on présentation où il dit que le monde est le pire des mondes possibles dans une symétrie avec la limite on trouve donc une remarque critique sur la Divine Comedy qui est assez simple pour shopenhauer la description de l'enfer et une réussite et celle du Paradis un échec bon une dissymétrie qui est assez remarquable dans la mesure où on pourrait supposer que tout ce qui a trait à l'au-delà que ce soit le paradis d'en faire ou le purgatoire relève de de les représentable et pourtant ce qui fonde le jugement de schopenhower cette dissymétrie c'est simple si on lit le texte pour décrire l'enfer Dante avait selon schopenhawer qu'elle s'inspiré des souffrances réelles inhérentes à toute vie et la description du paradis ne pouvait qu’échouer pas parce que Dante est un mauvais poète ou manque de génie mais parce que ce qu'il faudrait décrire n'existe pas ne peut pas être imaginé ne peut pas être non plus même conçu d'où cette histoire de difficulté insurmontable alors remarquer que la critique elle porte sur le point précis du contenu intuitif de ce qu'on donne à voir shop one dit pas du tout que le paradis raté dans le livre 3 ici le paradis et notamment le fait que les les élus se présentent sous forme de points lumineux et pour je peux voir illustre avec ça le point selon lequel la béatitude intellectuelle est bien symbolisée par la lumière par représenter intuitivement mais représenté symboliquement mais ce qui lui reproche c'est que Dante ne donne pas à voir et ne peut pas donner à voir ce à quoi pourrait ressembler une béatitude éternelle le paradis peut pas parler la langue de l'intuition la représentation mais simplement celle du concept ou du ou du symbole je dois dire que je suis assez d'accord avec shopenhauer en fait tout le monde qu'on soit bien que être allongé dans une boue noire noyé dans une fosse à purin écorché vif ou bien mastiquer par Lucifer et ça pour l'éternité on voit que c'est assez désagréable et on peut se l'imaginer concrètement et douloureusement pour moi je sais pas pour vous mais être convaincu que sertir une croix géante ou bien regarder une fontaine depuis l'intérieur d'une rose dont on est un pétale et que ça ça représente le summum de la félicité c'est plus compliqué si on ajoute que ça aussi c'est éternel on pourrait même penser qu'il s'agit là d'une forme perverse de torture en fait sauf à considéré que les élus ont vraiment plus rien du tout de commun avec les êtres humains qu'ils ont été ce qui est encore possible et qui sont passés dans un monde où c'est où ces choses-là sont délectables bon alors une des premières objections pas très solide en vérité je la fais pour le plaisir qu'on pourrait faire à Schopenhauer ça consisterait à lui faire remarquer que les peines de l'enfer tels qu'elles sont décrites par Dante on regarde commun avec les peines du monde du monde réel et son distingue assez nettement on peut voir en quoi alors d'abord il y a évidemment la présence de créatures fantastiques qu'on a peu de chance de croiser dans le monde réel Munoz et rayons Lucifer lui-même et et mais le plus efficace pour souligner l'atrocité des conditions là je vais m'appuyer sur des remarques que Borges s fait dans ces essais surdantes qui sont qui sont qui sont parfaites c'est une profusion de détails horrible qui sont pas des détails réalistes mais qui donne vraiment enfin un manteau lecteur c'est ce que ça à faire toute son atrocité à l'enfer un moment il parle de d'années alors je sais plus ce qu'ils ont fait parce que la hiérarchie des du mal et j'étais particulières on leur a tourné la tête vers vers l'arrière et ils sont obligés de marcher à reculons et il donne cette précision affreuse les larmes des yeux baignaient les fesses entre les reins au moment où il rencontre ou gaulino et Roger et il pose la question à augoline qui est en train de grignoter le crâne de l'archevêque il note ce qui m'a ce qui est vraiment épouvantable il souleva la bouche de son affreux repas à ce pêcheur l'essuyant aux cheveux de la tête qu'il avait entamé par derrière ce tout petit détail de quelqu'un qui se bon est plutôt efficace j'en donne deux autres sur lesquels je un moment il y a des ils croisent des ombres aussi qui les regardent mais qui sont obligés de cligner des yeux elle cligne des yeux vers nous comme le vieux tailleur au chat de son aiguille ça c'est un détail qui est cité par Borgès dans les dans son premier dans son premier essai et un dernier qui m'avait particulièrement marqué des damnés sont étendues dans la boue ils chantent eux c'est ceux qui étaient pas contents de la vie quand ils étaient sur terre et chantent un name qui dit à peu près on se plaignait quand quand on était sous le soleil et maintenant nous nous plaignons dans la boue noire et et ce chant précise Dante il le gargouille dans leur gorge car ils ne peuvent le dire en mots entiers les deux dernières citations les yeux qui clignent et le la difficulté à prononcer renvoie toutes les deux à quelque chose de onirique au type de d'impuissance d'une propre à un certain rêve ou à certains cauchemars ou tout ce brouille et ce et se confond Borges d'ailleurs je pense sans doute remarqué ça il a fait une une toute petite nouvelle dans l'histoire de la famille qui s'appelle un théologien dans dans l'au-delà où tout est le type d'enfer auquel est condamné au théologiens se caractérise justement par le flou l'impression l'ambiguïté donc pour la raconter en deux mots parce qu'elle fait c'est vraiment je pense qu'elle fait une page et demie un théologien qui prétendait qu'on gagnait le paradis par la foi et pas par la charité meurt et se rend pas compte et il y a encore chez lui en train de continuer à écrire que on ne gagne pas le paradis par par la charité mais par la foi et ce qui se passe c'est que ces vêtements deviennent de plus en plus misérables puis la la il se rend compte que la les dispositions des pièces de sa maison deviennent étranges voire impossible et puis il y a des gens qui commencent à arriver chez lui en lui disant qu'il est un génie mais ils ont pas de visage où ils ont l'air mort et enfin tout va de et il continue pourtant à écrire ses livres après il se dit qu'il y a un problème donc il écrit qu'en fait la charité est importante mais le lendemain quand il se réveille tout ce qu'il a écrit la veille a disparu et il finit par être emporter par un démon c'est c'est un type d'enfer ou tous ces faces et rien n'est stable dans je pense que Borget a pris a pris a pris l'idée chez Dante on a aussi un usage de de l'ambiguïté j'en ai discuté pas mal avec Mathieu ces derniers jours sur le passage très très connu de de du récit que au Golin au fait de de sa fin de sa mort donc il y a une ambiguïté fondamentale que Borges souligne je pense qu'il a raison et qui est que on peut interpréter ce que dit augoline soit en supposant qu'il est mort de faim après ses enfants soit en supposant qu'il est mort de faim après avoir d'abord manger ces enfants leurs geste suppose que l'ambiguïté est totale eternelle puisque Hugolin n'existe que dans la dizaine de verres qui lui sont qui lui sont consacrés mais moi il me semble qu'il y a là que l'interprétation reste délibérément ouverte le le verte au score qui est très très dur à traduire en français ils peuvent vraiment être interprété de manière différente soit de dire que la douleur n'a pas le tuer mais la fin la tuer donc il est mort de faim soit de dire que la douleur n'a pas pu être plus forte que la fin et l'empêcher de manger ses enfants et que les et les deux et l'atroce possibilité non résolue cette espèce d'état de superposition du texte et s'est passé est assez efficace donc nous ne sommes pas que ces éléments rendent moins pertinents que dit ce que dit ce que dit schopenower parce que dans tout ce qui est décrit là on a soit un matériau empirique de la souffrance qui est poussée à son extrême rendu un peu un peu fantastique et puis et de toute façon et l'autre matériau empirique qui est utilisé il appartient aussi à un type de vie qui est la vie onirique et cauchemar à mon avis donc il y a pas une il y a un travail extrêmement génial du du matériau mais il y a pas de quelque chose qui est sorti qui est sorti du du néant à l'inverse les joies du Paradis elles elles font pas pour nous l'objet d'une expérience possible et d'où là d'où la dissymétrie et cette dissymétrie chez soponale elle est donc pas accidentelle elle est nécessaire en gros c'est impossible pour les êtres vivants que nous sommes et pour tout être vivant qui aurait de l'imagination se représenter quelque chose comme une joie une joie une joie éternelle parce que ça renvoie à un fait métaphysique le jugement que porte schopenhower c'est pas un jugement littéraire ou un jugement de critique il est fondé sur des sur toute sa métaphysique et toute et toutes ces convictions philosophiques alors je vais essayer de je vais essayer de avec le temps que j'ai de faire chopenhower en 5 minutes mais bon essayons donc je vous lis un texte très très connu de Schopenhauer il y a une citation qui est tout le temps utilisée qui est juste un peu de pages avant la citation de Dante que j'ai lu tout à l'heure et le voici déjà en considérant la nature brute nous avons reconnu pour son essence intime l'effort un effort continu sans but sans repos mais chez la bête et chez l'homme la même vérité éclate bien plus évidemment vouloir s'efforcer voilà tout leur être c'est comme une soif inextingible or tout vouloir pour principe un besoin un manque donc une douleur c'est par nature nécessairement qu'ils doivent devenir la proie de la douleur mais que la volonté vienne à manquer d'objets qu'une pronde satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer et les voilà tomber dans un vide épouvantable dans l'ennui leur nature leur existence leur pèse d'un poids intolérable la vie donc aussi comme un pendule de droite à gauche de la souffrance à l'ennui ce sont là les deux éléments dont elle est faite en somme de là se fait bien significatif par son étrange t'ai même les hommes ayant placé toutes les douleurs toutes les souffrances dans l'enfer pour remplir le ciel non plus trouver que l'ennui alors le concept central de schopenhower celui qui fait mais celui qui est pas un concept pour shopenhauer mais un fait métaphysique qui constitue l'essence du monde il l'appelle il l'appelle la volonté on peut se représenter là la volonté alors je sais pas de Noël ça concerne aussi bien les êtres vivants que les êtres matériels mais on se consacre aux êtres vivants parce que c'est plus simple et plus facilement saisissable il faut se représenter donc la volonté comme un mouvement qui tend à se perpétuer lui-même et qui a pas d'autres buts que sa propre perpétuation qui fait l'essence du monde et donc tous les êtres vivants vous moi le moindre insecte est en fait une une projection dans l'ordre du monde l'idée ici c'est d'abord que notre être individuel est de viser à notre propre perpétuation et à pour rien en quelque sorte mais surtout l'idée fondamentale et que moi et vous tous on est au fond exactement la même chose sous des représentations sous des représentations différentes et que ce qui constitue notre essence la volonté au moment où nous en tant qu'individus seront plus là ne sera pas altéré et continuera à se perpétuer dans les individus qui qui viendront qui viendront après nous en quelque sorte pour shopenhauer nos individualités la multiplicité des des individus vivants qui sont là dans le dans le monde c'est une forme d'illusions qui nous masque l'unité profonde de notre essence et de l'essence du monde qu'il appelle la volonté et qu'il appelle quand ça quand ça quand ça touche aux êtres vivants là le le vouloir vivre donc chez l'homme la figure principale que prend la volonté c'est le désir c'est le désir et désirez donc pas quelque chose d'accidentel mais il est notre en quelque sorte notre notre substance le raisonnement est donc le suivant soit je désire je désire quelque chose je fais effort pour l'avoir et je souffre de ce qu'il me manque la preuve pour manifeste pour chopenhauer du fait que le désir s'illusionne quant à l'objet qu'il vise c'est que si l'objet est atteint le désir ne meurt pas mais se porte sur un autre objet alors d'abord ça implique une première chose importante qui est que il y a une dissimétrie totale entre l'effort que je fais pour obtenir quelque chose et la satisfaction que Jean tire et que ça c'est constitutif et du coup quand j'ai obtenu quelque chose je m'en lasse assez vite il faut que je désire quelque chose et si par malheur je désire rien et que je me retrouve avec mon existence toute vide je m'ennuie l'ennui étant une forme de souffrance passive là où la recherche de l'objet désirants est une forme de souffrance active schopeneur dit qu'il faut pas prendre faut prendre l'ennui très au sérieux parce que les gens sont dit-il dans le monde comme on dit représentation ont tellement peur de l'ennui qu'ils ont inventé des activités aussi stupides que les jeux de cartes complètement faux donc l'état du désir privé d'objet c'est une forme d'ennui métaphysique intolérable si bien que le mieux qu'on peut espérer dans la vie pour le commun des mortels pour shop Honor c'est d'alterner assez rapidement les phases de souffrance et de dire et de déception autant pour souffrir sans pour souffrir sans sans s'ennuyer alors c'est bien que quelqu'un qui représente l'enfer ben ce qui représente c'est exactement l'essence du monde ça tombe bien parce que pour schopenwer c'est justement le but de la représentation artistique donnée donnée à voir en vérité ce qu'est ce qu'est l'essence du monde et cela dit Schopenhauer nous donne pour quelques instants la possibilité de nous extraire de ce cycle horrible qui va du désir à sa satisfaction et et à la renaissance du du désir donc j'étais assez vite j'espère que c'était quand même à peu près à peu près claire si si j'ai réussi à me faire comprendre il faut voir que l'idée qui puisse exister une béatitude éternelle c'est même pas une idée vide c'est une idée de contradictoire la satisfaction ne peut être que que momentané si bien que si j'essaye de décrire quelque chose qui est la béatitude éternelle et bien j'ai un peu près autant de de chances de réussir parce que si je veux dessiner un cercle carré c'est impossible et donc je peux toujours en parler faire des discours dessus mais j'ai pas vraiment grand chose à dire et c'est donc littéralement indicible pas pas en raison des défauts du langage mais parce que ça n'existe pas et il est pas et pas exclu que dans ton est un peu l'intuition au début au début du Paradis puisqu'il dit dans le ciel qui prend le plus de sa lumière je fus et vit des choses que ne saigne il ne peut redire qui descendent de là-haut ça tombe bien parce que cette forme d'un de d'impossibilité à dire alors là évidemment dans le la présente comme une espèce d'impossibilité mystique en vertu de la de du fait que le paradis et au-delà de ce que de ce que notre faible esprit pêcheur peut peut comprendre mais rien ne nous interdit nous de le prendre absolument au pied de la lettre alors si on est attentif on voit que plusieurs fois en enfer aussi il dit qu'il peut pas qu'il est dans une situation possible après quoi il fait une longue description quand il voit quand il voit Satan il dit qu'ils se sent ni mort ni vivant ce qui est mais on a une on a une on a bel et bien une une description de de Satan l'enfer que propose je peux en fait on peut retourner les choses avec shopenord on peut me présente proche opener précisément l'enfer c'est le monde dans lequel dans dans lequel on est et je suis openower nous présente donc notamment dans le livre 4 de du Monde comme volonté comme représentation et dans des suppléments le le monde est sorti en 1818 et puis en 1844 il a refait une deuxième édition avec des suppléments qui doublent la taille du volume et pour ceux que ça intéresse je vous renvoie un supplément qui est très très évocateur qui s'appelle caractère du vouloir vivre dans lequel shopenwer décrit avec avec une plume que renierait pas Dante les souffrances notamment des animaux des tortues qui naissent qui sont dévorées par les oiseaux vous avez une description assez pathétique de la vie d'une taupe par exemple et on est vraiment au coeur dans de l'intuition de de Schopenhauer alors shopenhauer crois évidemment pas en Dieu le il y a pas de transcendance chez Schopenhauer le la volonté elle est pas au delà elle est à travers chacun de nous elle est c'est de la métaphysique immanente et en même temps il croit pas en Dieu et il arrive à résoudre shopenhauer en passant comme ça des problèmes théologiques les problèmes théologiques considérables que posent depuis longtemps la question de l'existence de de l'enfer alors on peut examiner ces problèmes et voir comment dans peu les résous et comment je peux nous voir les réseaux donc l'existence de l'enfer ça pose un peu des problèmes dont on trouve la formulation la plus explicite et la plus complète chez lineets dans la dans la théodyssée mais dans certains des problèmes manifestement ils ont été vus par dorment sinon on comprend pas pourquoi il aurait fait les remarques qui parsème qui parsème l'enfer alors la première premier problème c'est la question des non-batisés ou des gens qui sont morts avant la venue du Christ ça c'est alors admis cela toujours que Dieu est bon infiniment bon et tout et tout puissant ça paraît un peu fort quand même que on envoie un nouveau-né pas baptisé directement en enfer et que Platon ou Homère soit en train de griller alors précisément chez tante grille pas ils sont dans ils sont dans une espèce de de qui sont au tout début de l'enfer ils sont privés de la présence de Dieu c'est leur punition c'est déjà pas mal parce que en fait ils sont pas coupables de grand chose d'autre que leur date de naissance les pauvres line it's par exemple refuse absolument qui pourtant très refusable absolument de croire que les non-baptisés vont directement en enfer il dit que c'est pour une fois il dit que c'est un indigne de du concept d'un dieu d'un dieu d'un dieu bienveillant l'autre problème avec l'enfer et pas des moines c'est quand même l'éternité de la peine quoi qu'on est fait quelques pervers qu'on ait été payés pour l'éternité ça fait beaucoup ça fait même trop et puis ce qui simplifie pas les choses c'est que dans le purgatoire on voit que si on a passé une vie de pêcheurs et que hop juste à toute dernière minute on a le temps de se repentir sincèrement on échappe on échappe à l'enfer et la question de savoir comment un Dieu juste et miséricordieux pourrait payer pourraient punir infiniment ce qui part d'une définition et inscrit dans le temps et en plus punir pour l'éternité la très grande majorité des âmes et pendant sauver que quelques-unes c'est un souci alors chez la limite il trouve une solution assez élégante line s'y pense que quand les damnés qui sont en enfer en fait ils ne cessent de mériter leur enfer en continuant à pêcher perpétuellement en enfer et chez Dante aussi si vous regardez bien il y a des gens que les premières années au début de l'enfer qui arrivent près de la clairon commence à blasphème directement en regardant Caron donc ils sont bien à leur place donc il s'écrit elle blesse fait mes dieux et leurs parents l'espèce humaine et le lui et le germe de leur naissance de leur lignée et là c'est au moment où ils savent déjà qu'ils sont en enfer après on trouve un des rois des sept contre Thèbes qu'elle Virgile au capannet du fait que ton orgueil ne s'éteint pas ta punition augmente et ensuite il y a quelque chose qui me réjouit tout particulièrement chez l'un des damnés qui est vanille foot qui est en train de souffrir horriblement et qui trouve quand même le temps et le loisir d'adresser un geste obscène au ciel en créant tient Dieu c'est pour toi donc voilà le donc là ici le problème le problème est assez réglé le dernier et dernier éternellement parce que c'est un pêcheur éternel qui continue de de mériter ça ça alors j'ai schopenhower évidemment vous enlevez Dieu vous enlevez normalement le vous enlevez normalement le problème et là pour moi c'est assez un des c'est un des points de tension chez openoer alors que quand c'est chez un élève on dit une incohérence un grand auteur on dit un point de tension le point de tension c'est que schopeneur et consacre tout de chapitres à expliquer que notre notre nos souffrances sont justes et si vous pensez que la volonté est absurde sans sens vous allez absolument pas à faire rentrer la justice là-dedans c'est vraiment c'est ça semble vraiment superflu et ce qui est vraiment étrange c'est que je suis bonheur peut se parler dans des termes qui rappellent vraiment les préoccupations de la de la théodyssée et il donne à mon sens une solution particulièrement esthétique et en même temps atroce au problème en définissant la justice de cette manière là alors on va dire qu'il y a justice quand la punition correspond quantitativement et qualitativement à la peine et que la justice est d'autant plus parfaite que la punition suit le plus rapidement là la peine et dans nos vies d'humain et dans la dans la vie de tous les êtres vivants la justice elle est parfaite parce que le crime c'est le châtiment en même temps en gros c'est vivre qui est à la fois le crime et le péché et en même temps le châtiment celui qui souffre et coupable et il est juste qu'il souffre éternellement alors vous pourriez me dire mais il souffre pas éternellement puisque on va mourir mais si parce que comme je vous l'ai dit tout à l'heure l'essence dont nous sommes faites elle elle est éternelle et vous vous retrouvez donc avec l'idée d'une souffrance qui est tout à la fois éternelle atroce et parfaitement mérité je vais vous lire deux petites deux de dernier passage de championnat particulièrement plein d'amour pour le genre humain voulez-vous savoir ce que valent au sens moral du mot les hommes pris en général et d'ensemble considérer leur destinée d'ensemble et en général cette destinée la voici besoin misère plainte douleur mort c'est que l'Éternel justice veille si pris en masse il ne valait pas si peu leur dessiner moyenne ne serait pas si affreuse c'est dans ce sens que nous pouvons dire le tribunal de l'univers c'est l'univers lui-même s'il était possible de mettre dans une balance sur l'un des plateaux toutes les souffrances du monde et sur l'autre toutes les fautes du monde l'aiguille de la balance resterait perpendiculaire fixement et schopenord arrive à faire quelque chose que dont on ne peut pas ni faire ni imaginer non seulement il se passe de Dieu mais il se passe aussi des démons puisque chacun est à la fois le damné et l'opérateur de la de la torture et on a donc on a quelque chose de conceptuellement assez parfait championnat et rajoute le bourreau et le patient ne font qu'un celui-là se trompe en croyant qu'il n'a pas sa part de torture et celui-ci en croyant qu'il n'a pas sa part de la cruauté alors pour comprendre ce qui veut dire puisqu'on pourrait évidemment l'objectif il y a des gens qui ont jamais fait de mal mais en fait les individus encore une fois sont simplement des illusions de la volonté et c'est et les souffrances et je suis j'ai à répondre des souffrances qui sont celles apportées au vivant par par la vie elle-même qui est au fond moi je pense que la alors j'ai pas réussi à trouver la référence mais shopenhauer quand il parle de du Monde comme volonté représentation et on parle comme il en donne une il parle de son intuition fondamentale en donnant une image qui est très très dantesque il dit qu'il imagine un monstre énorme aux yeux crevés aveugles et dévoré par une fin atroce et inextinguible et qui pour assouvir sa faim plante c'est dent dans sa propre chair et se dévore et se dévore lui-même je pense que c'est la manière la plus simple et la plus rapide de comprendre ce que c'est que le vouloir vivre chez chez Schopenhauer alors je vais prendre 3 minutes pour conclure et c'est pas pas conclure c'est passé complètement hors sujet si vous permettez parce que j'ai hésité entre deux thèmes aujourd'hui et donc j'ai choisi celui-là mais je voulais quand même j'ai failli faire quelque chose sur Galilée en fait parce qu'on a appris j'ai appris à quelques mois que en 1587 à Florence une Galilée avait 24 ans il a donné deux leçons sur l'enfer dedans devant l'Académie à essayer de leçons assez extraordinaires alors d'abord il essaie de montrer devant les les professeurs de l'Académie que la géométrie de l'enfer proposé par Dante est une géométrie possible qu'elle est cohérente que tout que tout l'enchaînement des cercles on peut le on peut se représenter se dessiner et puis après le reste de sa leçon il la passe à donner les mesures exactes et l'emplacement des différents cercles leurs circonférence il donne même la taille exacte de Satan dedans et vous avez des dessins avec une géographie alors au cordeau de de l'enfer moi j'avais trouvé ça très intéressant et ce qui m'avait quand même j'avais demandé un collègue qui est spécialiste de Galilée si Galilée il croyait facile les gens au sixième siècle il y en a qui croyaient que ce que décrivait donc c'était l'enfer réel donc non apparemment vous avez on a un exercice de en allant on a un exercice intellectuel de calcul qui est qui est pas étayé sur la croyance que l'enfer est effectivement effectivement comme ça et on se demande donc ce que Galilée a pu faire là et dans la dans la dans la préface des leçons sur l'enfer l'éditeur le précise et c'est j'ai trouvé ça assez réjouissant c'est qu'en fait à l'époque Galilée à faire ça a fait ça pour montrer à l'université que les astronomes pouvaient quand même se préoccuper de choses sérieuses voilà je vous remercie [Applaudissements] [Musique] merci sincèrement Jérôme d'avoir ouvert cette journée sur une touche d'espoir qui nous place d'emblée sous les meilleurs hospices je signale je sais pas si certains parmi vous j'imagine que oui était là des Jeudis la représentation que tu viens d'évoquer de Galilée Antonella on avait montré une ou deux planches vous en souvenez peut-être on voyait l'espèce de coupe en fait que Galilée avait dessiné de il y a un débat avec d'autres mathématiciens qui ont essayé de représenter l'enfer et qui sont réfutés un par un par Galilée dans le dans ces dans ces présentations de l'enfer s'il y a une ou deux questions on va quand même se faire le plaisir d'y répondre enfin je dois avouer que cette présentation de l'enfer dedans à quelque chose de très drôle et que ça a été fait surtout pour nous distraire mais que je n'arrive pas à croire que que Jérôme Ferrari soit convaincu de l'analyse de tout ce qui ont critiqué cette représentation de l'enfer en portugais de du plus triste et le plus malheureux les philosophes comme Schopenhauer qui était un bonhomme qui était qui n'aimait pas vraiment le genre humain à mon avis mais je ne suis pas philosophe ni d'anthologue je ne suis qu'un vulgaire médecin de la commune d'espèce en retraités et qui a vécu également et qui est une vie toujours comme vous en Corse et qui se souvient que encore c'est les paysans les bergers du siècle dernier était capable de réciter des des parentiers de la ligne comédie et si il le faisait c'était pas parce que ça le faisait rire c'est parce que ils avaient compris que à travers ce texte était mis en relief des choses importantes pour que chacun puisse se conduire convenablement dans la vie et c'est vrai peut-être c'était dû simplement parce qu'ils avaient la même conception de l'enfer et de purgatoire et de paradis qui n'était pas littéralement ce que Dante décrit parce que dans de lui-même n'y croyait pas c'était une image c'est un message qu'il a qu'il a dressé je crois je sais mon point de vue à l'humanité pour pour les convaincre de des choses qu'il faut faire et de la gravité des manquements comme dirait Cédric voyez des manques commencent à des péchés que chacun peut accomplir alors ce côté iconoclaste de l'enfer moi-même je pourrais le développer bien que croyant parce que parce que ce sont des images ce sont des métaphores et je crois que j'aimerais que que vous vous préciser ce que à partir de ce que vous avez dit ce qui vous a vraiment convaincu il se peut que selon que l'on soit croyant ou pas comme Dante était croyants et a fait cette divine comédie pour s'adresser à la population d'aller créer une langue pour y être compris de tous Comment vous-même personnellement vous situez vous par rapport à ce que ce qui vous a fait rire et nous avons ri avec vous dans la découverte de cet enfer très très illustré de la délicopédie ah ça m'a pas fait rire l'enferment le d'abord championnat fait pas du tout une critique de l'Enfer de Dante au contraire il dit que c'est un texte parfait alors j'ai pas pu développer la chose tout à l'heure mais comme comme j'ai juste fait allusion à ça je pense que aux yeux de schopenhower c'est une œuvre d'art qui est parfaite et dans sa forme et dans sa fonction puisque elle montre elle montre en fait la vérité dépouiller des oripeaux illusoires qui nous la cachent dans la vie quotidienne en quelque sorte donc voilà et précisément pour schopenhagore c'est la description de l'enfer dedans c'est tout ce que vous voulez mais c'est certainement pas une métaphore c'est c'est une une épure des une épure telle que seul la la pratique de l'art peut on peut en proposer de d'un fait d'un fait essentiel d'un fait essentiel de de la vie alors après en ce qui concerne ce que croyait dans tout ou pas j'en sais rien puisque je suis pas du tout spécialiste de Dante il est certain qu'il y a un texte qui date du début du 14e siècle à des aspects qui nous sont étrangers notamment la hiérarchie du mal elle est curieuse pour nous voir je suis pas sûr que je suis pas sûr que quelqu'un qui aurait une hiérarchie morale comme la nôtre et irait mettre Brutus et Cassius au fin fond au centre de la terre où tombe où tombe où tombe toutes les choses et voilà après moi je suis pas particules je suis pas croyant mais si je les ai je pense que pour répondre pour répondre à la deuxième partie de votre question si je déteste je pense que la le dogme de l'enfer me poserait des problèmes aussi aussi profond que ça en a posé à la limite c'est j'ai juste abordé la question mais c'est ça ça paraît assez assez difficile mais évidemment le but de l'intervention c'était pas de défendre la thèse absurde que l'enfer est dedans et et risible c'est si ce n'est si ce n'est au second degré et c'est certainement pas non plus ce que pense ce que pense sopalin et encore une fois j'ai peut-être pas assez il dit pas non plus que le paradis est raté il dit que le paradigme est un poème sans contenu intuitif ce qui est tout ce qui est tout à fait ce qui est tout à fait différent et qui et donc pour shopenhower c'est donc certainement une oeuvre d'art de moins grande qualité que l'enfer parce que normalement une renarde doit avoir pour chaponnoir un contenu intuitif et ce bonheur n'y voit que des symboles et des concepts qui vendent les perfections de la vie intellectuelle mais sans mais sans le faire sans le faire voir de manière de manière concrète comme une œuvre d'art devrait le faire merci Jérôme sur ce sera d'autant plus intéressant tout à l'heure d'entendre Yannick nnel qui ne parlera à lui de l'expérience du paradigme donc on aura peut-être aussi un écho avec avec ce qu'on vient de d'entendre merci beaucoup Jérôme merci [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements]

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Bonsoir à tous et à tous merci beaucoup de votre présence et merci beaucoup à jérôme ferrari de sa venue ce soir je vais me faire aller à l'habitude de se présenter comme professeur de philosophie et c'est le cas il enseigne la philosophie encore sous il vit mais il est aussi un des un des plus grands... Read more

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Alexa Havins will play Lulu - GH Comings and Goings

Category: Film & Animation

Exciting news is circulating among fans of the beloved soap opera general hospital as they prepare for the much anticipated awakening of a key character lulu spencer after an extensive period in a coma that has captivated viewers for years her return is poised to reshape the current narrative landscape... Read more

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Menkes Attended JP Morgan Investment Forum

Category: News & Politics

[music] growth speed and governance we call it gsg are the key to provide premiums with the growth of 5% per adam from this year to 2045 indonesia will be the sixth largest economy in the world after the us india japan china and germany education and healthcare are equally important and it's reflected... Read more