1 - "Où j'ai laissé mon âme" de Jérôme Ferrari - Chapitre 1 - livre audio

[Musique] où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari 1er chapitre je me souviens de vous mon capitaine je m'en souviens très bien et je revois encore distinctement la nuit de désarroi et d'abandon tombé sur vos yeux quand je vous ai appris qu'il s'était pendu c'était un froid matin de printemps mon capitaine c'était il y a si longtemps et pourtant un court instant j'ai vu apparaître devant moi le vieillard que vous êtes finalement devenu vous m'aviez demandé comment il était possible que nous ayons laissé un prisonnier aussi important que taar sans surveillance vous aviez répété plusieurs fois comment est-ce possible comme s'il vous fallait absolument comprendre de quel négligence inconcevable nous nous étions rendus coupables mais comment pouvais-je bien vous répondre alors je suis restée silencieux je vous ai souri et vous avez fini par comprendre et j'ai vu la nuit tomber sur vous vous vous êtes affessé derrière votre bureau toutes les années qu'il vous restait à vivre ont couru dans vos veines elles ont jailli de votre cœur et vous ont submergé il y a eu soudain devant moi un vieil homme à l'agonie ou peut-être un petit enfant un orphelin oublié au bord d'une longue route désertique vous avez posé sur moi vos yeux pleins de ténèbres et j'ai senti le souffle froid de votre haine impuissante mon capitaine vous ne m'avez pas fait de repr vos lèvres se crispaient pour réprimer un flux acide de mots que vous n'aviez pas le droit de prononcer et votre corps tremblait parce que aucun des éléments de révolte qui les branlait ne pouvait être mené à son terme la naïveté et l'espoir ne sont pas des excuses mon capitaine et vous saviez bien que pas plus que moi vous ne pouviez être absou de sa mort vous avez baissé les yeux et murmuré je m'en souviens très bien vous me l'avez appris pr André Annie vous me l'avez appris d'une voix baissée et j'ai eu honte pour vous qui n'aviez même plus la force de dissimuler l'obscénité de votre chagrin quand vous vous êtes ressaisi vous m'avez fait un geste de la main sans plus me regarder le même geste dont on congédit les domestiques et les chiens vous vous êtes impatienté parce que je prenais trop de temps pour vous saluer vous avez dit foutez-moi le camp lieutenant mais j'ai achevé mon salut et j'ai soigneusement effectué un demi-tour réglementaire avant de sortir parce qu'il y a des choses plus importantes que vos états d'âes j'ai été heureux de me retrouver dans la rue je vous le confesse mon capitaine et d'échapper au spectacle répugnant de vos tourments et de vos luttes perdu d'avance contre vous-même j'ai respiré l'air pur et j'ai pensé qu'il me faudrait peut-être recommander à l'état majeur de vous relever de toutes vos responsabilités que c'était mon devoir mais j'ai vite renoncé à cette idée mon capitaine car il n'existe pas d'autre vertu que la loyauté pourtant j'avais été si heureux de vous retrouver vous savez et je garde l'espoir que vous aussi au moins pour un moment vous en avez été heureux nous avions survécu ensemble à tant d'Ur difficile mais nul ne sait quelle loi secrète régit les âmes et il est vite devenu évident que vous vous étiez éloigné de moi et que nous ne pouvions plus nous comprendre quand j'ai accepté de prendre la tête de cette section spéciale je me suis installé avec mes hommes dans la villa à Saint-Eugène vous êtes devenu franchement hostile mon capitaine je m'en souviens très bien je n'ai pas pu me l'expliquer et j'en ai été blessé je peux vous le dire aujourd'hui nos missions n'étaient pas différentes au point que vous ayez été autorisé à m'accabler ainsi de votre haine de votre mépris nous étions des soldats mon capitaine elle ne nous appartenait pas de choisir de quelle façon faire la guerre moi aussi j'aurais préféré la faire autrement vous savez moi aussi j'aurais préféré le tumulte et le sang des combats à l'affreuse monotonie de cette chasse au renseignement mais un tel choix ne nous a pas été offert aujourd'hui encore je me demande par quelle aberration vous avez pu vous persuader que vos actions étaient meilleur que les miennes vous aussi vous avez cherché et obtenu des renseignements et il n'y a jamais eu qu'une seule méthode pour les obtenir mon capitaine vous le savez bien une seule et vous l'avez employé tout comme moi et l'atroce é de cette méthode ne pouvait en aucun cas compenser par vos scrupules vos élégances dérisoires votre bigoterie et vos remord qui n'ont servi à rien si ce n'est vous couvrir de ridicule et nous tous avec vous quand on m'a ordonné de venir prendre en charge tar à votre PC delbiar j'ai caressé un moment l'espoir que la joie d'avoir capturé l'un des chefs de l' ln vous aurait peut-être rendu plus amical mais vous ne m'avez pas adressé la parole vous avez fait sortir tard de sa cellule vous lui avez rendu les honneurs on l'a conduit vers moi devant une rangée de soldats français qui lui présenter les armes à lui ce terroriste sur votre ordre et moi mon capitaine j'ai dû subir cette honte sans rien dire oh mon capitaine à quoi bon une telle comédie et qu'espériez-vous donc peut-être la reconnaissance de cet homme dont vous vous étiez antiché au point de vous effondrer à l'annonce de sa mort mais vous savez il n'a pas parlé de vous pas un mot il ne m'a pas dit le capitaine de Gorse est un homme admirable ni rien de semblable et je suis persuadz que jamais vous entendez jamais mon capitaine vous n'avez occupé la moindre place dans ses dans ses pensées tar était un homme dur qui ne partageait pas votre tendance au sentimentalisme j'ai le regret de vous le dire mon capitaine et contrairement à vous il savait bien qu'il allait mourir il n'imaginait pas je ne sais quel heureux épilogue sem semblable à ceux dont vous rêviez sûrement dans votre exaltation et vre aveuglement puéril puérile et sans excuse mon capitaine vous ne pouviez ignorer ce qu'était la Villa Saint-Eugène vous ne pouviez ignorer que personne n'en ressortait vivant car elle n'était pas une villa elle était une porte ouverte sur l'abîme une faille qui déchirait la toile du monde et d'où l'on basculait vers le néant j'ai vu mourir tant d'hommes mon capitaine et il savait tous qu'on ne les reverrait jamais personne ne baiserait leur front en récitant la shahada aucune main aimante ne laverait pieusement leur corps ni ne les bénirait avant de les confier à la terre il n'avaient plus que moi et j'étais à ce moment-là plus proche d'eux que ne l'avait jamais été leur propre mère oui j'étais leur mère et leur guide je les conduisais dans les limbes de l'oubli sur les rives d'un fleuve sans nom dans un silence si parfait que les prières et les promesses de salut ne pouvait troubler dans un sens tar a eu une chance que vous l'ayez exhibé à la presse nous avons dû rendre son cadavre mais si ça n'avait tenu qu'à moi mon capit je l'aurais lui aussi dilué dans la chauud je l'aurais enseveli dans les profondeurs de la baie et je l'aurais répandu au vent du désert je l'aurais effacé des mémoires j'aurais fait qu'il n'ait jamais existé tar savait cela il savait ce que c'est d'avoir un ennemi vous mon capitaine vous n'ave jamais rien su ce n'est pas avec notre compassion ou notre respect dont il n'a que faire que nous rendons justice à notre ennemi mais avec notre haine notre cruauté et notre joie peut-être vous rappelez-vous le petit séminariste l'appeler qu'un grattepier imbécile qui ne savait rien de notre mission m'avait affecté comme secrétaire un bigot comme vous mon capitaine affligé d'une âme sensible mais réellement sensible et tellement plus Candide est plus honnête que la vôtre quand il a débarqué il était soulagé parce qu'il pensait qu'il n'aurait pas à se salir les mains et qu'il était en quelque sorte à l'abri du péché il s'est présenté à moi et j'ai failli le renvoyer il regardait la mer par les fenêtres de la villa et les laurier dans le jardin il ne pouvait pas s'empêcher de sourire je crois que jamais il n'avait vu autant de lumière et d'espace il se sentait plus vivant qu'il ne l'avait jamais été libéré des obbes humides à genoux et des dalles glacées d'une chapelle obscure libéré des chuchotements honteux dans les pénombres moisies du confessionnal je l'ai gardé après tout il ne m'apppartient pas de décider des leçons qui devaient être prises coûte que coûte ni de qui pouvait y échapper mon capitaine car finalement chacun de nous a dû écouter jusqu'au bout la même leçon éternelle et brutale et personne ne nous a demandé si nous étions disposés à l'entendre alors j'ai dit au petit séminariste qu'il aurait à prendre des notes pendant les interrogatoires des suspects je lui ai dicté quelques phrases son écriture était précise nerveuse et élégante et je l'ai laissé s'installer il est revenu me voir il était bouleversé il a dit mon lieutenant ce n'est pas possible je vous en prie dans la chambrée les murs sont recouverts de photos pornographiques il m'a demandé de les faire enlever il bégayait je lui ai dit que je ne m'occupais pas de ce genre de problème qu'il n'avait qu'à regarder ailleurs il est parti mais plus je l'ai retrouvé assis au bord de son lit à côté de son sac ouvert les yeux fixés sur les photos la marchoire pendante il tenait dans ses mains un affreux crucifie en bois noir il avait l'air si vulnérable mon capitaine presque autant que vous quand je vous ai appris que tar s'était pendu mais lui je pouvais le comprendre il n'avait connu que l'ombre menaçante de la Vierge drapé dans son long manteau bleu les larmes pures de Marie Madeleine et les extase céleste de Thérèse d'Avila et maintenant il ne pouvait pas quitter des yeux ces femmes avec leur toison bestial mais rien ne pouvait lui faire détourner le regard le lendemain mon capitaine je lui ai fait assister à son premier interrogatoire il s'est hasit dans un coin de la pièce son carnet sur les genoux il n'a rien dit quand nous avons suspendu l'homme au plafond comme si depuis son arrivée il ne pouvait rien faire d'autre couvrir grand ses yeux brûler et se terre je lui ai sugré mon capitaine d'avoir compris si vite qu'il n'avait rien à dire j'ai posé des électrodes à l'oreille désolé je lis pas parce que c'est trop violent je suis pas à l'aise de le lire à voix haute je reprends la suite et tant qu'il est resté près de moi il a accompli sa tâche sans jamais se plaindre il a fait une place à son crucifice sur le mur au milieu des photos il a suivi les hommes dans la haute Casbas au bordel de simsou il a accepté d'être changé complètement pour toujours jour il a accepté l'homme qu'il était devenu malgré lui sans résistance sans forfanterie mais vous mon capitaine vous ne l'avez jamais accepté et jamais vous n'avez été à la hauteur de votre destin vous n'avez su que faire des efforts désespérés pour rejeter loin de vous celui que vous étiez en train de devenir et bien sûr vous l'êtes devenu quand même tout ce qui est extérieur aux fluctuations délicate de votre âme vous indiffère au fond le monde vous indiffère mon capitaine vous n'êtes sans ible qu'à ce qui peut souiller l'effigie que vous vous êtes érigé et à laquelle vous vousez un culte vous êtes le capitaine André de Gorse n'est-ce pas résistant et déporté à 19 ans rescapé de Dien bienfou et des camp du vietmine l'histoire vous a délivré une fois pour toute un diplôme de victime officiel et vous vous êtes désespérément accroché à ce diplôme vous n'avez su que vous épuiser en vain dans l'élaboration de distinction subtile totalement dénué de sens bien entendu ce qui est propre et ce qui est sale ce qui est digne de vous et ce qui ne l'est pas avec quel degré de délicatesse il convient de traiter ses ennemis et vous avez dû regretter qu'il n'existe aucun manuel de savoir vivre propre à calmer vos angoisses de débutantes mais vous êtes incapable d'amour et de compassion si ce n'est la compassion théorique des curés l'amour abstrait pour un prochain qui n'existe pas rappelez-vous mon capitaine quand les tueurs de ta ont liquidé le bordel de SIM et Saou je me suis rendu sur les lieux avec ma section et nous nous sommes croisés j'ai fait arrêter tous les hommes des maisons voisines qui prétendaient n'avoir rien entendu la tête de SIM et Saou était posée sur un banc de pierre dans le vestibule nous avons trouvé les filles entassées dans le PAO leur vissaire répandu sur les dalles de marbre le séminariste n'a pas vomi il a pleuré mon capitaine il a pleuré longuement sur les cadavres de filles en souvenir de la chaleur et du réconfort en souvenir des baisés il a pleuré sans pouvoir s'arrêter mais la nuit suivante au moment d'interroger les voisins il ne pleurait plus ok je vais arrêter là la lecture du livre où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari on va résumer le livre où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari on démarre avec le premier chapitre le narrateur s'adresse à un inter uteur qu'ilappelle mon capitaine et il lui parle sans ménagement il lui dit ben voilà maintenant vous êtes devenu vieux et pourtant il y a des dizaines d'années de ça j'ai vu le visage que vous auriez quand vous serez vieux parce que j'ai vu la vie quitter votre corps en un instant et il dit que ça s'est produit le moment où ils lui ont annoncé la mort de un monsieur qui s'appelle Tarar il va lui dire donc il l'appelle toujours mon capitaine mon capitaine que ce capitaine est quelqu'un de visiblement mauvais de son point de vue à l'inté inter loocuteur parce que il n'a pas si si j'ai bien compris tenu son rang on peut dire un petit peu déjà il a été méprisant envers notre interlocuteur parce que il faisait tous les deux la guerre mais le capitaine lui c'était en combattant alors que notre interlocuteur on comprend que c'est lui qui menait les interrogatoires ça se passe visiblement pendant la guerre en Algérie et il raconte par exemple que quand il est arrivé enfin quand on leur a fait apporter un prisonnier qui s'appelle tar qui était de leur point de vue un terroriste le capitaine a demandé aux gens qui étaient sur place de lui rendre hommage et le le narrateur dit c'était très humiliant de devoir rendre hommage à ce terroriste et il dit plusieurs fois vous êtes venu le revoir pendant les interrogatoires et à un moment donc le capitaine lui a demandé mais qu'est-ce qu'on pourrait faire face à vous vu vos méthodes et ce fameux prisonnier qui s'appelle Tarar lui répond c'est drôle que vous me posiez cette question parce que c'est exactement celle que je me posais à votre sujet donc on voit qu'il y a un petit peu un effet miroir chacun de ces deux personnes donc le capitaine et le prisonnier regrettant visiblement les méthodes employées d'un côté des actes de terrorisme de l'autre la torture et il semble s'estimer l'un l'autre mais le narrateur lui dit écoutez euh si vous imaginez qu'il avait le moindre intérêt pour vous vous vous trompez je suis sûr qu'il ne connaissait même pas votre nom lui c'était un combattant un vrai et vous avec votre pseudo moral ou sentiment vous étiez juste ridicule il va parler ensuite d'un séminariste qui leur a été envoyé il dit quand il est arrivé avec son petit air tout naïf tout maigrelit il était choqué il avait jamais vu autre chose que son école dans laquelle il était enfermé j'aurais dû le renvoyer mais je me suis dit puisqu'il est là donc c'est toujours le narrateur qui parle c'est pas à moi de décider quelle leçon la vie inculque aux uns ou aux autres je lui ai demandé de prendre des notes alors il y a des passages où les tortures sont sont décrite quand j'ai fait la lecture du livre je l'ai sauté parce que je crois que j'ai même pas tout lu désolé c'est pas pour censurer c'est juste parce que je suis pas très à l'aise de les lire et en plus des fois j'essaie de même de pas les imprimer dans ma tête pour pas ne pas réussir à les digérer mais bien sûr j'invite chacun à aller les lire par lui-même si ça vous manque ce trou dans le récit donc du coup ce fameux petit séminariste qu'est-ce qui lui arrive il est choqué parce que il y a des magazines des des des feuilles arrachées de magazines pornographiques qui sont sur les murs au début il demande à ce qu'elle soit retirée le narrateur répond qu'il en est pas question il s'occupe pas de ce genre d'affaire donc il est un peu prostré au début et puis il est aussi choqué quand même le séminariste quand il voit des acte de torture mais il ne dit rien il ne fait que de faire des des prises de notes comme on lui a demandé et puis il accompagne tout le monde dans un dans une maison close et un jour la Maison Close a été attaquée la tête du tenancier est posée devant la porte et toutes les filles ont été massacré éventré enfin c'est vraiment une boucherie on comprend que elles ont été ass assassiné parce que on leur reprochait de commercer avec l'ennemi et alors le petit séminariste qui qui s'était attaché aux filles de ses lieux de prostitution il va voir les corps il est plein d'empathie il est vraiment bouleversé et pourtant dès le lendemain ils ont fait arrêter la veille le jour du massacre tous les voisins qui prétendaient n'avoir rien entendu et le lendemain c'est ce fameux jeune séminariste qui va se mettre à torturer tous les voisins de la Maison Close qui disaent n'avoir pas entendu qui avait mené l'attaque et donc du coup notre narrateur il dit bah voilà lui au moins il a compris ce que c'était la vie il est pas comme vous sur ses grands principes et le texte est ponctué de mon commandant mon commandant parce qu'il s'adresse toujours à son commandant il lui dit oui vous vous avez connu la guerre on semble comprendre un petit peu dans dans ce début de de livre que lui il a connu la torture en tant que victime parce qu'il a été arrêté par la guestapo puis il est rentré dans l'armée et il se trouve obligé de mener cette guerre et comme on l'a vu au début quand il demande à tar mais qu'est-ce qu'on pourrait faire face à vous et donc que le prisonnier répond c'est justement la question que je me posais que quand même le fameux commandant il se pose visiblement des questions éthiques et morales alors que le narrateur lui répond que c'est indescent de se poser ce genre de question voilà c'est la fin du résumé de ce qui a déjà été lu je suis pas certaine que je lirai la suite parce que ces récits me me boule trop mais je pense que c'est c'est probablement un très bon récit en tout cas c'est bien écrit et j'invite chacun à se faire sa propre opinion et même à me la partager si jamais vous avez lu ce livre en entier merci pour votre écoute à très bientôt