La grand reporter de guerre Dorothée Olliéric raconte sa rencontre avec son mari Philippe Vandel

[Musique] bonjour à toutes et à tous ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro du buzz TV salut Sarah salut Damien allez aujourd'hui nous recevons dans ce studio une grand reporter qui a arpenté les terrains de guerre les plus périlleux afin de nous alerter nous téléspectateurs sur les massacres qui s'y produisaient le Rwanda l'Angola la Centrafrique l'Afghanistan l'Ukraine des régions euh du monde où la vie peut basculer en un claquement de doigt bonjour doroté olyque bienvenue sur ce plateau c'est un plaisir de vous recevoir ici alors vous êtes journaliste à France Télévision et nous sommes très heureux c'est vrai de vous recevoir aujourd'hui pour la sortie de ce livre poignant édifiant émouvant parfois aussi on va en parler maman s'en va en guerre hein c'est aux éditions du Rocher vous y racontez la réalité des conflits qui secouent le monde mais surtout vous y ajoutez aussi votre ressenti de reporter vous avez été témoins des pires atrocités que l'on ne peut pas forcément imaginer d'ailleurs avant d'avoir lu ce livre euh déjà la première question que je voulais vous poser est-ce qu'il est facile d'exhumer tous ces souvenirs douloureux de votre mémoire alors ça a été un exercice un peu particulier hein de revivre 30 ans de terrain difficile en quelques mois enfin j'ai commencé à l'écrire il y a un peu plus d'un an euh j'ai gardé toutes mes notes tous mes cahiers où chaque interview je l'écris à la main dans donc c'est pour ça que j'ai des citations très très précises et puis je garde tout c'est un petit peu un défaut mais la note d'hôtel où je retrouve le nom de l'hôtel Au finfond de l'Angola le et et donc j'ai revécu un petit peu toute ma carrière avec des moments qui sont forcément très très durs très forts très émouvants euh mais c'était euh je me suis waouh j'en ai fait un paquet finalement je me rends pas compte mais c'était c'était agréable à faire quand même c'est ça c'était agréable et et c'est vrai que au-delà effectivement des faits qui sont très précis que vous racontez dans ce livre on a vraiment le sentiment que vous revivez aussi ce que vous avez vécu autre fois sur le vous parlez par exemple de cette odeur pestilentielle au Rwanda on a vraiment l'impression lorsqu'on lit vos mots que lorsque vous êtes face à votre manuscrit vous êtes en train de revivre la scène ah mais j'ai tout revécu j'avais les larmes aux yeux je je ressentais quand on décrit effectivement ces moments terribles comme le Rwanda où je me retrouve au milieu de milliers de cadavres dans des conditions terribles coupé en morceaux donc j'ai revécu ces événements qui sont traumatiques mais qui heureusement que j'ai réussi à dépasser parce que parce que je donne un sens à tout ça c'est que je suis là pour témoigner pour raconter c'est mon métier c'est ma place de journaliste c'est ça qui me sauve qui me protège un peu et ben on va en parler dans dans quelques instants c'est passionnant nous allons poursuivre cet entretien juste après les news medéas de Sarah [Musique] lecuvre allez on commence les infomédias avec le retour alors tenez-vous bien vous allez adorer une émission mythique sur le petit écran et oui ça a été annoncé hier lors de la grande conférence de rentrée de France Télévision Stéphan c bon gomz le directeur des programmes a annoncé le retour d'Interville pour 2025 63 ans après sa création à la télé le jeu cul va donc revenir pour quatre soirées événements l'été prochain elles seront présentées par Nagi et Bruno Guillon sur l'antenne alors comme par le passé deux villes seront opposées dans une série de défis physiques très ludiques alors ce retour il faut le préciser c'est un vieux serpent de mer hein parce qu'on nous l'avait déjà annoncé en 2019 mais finalement le projet a été avorté à cause du covid on nous l'annonce encore cette année là cette fois c'est les villes qui n'avaient soi-disant plus trop de budget pour accueillir les Jeux après les Jos désormais on attend ça pour l'été prochain on sera là au rendez-vous avec ou sans la vachette d'ailleurs on sait pas vraiment oui c'est encore le débat ça ils ont Pasch tranché en 2024 est-ce qu'on peut faire courir une vachette à la télévision grande question alors autre info aussi de cette conférence de presse de France Télévision c'est le 20h ce carrefour de l'information traditionnelle qui existe depuis des décennies qui a été considérablement rallongé et oui dès lundi prochain l'édition d'anneesophie la pix la semaine et Laurent de laousse le weekend durera désormais 1 he entre 20 et 21h donc ça ça représente environ une vingtaine de minutes de plus qu'aujourd'hui hein où il dure une quarantaine de minutes le le JT alors l'idée a dit a indiqué Alexandre Cara le patron de l'information n'est pas de multiplier le nombre de sujets dans le JT il y en aura toujours une douzaine mais de prendre le temps de bien les expliquer a-t-il dit concrètement il y aura plus d'experts en plateau plus de journalistes sur le terrain et de reportages plus long ainsi que des témoignages ça va vous ça va vous faire plaisir dez on se bataille toujours pour avoir un reportage plus long pour bien expliquer pour mettre en avant donc c'est une très bonne nouvelle et en plus il y a un nouveau rédacteur en chef qui est Hugo Plard qui était au manette à complément d'enquête qui quelqu'un de génial donc moi j'y crois ce nouveau journal va être super vous savez si vous allez avoir plus de travail vous Dorot si on va encore plus vous solliciter sur le terrain alors plus je sais pas mais par exemple luukraine on y passe 3 semaines au moin on est sûr d'avoir nos sujets qui passent on est une fois qu'on est sur le terrain on veut que ça soit mis avant donc ça c'est très très positif parce que parfois j'imagine que ça doit être très frustrant d'avoir des images qui sont parfois incroyables que vous ne pouvez pas diffuser à la télévision à la frappe ou alors vous savez quand il y a beaucoup de neige beaucoup de pluie hop il nous oublie donc là je pense que sur un journal d'une ça n'arrivera pas alors on poursuit ses infomédias alors avec Yann bartes Yan bartes qui est absolument formidable parce qu'il a annoncé dans une interview à la tribune du dimanche qu'il ne recevrait plus de politique et finalement hier patatra François Hollande était sur son plateau oui la promesse n'aura tenu que 3 jours à peine puisque hier soir effectivement l'ancien président de la République devenu député PS à l'Assemblée était l'invité fil rouge de Yann bèz pour décrypter la situation politique aujourd'hui alors avant de le recevoir l'animateur qui présentait déjà les critiques sur les réseaux sociaux a pris les devant assurant que François Hollande faisait figure d'exception l'exception dit-il c'est par exemple la sortie d'un livre événement la statue d'ancien chef de l'État ou d'ancien Premier ministre ou encore une grande figure rare dans les médias dor vous êtes très souvent sur le terrain c'est vrai mais lorsque vous rentrez chez vous est-ce qu'il vous arrive parfois de vous laisser tenter par une émission comme les chti amiconos par exemple sur W9 ou par d'autres émissions qui sont c'est vrai plus axé sur la détente euh moi j'aime bien quotidien j'aime bien ouais ouais je suis plutôt cette école là j'aime bien leur humour c'est sympa vous regardez un peu la télévision les séries aussi les séries après je suis un peu Netflix avec pas mal de séries et très beaucoup de séries espagnoles TR espnisante la Casa des papeles que j'ai regardé avant tout c'est génial c'est génial fa la regarder non non j'adore on adore aussi ici au au buzz TV et bien on va poursuivre cet entretien avec vous doroté lyrique puisque si vous êtes sur ce plateau c'est parce que vous sortez ce livre fabuleux maman s'en va en guerre c'est aux éditions du Rocher on en parle tout de [Musique] suite alors c'est un récit authentique hein sans phare dans lequel vous racontez ce que vous avez vécu au quatre coin du monde que ce soit au Chili à vos débuts en Afghanistan en Ukraine plus récemment déjà pour quelle raison avez-vous décidé de prendre la plume ça fait longtemps que j'ai que j'ai envie de raconter l'envers du décor en fait euh j'estime qu'après 30 ans je suis légitime pour parler de tous ces terrains de guerre je voulais pas le faire trop jeune mais comme j'ai commencé très jeune on m'a souvent proposé de de faire ça et puis je dois des explications en fait à mes enfants parce que je suis toujours parti même quand ils étaient tout petits euh même quand j'étais enceinte de 3 mois je l'ai pas dit à la rédaction je suis partie en Afghanistan euh d'ailleurs je je je dis à mon fils bah l'Afghanistan tu connais tu es venu quand tu étais dans mon ventre donc il s'en souvient pas forcément il s'en souvient pas il lève les yeux au ciel et il fait oui ok maman c'est bon voilà mais en tout cas je suis quand j'ai fini mon congé maternité à 2 mois et demi je suis retournée tout de suite après en Afghanistan donc pour des périodes de 2 semaines de 3 semaines c'est long quand les enfants sont petits c'est difficile de de de les laisser mais voilà je je je le je veux leur expliquer pourquoi leur maman a pris autant de risque pourquoi je suis partie c'est pas parce que je les aime pas c'est pas je les ai pas abandonné je je me rattrapais au retour j'étais présente même à distance euh c'est qu'ils comprennent que c'est un métier de passion et que que c'est pas pour ça qu'on est une mauvaise mère et je pense qu'ils ont compris qu'ils ont pardonné oui je pense parce que il y a ma fille qui écrit une lettre à la fin j'étais très contente parce que en fait on en parle pas très souvent j'amène pas la guerre à la maison c'est pas un sujet donc ouais elle me dit qu'elle est très fière de moi et et que qu'elleelle espère que vous serez aussi aussi fierre d'elle que elle elle est F voilà et je suis déjà très fière d'elle mais elle espère aussi avoir un métier de passion ce que je leur souhaite à tous les deux bien il faut préciser vous êtes maman donc de deux enfants un garçon une fille Félix et castill âgé de 22 et et 20 ans voilà donc maintenant ils sont grands mais je reviens surt ce parcours quand ils étaient petits ils veulent faire le même métier et non nons ont été vaccinés je pense oui non non pas du tout mais à quel à partir de quel moment de leur vie vous leur avez expliqué votre métier à partir de quel moment ils ont compris que dès lors que vous franchissiez la porte vous pouvez z peut-être ne jamais revenir alors je pense que c'est l'âge de raison vers 7 8 ans où ils se sont dit mais maman s'il y a des tirs autour de toi qu'est-ce que comment tu te protèges comment ça va donc je rapporte le gilet parbal régulièrement à la maison avant de partir le lendemain et là j'ai sorti le gilet je leuri fait essayer donc petit c'était lourd c'était rigolo le casque sur la tête et j'ai dis vraiment regardez ça protège bien maman elle est bien protégée et je dis il faut vraiment que la balle elle arrive elle fasse ça puis hop elle rentre là ou alors elle rentre par là donc je disais pas il ne va rien m'arriver mais je dédramatisais en disant faut vraiment pas avoir de chance pour pour vraiment que la balle elle passe ailleurs que sur le parabal bien évidemment les risques sont là bien évidemment mais donc ça les a ressuré ils ont rigolé on a fait des photos et et ça va ils m'ont jamais vraiment ils ils ont jamais compris le l'énorme risque en fait enfin ils ont jamais compris ils ont fini par le comprendre mais mais c'est resté abstrait pendant longtemps en fait et et vous avez déjà ressenti un sentiment de culpabilité quand vous les laissez quand vous loupez les certaines rentrées scolaires un spectacle de danse que c'est oui ça a dû arriver j'imagine oui j'ai j'ai raté trois anniversaires pour ma fille c'est 4 ans 5 ans et un peu plus tard et ce qui était donc à 4 ans je me suis dit elle va pas savoir pas se rendre compte j'ai appelé mon conjoint et je lui a dit je lui ai dit je rentre dans une semaine fait comme si c'était pas encore l'anniversaire donc je suis rentrée j'ai dit oh ma chérie c'est demain ton anniversaire donc je l'ai un petit peu grugé d'une semaine ni vu ni connu c'est passé l'année suivante hebelotte et là je refais la même chose elle me dit mais maman la maîtresse à l'école elle a dit il y a déjà plusieurs jours que c'était mon anniversaire tu as r traté cette fois-ci donc mais je me rattrape je mais vous dévoilez aussi dans ce livre par rapport à ce sentiment de culpabilité que vous auriez pu ressentir à un moment donné cette rencontre avec la prof d'histoire géo de votre fils alors qu'il est en classe de 5e qui vous lance en pleine Phe finalement cette réalité qui va vous secouer oui alors elle me dit mais il travaille pas assez Félix donc mais vous nêtes pas là pour l'aider ou mais là j'étais parti 3 semaines dit ououi je connais votre métier mais vous pensez pas qu'après 20 ans ou non pas 20 ans mais toutes ces années sur les terrains de guerre serait peut-être temps d'arrêter là votre fils il a besoin de vous il faut arrêter de vos histoires de baroueus aventurière là mais c'est maintenant ils ont besoin de vous et ce sentiment de culpabilité ça a été d'e violence j'ai fondu en larme à la Réunion parent prof quoiou et et c'était terrible ça m'a vraiment mis le doute je me suis dit non je je suis là pour mon fils je l'encadre je l'aide je et c'est pas les deux TR semaines où je suis pas là où je fais en sorte que qu'il ait un cocon son papa est là j'ai tout un système ma maman quand il étaient petit venait et mais elle m'a vraiment ébranlé professeur et et imaginons si vos enfants vous avvez regardé droit dans les yeux vous avit demandé bon maman s'il te plaît arrête est-ce que vous les auriez écouté alors ça a été difficile de s'il vous supplie les deux enfants d'arrêter de partir c'est compliqué je heureusement ce n'est pas arrivé c'est arrivé une seule foisoui pour la Syrie pour la Syrie ouais parce que j'ai un ami qui Gilles jaquier qui était journaliste à France Télévision qui est mort en Syrie il habitait mon quartier c'était un ami et du coup les enfants de sa femme étaient à l'école avec les ves avec les nôtres et puis voilà après l'annonce de sa mort ils sont venus tous les deux en disant maman promets-nous une chose c'est que tu n'iras jamais en Syrie et j'ai promis et je ne suis jamais allée en Syrie mais heureusement ils m'ont pas dit et et promets-nous tu n'iras plus jamais dans ces pays en guerre donc je m suis bien sorti ils ont palisté donc voilà votre mari que l'on connaît bien ici parce qu'on l'a écouté pendant plusieurs années sur europin lorsqu'il animé son émission méia culture méia exactement euh il vous a jamais dissuadé d'arrêter vot non non non jamais il m'a dit quand je t'ai rencontré tu faisais déjà ça tu étais déjà sur des terrains de guerre jamais je te demanderais d'arrêter et ce qui est très bien c'est que les départs ont toujours été légers g joyeux même s'il était peut-être inquiet il a pas fait part de son inquiétude parce que ça aurait été très plombant très difficile de partir si tout le monde a l'arme l'ALARM h la vie continue je téléphone régulièrement alors peut-être qu'il s'est inquiété faudra lui demander mais il le montre pas et c'est très bien comme ça et à la maison vous parlez de quoi alors vous parlez de vos vos reportages quand vous rentrez tell pas tellement non j'ai j'ai pas envie de c'est mon choix de couvrir ces terrain de guerre et j'ai j'ai une vraie volonté de ne pas ramener à la maison ces histoires de guerre qui sont suffisamment difficile j'ai toujours voulu préserver les enfants je veux pas que la noireceur de de ce monde de de la guerre déteigne sur moi donc je veux de la joie de l'optimisme moi je vois le le bon côté de l'humanité je vois le rire même si si à l'intérieur dans ma tête il y a la tristesse il y a la guerre elle est présente les rencontre les tout ce que je vis forcément fait partie de moi mais je vais pas je vais pas le le donner en pâture et on n parle pas beaucoup en fait mou voil pH Vandel j'allais dire il était fan de vous quand même parce que vous oure par téléone la prière conversation vous avez avec lui il est journaliste à Canal plus vous vous le connaissez parce l'époque tous les journalistes de Canal Plus sont des immenses vedettes et lui vous connaissez aussi il était fan de vous alors c'est ce qu'il a dit il a dit notre ami commune Manon l'oiseau qui est réalisatrice il a dit ah j'adore de Rotter je la vois sur tous les terrains de guerre j'adorerais la rencontré et puis là elle appelle le sale coup de fil de la copine tiens je te passe un admirateur Voilà il se trouve que c'était Philippe et puis on s'est rencontré on s'est plus jamais quitté ça fait 25 ans on enfantou c'est une belle histoire qui qui se poursuit alors parfois ça a failli dégénérer vous le racontez aussi dans ce livre comme en Égypte au moment du renversement de Mohamed Morsy euh racontez-nous qu'est-ce qui s'est passé là est-ce que vous avez vraiment eu peur pour vous pour moi et pour toute mon équipe euh c'était très tendu il y avait beaucoup les policiers tirés à balle réel contre les militants les manifestant islamistes il y a eu des centaines de morts en quelques jours ça c'est la version du maréchal al Sissi qui ouais qui réprime euh voilà dans vraiment avec force et donc on filme ça et le lendemain matin tout est tranquille on y va pour retourner pour faire un petit sujet pour le journal de 1h qui dit B retournez voir faites-nous un petit truc et là ça dégénère il y a une manifestation on est prise à parti par la foule euh puis arrêté puis emmener les yeux bandés et pas par les islamistes mais bien par les gens du gouvernement les milita par les militaires euh c'est les services secrets en l'occurrence euh nous n'avons pas d'autorisation de tournage tout simplement parce que les Égyptiens ne donnaient pas d'autorisation de tournage donc les autres confrères faisaient la même chose et là on se retrouve dans un moment très tendu c'est l'état d'urgence face à un mur les yeux bandés avec les hommes qui chargent leur armes derrière nous qu'est-ce qui se passe dans votre tête vous vous dites ça y est c'est terminé c'est d'ailleurs très intéressant d'ailleurs j'en profite pour rebondir sur ce que vous dites parce que au moment où vous avez les yeux bandés vous avez le regard vers le sol parce qu'on vous demande de dégager votre nuque et à ce moment-là vous ne dites pas vous paniquez pas vous pensez à des choses très à terre oui alors je vois pas ma vie défiler au ralenti effectivement j'ai j'ai le le le bandeau qui s'est un petit peu décalé donc je vois quand même qu'il a du gravier je vois que c'est un mur de brique donc je vois que ça ça ressemble hélas à un endroit où on va nous exécuter et là je me dis bon ben je pense à mes enfants évidemment je me dis ça va être terrible ils vont être marqués au fer rouge à 10 et 12 ans notre maman a été tuée et puis son corps a été retroué dans un terrain vague pour avoir vu ça je je visualise l'horreur de la scène et puis après je me dis mais j'ai j'ai aimé ce métier passionnément je l'ai fait pendant plus de 20 ans ça se termine mal mais j'ai vraiment aimé ce métier et puis après je me dis mon fils devait rentrer en en 6e et je visualise la liste des fournitures scolaires en disant mais jamais Philippe va assurer il a pas la patience de trouver les petits carreaux les grands carreaux dis et je me dis mais ma maman va venir de Nant elle va bien bien acheter toutes les fournitures scolaires bon benah ça va ou et comment ça s terminé il ils nont pas tiré a ba il on dit et là quand on est face à uneloton et qu'on nous dit turn left effectivement on se dit c'est une bonne nouvelle ça veut dire qu'il vont pas tirer mais forcément on ressort pasemme de ce type d'expérience comment on fait pour s'en remettre psychologiquement alors ça pas été le pire puisque tout se termine bien finalement je fais pas mal de cauchemars mais mais cette scène finalement pas tellement on se dit c'était un simulacre d'exécution effectivement ils ont voulu nous faire peur ils sont coutumiers du fait c'est pas ce qui m'a le plus ce qui vous a le plus traumatisé très certainement c'est les images que vous avez vu au Rwanda avec ce ce massacre d'utou à ce moment-là quand vous rentrez en France là aussi vous faites des cauchemar est-ce que vous bénéficiez d'un suivi psychologique lorsque vous rentrez en métropole alors la Rédaction le propose he alors à l'époque non à l'époque pendant mes 15 premières années de reportage effectivement on parle pas de psy on me demande pas comment je vais et en revanche là depuis une dizaine d'années on nous donne les contacts de psy quand on est sur place quand on rentre on voit le médecin du travail de France Télévision avant et après le reportage pour déceler un éventuel stress post-traumatique donc on est suivi beaucoup plus beaucoup plus vous êtes quand même beaucoup plus suivi et quand on est comme vous confronté à la mort comme ça au quotidien est-ce qu'on s'y habitue est-ce que quand vous allez sur le terrain vous vous dites bon bah c'est le boulot là les les les émotions ne peuvent plus apparaître non moi je crois qu'on s'y fait jamais le jour où on a plus de réaction c'est vraiment qu'on est blasé et et qui peut ne pas être bouleversé par la mort d'un enfant par la mort de de de de civil par ces injustices par alors moi je tiens le choc pendant le reportage je raconte mon histoire mais il y a toujours un moment où de de de tristessees il y a des larmes qui coulent il y a des il y a des des gens qu'on embrasse qu'on sert très fort parce que quand nous on rentre à Paris et que eux restent on se dit mais est-ce qu'ils vont rester en vie je pense à l'Ukraine tous ces gens qu'on rencontre tous ces soldats il y a un jeune soldat de 20 ans qui dit ah j'aimerais rentrer dans la L étrangère quand la guerre sera finie et je j'ai dis mais écoute appelle-moi et et si je peux t'aider j'essaierai je te donnerai les contacts et je et au fond de moi je je me dis j'espère qu'il sera toujours en vie ce gamin quoi qui a l'âge de mon fils et qui se bat en première ligne vous restez en contact avec les G beaucoup de gens et surtout avec WhatsApp maintenant c'est facile donc oui on prend des nouvelles je dis ça va tu es sur quel front tu es et et non non non c'est des rencontres qui sont très fortes on qui qui m'apportent beaucoup on reçoit beaucoup sur un terrain de guerre et et on donne beaucoup aussi de de soi ça fait partie de moi toutes ces rencontres et j'espère que ça ça ça me rend meilleur il y a des personnes qui malheureusement sont sont décédées à vos pieds quand on assiste à ce type de de choses de scène est-ce que finalement on arrive à mieux domter la mort la mort c'est quelque chose qui nous effrait tous forcément on a envie de rester en vie le plus longtemps possible quand on est confronté à ce phénomène au quotidien quasiment quand vous faites 3 semaines de reportage est-ce que finalement c'est quelque chose qui devient assez banal non banal non le le la mort elle plane en permanence nous quand on va dans une tranchée on y passe 2 3 heur donc c'est c'est un moment où c'est tendu alà mais on on s'apitoie jamais sur notre sort dans le sens où les soldats eux il reste 6 mois il reste 1 an ils vont passer de TR jours à l'arrière donc on a on aurait honte de se plaindre ou de faire de montrer nos étes d'ames donc non on prend son courage à demain on y va on on fait le boulot on y reste trop longtemps et puis une fois qu'on est sorti on sa c'était chaud mais ça va tout va bien et on raconte notre histoire mais mais il y a pas de lassitude il y a pas de c'est c'est quelque chose qui on peut pas s'y faire quoi on peut pas s'y faire c'est c'est la guerre c'est c'est c'est une horreur je n'aime pas la guerre je vais couvrir des des terrains de guerre parce qu'il faut que nous reporteurs on y a il faut raconter il faut témoigner il faut il faut donner un sens à ce métier un sens au fait de de voir tous ses cadavres de risquer sa vie et moi moi moi c'est d'être là où l'histoire s'écrit et de pouvoir témoigner d'être utile et puis de je veux qu'on sache ce qui se passe alors ça c'est intéressant ça parce que vous dites vous n'aimez pas la mort nous on fait du journalisme voyez médias c'est-à-dire queon aime la télé on aime regarder la télé on aime vous interviewer on s'intéresse vraiment à la vie des médias vous vous êtes reporter vous traitez de la guerre et vous dites je n'aime pas la guerre mais alors pourquoi vous faites ce métier parce que j'aime aller il y a il y a la guerre donc il faut des gens pour y aller et et quand on est sur place les sentiments sont tellement exacerbés c'est c'est plus de courage de sol solarité d'amitié d'humilité de violence aussi mais on vit des choses extraordinaires et j'y vais pas pour l'adrénaline j'y vais pasû ris pour le goût du risque non il y a du risque ok on fait avec mais les balles je les ai entendu siffler souvent aux oreilles les obus explosés pas loin c'est pas les moments les plus agréables mais ce qui est agréable c'est les rencontres c'est c'est l'humanité c'est ce courage c'est ces gens qu'on rencontrerait jamais c'est çaad ça il faut que vous nous racontiez cette histoire là ça vous des moments légers dans ce le préciser comme cet épisode du dîner de Noël mais oui ça qui est génial c'est SAR en 1992 et racontez-nous vous êtes acclamé dans ce hangar dès votre arrivée 500 légionire quandême c'est Noël 949 et là il y a légionnaire qui sont sur le mont hiigman qui est une colline juste au-dessus de sarevo il y a 500 légionnaires je suis la seule femme et le soir de Noël le commandant de lgion étrangère me dit écoutez doroté ne vous formalisez pas c'est Noël c'est un soir très important pour les légionnaires ils vont avoir un petit peu de vin ils vont rigoler il y a des sketchs ne vous ne vous inquiétez pas voilà tout va bien se passer et puis donc je traverse ce grand hangar avec dans un silence où tous les légunires me regardent passer comme ça et puis un moment j'enlève un blouson il fait froid et là des sifflements des cris je dis bon ok c'est spécial tout va bien se passer je suis à côté du commandant qui sourit vous inquiétez pas et à un moment ils disent et en plus il y a 500 légionnaires qui font elle est bonne alors c'est pas très politiquement correct moi ça à l'époque ça m'a pas offusqué voilà ça m'a fait sourire je me suis dit c'est quand même pas tous les jours que 500 légionnaires à leors façon elle est bonne pour ils auraient pu dire elle est elle est charmante ça été plus agréableou mais c'était c'était rigolo quoi c'est pas forcément l'ambiance du moment on dit pas elle est charmante dansusement ch mais c'est vrai que la guerre quand même quelque chose de très masculin les soldats qui portent les armes sur le terrain sont majoritairement des hommes les reporters de guerre sont aussi très masculin est-ce que c'est facile d'évoluer dans ce métier lorsqu'on est une femme bien oui oui moi je ça m'a jamais posé de problème j'ai réussi à m'intégrer sur tous les terrain de guerre en fait ce monde masculin est assez content de voir une femme arriver parce que c'est une présence féminine c'est c'est un peu comme une sœur comme une mère comme une petite amie comme chacun il trouve un peu ce qu'il veut dans dans dans ma présence en tant que femme sur le terrain et et ça apporte un peu de douceur dans un monde un peu brut un peu un peu dur un peu violent euh donc ils sont tous contents d'avoir une femme voilà qui vient faire un reportage plutôt que le vieux barbu c'est vrai qu' a plus en plus hein on en voit liseron Boudou pour tin dans votre service aussi il y en a il y a beaucoup de femmesou alors celles qui ont ouvert la voix c'est Martine laroubert chez nous ou marine jacin sur TF1 pour elle ça peutêt été plus mais moi voilà la voix était libre j'étais certes une jeune reporte mais mais j'ai j'ai pas eu de mal à m'imposer et vous le rendez hommage dans ce livre à toutes ces femmes votre carrière vous l'avez commencé en 1986 c'était au Chili sous la dictature de Pinochet aujourd'hui nous sommes en 2024 je vous propose d'écouter la question de l'éditorialiste Alba Ventura était l'invité du buz TV hier d'abord doroté moi je t'admire beaucoup je sais pas si je peux te tutoyer mais ça ça ça va le faire je t'admire beaucoup et je voulais savoir si tu comptais rester sur le terrain ou qui c'était terminé ah très bonne question alors très bonne question mais pourquoi j'arrêteraiis parce que l'assitude parce que le risque vous pèe trop il y a Rais non moi j'adore ce métier je le fais avec la même passion que que quand j'ai commencé je me lasse pas j'ai envie d'être quand il se passe quelque chose je suis frustrée si je suis pas envoyé euh j'aime être en Ukraine j'aime être là où ça se passe l'Afghanistan ça fait 25 ans que je suis l'Afghanistan et et j'ai envie d'y retourner pour voir comment les femmes font face à ce qui se passe aux nouvelles lois qui ont été promulguées je je suis pas du tout faite pour le côté métro boulot dodo ça c'est certain être dans un bureau non moi je je vais être là je vais être avec les gens sur le terrain et on vous suivra merci beaucoup dor je rappelle que vous sortez ce livre fabuleux qu'on vous conseille maman s'en vaang Guer c'est aux éditions du Rocher merci d'avoir été autour de cette table et le bas TV revient dès demain avec Éric Brunet présentateur sur LCI bonne soirée à toutes et à tous [Musique]