Bonsoir à tous les 5. On est ensemble en direct
jusqu'à 21h pour toute l'actualité de ce lundi 2 septembre. - E.Tran Nguyen: La colère
de la famille de Kamiliya, 7 ans, percutée par un motard
et dont la mort a été annoncée hier. - A.-E.Lemoine: L'avocat
de ses parents sera dans un instant sur notre plateau. Mohamed, votre Story? - M.Bouhafsi: Lors d'un stage
de l'équipe de France junior, l'un des plus grands espoirs
du rugby français disparaissait en mer. - P.Cohen: J.-M.Blanquer
vide de son sac dans un livre spectaculaire et impressionnant. Disons que c'est entre les mémoires
de Pompidou et celles de V.Trierweiler. - A.-E.Lemoine: Ca s'appelle
"La Citadelle: au coeur du gouvernement",
et c'est signé J.-M.Blanquer. Bonsoir. Merci de votre présence ce soir
à l'occasion de ce livre. C'est le récit de vos 5 ans
et 3 jours au ministère de l'Education nationale Vous détenez d'ailleurs le record
de longévité à la tête de ce ministère. Vous racontez la façon
dont vous êtes passé du statut de chouchou à celui de paria,
comment vous êtes tombé en disgrâce. Lorrain? - L.Sénéchal: On a des moissons
d'or aux paralympiques aujourd'hui encore. - P.Cohen: A.Delon, mais aussi
beaucoup de G.Rowlands. On s'arrêtera sur les disparus
célèbres de l'été qu'on n'oubliera jamais. - A.-E.Lemoine: D.Bourdon
est le premier invité de notre dîner de "C à vous". A chaque fois, on ne lui sert pas
ce qu'il faut! On n'apprend jamais de nos erreurs. On est ravis d'accueillir aussi
P.Katerine. On a adoré le voir chanter le soir
de la cérémonie d'ouverture des JO. Il renouvelle un exploit ce soir
et il sera nu sur notre scène! C.Duplaissy, c'est la tradition,
est notre chef de rentrée. Pas une rentrée sans lui. Il est aux côtés de B.Chameroy. Bonsoir. - B.Chameroy: Bonsoir à tous. Pas trop stressé? - C.Duplaissy: Ca va. J'ai rempli le cartable
et j'ai ramené des bricoles de chez moi. - A.-E.Lemoine: Du foie gras
dans le cartable! - C.Duplaissy: Absolument, du foie
gras qu'on va déglacer avec du porto et servir
avec des figues rôties. - B.Chameroy: Que demander de plus? Bonne émission! - A.-E.Lemoine: On s'est quittés
le 12 juillet. G.Attal était sur le point
de présenter sa démission. On se retrouve et rien n'a changé. G.Attal est toujours
démissionnaire, mais à Matignon, et la France attend encore
son nouveau Premier ministre. - L.Sénéchal: Ca fait 48 jours. D'ailleurs, le Premier ministre
démissionnaire lui-même avoue qu'il n'est plus
dans le secret des dieux. Situation bloquée
depuis le début de l'été. Aucune majorité absolue
après la dissolution surprise d'E.Macron. Le président lui-même
a voulu enjamber les JO. - E.Macron: Notre responsabilité,
c'est que ces Jeux se passent bien. Jusqu'à la mi-août,
nous ne sommes pas en situation de changer les choses. On créerait un désordre. - L.Sénéchal: C'est donc
après les 3 semaines olympiques que la gauche a été reçue
à l'Elysée, derrière sa candidate à Matignon, L.Castets,
immédiatement recalée par le président. - L.Castets: Nous lui avons dit
que c'était à la force politique arrivée en tête,
le Nouveau Front populaire, de composer un gouvernement. - L.Sénéchal: La droite aussi
voudrait que les choses avancent. Elle a mis ces derniers jours
la pression sur E.Macron. - L.Wauquiez: Cet entretien
s'est avéré décevant. Les positions des uns et des autres
sont connues. Il n'y a plus de raison
de procrastiner. - L.Sénéchal: N.Sarkozy plaide
pour un Premier ministre de droite. Il a été reçu à l'Elysée,
comme F.Hollande, ainsi que les personnalités
les plus citées à Matignon comme B.Cazeneuve et X.Bertrand. Et comme souvent, le PS se déchire. - O.Faure: La gauche
a une candidate, c'est L.Castets. Chaque ambition personnelle
qui s'exprimerait se heurterait à l'incompréhension. - N.Mayer-Rossignol: Bouder
dans notre coin, parce qu'il n'y a que le programme du NFP qui compte,
c'est une position que nous pourrions avoir
si nous avions fait plus de 50 %. - L.Sénéchal: Et pendant
le discours de C.Autain à l'université d'été du PS,
le public hue B.Cazeneuve. - C.Autain: L'idée que B.Cazeneuve
puisse accepter d'être Premier ministre... - L.Sénéchal: En football,
il y a 67 millions de sélectionneurs. C'est pareil pour Matignon. S.Royal compose même
un gouvernement fictif. - S.Royal: On peut très bien
avoir X.Bertrand et, au Budget, un socialiste. A la Justice, il faut maintenir
E.Dupond-Moretti. A l'Intérieur, G.Darmanin a dit
qu'il voulait partir. Je pense à L.Nunez. - L.Sénéchal: Mais on ne lui a pas
demandé son avis. Comme souvent, avec E.Macron,
il faut peut-être chercher la surprise. On évoque la piste de T.Beaudet,
qui préside le Conseil économique, social et environnemental. Sa fiche Wikipedia a déjà été
aujourd'hui modifiée, amendée plus de 10 fois par heure,
au point d'être finalement cadenassée
par l'encyclopédie collaborative. - A.-E.Lemoine: Vous avez eu
la curiosité d'aller consulter sa fiche Wikipédia? - J.-M.Blanquer: Non,
mais je le connais. - A.-E.Lemoine: En tant que Premier
ministre, c'est une bonne idée? - J.-M.Blanquer: C'est une personne
de valeur, aucun doute. En plus, c'est un ancien
instituteur. Je n'ai que des choses positives
à penser de lui. Après, la question
est celle de l'équation qu'il ferait arriver à Matignon. Ce serait lui rendre un mauvais
service s'il n'avait pas les moyens d'exercer le pouvoir. Mais nous devons tous,
quelles que soient nos opinions, souhaiter qu'on sorte par le haut
et au plus vite de cette affaire. Le moment venu, il faut un élan
derrière la personne qui sera Premier ministre, dans l'intérêt
de la France. Il faut qu'il vienne le plus vite
possible. - A.-E.Lemoine: L'Elysée recherche une "cohalitation". C'est le nouveau mot à la mode. Ca vous inspire, ce néologisme? - J.-M.Blanquer: On voit bien
ce qu'il veut signifier, le fait qu'il faut tenir compte du fait
que les urnes ont dit non au président de la République. Il doit en tenir compte. Il ne doit pas donner le sentiment
de nommer quelqu'un qui va être dépendant de lui. La personnalité doit avoir
une grande indépendance. En même temps, il est évident
qu'il va falloir rallier plusieurs forces, donc... - A.-E.Lemoine: Le président donne
le sentiment d'avoir compris que les Français lui ont dit non
en juin dernier? - J.-M.Blanquer: A ce stade, non. - A.-E.Lemoine: Si on en est là,
c'est parce qu'il choisit de dissoudre l'Assemblée. Une disposition d'inspiration
irrationnelle, au tempo hasardeux et aux conséquences graves... Ce sont vos mots dès les premières
pages de "La Citadelle". Vous parlez même d'un "hara-kiri
symbolique accompli en direct". C'était un suicide politique? - J.-M.Blanquer: Je crois. On l'a tous vécu. - A.-E.Lemoine: Un suicide est donc
une mort politique? - J.-M.Blanquer: Au moment
où ça s'est accompli, il n'était pas difficile de prophétiser
que cela amènerait quelque chose de négatif pour le président. On avait, en 2024, le faux risque
d'une dissolution. Je pensais que ça arriverait
mais après les JO et à l'occasion d'un éventuel conflit entre
l'Assemblée nationale et le gouvernement. Il aurait alors été naturel d'avoir
une dissolution. Le président de la République
aurait d'ailleurs eu sûrement un meilleur score pour ses couleurs
à l'issue d'une telle dissolution. Tandis que là, il est évident
que demander aux Français de s'exprimer une 2e fois pour dire
ce qu'ils venaient de dire ne pouvait pas mener à grand-chose
d'autre que ce que nous avons. - A.-E.Lemoine: Ca fait
du président de la République un ange déchu de la politique? Il a perdu la main? - J.-M.Blanquer: C'est
une métaphore. En politique, on n'a jamais perdu
la main. Mais les législatives ne lui
ont pas donné une majorité. - A.-E.Lemoine: Patrick a lu
votre livre. C'est une plongée dans les arcanes
du pouvoir que vous nous proposez. C'est l'objet de l'édito
de ce soir. Patrick, vous avez donc lu
ce livre? - P.Cohen: Il est dense
et fascinant. Il raconte en parallèle
2 descentes aux enfers, celle d'un président flamboyant,
aujourd'hui rejeté, et celle d'un de ses mousquetaires
les plus loyaux, ministre favori tombé en disgrâce et renié après
avoir été annulé, c'est vous. Il y a dans votre récit un mélange
courant de hauteurs de vues et de basses politiques, de mûres
réflexions et de paires de baffes. A la rubrique
"rentrée des claques", vous avez connu un succès
avec l'exécution de votre prédécesseur
à l'Education nationale, F.Bayrou. Mais tous vos portraits n'ont pas
la même acidité. B.Le Maire, E.Philippe, J.Castex,
il y a de la nuance et de la douceur dans votre regard,
parfois de l'affection comme pour G.Collomb. Vous dénoncez surtout dans la 2e
partie de votre livre un système de pouvoir
de plus en plus concentré depuis la crise du covid. Une citadelle qui isole et enferme, qui pratique godille et zigzague. Pourquoi, en 7 ans,
tout s'est détraqué? Pourquoi ce président séducteur
et conquérant semble passer son temps à brûler ce qu'il a adoré
et à se faire détester de ceux qui l'ont aimé? On trouvera dans ce livre
un certain nombre d'explications et de réponses. Il y a bien un mystère Macron
qui vous interroge. Au début de notre lune de miel,
un exemple: au lendemain de la victoire des Bleus
au Mondial 2018, ce car qui dévale les Champs-Elysées
et prive le public d'un moment de communion
et de liesse tandis qu'à l'Elysée, tout est à l'avenant. Pourquoi J.Chirac, qui se fichait
du football, avait-il réussi à apparaître comme le père
d'une nation rassemblée? Et pourquoi E.Macron, authentique
amateur de football, capable de séduire une lanterne
ou un lampadaire, opérait l'alchimie inverse en donnant
le sentiment d'une appropriation, d'une arrogance, une faute de goût? Comme début de réponse, vous citez
cette photo: il se déhanche en tribune sur un but tricolore. Selon vous, il rappelle davantage
la figure d'un broker qui vient de réussir un bon deal
à Wall Street. On n'attendait pas
de vous ce que fait depuis longtemps une certaine gauche,
réduire E.Macron à son ancienne condition
de banquier d'affaires. - A.-E.Lemoine: Il y a aussi
la défense vigoureuse d'un bilan? - P.Cohen: Oui, notamment
avec la réforme du bac, la gestion du covid,
12 semaines seulement de fermeture des classes en France
alors que partout ailleurs, c'était beaucoup plus long... La défense de la laïcité
et des valeurs républicaines... J'ai été frappé
par la juxtaposition de 2 souvenirs dans votre livre. Le premier est lié
à l'une de vos toutes premières interventions
à l'Assemblée nationale en novembre 2017:
vous êtes interrogé sur les réunions en non-mixité
raciale organisée par le syndicat Sud éducation. Votre voix est mal assurée,
mais l'Assemblée vous écoute dans un silence que je qualifierais
de religieux s'il n'était pas question de laïcité. Vous annoncez des poursuites. Vous dites que sous prétexte
d'un antiracisme, ils véhiculent un racisme. Applaudissements debout
sur les bancs, à droite et à gauche. J'ai été surpris moi-même
en revoyant cette séquence. Mais vous écrivez: "Plus jamais
en 5 ans, je ne verrai l'Assemblée nationale debout
pour applaudir mon propos." En septembre 2020,
après l'assassinat de S.Paty, vous prononcez au Sénat
une accusation qu'une partie de la gauche et des milliers
milieux universitaires ne vous pardonneront jamais. - J.-M.Blanquer: Il y a
des courants islamo-gauchistes très puissants qui commettent
des dégâts sur les esprits et cela conduit
à certains problèmes que vous êtes en train
de constater. - P.Cohen: De ce jour,
vous êtes devenu "un épouvantail réactionnaire". Comment expliquez-vous
cette évolution? La vôtre, qui vous conduit
à accuser une partie des personnels dont vous avez la charge
et des politiques qui vous conspuent en 2020 après
vous avoir acclamé 3 ans plus tôt? - J.-M.Blanquer: Le livre permet
justement de comprendre ma propre évolution mentale
et psychologique, ainsi que l'évolution
de ceux qui nous entourent. Les choses se tendent, à un moment. Le livre décrit aussi les crises
qu'il faut traverser, les "gilets jaunes", le covid et l'assassinat
de S.Paty... C'est une crise en soi
qui nous a meurtris. Il y a eu un avant et un après. L'image que vous avez montrée... C'était celle d'une fausse
unanimité. C'est un peu comme les attentats
déjoués... On a des gens qui pleurent après
cet attentat et, 3 semaines après, ils recommencent à dire des choses
qui font montre d'une certaine complaisance vis-à-vis des racines
de cet attentat. Il faut dire les choses. Je ne cherche pas à démontrer
une thèse. Je cherche à dire ce que j'ai vu. J'essaye de prendre du recul pour,
d'une certaine façon, contribuer à une vision
de ce qu'est le pouvoir. Comme vous l'avez très bien dit,
ce n'est pas manichéen. Il y a des lumières et des ombres. Vous avez insisté sur les points
un peu négatifs pour le président, mais le livre expose aussi beaucoup
de choses positives sur ce qu'il a fait,
notamment au début, cette dynamique à laquelle j'ai adhéré
et qui a laissé de beaux fruits. - A.-E.Lemoine:
Vous êtes professeur de droit public. - J.-M.Blanquer: Si vous permettez,
vous avez dit que je m'en prenais à ceux dont j'avais la charge... Je n'étais pas ministre
de l'Enseignement supérieur. Je parlais plus de mes collègues
qu'aux personnes que j'avais sous ma responsabilité. C'était un point de vue presque
intellectuel que j'exprimais. J'ai trop la connaissance
de certaines matrices qui existent, aussi bien aux Etats-Unis
qu'en France ou ailleurs, pour rester silencieux
sur certaines choses. Mais cela relève encore aujourd'hui
du débat. Certaines des choses que j'ai dites
à l'époque, on ne peut pas dire que la suite ne l'a pas vérifié. Comme on l'a vu à Sciences Po Paris
il n'y a pas si longtemps... - A.-E.Lemoine: Vous présidez
le Laboratoire de la République. Prenons un cas concret. Un préfet doit statuer
sur la demande de naturalisation d'une femme musulmane
dont les proches insistent pour qu'elle soit auditionnée
uniquement par d'autres femmes. Qui coche la case "naturalisation
acceptée" et "naturalisation refusée"? Vous cochez quelle case? - J.-M.Blanquer: Il ne faut pas
répondre comme ça du tac au tac. Ca sert à ça, un laboratoire. Au fond, aujourd'hui,
comment on teste... Dans l'accession
à la naturalisation, l'important, c'est que vous aimiez le pays
dans lequel vous allez être naturalis et que vous en respectiez les lois. Ca n'a rien d'absurde
de poser une question pareille. Après, on rentre dans une série
de complexités. C'est normal qu'une question comme ça soit posée
à une table ronde. Notre but est de fournir
des réponses concrète à ce type de questions. - A.-E.Lemoine: C'est une question
un peu binaire pour une question complexe? Pour en revenir au mystère Macron,
qui vous interroge... Il vous a fasciné au point de vivre
une lune de miel à ses côtés. Comment vous expliquez
que ce soit la gestion de la crise du covid qui ait fait basculer
son mode de gouvernance? - J.-M.Blanquer: C'est
pour ça que le livre cherche à donner une approche
des enjeux du pouvoir en général, au-delà du cas d'E.Macron
et de la Ve République. D'ailleurs, la tendance
de tout pouvoir, quel qu'il soit, c'est d'aller vers l'enfermement. On doit en être conscients. En tant que ministre,
je n'ai pas complètement échappé à moi-même. Quand nous exerçons un pouvoir,
nous devons nous garder d'être enfermés sur un petit cercle,
de croire qu'on a raison sur tous les sujets, etc. C'est une gymnastique qui n'est pas
facile. Deuxièmement, la Ve République
vous pousse à ça. Elle donne de grands pouvoirs
au président de la République. Ca exige une sorte d'autodiscipline
de la part de celui qui détient le pouvoir. En 3e lieu, la crise covid a de manière normale fait
que le président, pendant la crise sanitaire,
concentrait les pouvoirs. Il fallait décider: on voit
les vertus d'E.Macron dans ces moments-là. J'ai vu un homme intelligent,
très travailleur, capable de prendre des décisions
qui me semblait bien inspirées dans l'immense majorité des cas. Le problème à mes yeux, c'est
qu'il y a une dégradation de la décision publique
après la crise covid, comme si on avait continué à avoir
les effets de la concentration du pouvoir alors même que la crise
sanitaire avait disparu. - A.-E.Lemoine: Vous avez eu
un refus qui a mis E.Macron très en colère? - J.-M.Blanquer: C'est l'élément
de bascule, en effet. C'est absurde à mes yeux. - A.-E.Lemoine: On vous traite
d'ingrat? - J.-M.Blanquer: Même les gens
qui me font des reproches peuvent considérer que je suis assez franc. Le président de la République
voulait que je me présente aux élections. Je trouvais que ce n'était
pas une bonne idée. Si je n'avais eu que des ambitions
personnelles, j'aurais dit oui. Il me semble qu'il fallait
se concentrer sur la crise du covid. Il me semblait aussi
que sur ce sujet-là, on a le droit d'avoir des opinions différentes
sans se fâcher. J'ai compris à ce moment-là
qu'à ses yeux, il fallait dire oui à tout. - A.-E.Lemoine: Vous tombez
en disgrâce alors que quelques mois avant, on vous a proposé le ministère
de l'Intérieur. C'est à n'y rien comprendre... - J.-M.Blanquer: Exactement. De toute façon, je n'étais pas
spécialement demandeur. J'avais dit depuis le début
que je voulais être pendant 5 ans à l'Education nationale. Au début, on me disait
que je n'y arriverais pas, que ce n'était pas vrai,
que je n'accepterais pas d'être impopulaire, de tenir
la barre quels que soient les obstacles. In fine, j'ai tenu 5 ans. L'impopularité, je l'ai eue
sur certains sujets. Si j'avais abandonné la partie,
j'aurais succombé aux reproches qu'on m'a fait dès le début. Je crois avoir tenu un cap. Ce qui s'est passé montre
que ça peut se payer d'un prix assez lourd. - A.-E.Lemoine: Cette citation
résume bien sa façon d'exercer le pouvoir? - J.-M.Blanquer: Ce n'est pas
très grave. Ce n'est pas un sujet. Je n'étais pas demandeur. J'essaie juste de décortiquer
ce qui se passe dans ces cas-là. Je n'estime pas
qu'il a commis une faute en faisant ça. - E.Tran Nguyen: Il a créé
quelques failles. Il y a eu quelques polémiques. Fin décembre 2021, en plein covid,
se pose la question du déconfinement. Du déconfinement. Vous prenez 3 jours de vacances
à Ibiza. - Nous sommes le 1er janvier
quand J.-M.Blanquer dévoile au "Parisien"
les détails du nouveau protocole. La ministre de l'Education,
le week-end précédant la rentrée scolaire,
est en vacances à Ibiza. A son retour, un protocole trop
complexe, trop de fois modifié. - Votre faute politique n'est pas
d'avoir pris des vacances, mais de ne pas avoir fait
vos devoirs de vacances. - M.Le Pen: Cette désinvolture
montre une forme de désintérêt pour ce que vivent les Français
en pleine campagne présidentielle. - A.Corbière: Devant tant
d'erreurs, il est temps que le ministre démissionne. - E.Tran Nguyen: Ibiza,
c'est tout un symbole. Mais il y a le fond et la forme,
dans ce contexte. Vous le regrettez? C'était une erreur? - J.-M.Blanquer: A l'époque,
il y a eu un sondage. Jamais je n'aurais imaginé
un sondage sur mes vacances... Il disait que 52 % des Français
ne voyaient pas le problème. J'ai trouvé les Français
qui ont répondu ça d'un grand bon sens. Il faut résister
à des campagnes médiatiques incroyables pour continuer
à voir la réalité des choses. Je pense que je suis le membre
du gouvernement qui a pris le moins de jours de congé. Je suis parti le dernier de Paris. J'aurais pu aller à La Baule
ou à Nice de la même façon. A Ibiza, j'ai travaillé
toute la journée en télétravail. Le fait que je sois là-bas
n'a rien changé au protocole qui a eu lieu. Nous l'avions élaboré
dans un conseil de défense, très collectivement. Les problèmes ont été liés
à des approvisionnements en pharmacies qui n'ont pas eu
lieu. Il y avait une décision collective,
un processus collectif. J'ai pris très peu de jours
de vacances, dans un endroit qui n'était pas cher à ce moment-là
parce qu'il n'y avait personne. - E.Tran Nguyen: Mais c'est
le symbole de la fête... - J.-M.Blanquer: Est-ce qu'on n'est
pas capable d'aller de temps en temps au-delà des apparences? Je l'ai dit à l'Assemblée
nationale. Je regrette le symbole, évidemment. Si c'était à refaire,
je n'irais pas. Mais si vous décortiquez... Je suis sans doute un des Français
qui a pris le moins de jours de vacances cette année-là. Je n'en ai pas pris,
sauf à ce moment-là, et à mes frais, en travaillant. - E.Tran Nguyen: C'est
un de vos collègues du gouvernement qui a révélé ce lieu, justement. Il ne vous voulait pas que du bien? - J.-M.Blanquer: En janvier 2022,
j'étais devenu une cible tous azimuts. - A.-E.Lemoine:
Parce qu'on vous savait en disgrâce? - J.-M.Blanquer: Oui. C'est malheureusement
très anthropologique. - P.Cohen: Anthropologique
ou anthropophagique? - J.-M.Blanquer: Les deux! C'est en gros ce qui m'est arrivé. A partir du moment
où les gens ont senti que le président
ne me soutenait plus... Or, il me soutenait énormément. J'ai pu tenir la même ligne,
j'ai eu la possibilité d'agir. C'est d'autant plus absurde d'avoir
eu de ce fait une dernière année aussi épouvantable,
avec des campagnes de presse délirantes, où vous n'avez personne
pour défendre un bilan dont il y avait tout lieu
d'être fier. Le dédoublement des classes
dont on parlait tout le temps et qui commence
à donner des fruits... En cette rentrée,
il y a pas mal de gens qui voient de quoi je parle. Il y a Des classes de 12,
et 400 000 enfants parmi les plus défavorisés
qui en bénéficient. L'école française a rebondi depuis
2017. On oublie qu'il y a une étude
sortie l'année dernière qui montre que la France est, avec le Portugal,
le seul pays qui, dans cette période, a augmenté
son niveau. Ca ne veut pas dire
que tout va bien, mais les discours négatifs sur l'école sont venus
se greffer à ceux qu'on pouvait tenir sur le ministre. Ils produisent finalement un effet
d'irréalité négative. Un peu comme la façon
dont on parlait des JO avant les JO. - A.-E.Lemoine: Vous restez
avec nous. "La Citadelle:
au coeur du gouvernement" C'est disponible depuis le 29 août
aux éditions Albin Michel. Tout de suite,
c'est la Story de M.Bouhafsi. - On confie notre enfant
à une institution, une fédération, et on revient avec ses valises,
son passeport et son portable. - M.Bouhafsi: C'est l'histoire
d'une légende du club de rugby d'Agen dont la famille accuse
la Fédération française de rugby d'avoir causé la mort de son fils. - Je regarde mon portable
et je vois un message du président de la fédération qui me demande
de le rappeler. Je le rappelle et il nous annonce
que Mehdi a été emporté par une vague,
qu'il est porté disparu. Là, c'est le cauchemar,
l'horreur... On n'avait pas les mots. On criait. On demandait
comment ça se faisait... Je n'arrivais pas à l'entendre. Je lui ai demandé si c'était
habituel, ce qui s'était passé... Vous voyez votre fils en direct
pendant son entraînement de la veille et on vous annonce
une demi-heure après qu'il est porté disparu. - M.Bouhafsi: A 17 ans, il était l'un des plus grands
espoirs du rugby français. Sur la plage, plusieurs panneaux
indiquaient la dangerosité de la baignade. Des indications qui n'ont pas
suscité l'inquiétude du staff des Bleus. Il a été victime d'un courant
d'arrachement très puissant. Le danger était accentué
par le temps venteux et la mer houleuse. Un seul a eu le courage d'essayer
de le sauver, il s'appelle Oscar. - Il y avait des vagues de 4 m
toutes les 5 secondes. Au bout de la 3e, Mehdi a lâché. Oscar a failli lui-même mourir. Il a mis plus de 20 minutes
à sortir de l'eau. Personne n'a réagi
pour les secourir. Là où je ne comprends pas,
c'est sur les adultes. Il faut avoir perdu notre fils,
Mehdi, pour que la Fédération française de rugby mette
des personnes compétentes à ces postes. - M.Bouhafsi: La Fédération
française de rugby a, dans la foulée,
décidé de mettre fin à la mission d'encadrement du staff
de l'équipe de France des moins de 18 ans. Cela ne suffit pas,
pour J.Narjissi, qui pointe la responsabilité
de la fédération. Son président fait son mea culpa. - Rien ne justifie d'aller
à cet endroit et d'y mettre les jeunes à l'eau. Il y a une faute qui a été commise. Ca ne sert à rien de cacher
la vérité de ce qui s'est passé. Ce qui compte maintenant,
c'est de savoir qui a quelles responsabilités. La Fédération française de rugby,
et moi le premier, on se doit d'assumer avec courage et dignité
notre responsabilité. - M.Bouhafsi: Des mots
qui ne suffisent pas, pour la famille. Elle s'est constituée
partie civile. Elle espère l'ouverture
dans les prochaines heures d'une information judiciaire
pour homicide involontaire et non-assistance
à personne en danger. - Ce n'est pas un accident
que d'amener des gamins sur la plage la plus dangereuse de Cape Town. Cette décision entraîne
des conséquences sur le plan pénal. Les comportements fautifs
débouchent sur un homicide involontaire,
une non-assistance à personne en danger. C'est le juge d'instruction
avec notre aide et celle des enquêteurs
qui nous permettra d'envisager peut-être les mises en examen
de certaines personnes présentes ce jour-là. - M.Bouhafsi: 3 semaines
après la disparition de leur fils, la famille ne vit plus. Elle survit pour sa fille. L'océan ne leur a toujours pas
rendu le corps de leur fils. - On ne peut pas se préparer
à se dire qu'on ne va pas récupérer Mehdi. Mais on est obligés d'y penser. Comme le 7 août, quand on a appris
qu'il était porté disparu, on est obligés de penser au pire. Ca fait plus de 3 semaines. Le 7 septembre, ça fera un mois. - M.Bouhafsi: Comment tient
votre femme? - Elle tient pour ma fille. Elle tient pour lui,
parce qu'il voudrait qu'on se batte et qu'on soit là pour sa soeur
et pour sa mémoire. - M.Bouhafsi: Vendredi,
le club d'Agen rendra un hommage à Mehdi et à sa famille. Une cagnotte solidaire
a été lancée. J.-M.Blanquer, c'est une délégation
de service public, la Fédération française de rugby. Que vous inspire cette affaire? - J.-M.Blanquer: Beaucoup
de tristesse. C'est très émouvant. On a envie que les parents de Mehdi
entendent notre solidarité, tout simplement. - A.-E.Lemoine: Merci beaucoup. Pierre, un autre sujet d'actualité? - P.Lescure: Ce fut
l'une de vos mesures en tant que ministre de l'Education
en 2018, l'utilisation des portables
interdite dans les écoles, collèges et certains lycées. Un élève vous dira même
que vous avez gâché sa vie... Une interdiction
qui va encore plus loin dès cette rentrée. Dans 180 collèges, il faut donner
son portable en arrivant et on ne le récupère
qu'à la sortie. - C'est comment, ton prénom? - Benjamin. - Super. Je te rends ton téléphone ce soir,
à la dernière heure de cours. - On doit se concentrer. - C'est bien. Ca va un peu nous désintoxiquer. - Tu en as besoin? - Un peu. - Tant que je peux le joindre
quand il est sur la route, pour savoir où il est,
pas de problème pour moi. - P.Lescure: C'est pour l'instant
une expérience, mais cette pause numérique
pourrait être généralisée dès janvier. Priver physiquement les élèves
de portable, c'est le meilleur moyen ou l'un des seuls de retenir
de nouveau leur attention complètement? - J.-M.Blanquer: Depuis 2018,
l'interdiction est respectée pour le lycée. Ce n'est pas la mesure
la plus difficile que j'ai eue à prendre. C'est une mesure très populaire
avec les adultes et à moitié avec les enfants. Toutes les études et les retours
que nous avons eus après l'interdiction au collège
étaient très positifs selon la concentration des élèves. Oui, la déconcentration liée
aux écrans est un des fléaux de notre société. On a fait un vrai progrès. Ca fait partie des choses
dont on parle car ça a marché. Je suis favorable à des mesures
au lycée, même s'ils sont plus grands. C'est bien de faire
une expérimentation. - A.-E.Lemoine: Entre 2018 et 2024,
ça a mis du temps. - J.-M.Blanquer: Pour les collèges,
s'assurer que ça se passe pour de vrai,
travailler avec les collectivités... Pour les casiers, par exemple,
c'est déjà toute une affaire. On a fait le collège,
on passe au lycée. Ca me paraît bien. - A.-E.Lemoine: Elle s'appelle
Kamiliya, 7 ans. Elle a été fauchée jeudi
par un chauffard de 19 ans. Elle a succombé
hier à ses blessures. Elle n'est pas décédée aujourd'hui
ni hier, elle est décédée sur la route, c'est ce qu'a déclaré
son père à l'occasion d'un rassemblement silencieux. - On m'a dit
qu'elle n'a pas souffert, c'est le plus important. Même dans sa mort,
elle n'a pas pleuré. Elle n'a pas pleuré pendant 7 ans,
elle n'a pas pleuré quand elle est morte. C'est pour ça aujourd'hui
que je refuse qu'on pleure ou qu'on montre de la tristesse. Juste par respect pour elle. - A.-E.Lemoine: Bonjour. Vous êtes l'avocat des parents
de Kamiliya. On vient d'entendre
de la dignité, de la colère. Un message très engagé
contre la justice sur Facebook... Vous comprenez cette colère? Il ne fallait pas remettre
en liberté conditionnelle? - Me N.Boudi: Bien sûr. Je vous remercie de m'avoir invité
pour porter la parole de ses parents. Ils ont été dignes dans le drame. Dès le soir de l'accident,
l'état de santé de la jeune fille était irréversible. Vous avez des parents
qui sont restés au chevet de leur fille,
ils ont dû prendre une décision douloureuse
avec le corps médical. Au départ, ils n'ont pas pris
la mesure du drame qui se jouait. Ils étaient sous le choc
de voir leur petite fille se faire faucher. Il y a eu cette 1re étape,
la prise de conscience. Ensuite, le papa a annoncé
près de ce passage piéton que la jeune fille était décédée,
qu'elle n'avait pas pleuré. Il y a une émotion particulière
par rapport à la question que vous posez,
s'il faut comprendre... Les émotions et les réactions
des victimes, on ne peut pas se mettre à la place des victimes,
encore moins sur un tel drame. Les accidents de la circulation... La justice prendra le temps
de qualifier les faits. Vous avez une petite fille
qui devait faire sa rentrée scolaire,
qui était accompagnée de son grand frère sur le passage piéton,
elle a été fauchée de manière brutale. Les parents ont le droit
et le devoir d'exprimer les émotions qu'ils ressentent. - A.-E.Lemoine: Pour vous,
il n'était pas nécessaire de maintenir ce motard
en détention? Il était inconnu
des services de police. - Me N.Boudi: C'est ce qu'a décidé
un juge des libertés et de la détention. Il faut rappeler
les grands principes. Bien que les faits soient
particulièrement graves, dans notre droit, toutes les fois
où un drame se produit sur le territoire national,
il y a des tentatives... Je ne parle pas des parents. Les parents sont légitimes
de commenter cela. Il y a des tentatives
de récupération politique, il y en aura
dans toutes les affaires. Moi je suis attentif
aux commentaires et aux réactions qui se font autour de la justice. Les avocats,
nous avons de la modération à avoir vis-à-vis de la justice. Une audience va arriver le 10
septembre. Je me permets de communiquer
la date. La question de savoir si ce jeune
doit rester sous contrôle judiciaire
ou en détention provisoire va se poser à nouveau devant
la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Laissons la justice travailler. La colère des parents
est légitime, normale. Qu'il soit placé en détention
ou pas n'a rien à voir avec leur fille. - E.Tran Nguyen: Il y a eu les mots
du père de Kamiliya, ils font écho avec les propos
de la femme du gendarme tué. - La France a tué mon mari,
le père de mes enfants. La France a tué mon mari
par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. La France a tué mon mari. Comment? Pourquoi? Pourquoi cet homme multirécidiviste
peut-il évoluer en toute liberté? Quand est-ce que nos législatifs
ouvriront réellement les yeux? - E.Tran Nguyen: La veuve
du gendarme E.Comyn est allée plus loin. Elle a suggéré le rétablissement
de la peine de mort. - Me N.Boudi: On comprend l'émotion
de cette dame qui semble très forte. Des images ont circulé... La justice aura à se prononcer. - E.Tran Nguyen: La justice
est laxiste? - Me N.Boudi: Non. Demandez aux professionnels de la justice, demandez
à tout ceux qui passent devant la justice française, il faut
respecter l'institution judiciaire. Ce sont des mots très forts. La victime a le droit
de s'exprimer. C'est important qu'elle le fasse. C'est important d'accorder
une place importante aux victimes pour qu'elles expriment
leur désarroi et leur colère. Encore plus quand ces faits
sont commis sur la voie publique. C'est un véritable fléau,
les drames qui se sont commis sur la route. Je sais qu'elle a proposé
de revenir sur la peine de mort. - A.-E.Lemoine: Cela a été soutenu
par la droite et l'extrême droite. - Me N.Boudi: Il y a toujours
des tentatives de déstabilisation autour de l'institution judiciaire. Il faut que l'institution
judiciaire résiste. Elle sait résister aux pressions. Henri Leclerc a été
l'un des porte-parole de l'approbation de cette loi. L'émotion est passé. Maintenant, il faut
que les enquêtes se poursuivent, c'est la priorité
pour les victimes. Ca va permettre de les accompagner
dans le deuil. Il faut une réponse judiciaire
et pénale qui soit rapide. - A.-E.Lemoine: Quel est le profil
de ce jeune motard? On a beaucoup parlé
du multirécidiviste qui a refusé d'obtempérer
et a fauché ce gendarme. Quel est le profil du motard? - Me N.Boudi: Je suis moi-même
de Vallauris, c'est ma ville natale. J'étais présent dans cette ville
le jour des faits. J'ai échangé avec les parents
de Kamiliya dès le lendemain, j'ai échangé
avec le tonton de Kamiliya, que je connais bien,
j'ai joué au football avec lui. Il y a un sentiment de colère. Ils viennent de perdre leur fille. Cette douleur, personne ne peut
la décrire... Il semblerait
que ce soit un jeune garçon sans problème, français,
né en France, de parents français. Un jeune comme il en existe
des centaines de milliers sur notre territoire. On n'excuse pas sa conduite. Ce qu'il faut bien comprendre
sur les tentatives de déstabilisation on est sur un profil lambda,
inconnu des services de police. Visiblement, je parle
au conditionnel... La moto était assurée,
il avait son permis de conduire. On est loin du profil
qu'on veut présenter, comme étant celui
de l'individu multirécidiviste, etc. Pourquoi je fais cette observation? Ca va être le mot de la fin. C'est ce que m'a demandé
la famille: pas d'instrumentalisation
de leur drame. C'est leur drame, c'est leur deuil,
c'est leur fille. Elle demande, et c'est difficile
en 2024, que leur fille soit épargnée
des commentaires qui tendent à faire monter une polémique. - A.-E.Lemoine: Merci. Vous représentez
les parents de Kamiliya. C'est l'heure de la chronique
de L.Sénéchal. On parle des Jeux olympiques,
et notamment des Paralympiques dont la France est prise de folie. - L.Sénéchal: Nouvelle moisson
d'or aujourd'hui. On a eu 4 titres et ce n'est pas
fini. On est 4e au classement
des médailles. On s'approche
de ce qu'on avait fait à Tokyo, 11 médailles d'or. On en a 6 pour l'instant,
notamment ce titre d'A.Aubert en boccia. C'est un sport qui n'existe qu'aux
Paralympiques. - On peut annoncer le premier
titre... C'est historique! - L.Sénéchal: C'est un sport
qui ressemble à la pétanque. "Boccia", ça veut dire "boule"
en italien. C'est pratiqué par des athlètes
en fauteuil roulant. Parfois, ils sont assistés
de personnes valides. Ce n'était pas le cas d'A.Aubert. On lance une boule de cuir. Il faut être au plus près
du cochonnet. C'est la boule blanche. Médaille d'or pour A.Aubert. Médaille d'or aussi
dans le paratriathlon pour A.Hanquinquant,
notre porte-drapeau. Dans une autre catégorie,
l'or et la grande émotion pour J.Ribstein. Il a été sacré
devant les Invalides. - J.Ribstein: Ca fait 8 ans
que je m'entraîne. Désolé... - C'est normal... - Je n'ai pas pu aller à Tokyo,
notre catégorie n'avait pas été prise. Là, ça fait 3-4 ans
que je dédie ma vie à Paris. - L.Sénéchal: Grandes émotions
dans ces Jeux. M.Patouillet a été sacrée
en paracyclisme. Elle est allée au-delà
de ses limites. Vous la voyez sur le podium,
elle doit être portée. Elle a eu un malaise vagal, tellement elle s'est donnée. Ces Jeux paralympiques suscitent
une grande émotion et un grand intérêt du public. La cérémonie d'ouverture a été vue
par 10 millions de Français. Les records d'audience se succèdent
depuis. Près de 5 millions
de téléspectateurs devant le para-athlétisme. Des images de victoires, de joie,
de danse se multiplient. Les héros tricolores prennent
leur dose de joie au Club France à La Villette. C'est le genre d'ambiance
que vous avez tous les soirs. A.Griezmann, la star du foot, a repris sur X, Twitter,
ses alertes médailles. Il partage son enthousiasme. Il y a une ombre au tableau. Ces Jeux auraient pu être
l'occasion d'un big-bang de l'accessibilité,
ce n'est pas le cas. Voilà le genre de messages
qui ont fleuri dans les rues de Paris. Nous avons suivi une volontaire. - Il faut penser aux bus,
il y a des bus où la rampe ne fonctionne pas. Je suis obligée d'attendre
un autre bus. J'ai fait demi-tour. Il n'y a pas de passage. C'est épuisant moralement. On nous met à l'honneur,
on nous met comme des marionnettes devant. Derrière, il n'y a rien. - L.Sénéchal: V.Pécresse,
présidente de la région Ile-de-France, en appelle à l'Etat pour lancer un plan "métro
pour tous". Un budget de 15 à 20 milliards d'euro
pour rendre accessibles toutes les lignes de métro. Il faut mettre cet argent
sur la table, J.-M.Blanquer? - J.-M.Blanquer: Beaucoup de choses
ont été faites. Le rattrapage ne se fait pas
si facilement en matière de travaux publics. C'est insuffisant, vous avez raison
de marquer cette insuffisance. Je ne doute pas qu'on réussisse
à progresser là-dessus. - A.-E.Lemoine: Si vous n'aviez pas
dit non aux régionales... - J.-M.Blanquer: J'aurais perdu. On était dans une ambiance
de préparation des JO. Maintenant, on se rend compte
que ça a été très collaboratif. Sur le fond des choses,
il faut le dire... Il y a souvent du discrédit
de la classe politique. Je peux témoigner du fait
que tout le monde était en ligne pour arriver au résultat
que les Français apprécient aujourd'hui. Quelles que soient les différences
que l'on peut avoir, on peut le dire. C'est à souligner. J'ai apprécié la cérémonie
d'ouverture paralympique, c'était magnifique. Presque encore plus
que la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Il y avait une simplicité,
une gaieté qui était communicative. - A.-E.Lemoine: En Israël,
stupeur et colère après la découverte
des corps de 6 otages. - L.Sénéchal: Découverts
dans des tunnels du Hamas au sud de la bande de Gaza. Ce sont les visages que vous voyez. Ils ont tous été enlevés
le 7 octobre par le Hamas. D'après Israël, ils ont été abattus
2 à 3 jours avant que les corps soient découverts dans ces tunnels. - L.Sénéchal: Le Premier ministre
israélien demande pardon pour ne pas avoir sauvé ces otages. Les funérailles ont eu lieu hier
et aujourd'hui. Des centaines de personnes
sont venues. Cette jeune femme
avait tenté de s'échapper, de se cacher. Elle était restée
2 heures au téléphone avec les forces de l'ordre
au moment de l'assaut du Hamas. par ces membres du Hamas. L'indignation est importante
en Israël. Une soixantaine d'otages
seraient encore en vie. Leur libération
est une urgence absolue pour ces dizaines de milliers
d'Israéliens. Ils ont manifesté ce week-end. Ils en appellent
à leur gouvernement. Ces manifestations
se sont terminées par une grande tension
et des affrontements avec les forces de l'ordre. Les syndicats ont rejoint
ce mouvement d'indignation avec une grève générale. Mais la grève a pris fin. La justice déclare
ce mouvement de grève illégal. Le projet américain de trêve
est au point mort. Israël poursuit
une opération militaire en Cisjordanie. Depuis mercredi, ils auraient tué
au moins 24 Palestiniens, tous des terroristes
selon l'armée israélienne. - A.-E.Lemoine: Aux Etats-Unis,
D.Trump fait à nouveau scandale. - L.Sénéchal: Il a diffusé
une vidéo de campagne dans un cimetière militaire. Un hommage à des soldats tombés
au combat. D.Trump a qualifié, par le passé,
les soldats américains tués de "perdants". Sa dernière tentative
de récupération politique fait bondir une association
des vétérans américains. - E.Tran Nguyen: Voilà le genre
de caricatures qui fleurissent... D.Trump qui retire les drapeaux
sur les tombes des soldats pour les remplacer par des panneaux
"Trump 2024". Il y a eu une altercation entre
son équipe de campagne et le personnel du cimetière. Du pain bénit pour K.Harris,
la candidate démocrate. En ce moment, D.Trump multiplie les faux pas. Il a utilisé une chanson des Foo
Fighters sans demander l'accord au groupe de rock. Trump a payé pour les droits
de ces chansons. L'argent sera reversé
à la campagne de sa rivale, K.Harris. D'autres artistes
ont refusé que D.Trump utilise leurs chansons. C.Dion... Il a utilisé "My Heart Will Go On",
la chanson de "Titanic". - J.-M.Blanquer: Toutes ces histoires
de campagne aux Etats-Unis sont inquiétantes
sur l'évolution de la démocratie.
Dissolution du parlement ce n'est pas le glas qui annonce
la mort. - n.saint-cricq: e.macron
est un adepte de la stabilité fiscale. il se vantait d'avoir fait baisser
le chômage. il devrait quand même s'inquiéter. après tout, c'est lui l'initiateur
de ce petit chaos. d'autres autour de cette table
ont... Read more
Est-ce qu'il y aurait dimanche
une partie de la gauche, avec les macronistes et certains
lr, qui pourrait travailler à former une alternative? ca dépend des responsables
politiques et des français qui voteront dimanche. - a.-e.lemoine: les français
voteront dimanche dans le secret de l'isoloir. ce soir,... Read more
De voter pour elle. c'est pour ça que
j'étais complètement furax. pour moi, l'extrême droite
et l'extrême gauche, c'est exactement la même chose. il faut l'assumer. ce n'est pas parce que le ps s'est
fourvoyé en s'associant avec l'extrême gauche... - a.-e.lemoine: mais au
3 septembre? - j.-f.copé: la... Read more
Un peu avec cette lettre d'emmanuel macron au
français ça va les rassurer qu'il appelle à un large rassemblement à bâtir des compromis et
et lui il se laisse un peu de temps pour nommer un premier ministre d'abord je dois vous dire on
aurait adoré que dans cette lettre il soit écrit je me suis... Read more
Le président de la république
aurait d'ailleurs eu sûrement un meilleur score pour ses couleurs
à l'issue d'une telle dissolution. tandis que là, il est évident
que demander aux français de s'exprimer une 2e fois pour dire
ce qu'ils venaient de dire ne pouvait pas mener à grand-chose
d'autre que ce... Read more
Je vous le dis aujourd'hui quand vous parlez
de la droite je je vois bien ce qu'on été le résultat des élections présidentielles on se
demande ques sont les perspectives d'existence autonome bah déjà c'est de croire en nous-même
c'est d'être fidèle à nos valeurs et de se battre parce que vous... Read more
Gabriel hatal avait clairement une idée en
tête pour ce débat montrer la fragilité du rassemblement national sur certaines de ses
positions par exemple sur la proposition de double frontière un filtre que jordane bardella
souhaiterait installer aux frontières de l'europe et de la france là... Read more
Mohamed vous étiez donc salgavo à paris c'est
là où tous les partis étaient auditionnés par le meddeef le mouvement des entreprises de
france oui et le fait du jour c'est cette image celle de celui qui est toujours président
des républicains erriic sooti en train d'écouter jordane bardella... Read more
Valérie bonton et patrick teams forment pour
la première fois à l'écran un couple attachant et généreux ils sont au côté de bertro
en coulisse oui ils sont perdu babette parce que alex nous a dit n'importe quoi
personne ne sait où s'asseoir la chaise droite é super àaise réclamation monsieuradame... Read more
Bebe vio a été éliminée
en demi-finale du fleuret. elle a connu
des petits problèmes techniques. - a.-e.lemoine: on l'adore. c'est une femme très inspirante. dans l'actualité,
un mois et 3 semaines après avoir été inculpés
pour viol aggravé en réunion sur une femme, les 2 rugbymen du xv
de france, h.auradou... Read more
Se libérer du sucre c'est le thème de l'émission
de ce soir michel du magazine prenez soin de vous mais c'est tellement plus facile à dire qu'à
faire surtout quand le sucre se trouve partout surtout là on s'y attend le moins je vous propose
un jeu très très simple vous allez séparer ce qui... Read more
Bonsoir laurence ! mais je vous entendais crier en
coulisse c'est qu'est-ce qui se passait je voulais du galhydroalcoolique mais pourquoipocondri oui
oui ça ça ça s'améliore pas si si bonsoir et bravo bravo pour ce film laurence on rit beaucoup
et on réfléchit aussi sur la complexité vous avez... Read more