42. Le Comte de Monte Cristo, Alexandre Dumas, Livre audio, partie 42

Published: Sep 03, 2024 Duration: 01:24:04 Category: Entertainment

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le compte de Monte Cristo partie 42 du livre audio chapitre 103 Maximilien Villefort se releva presque honteux d'avoir été surpris dans l'accès de cette douleur le terrible état qu'il exerçait depuis 25 ans était arrivé à en faire plus ou moins qu'un homme son regard un instant égaré se f sur Morel qui êtes-vous monsieur dit-il vous qui oubliez qu'on nentre pas ainsi dans une maison qu'habite la mort sortez monsieur sortez mais Morel demeurait immobile il ne pouvait détacher ses yeux du spectacle effrayant de ce lit en désordre et de la pâle figure qui était couchée dessus sortez entendez-vous cria Villefort tandis que davrg s'avançait de son côté pour faire sortir Morel celui-ci regarda d'un air égaré ce cadavre ces deux hommes toute la chambre sembla hésiter un instant ouvrit la bouche puis enfin ne trouvant pas un mot à répondre malgré l'innombrable essin d'idée fatal qui envahissait son cerveau il rebroussea chemin en enfonçant ses mains dans ses cheveux de telle sorte que Villefort et davrini un instant distrait de leurs préoccupation échangèrent après l'avoir suivi des yeux un regard qui voulait dire il est fou mais avant que cinq minutes se fussent écoulé on entendit gémir l'escalier sous un poids considérable et l'on vit Morel qui avec une force surhumaine soulevant le fauteuil de noiretier entre ses bras apportait le vieillard au premier étage de la maison arrivé au haut de l'escalier Morel posa le fauteuil à terre et le roula rapidement jusque dans la chambre de Valentine toute cette manœuvre exécuta avec une force décuplée par l'exaltation frénétique du jeune homme mais une chose était effrayante surtout c'était la figure de noiretier s'avançant vers le lit de Valentine poussée par Morel la figure de noiretier en qui l'intelligence déployait toutes ses ressources dont les yeux réunissaient toute leur puissance pour suppléer aux autres facultés aussi ce visage pâle au regard enflammé fut-il pour Villefort une frayante apparition chaque fois qu'il s'était trouvé en contact avec son père il s'était toujours passé quelque chose de terrible voyez ce qu'ils en ont fait cria Morel une main encore appuyée au dossier du fauteuil qu'il venait de pousser jusqu'au lit et l'autre étendu vers Valentine voyez mon père voyez Villefort recula d'un pas et regarda avec étonnement ce jeune homme qui lui est était presque inconnu et qui appelait Noirtier son père en ce moment toute l'âme du vieillard sembla passer dans ses yeux qui s'injectèrent de sang puis les veines de son cou se gonflèrent une teinte bleuâtre comme celle qui envahit la peau de l'épileptique couvrit son cou ses joues et ses tempes il ne manquait à cette explosion intérieure de tout l'être qu'un cri ce cri sortit pour ainsi dire de tous les ports effrayant dans son muisme déchirant dans son silence davrigny se précipita vers le vieillard et lui fit respirer un violent révulsif monsieur s'écria alors Morel en saisissant la main inerte du paralytique on me demande ce que je suis et quel droit j'ai d'être ici oh vous qui le savez dites-le vous dites-le et la voix du jeune homme s'éteignit dans les sanglots quant au vieillard ça respir haltante secouait sa poitrine on e dit qu'il était en proie à ces agitations qui précèdent l'agonie enfin les larmes vinrent jaillir des yeux de Noirtier plus heureux que le jeune homme qui sanglotait sans pleurer sa tête ne pouvant se pencher ses yeux se fermèrent dites continua Morel d'une voix étranglée dites que j'étais son fiancé dites qu'elle était ma noble am mon seul amour sur la terre dites dites dites que ce cadavre m'appartient et le jeune homme donnant le terrible spectacle d'une grande force qui se brise tomba lourdement à genoux devant ce lit que ses doigts crisp et trignir avec violence cette douleur était si poignante que davrigny se détourna pour cacher son émotion et que Villefort sans demander d'autrees explication attiré par ce magnétisme qui nous pousse vers ceux qui ont aimé ceux que nous pleurons tendit sa main au jeune homme mais Morel ne voyait rien il avait saisi la main glacée de Valentine et ne pouvant parvenir à pleurer il mordait les draps en rugissant pendant quelques temps on nentendit dans cette chambre que le conflit des sanglots des impréations et de la prière et cependant un bruit dominait tout cela c'était l'aspiration R et déchirante qui semblait à chaque reprise d'air rompre un des ressorts de la vie dans la poitrine de noiretier enfin vilfort le plus maître de tous après avoir pour ainsi dire cédé pendant quelqu temps sa place à Maximilien Villefort prit la parole monsieur dit-il à Maximilien vous aimiez Valentine dites-vous vous étiez son fiancé j'ignorais cet amour j'ignorais cet engagement et cependant moi son père je vous le pardonne car je le vois votre douleur est grande réelle et vraie d'ailleurs chez moi aussi la douleur est trop grande pour qu'il reste en mon cœur place pour la colère mais vous le voyez l'ange que vous espériez a quitté la terre elle n'a plus que faire des adorations des hommes elle qui à cette heure adore le seigneur faites donc vos adieux monsieur à la triste dépouille qu'elle oublié parmi nous prenez une dernière fois sa main que vous attendiez et séparez-vous d'elle à jamais Valentine n'a plus besoin maintenant que du prêtre qui doit la bénir vous vous trompez monsieur s'écria Morel en se relevant sur un genou le cœur traversé par une douleur plus aigu qu'aucune de celle qu'il eut encore ressenti vous vous trompez Valentine morte comme elle est morte a non seul besoin d'un prêtre mais encore d'un vengeur monsieur de Villefort envoyez chercher le prêtre moi je serai le Vengeur que voulez-vous dire monsieur murmura Villefort Tremblant à cette nouvelle inspiration du délire de Morel je veux dire continua Morel qu'il y a deux hommes en vous monsieur le père a assez pleuré que le procureur du Roi commence son office les yeux de Noirtier étincelairent Dav se rapprocha monsieur continua le jeune homme en recueillant des yeux tous les sentiments qui se révélaient sur les visages des assistants je sais ce que je dis et vous savez tout aussi bien que moi ce que je vais dire Valentine est morte assassinée Villefort baissa la tête davrig avança d'un pas encore Noirtier fit oui des yeux or monsieur continua Morel a où nous vivons une créature ne fut-elle pas jeune ne fut-elle pas belle ne fut-elle pas adorable comme était Valentine une créature ne disparaît pas violemment du monde sans que l'on demande compte de sa disparition allons Monsieur le Procureur du Roi ajouta Morel avec une véhémence croissante pas de pitié je vous dénonce le crime cherchez l'assassin et son œil implacable interrogeait Villefort qui de son côté sol du regard tantôt Noirtier tantôt d'avrg mais au lieu de trouver secours dans son père et dans le docteur Villefort ne rencontra en eux qu'un regard aussi inflexible que celui de Morel oui fit le vieillard certes dit davrig Monsieur répliqua Villefort essayant de lutter contre cette triple volonté et contre sa propre émotion Monsieur Vous vous trompez il ne se commet pas de crime chez moi la fatalité me frappe Dieu m'éprouve c'est horrible à penser mais on n'assassine personne les yeux de Noirtier flamboyèrent davrigny ouvrit la bouche pour parler Morel étendit le bras en commandant le silence et moi je vous dis que l'on tue ici s'écria Morel dont la voix baissa sans rien perdre de sa vibration terrible je vous dis que voilà la quatrième victime frappée depuis qu mois je vous dis qu'on avait déjà une fois il y a qu jours de cela essayé d'empoisonner Valentine et que l'on avait échoué grâce aux précautions qu'avait prise monsieur Noirtier je vous dis que l'on a doublé la dose ou changé la nature du poison et que cette fois on a réussi je vous dis que vous savez tout cela aussi bien que moi enfin puisque monsieur que voilà vous en a prévenu et comme médecin et comme ami oh vous êtes en délire monsieur dit Villefort essayant vainement de se débattre dans le cercle où il se sentait pris je suis en délire s'écria Morel et bien j'en appelle à Monsieur d'avri lui-même demandez-lui monsieur s'il se souvient encore des paroles qu'il a prononcé dans votre jardin dans le jardin de cet hôtel le soir même de la mort de Madame de saint-mérand alors que tous deux vous et lui vous croyant seul vous vous entreteniez de cette mort tragique dans laquelle cette fatalité dont vous parlez et Dieu que vous accusez injustement ne peuvent être compté que pour une chose c'est-à-dire pour avoir créé l'assassin de Valentine Villefort et davrig se regardèrent oui oui rappelez-vous dit Morel car ces paroles que vous croyez livré au silence et à la solitude sont tombé dans mon oreille certes de ce soir-là en voyant la coupable complaisance de Monsieur de Villefort pour les siens j'us dû tout découvrir à l'autorité je ne serais pas complice comme je le suis en ce moment de ta mort Valentine ma Valentine bien-aimée mais le complice deviendra le Vengeur ce qurième meurtre est flagrant et visible aux yeux de tous et si ton père t'abandonne Valentine c'est moi c'est moi je te le jure qui poursuivrait l'assassin et cette fois comme si la nature avait enfin pitié de cette vigoureuse organisation prête à se briser par sa propre force les dernières paroles de Morel s'éteignirent dans sa gorge sa poitrine éclata en sanglot les larmes si longtemps rebelles jaillirent de ses yeux il s'affaissa sur lui-même et retomba à genoux pleurant près du lit de Valentine alors ce fut le tour de davrini et moi aussi dit-il d'une voix forte moi aussi je me joins à Monsieur Morel pour demander justice du crime car mon cœur se soulève à l'idée que ma lâche complaisance a encouragé l'assassin oh mon dieu mon dieu murmura Villefort anéanti Morel releva la tête en lisant dans les yeux du vieillard qui lançait une flamme surnaturelle tenez dit-il tenez monsieur Noirtier veut parler oui fit Noirtier avec une expression d'autant plus terrible que toutes les facultés de ce pauvre vieillard impuissant était concentré dans son regard vous connaissez l'assassin dit Morel oui répliqua Noirtier et vous allez n guider s'écria le jeune homme écoutons monsieur d'Avrigny écoutons Noirtier adressa au malheureux Morel un sourire mélancolique un de ces doux sourires des yeux qui tant de fois avaiit rendu Valentine heureuse et fixa son attention puis ayant rivé pour ainsi dire les yeux de son interlocuteur haussien il les détourna vers la porte voulez-vous que je sorte monsieur s'écria douloureusement Morel oui fit Noirtier hélas hélas monsieur mais ayez donc pitié de moi les yeux du vieillard demeurèrent impitoyablement fixés vers la porte pourrais-je revenir au moins demanda Morel oui dois-je sortir seul non qui dois-je emmener avec moi Monsieur le Procureur du Roi non le docteur oui vous voulez rester seul avec Monsieur de Villefort oui mais pourrait-il vous comprendre lui oui oh dit Villefort presque joyeux de ce que l'enquête allait se faire en tête à tête oh soyez tranquillees je comprends très bien mon père et tout en disant cela avec cette expression de joie que nous avons signalé les dents du procureur du Roi s'entrechoquaient avec violence davrigny prit le bras de Morel et entraîna le jeune homme dans la chambre voisine il se fit alors dans toute cette maison un silence plus profond que celui de la mort enfin au bout d'un quart d'heure un pas chancelant se fit entendre et Villefort parut sur le seuil du salon où se tenaient d'Avrigny et Morel l'un absorbé et l'autre suffoquant venez dit-il et il les ramena près du fauteuil de noiretier Morel alors regarda attentivement Villefort la figure du procureur du roi était de larges taches de couleur de rouille sillonnaient son front entre ses doigts une plume tordue de mille façons criait en se déchictant en lambau messieur dit-il d'une voix étranglée à davrigny et à Morel messieurs votre parole d'honneur que l'horrible secret demeurera enseveli entre nous les deux hommes firent un mouvement je vous en conjure continua Villefort mais dit Morel le coupable le meurtrier l'assassin soyez tranquille monsieur justice sera faite dit Villefort mon père m'a révélé le nom du coupable mon père a soif de vengeance comme vous et cependant mon père vous conjure comme moi de garder le secret du crime n'est-ce pas mon père oui fit résolument Noirtier Morel laissa échapper un mouvement d'horreur et d'incrédulité oh s'écria Villefort en arrêtant Maximilien par le bras oh monsieur si mon père l'homme inflexible que vous connaissez vous fait cette demande c'est qu'il sait que Valentine sera terriblement vengée n'est-ce pas mon père le vieillard fit signe que oui Villefort continua il me connaît lui et c'est à lui que j'ai engagé ma parole rassurez-vous donc messieurs TR jours je vous demande 3 jours c'est moins que ne vous demanderaai la justice et dans 3 jours la vengeance que j'aurais tirée du meurtre de mon enfant fera frissonner jusqu'au fond de leur cœur les plus indifférents des hommes n'est-ce pas mon père et en disant ces paroles il grinçait des dents et secouait la main engourdie du vieillard tout ce qui est promis sera-t-il tenu monsieur Noirtier demanda Morel tandis que davrigny interrogeait du regard oui fit Noirtier avec un regard de sinistre joie jurez donc messieur dit Villefort en joignant les mains de davrig et de Morel jurez que vous aurez pitié de l'honneur de ma maison et que vous me laisserez le soin de le venger davrig se détourna et murmura un Oui bien faible mais morrel arracha sa main du magistrat se précipita vers le lit imprima ses lèvres sur les lèvres glacées de Valentine et s'enfuit avec le long gémissement d'une âme qui s'engloutit dans le désespoir nous avons dit que tous les domestiques avaient disparu monsieur de Villefort fut donc forcé de prier d'avrig de se charger des démarches si nombreuses et si délicates qu'entraînne la mort dans nos grandes villes et surtout la mort accompagnée de circonstances aussi suspectes quant à Noirtier c'était quelque chose de terrible à voir que cette douleur sans mouvement que ce désespoir sans geste que ses larmes s'envoient Villefort rentra dans son cabinet davrini alla chercher le médecin de la mairie qui remplit les fonctions d'inspecteur après décès et que l'on nomme assez énergiquement le médecin des morts Noirtier ne voulut point quitter sa petite fille au bout d'une demi-heure monsieur d'Avrigny revint avec son confrère on avait fermé les portes de la rue et comme le concierge avait disparu avec les autres serviteurs ce fut Villefort lui-même qui alla ouvrir mais il s'arrêta sur le palier il n'avait plus le courage d'entrer dans la chambre mortuaire les deux docteurs pénétrèrent donc seuls jusqu'à la chambre de Valentine Noirtier était près du lit pâle comme la morte immobile et muet comme elle le médecin des morts s'approcha avec l'indifférence de l'homme qui passe la moitié de sa vie avec les cadavres souleva le drap qui recouvrait la jeune fille et entrouvrit se les lèvres oh dit d'avrini en soupirant pauvre jeune fille elle est bien morte allez oui répondit laconiquement le médecin en laissant retomber le drap qui recouvrait le visage de Valentine Noirtier fit entendre un sour râement davrigny se retourna les yeux du vieillard étincelait le bon docteur comprit que Noirtier réclamait la vue de son enfant il le rapprocha du lit et tandis que le médecin des morts trempait dans de l'eau clorurée les doigts qui avaient touché les lèvres de la trépassée il découvrit ce calme et pâle visage qui semblait celui d'un ange endormi une larme qui reparut au coin de l'œil de Noirtier fut le remerciement que reçut le bon docteur le médecin des morts dressa son procès verbal sur le coin d'une table dans la chambre même de Valentine et cette formalité suprême sorti reconduit par le docteur Villefort les entendit descendre et reparut à la porte de son cabinet en quelques mots il remercia le médecin et se retournant vers davriini et maintenant dit-il le prêtre avez-vous un ecclésiastique que vous désirez plus particulièrement chargé de prier près de Valentine demanda davrini non dit Villefort allez chez le plus proche le plus proche F le médecin est un bon abbé italien qui est venu demeurer dans la maison voisine de la vôtre voulez-vous que je le prévienne en passant davrg dit Villefort veuillez je vous prie accompagner monsieur voici la clé pour que vous puissiez entrer et sortir à volonté vous ramènerez le prêtre et vous vous chargerez de l'installer dans la chambre de ma pauvre enfant désirez-vous lui parler mon ami je désire être seule vous m'excuserez n'est-ce pas un prêtre doit comprendre toutes les douleurs même la douleur paternelle et Monsieur de vilfort donnant un Passepartout à davrini salua une dernière fois le docteur étranger et rentra dans son cabinet où il se mit à travailler pour certaines organisations le travail est le remède à toutes les douleurs au moment où il descendaient dans la rue ils aperçurent un homme vêtu d'une soutane qui se tenait sur le seuil de la porte voisine voici celui dont je vous parlais dit le médecin des morts à davriini davriini aborda l'ecclésiastique monsieur lui dit-il seriez-vous disposé à rendre un grand service à un malheureux père qui vient de perdre sa fille à Monsieur le Procureur du Roi Villefort ah Monsieur répondit le prêtre avec un accent italien des plus prononcés oui je sais la mort est dans sa maison alors je n'ai point à vous apprendre quel genre de service il ose attendre de vous j'allais aller m'offrir monsieur dit le prêtre c'est notre mission d'aller au-dant de nos devoir c'est une jeune fille oui je sais cela je l'ai appris des domestiques que j'ai vu fuyant la maison j'ai su qu'elle s'appelait Valentine et j'ai déjà prié pour elle merci merci Monsieur dit davrig et puisque vous avez déjà commencé d'exercer votre saint ministère déniez le continuer venezv asseoir près de la morte et toute une famille plongée dans le deuil vous sera bien reconnaissante j'y vais monsieur répondit l'abbé et j'ose dire que jamais prières ne seront plus ardentes que les miennes davrigny prit l'abbé par la main et sans rencontrer Villefort enfermé dans son cabinet il le conduisit jusqu'à la chambre de Valentine dont les ensevelisseurs devaient s'emparer seulement la nuit suivante en entrant dans la chambre le regard de Noirtier avait rencontré celui de l'abbé et sans doute il crut y lire quelque chose de particulier car il ne le quitta plus davrigny recommanda au prêtre non seulement la morte mais le vivant et le prêtre promit à davrigny de donner ses prières à Valentine et ses soins à Noirtier l'abbé s'y engagea solennellement et sans doute pour n'être pas dérangé dans ses prières et pour que Noirtier ne fût pas dérangé dans sa douleur il all dès que mon d'Avrigny eut quitté la chambre fermé non seulement les verrous de la porte par laquelle le docteur venait de sortir mais encore les verrouses de celles qui conduisait chez madame de Villefort chapitre 104 la signature d'Anglars le jour du lendemain se leva triste et nuageux les ensevelisseurs avaient pendant la nuit accompli leur funèbres office et cousu le corps déposé sur le lit dans le suè qui drape lugubrement les trépassés en leur prêtant quelque chose qu'on dise de l'égalité devant la mort un dernier témoignage du luxe qu'ils aimaient pendant leur vie ce suè n'était autre chose qu'une pièce de magnifique Baptiste que la jeune fille avait acheté 15inze jours auparavant dans la soirée des hommes appelés à cet effet avaient transporté Noirtier de la chambre de Valentine dans la sienne et contre toute attente le vieillard n'avait fait aucune difficulté de s'éloigner du corps de son enfant l'abbé buzoni avait veillé jusqu'au jour et au jour il s'était retiré chez lui sans appeler personne vers 8h du matin davriini était revenu il avait rencontré Villefort qui passait chez Noirtier et il l'avait accompagné pour savoir comment le vieillard avait passé la nuit ils le trouvèrent dans le grand fauteuil qui lui de lit reposant d'un sommeil doux et presque souriant tous deux s'arrêtèrent étonnés sur le seuil voyez dit davrini à Villefort qui regardait son père endormi voyez la nature sait calmer les plus vives douleurs certes on ne dira pas que Monsieur Noirtier n'aimait pas sa petite fille il dort cependant oui et vous avez raison répondit Villefort avec surprise il dort et c'est bien étrange car la moindre contrariété le tient éveillé des nuits entières la douleur l'a terrassé répliqua davrini et tous deux regagnèrent pensif le cabinet du procureur du Roi tenez moi je n'ai pas dormi dit Villefort en montrant à davrg son lit intact la douleur ne me terrasse pas moi il y a de nuits que je ne me suis couchée mais en échange voyez mon bureau ai-je écrit mon Dieu pendant ces deux jours et et ces de nuits ai-je fouillé ce dossier ai-je annoté cet acte d'accusation de l'assassin Benedetto oh travail travail ma passion ma joie ma rage c'est à toi de terrasser toutes mes douleurs et il serra convulsivement la main de davrini avez-vous besoin de moi demanda le docteur non dit Villefort seulement revenez à 11h je vous prie c'est à midi qu' a lieu le départ mon Dieu ma pauvre enfant ma pauvre enfant et le procureur du Roi redevenant homme leva les yeux au ciel et poussa un soupir vous tiendrez-vous donc au salon de réception non j'ai un cousin qui se charge de ce triste honneur moi je travaillerai docteur quand je travaille tout disparaît en effet le docteur n'était point à la porte que déjà le procureur du roi s'était remis au tr sur le perron davrini rencontra ce parent dont lui avait parlé Villefort personnage insignifiant dans cette histoire comme dans la famille un de ces êtres voués en issant a joué le rôle d'utilité dans le monde il était ponctuel vêtu de noir avait un crêpe au bras et s'était rendu chez son cousin avec une figure qu'il s'était faite qu'il comptait garder tant que besoin serait et quitter ensuite à 11h les voitures funèbres roulèrent sur le pavé de la cour et la rue du Faubourg Saint-Honoré s'emple des murmures de la foule également à vide des joie ou du deuil des riches et qui cour à un enterrement pompeux avec la même hâte qu' un mariage de Duchesse peu à peu le salon mortuaire s'emplit et l'on vit arriver d'abord une partie de nos anciennes connaissances c'est-à-dire de Bray château Renaud Beauchamp puis toutes les illustrations du parquet de la érature et de l'armée car monsieur de Villefort occupait moins encore par sa position sociale que par son mérite personnel un des premiers rangs dans le monde parisien le cousin se tenait à la porte et faisait entrer tout le monde et c'était pour les indifférents un grand soulagement il faut le dire que de voir là une figure indifférente qui n'exigeit point des conviers une physionomie menteuse ou de fausses larmes comme eussent fait un père un frère ou un fiancé ceux qui se connaissaient s'appelaient du regard et se réunissaient en groupe un de ces groupe était composé de Debray de Château Renaud et de beauauchchamp pauvre jeune fille dit Debray payant comme chacun au reste le faisait malgré soi un tribut à ce douloureux événement pauvre jeune fille si riche si belle yussiez-vous penser cela château Renault quand nous vînmes il il y a combien trois semaines ou un mois tout au plus pour signer ce contrat qui ne fut pas signé ma foi non dit château Renaud la connaissiez-vous j'avais causé une fois ou deux avec elle au bal de Madame de Morcerf elle m'avait paru charmante quoique d'un esprit un peu mélancolique où est la belle-mère savez-vous elle est allée passer la journée avec la femme de ce digne monsieur qui nous reçoit qu'est-ce que c'est que ça qui ça le monsieur qui nous reçoit un député non dit Beauchamp je suis condamné à voir nos honorables tous les jours et sa tête m'est inconnue avez-vous parlé de cette mort dans votre journal l'article n'est pas de moi mais on en a parlé je doute même qu'il soit agréable monsieur de Villefort il est dit je crois que si quatre morts successive avait eu lieu autre part que dans la maison de Monsieur le Procureur du Roi monsieur le procureur du roi sans fut certes plus ému au reste dit château Renaud le docteur d'Avrigny qui est le médecin de ma mère le prétend fort désespéré mais qui cherchez-vous donc de Bray je cherche monsieur de Monte Cristo répondit le jeune homme je l'ai rencontré sur le boulevard en venant ici je le crois sur son départ il allait chez son banquier dit Beauchamp chez son banquier son banquier n'est-ce pas danglar demanda château Renaud à Debray je crois que oui répondit le secrétaire intime avec un léger trouble mais monsieur de Monte Cristo n'est pas le seul qui manque ici je ne vois pas Morel Morel est-ce qu'il les connaissait demanda château Renaud je crois qu'il avait été présenté à madame de Villefort seulement n'importe il aurait dû venir dit Debray de quoi causera-t-il ce soir cet enterrement c'est la nouvelle de la journée mais taisons-nous voici Monsieur le Ministre de la justice et des cultes il va se croire obligé de faire son petit speech au cousin larmoyant et les trois jeunes gens se rapprochèrent de la porte pour entendre le petit speech de Monsieur le Ministre de la Justice et des cultes Beauchamp avait dit vrai en se rendant à l'invitation mortuaire il avait rencontré Monte Cristo qui de son côté se dirigeait vers l'hôtel de Danglars rue de la Chaussée d'tin le banquier avait de sa fenêtre aperçut la voiture du comte entrant dans la cour et il était venu au-devant de lui avec un visage attristé mais affable eh bien comte dit-il en tendant la main à Monte Cristo vous venez me faire vos compliments de condoléance en vérité le malheur est dans ma maison c'est au point que lorsque je vous ai aperçu je m'interrogeais moi-même pour savoir si je n'avais pas souhaiter malheur à ces pauvres morserfes ce qui eût justifié le proverbe qui malveux mal lui arrive et bien sur ma parole non je ne souhaitais pas de mal à Morcerf il était peut-être un peu orgueilleux pour un homme parti de rien comme moi se devant tout à lui-même comme moi mais chacun a ses défauts ah tenez-vous bien compte les gens de notre génération mais pardon vous n'êtes pas de notre génération vous vous êtes un jeune homme les gens de notre génération ne sont point heureux cette témoin notre puritain de procureur du Roi témoin Villefort qui vient encore de perdre sa fille ainsi récapitulé Villefort comme nous disions perdant toute sa famille d'une façon étrange Morcerf déshonoré et tué moi couvert de ridicule par la célératesse de ce Benedetto et puis puis quoi demanda le comte hélas vous l'ignorez donc quel nouveau malheur ma fille mademoiselle Danglars Eugénie nous quitte oh mon dieu que me dites-vous là la vérité mon cher comte mon Dieu que vous êtes heureux de n'avoir ni femme ni enfant vous vous trouvez ah mon Dieu et vous dites que mademoiselle Eugénie elle n'a pas pu supporter l'affront que nous a fait ce misérable et m'a demandé la permission de voyager et elle est partie l'utre nuit avec madame Danglars non avec une parente mais nous ne la perdons pas moins cette cher Eugénie car je doute qu'avec le caractère que je lui connais elle consente jamais à revenir en France que voulez-vous mon cher baron dit Monte Cristo chagrin de famille chagrin qui serait écrasant pour un pauvre diable dont l'enfant ferait toute la fortune mais supportable pour un millionnaire les philosophes ont beau dire les hommes pratiques leur donneront toujours un démenti là-dessus l'argent console de bien des choses et vous vous devez être plus vite consolé que qui que ce soit si vous admettez la vertu de ce baume souverain vous le roi de la finance le point d'intersection de tous les pouvoirs danglar lança un coup d'œil oblique au compte pour voir s'il raillait ou s'il parlait sérieusement oui dit-il le fait est que si la fortune console je dois être consolé je suis riche si riche mon cher baron que votre fortune ressemble aux pyramides voulut-on les démolir on oserait osa-t-on on ne pourrait danglar sourit de cette confiante bonomie du comte cela me rappelle dit-il que lorsque vous êtes entré j'étais en train de faire cinq petits bons j'en avais déjà signé deux voulez-vous me permettre de faire les tris autres fête mon cher baron fête il y eu un instant de silence pendant lequel on entendit crier la plume du banquier tandis que Monte Cristo regardait les moulures dorées au plafond des bons d'Espagne dit Monte Cristo des bons d'Haïti des bons de napes non dit Danglars en riant de son rire suffisant des bons au porteur dé bons sur la Banque de France tenez ajouta-t-il Monsieur le Comte vous qui êtes l'empereur de la finance comme j'en suis le roi avez-vous vu beaucoup de chiffons de papier de cette grandeur là valoir chacun un million Monte Cristo prit dans sa main comme pour les peser les cinq chiffons de papier que lui présentait orgueilleusement Danglars élu plaise à Monsieur le régent de la Banque de faire payer à mon ordre et sur les fonds déposés par moi la somme d'un million valeur en compte baron Danglars un de 3 qure C fit Monte Cristo cinq millions peste comme vous y allez Seigneur Crésus voilà comme je fais les affaires moi dit Danglars c'est merveilleux si surtout comme je n'en doute pas cette somme est payée comptant elle le sera dit Danglars c'est beau d'avoir un pareil crédit en vérité il n'y a qu'en France qu'on voit ces choses-là cinq chiffons de papier valant 5 millions et il faut le voir pour le croire vous en doutez non vous dites cela avec un accent tenez donnez-vous-en le plaisir conduisez mon comis à la banque et vous l'enverrez sortir avec des bonss sur le trésor pour la même somme non dit Monte Cristo pliant les cinq billets ma foi non la chose est trop curieuse et j'en ferai l'expérience moi-même mon crédit chez vous était de 6 millions j'ai pris 900000 francs ces 5 millions 100000 francs que vous restez me devoir je prends vos cinq chiffons de papier que je tiens pour bon à la seule vue de votre signature et voici un reçu général de 6 millions qui régularise notre compte je l'avais préparé d'avance car il faut vous dire que j'ai fort besoin d'argent aujourd'hui et d'une main Monte Cristo mit les cinq billets dans sa poche tandis que de l'autre il tendait son reçu au banquier la foudre tombant au pied de danglar ne pas écrasé d'une terreur plus grande quoi balbuti-t-il quoi Monsieur le Comte vous prenez cet argent mais pardon pardon c'est de l'argent que je dois aux hospices un dépôt et j'avais promis de payer ce matin ah dit Monte Cristo c'est différent je ne tiens pas précisément à ces cinq billets payez-moi en autre valeur c'était par curiosité que j'avais pris celle-ci afin de pouvoir dire de par le monde que sans av aucun sans me demander cinq minutes de délai la maison d'Anglars m'avait payé 5inq millions comptents c' était remarquable mais voici vos valeurs je vous le répète donnez-moen d'autres et il tendait les cinq effets à danglar qui livide allongea d'abord la main ainsi que le vautour allonge la griffe par les barreaux de sa cage pour retenir la chair qu'on lui enlève tout à coup il se ravisa fit un effort violent et se contintint puis on le vit sourire arrondir peu à peu les traits de son visage bouleversé au fait dit-il votre reçu c'est de l'argent oh mon dieu oui et si vous étiez à Rome sur mon reçu la maison Thomson et French ne ferait pas plus de difficulté de vous payer que vous n'en avez fait vous-même pardon monsieur le comte pardon je puis donc garder cet argent oui dit Danglars en essuyant la sueur qui perd à la racine de ses cheveux gardez gardez Monte Cristo remit les cinq billets dans sa poche avec cette intraduisible mouvement de physionomie qui veut dire dame réfléchissez si vous vous repentez il est encore temps non dit Danglars non décidément gardez mes signatures mais vous le savez rien n'est formaliste comme un homme d'argent je destinais cet argent aux hospices et j'eus cru les voler en ne leur donnant pas précisément celui-là comme si un écu n'en valait pas un autre excusez et il se mit à rire bruyamment mais d'nerf j'excuse répondit gracieusement Monte Cristo et j'en poche et il plaça les bons dans son portefeuille mais dit Danglars nous avons une somme de 100000 francs oh Bagatelle dit Monte Cristo la Jio doit monter à peu près à cette somme gardez-la et nous serons quites compte dit Danglars parlez-vous sérieusement je ne ris jamais avec les banquiers répliqua Monte Cristo avec un sérieux qui frisait l'impertinence et il s'achemina vers la porte juste au moment où le valet de chambre annonçait monsur de Beauville receveur général des hospices ma foi dit Monte Cristo il paraît que je suis arrivé à temps pour jouir de vos signatures on se les dispute Danglars pâlit une seconde fois et se hâta de prendre congé du comte le Comte de Monte Cristo échangea un cérémonieux salut avec Monsieur de Beauville qui se tenait debout dans le salon d'attente et qui monsieur de Monte Cristo passé fut immédiatement introduit dans le cabinet de Monsieur Danglars on eût pu voir le visage si sérieux du comte s'illuminé d'un éphémère sourire à l'aspect du portefeuille que tenait à la main monsieur le receveur des hospices à la porte il retrouva sa voiture et se fit conduire sur le champ à la banque pendant ce temps danglar comprimant toute émotion venait à la rencontre du receveur général il va s'en dire que le sourire et la gracieuseté étai stéréotypé sur ses lèvres bonjour dit-il mon cher créancier car je gagerai que c'est le créancier qui m'arrive vous avez deviné juste monsieur le baron dit Monsieur de Beauville les hospices se présentent à vous dans ma personne les veuves et les orphelins vienneent par mes mains vous demander une homô de 5 millions et l'on dit que les orphelins sont à plaindre dit Danglars en prolongeant la plaisanterie pauvres enfants me voici donc venu en leur nom dit Monsieur de Beauville vous avez dû recevoir ma lettre hier oui me voici avec mon reçu mon cher Monsieur de Beauville dit Danglars vos veuves et vos orphelins auront si vous le voulez bien la bonté d'attendre 24 heures àendu que Monsieur de montechisto que vous venez de voir sortir d'ici vous l'avez vu n'est-ce pas oui et bien et bien monsieur de Monte Cristo emportait leurs 5 millions comment cela le compte avait un crédit illimité sur moi crédit ouvert par la maison Thomson et French de Rome il est venu me demander une somme de 5 millions d'un seul coup je lui ai donné un bon sur la banque c'est là que sont déposés mes fonds et vous comprenez je craindrais en retirant des mains de Monsieur Le Régent 10 million le même jour jour que cela ne lui parut bien étrange en de jours ajouta Danglars en souriant je ne dis pas allons donc s'écria monsieur de Beauville avec le ton de la plus complète incrédulité 5 millions à ce monsieur qui sortait tout à l'heure et qui m'a salué en sortant comme si je le connaissais peut-être vous connais-il sans que vous le connaissiez vous monsieur de Monte Cristo connaît tout le monde 5 millions voici son reçus faites comme Saint- Thomas voyez et touchz msieur de Beauville prit le papier que lui présentait danglar élu reçu de monsieur le baron danglar la somme de 5100000 francs dont il se remboursera à volonté sur la maison Thomson et French de Rome c'est ma foi vrai dit celui-ci connaissez-vous la maison Thomson et French oui dit Monsieur de Beauville j'ai fait autrefois une affaire de 200000 francs avec elle mais je n'en ai pas entendu parler depuis et c'est une des meilleures maisons d'Europe dit danglar en rejetant négligeemment sur son bureau le reçu qu'il venait de prendre des mains de Monsieur de Beauville et il avait comme cela 5 millions rien que sur vous ah ça mais c'est donc un ababe que ce compte de Monte Cristo ma foi je ne sais pas ce que c'est mais il avait trois crédits illimités un sur moi un sur rchield un sur la fite et ajouta négligeemment danglar comme vous voyez il m'a donné la préférence en me laissant 100000 francs pour la giio monsieur de Beauville donna tous les signes de la plus grande admiration il faudra que je l'aille visiter dit-il et que j'obtienne quelque fondation pieuse pour nous oh c'est comme si vous la teniez ces homones seul monte à plus de 20000 francs par mois c'est magnifique d'ailleurs je lui citerai l'exemple de Mame de Morcerf et de son fils quel exemple ils ont donné toute leurs fortune aux hospices quelle fortune leur fortune celle du général de morserf du défunt et à quel propos à propos qu'il ne voulaiit pas d'un bien si misérablement acquis de quoi vont-ils vivre la mère se retire en province et le fils s'engage tiens tiens dit Danglars en voilà des scrupules j'ai fait enregistrer l'acte de donation hier et combien possédait-il oh pas grand-chose 12 à 1300000 francs mais revenons à nos millions volontiers dit Danglars le plus naturellement du monde vous êtes donc bien pressé de cet argent mais oui la vérification de nos caisses se fait demain demain que ne disiez-vous cela tout de suite mais c'est un siècle demain à quelle heure cette vérification à 2h envoyé à midi dit Danglars avec son sourire m de Beauville ne répondait pas grand-chose il faisait oui de la tête et remuait son portefeuille eh mais j'y songe dit Danglars faites mieux que voulez-vous que je fasse le reçu de M de Monte Cristo vaut de l'argent passez ce reçu chez rothschiild ou chez la fite ils vous le prendront à l'instant même quoique remboursable sur Rome certainement il vous en coûtera seulement un escompte de cinq à six mille francs le receveur fit un bon en arrière ma foi non j'aime mieux attendre à demain comme vous y allez j'ai cru un instant pardonnez-moi dit Danglars avec une suprême impudence j'ai cru que vous aviez un petit déficit à combler ah fit le receveur écoutez cela s'est vu et dans ce cas on fait un sacrifice dieu merci non dit Monsieur de Beauville alors à demain mais sans faute ah ça mais vous riez envoyez à midi et la banque sera prévenue je viendrai moi-même mieux encore puisque cela me procurera le plaisir de vous voir ils se serrèrent la main à propos dit Monsieur de Beauville n'allez-vous donc point à l'enterrement de cette pauvre mademoiselle de Villefort que j'ai rencontré sur le boulevard non dit le banquier je suis encore un peu ridicule depuis l'affaire de Benedetto et je fais un plongeon bah vous avez tort est-ce qu'il y a de votre faute dans tout cela écoutez mon cher receveur quand on porte un nom sans tâche comme le mien on est susceptible tout le monde vous plaint soyez-en persuadé et surtout tout le monde plain mademoiselle votre fille pauvre génie fit Danglars avec un profond soupir vous savez qu'elle entre en religion monsieur non hélas ce n'est que malheureusement trop vrai le lendemain de l'événement elle s'est décidé à partir avec une religieuse de ses amis elle va chercher un couvent bien sévère en Italie ou en Espagne oh c'est terrible et m de Beauville se retira sur cette exclamation en faisant au Père mille compliments de condoléance mais il ne fut pas plutôt dehors que Danglars avec une énergie de geste que comprendront ceuxlà seulement qui ont vu représenter Robert macker par Frédéric s'écria imbécile et serrant la quittance de Monte Cristo dans un petit portefeuille viens à midi ajouta-t-il à midi je serai loin puis il s'enferma à double tour vida tous les tiroirs de sa caisse réunit une cinquantaine de mille francs en billet de banque brûla différents papiers en mis d'autres en évidence et commença d'écrire une lettre qu'il cacheta et sur laquelle il mit pour subcription à Mame la baronne danglar ce soir murmura-t-il je la placerai moi-même sur sa toilette puis tirant un passeport de son tiroir bon dit-il il est encore valable pour de mois chapitre 105 le cimetière du Père Lachaise m de Beauville avait en effet rencontrer le convoi funèbre qui conduisait Valentine à sa dernière demeure le temps était sombre et nuageux un vent tiède encore mais déjà mortel pour les feuilles jaunies les arrachaient aux branches peu à peu dépouillé et les faisait tourbillonner sur la foule immense qui encombrait les boulevards m de Villefort parisien pur regardait le cimetière du Père Lachaise comme le seul digne de recevoir la dépouille mortelle d'une famille parisienne les autres lui paraissaient des cimetières de campagne des hôtels garnis de la mort auère la chaise seulement un triépassé de bonne compagnie pouvait être logé chez lui il avait acheté là comme nous l'avons vu la concession à perpétuité sur laquelle s'élevait le monument peuplé si promptement par tous les membres de sa première famille on lisait sur le fronton du mausolée famille saint-mérand et Villefort car telle avait été le dernier vœu de la pauvre René mère de Valentine c'était donc vers le père la chaise que s'acheminait le pompeux cortège partie du Faubourg Saint-Honoré on traversa tout Paris on prit le faubourg du Temple puis les boulevards extérieurs jusqu'au cimetière plus de 50 voitures de maîtrre suivaient 20 voitures de deuil et derrière ces 50 voitures plus de 500 personnes encore marchaient à pied c'étaient presque tous des jeunes gens que la mort de Valentine avait frappé d'un coup de foudre et qui malgré la vapeur glaciale du siècle et le prosaïsme de l'époque subissait l'influence poétique de cette belle de cette chaste de cette adorable jeune fille enlevée en sa fleur à la sortie de Paris on vit arrivé un rapide attelage de quatre chevaux qui s'arrêtèrent soudain en raiddissant leurs Jaret nerveux comme des ressorts d'acier c'était monsieur de Monte Cristo le comte descendit de sa calèche et vint se mêler la foule qui suivait à pied le char funéraire château Renaud l'aperçut il descendit aussitôt de son coupé et vint se joindre à lui Beauchamp quitta de même le cabriolet de remise dans lequel il se trouvait le comte regardait attentivement par tous les interstices que laissait la foule il cherchait visiblement quelqu'un enfin il nitint pas où est Morel demanda-t-il quelqu'un de vous messieurs sait-il où il est nous nous sommes déjà fait cette question à la maison mortuaire dit château Renaud car personne de nous ne l'a aperçu le comte se tut mais continua à regarder autour de lui enfin on arriva au cimetière l'oeil perçant de Monte crristo sonda tout d'un coup les bosquets d's et de pain et bientôt il perdut toute inquiétude une ombre avait glissé sous les noires Charmilles et Monte Cristo venait sans doute de reconnaître ce qu'il cherchait on sait ce que c'est qu'un enterrement dans cette magnifique nécropole des groupes noires disséminées dans les blanches allées le silence du ciel et de la terre troublé par l'éclat de quelques branchees rompu de quelque haie enfoncé autour d'une tombe puis le champ mélancolique des prêtres auquel se mêle çà et là un sanglot échappé d'une touffe de fleurs sous laquelle on voit quelques femmes abîmées et les mains jointes l'ombre qu'avait remarqué Monte Cristo traversa rapidement le quincon jeté derrière la tombe d'Éloïse et d'Abélard vint se placer avec les valets de la mort à la tête des chevaux qui traînaient le corps et du même pas parvint à l'endroit choisi pour la sépulture chacun regardait quelque chose Monte Cristo ne regardait que cette ombre à peine remarqué de ceux qui l'avoisinaient deux fois le comte sortit des rangs pour voir si les mains de cet homme ne cherchait pas quelque arme cachée sous ses habits cette ombre quand le cortège s'arrêta fut reconnu pour être Morel qui avec sa redingote noire boutonnée jusqu'en haut son front livide ses joues creusées son chapeau froissé par ses mains convulsives s'était adossé à un arbre situé sur un tertre dominant le mausolé de manière à ne perdre aucun des détails de la funèbre cérémonie qui allait s'accomplir tout se passa selon l'usage quelques hommes et comme toujours c'étaient les moins impressionnés quelques hommes prononcèrent des discours les uns plaignaient cette mort prématurée les autres s'étendait sur la douleur de son père il y en eut d'assez ingénieux pour trouver que cette jeune fille avait plus d'une fois sollicité monsieur de Villefort pour les coupables sur la tête desquels il tenait suspendu le glave de la enfin on épuisa les métaphores fleuries et les périodes douloureuses en commentant de toute façon les stances de Malherbe à Duperrier Monte Cristo n'écoutait rien ne voyait rien ou plutôt il ne voyait que Morel dont le calme et l'immobilité formaient un spectacle effrayant pour celui qui seul pouvait lire ce qui se passait au fond du cœur du jeune officier tiens dit tout à coup Beauchamp à Debray voilà Morel où diable s'est-il fourré là et ils le firent remarquer à Château Renaud comme il est pâle dit celui-ci en tressaillant il a froid répliqua Debray non pas dit lentement château Renaud je crois moi qu'il est ému c'est un homme très impressionnable que Maximilien bah dit Debray à peine s'il connaissait mademoiselle de villefor vous l'avez dit vous-même c'est vrai cependant je me rappelle qu'à ce bal chez madame de Morcerf il a dansé trois fois avec elle vous savez comte à ce bal où vous produisites tant d'effets non je ne sais pas répondit Monte Cristo sans savoir à quoi ni à qui il répondait occupé qu'il était de surveiller Morel dont les joues s'animaient comme il arrive à ceux qui compriment ou retiennent leur respiration les discours sont finis adieu messieurs dit brusquement le comte et il donna le signal du départ en disparaissant sans que l'on sut par où il était passé la fête mortuaire était terminée les assistants reprirent le chemin de Paris château Renaud seul chercha un instant Morel des yeux mais tandis qu'il avait suivi du regard le comte qui s'éloignait Morel avait quitté sa place et château Rena après l'avoir cherché vainement avait suivi de bris etbauchant Monte Cristo s'était jeté dans un tailli et caché derrière une large tombe il guettait jusqu'au moindre mouvement de Morel qui peu à peu s'était approché du mausolée abandonné des curieux puis des ouvriers Morel regarda autour de lui lentement et vaguement mais au moment où son regard embrassait la portion du cercle opposé à la sienne Monte Cristo se rapprocha encore du une dizaine de pas sans avoir été vu le jeune homme s'agenouilla le comte le cou tendu l'œil fixe et dilaté les jarets pliés comme pour s'élancer au premier signal continuaient de se rapprocher de Morel Morel courba son front jusque sur la pierre embrassa la grille de ses deux mains et murmura oh Valentine le cœur du comte fut brisé par l'explosion de ces deux MUXs il fit un pas encore et frappant sur l'épaule de Morel c'est vous cher ami dit-il je vous cherchais Monte Cristo s'attendait à un éclat à des reproches à des récriminations il se trompait Morel se tourna de son côté et avec l'apparence du calme vous voyez dit-il je priais et son regard scrutateur parcourut le jeune homme des pieds à la tête après cet examen il parut plus tranquille voulez-vous que je vous ramène à Paris dit-il non merci enfin désirez-vous quelque chose laissez-moi prier le comte s'éloigna sans faire une seule objection mais ce fut pour prendre un nouveau poste d'où il ne perdait pas un seul geste de Morel qui enfin se releva essuya ses genoux blanchis par la pierre et reprit le chemin de Paris sans tourner une seule fois la tête il descendit lentement la rue de la Roquette le comte renvoyant sa voiture qui stationnait au Père la chaise le suivit à 100 pas Maximilien traversa le canal et rentra à rumesely par les boulevards 5 minutes après que la porte se fut refermée pour Morel elle se rouvrit pour Monte Cristo julie était à l'entrée du jardin où elle regardait avec la plus profonde attention maître penteton qui prenant sa profession de jardinier au sérieux faisait des boutures de rosiier du bingale ah Monsieur le Comte de Monte Cristo s'écria-t-elle avec cette joie que manifestait d'ordinaire chaque membre de la famille quand Monte Cristo faisait sa visite dans la rue messely Maximilien vient de rentrer n'est-ce pas Madame demanda le comte je crois l'avoir vu passer oui reprit la jeune femme mais je vous en prie appelez Emmanuel pardon madame mais il faut que je monte à l'instant même chez Maximilien répliqua Monte Cristo j'ai à lui dire quelque chose de la plus haute importance allez donc fit-elle en l'accompagnant de son charmant sourire jusqu'à ce qu'il eû disparu dans l'escalier Monte Cristo eut bientôt franchi les deux étages qui séparaient le rez-de-chaussée de l'appartement de Maximilien parvenu sur le palier il écouta nul bruit ne se faisait entendre comme dans la plupart des anciennes maisons habitées par un seul maître le palier n'était fermé que par une porte vitrée seulement à cette porte vitrée il n'y avait point de clef Maximilien s'était enfermé en dedents mais il était impossible de voir au-delà de la porte un rideau de soie rouge doublant les vitres l'anxiété du comte se traduisit par une vive rougeur symptôme d'émotion peu ordire chez cet homme impassible que faire murmura-t-il et il réfléchit un instant sonn reprit-il oh non souvent le bruit d'une sonnette c'est-à-dire d'une visite accélère la résolution de ceux qui se trouvent dans la situation où Maximilien doit être en ce moment et alors au bruit de la sonnette répond un autre bruit Monte Cristo frissonna des pieds à la tête et comme chez lui la décision avait la rapidité de l'éclair il frappa un coup de coude dans un des carreaux de la porte vitrée qui vola en éclat puis il souleva le rideau et vit Morel qui devant son bureau une plume à la main venait de bondir sur sa chaise au fracas de la vitre brisée ce n'est rien dit le comte mil000 pardons mon cher ami j'ai glissé et en glissant j'ai donné du coude dans votre carreau puisqu'il est cassé je vais en profiter pour rentrer chez vous ne vous dérangez pas ne vous dérangez pas en passant le bras par la vitre brisée le comte ouvrit la porte morrel se leva évidemment contrarié et vint au devant de Monte Cristo moins pour le recevoir que pour lui barrer le passage ma foi c'est la faute de vos domestiques dit Monte Cristo en se frottant le coude vos parquets sont reluisants comme des miroirs vous êtes-vous blessé monsieur demanda Morel je ne sais mais que faisiez-vous donc là vous écriviez moi vous avez les doigts tachés d'encre c'est vrai répondit morrel j'écrivais cela m'arrive quelquefois tout militaire que je suis Monte Cristo fit quelques pas dans l'appartement force fut à Maximilien de le laisser passer mais il le suivit vous écriviez reprit Monte Cristo avec un regard fatigant de fixité j'ai déjà eu l'honneur de vous dire que oui fit Morel le comte jeta un regard autour de lui vos pistolet à côté de l'écritoire dit-il en montrant du doigt à Morel les armes posées sur son bureau je pars pour un voyage répondit Maximilien mon ami dit Monte Cristo avec une voix d'une douceur infinie monsieur mon ami mon cher Maximilien pas de résolution extrême je vous en supplie moi des résolutions extrêmes dit Morel en haussant les épaules et en quoi je vous prie un voyage est-il une résolution extrême Maximilien dit montechristo posons chacun de notre côté le masque que nous portons Maximilien vous ne m'abusez pas avec ce calme de commande plus que je ne vous abuse moi avec ma frivole sollicitude vous comprenez bien n'est-ce pas que pour avoir fait ce que j'ai fait pour avoir enfoncer des vitres violer le secret de la chambre d'un ami vous comprenez dis-je que pour avoir fait tout cela il fallait que j'eusse une inquiétude réelle ou plutôt une conviction terrible Morel vous voulez vous tuer bon dit Morel tressaillant où prenez-vous de ces idées làà Monsieur le Comte je vous dis que vous voulez vous tuer continua le comte du même son de voix et en voici la preuve et s'approchant du bureau il souleva la feuille blanche que le jeune homme avait jeté sur une lettre commencé et prit la lettre Mor Morel s'élança pour la lui arracher des mains mais Monte Cristo prévoyait ce mouvement et le prévint en saisissant Maximilien par le poignet et en l'arrêtant comme la chaîne d'acier arrête le ressort au milieu de son évolution vous voyez bien que vous vouliez vous tuer Morel dit le comte C écrit et bien s'écria Morel passant sans transition de l'apparence du calme à l'expression de la violence et bien quand cela serait quand j'aurais décidé de tourner sur moi le canon de ce pistolet qui m'en empêcherait qui aurait le courage de m'en empêcher quand je diraiis toutes mes espérances sont r mon cœur est brisé ma vie est éteinte il n'y a plus que d'œil et dégoût autour de moi la Terre est devenue de la cendre toute voix humaine me déchire quand je dirai c'est pitié que de me laisser mourir car si vous ne me laissez mourir je perdrai la raison je deviendrai fou voyons dites monsieur quand je diraai cela quand on verra que je le dis avec les angoisses et les larmes de mon cœur me répondra-t-on vous avez tort m'empêchera-t-on de n'être pas le plus malheureux dites monsieur dites est-ce vous qui aurez ce courage oui Morel dit Monte Cristo d'une voix dont le calme contrastait étrangement avec l'exaltation du jeune homme oui ce sera moi vous sécria Morel avec une expression croissante de colère et de reproche vous qui m'avez leuré d' espoir absurde vous qui m'avez retenu bercé endormi par de vaines promesses lorsque j'eusse pu par quelque coup d'éclat par quelqu résolution extrême la sauver ou du moins la voir mourir dans mes bras vous qui affectez toutes les ressources de l'intelligence toutes les puissances de la matière vous qui jouez ou plutôt qui faites semblant de jouer le rôle de la Providence et qui n'avait pas même eu le pouvoir de donner du contrepoison à une jeune fille en poison ah en vérité monsieur vous me feriez pitié si vous ne me faisiez horreur Morel oui vous m'avez dit de poser le masque et bien soyez satisfait je le pose oui quand vous m'avez suivi au cimetière je vous ai encore répondu car mon cœur est bon quand vous êtes entré je vous ai laissé venir jusqu'ici mais puisque vous abusez puisque vous venez me braver jusque dans cette chambre où je m'étais retiré comme dans ma tombe puisque vous m'apportez une nouvelle torture à moi qui croyait les avoir épuisé toutes comte de Mont Cristo mon prétendu bienfaiteur Comte de Monte Cristo le Sauveur universel soyez satisfait vous allez voir mourir votre ami et Morel le rire de la folie sur les lèvres s'élança une seconde fois vers les pistolets Monte Cristo pâle comme un spectre mais l'œil éblouissant d'éclair étendit la main sur les armes et dit à l'insensé et je vous répète que vous ne vous tuerez pas empêchez-m donc répliqua Morel avec un dernier élan qui comme le premier vint se briser contre le bras d'acier du comte je vous en empêcherai mais qui êtes-vous donc à la fin pour vous arroger ce droit tyrannique sur des créatures libre et pensante s'écria Maximilien qui je suis répéta monteisto écoutez je suis poursuivit Monte Cristo le seul homme au monde qui a le droit de vous dire Morel je ne veux pas que le fils de ton père meure aujourd'hui et Monte Cristo majestueux transfiguré sublime s'avança les deux bras croisés vers le jeune homme palpitant qui vaincu malgré lui par la presque divinité de cet homme recula d'un pas pourquoi parlez-vous de mon père balbutia-t-il pourquoi mêlez le souvenir de mon père à ce qui m'arrive aujourd'hui parce que je suis celui qui a déjà sauvé la vie à ton père un jour qu'il voulait se tuer comme tu veux te tuer aujourd'hui parce que je suis l'homme qui a envoyé la bourse à ta jeune sœur et le pharaon au vieux Morel parce que je suis Edmond Dantès qui te fit jouer enfant sur ses genoux Morel fit encore un pas en chancelant suffoqué haltant écrasé puis ses forces l'abandonnèrent et avec un grand cri il tomba prosterné au pied de Monte Cristo puis tout à coup dans cette admirable nature il se fit un mouvement de régénération soudaine et complète il se releva bondit hors de la chambre et se précipita dans l'escalier en criant de toute la puissance de sa voix Julie Julie Emmanuel Emmanuel Monte Cristo voulut s'élancer à son tour mais Maximilien se fut fait tuer plutôt que de quitter les gonss de la porte qu'il repoussait sur le compte au CR de Maximilien Julie Emmanuel penton et quelques domestiques accoururent épouvantés Morel les prit par les mains et rouvrant la porte à genou s'écria-t-il d'une voix étranglée par les sanglots genou c'est le bienfaiteur c'est le sauveur de notre père c'est il allait dire c'est Edmond Dantès le comte l'arrêta en lui saisissant le bras Julie s'élança sur la main du comte Emmanuel l'embrassa comme un dieu tuté l'air Morel tomba pour la seconde fois à genoux et frappa le parquet de son front alors l'homme de bronze sentit son cœur se dilater dans sa poitrine un jet de flamme dévorante jaillit de sa gorge à ses yeux il inclina la tête et pleura ce fut dans cette chambre pendant quelques instants un concert de larmes et de gémissements sublimes qui dû paraître harmonieux aux anges même les plus chéris du Seigneur Julie fut à peine revenue de l'émotion si profonde qu'elle venait d'éprouver qu'elle s'élança hors de la chambre descendit un étage courut au salon avec une joie enfantine et souleva le globe de cristal qui protégeait la bourse donn par l'inconnu des allées de Méan pendant ce temps Emmanuel d'une voix entrecoupée disait au comte oh Monsieur le Comte comment nous voyant parler si souvent de notre bienfaiteur inconnu comment nous voyant entourer un souvenir de tant de reconnaissance et d'adoration comment avez-vous attendu jusqu'à aujourd'hui pour vous faire connaître oh c'est de la cruauté envers nous et j'oserais presque le dire Monsieur le Comte envers vous-même écoutez mon ami dit le comte et je puis vous appeler ainsi car sans vous en douter vous êtes mon ami depuis 11 ans la découverte de ce secret a été amenée par un grand événement que vous devez ignorer dieu m'est témoin que je désirais l'enfouir pendant toute ma vie au fond de mon âme votre frère Maximilien me l'a arraché par des violences dont il se repend j'en suis sûr puis voyant que Maximilien s'était rejeté de côté sur un fauteuil tout en demeurant néanmoins à genoux veillez sur lui ajouta tout bas Monte Cristo en pressant d'une façon significative la main d'Emmanuel pourquoi cela demanda le jeune homme étonné je ne puis vous le dire mais veillez sur lui Emmanuel embrassa la chambre d'un regard circulaire et aperçut les pistolets de Morel ses yeux se fixèrent effrayés sur les armes qu'il désigna à monchist en levant lentement le doigt à leur hauteur Monte Cristo inclina la tête Emmanuel fit un mouvement vers les pistolets laissz dit le comte puis allant à Morel il lui prit la main les mouvements tumultueux qui avait un instant secoué le cœur du jeune homme avait fait place à une stupeur profonde Julie remonta elle tenait à la main la bourse de soi et deux larmes brillantes et joyeuses roulai sur ses joues comme deux gouttes de matinale rosée voici la réplique dit-elle ne croyez pas qu'elle me soit moins chère depuis que le Sauveur nous a été révélé mon enfant répondit Monte Cristo en rougissant permettez-moi de reprendre cette bourse depuis que vous connaissez les traits de mon visage je ne veux être rappelé à votre souvenir que par l'affection que je vous prie de m'accorder oh dit Julie en pressant la bourse sur son cœur non non je vous en supplie car un jour vous pourriez nous quitter car un jour malheureusement vous nous quitterez n'est-ce pas vous avez deviné juste madame répondit Monte Cristo en souriant dans 8 jours j'aurai quitté ce pays où tant de gens qui avaient mérité la vengeance du ciel vivaient heureux tandis que mon père expirait de faim et de douleur en annonçant son prochain départ Monte Cristo tenait ses yeux fixés sur Morel et il remarqua que ses mots j'aurais quitté ce pays avaient passé sans tirer Morel de sa léthargie il comprit que c'était une dernière lutte qu'il lui fallait soutenir avec la douleur de son ami et prenant les mains de Julie et d'Emmanuel qu'il réunit en les pressant dans les siennes il leur dit avec la douce autorité d'un père mes bons amis laissez-moi seul je vous prie avec Maximilien c'était un moyen pour Julie d'emporter cette relique précieuse dont oubliait de reparler Monte Cristo elle entraîna vivement son mari laissons-li dit-elle le comte resta avec Morel qui demeurait immobile comme une statue voyons dit le comte en lui touchant l'épaule avec son doigt de flamme redeviens-tu enfin un homme Maximilien oui car je commence à souffrir le front du comte se plissa livré qu'il paraissait être à une sombre hésitation Maximilien Maximilien dit-il ces idées où tu plonges sont indignes d'un chrétien oh tranquillisez-vous ami dit morrel en relevant la tête et en montrant au compte un sourire empreint d'une ineffable tristesse ce n'est plus moi qui chercherai la mort ainsi dit Monte Cristo plus d'armes plus de désespoir non car j'ai mieux pour me guérir de ma douleur que le canon d'un pistolet ou la pointe d'un couteau pauvre fou qu'avez-vous donc j'ai ma douleur elle-même qui me tuera ami dit montechisto avec une mélancolie égale à la sienne écoutez-moi un jour dans un moment de désespoir égal au tien puisqu'il amenait une résolution semblable j'ai comme toi voulu me tuer un jour ton père également désespéré a voulu se tuer aussi si l'on avait dit à ton père au moment où il dirigeait le canon du pistolet vers son front si l'on m'avait dit à moi au moment où j'écartais de mon lit le pain du prisonnier auquel je n'avais pas touché depuis tris jours si l'on nous avait dit enfin à tous deux en ce moment suprême vivez un jour viendra où vous serez heureux et où vous bénirez la vie de quelque part que vint la voix nous l'ussions accueilli avec le sourire du doute ou avec l'angoisse de l'incrédulité et cependant combien de fois en t'embrassant ton père a-t-il béni la vie combien de fois moi-même ah s'écria morrel interrompant le comte vous n'aviez perdu que votre liberté vous mon père n'avait perdu que sa fortune lui et moi j'ai perdu Valentine regarde-moi Morel dit Monte Cristo avec cette solennité qui dans certaines occasions le faisait si grand et si persuasif regarde-moi je n'ai ni larmes dans les yeux ni fièvre dans les veines ni battement funèbre dans le cœur cependant je te vois souffrir toi Maximilien toi que j'aime comme j'aimerais mon fils et bien cela ne te dit-il pas Morel que la douleur est comme la vie et qu'il y a toujours quelque chose d'inconnu au-delà or si je te prie si je t'ordonne de vivre Morel c'est dans la conviction qu'un jour tu me remercieras de t'avoir conservé la vie mon Dieu s'écria le jeune homme mon Dieu que me dites-vous là comte prenez-y garde peut-être n'avez-vous jamais aimé vous enfant répondit le comte d'amour reprit Morel je m'entends moi voyez-vous je suis un soldat depuis que je suis un homme je suis arrivé jusqu'à 29 ans sans aimer car aucun des sentiments que j'ai éprouvés jusque-là ne mérite le nom d'amour et bien à 29 ans j'ai vu Valentine donc depuis près de 2 ans je l'aime depuis près de 2 ans j'ai pu lire les vertus de la fille et de la femme écrites par la main même du Seigneur dans ce cœur ouvert pour moi comme un livre comte il y avait pour moi avec Valentine un bonheur infini immense inconnu un bonheur trop grand trop complet trop divin pour ce monde puisque ce monde ne me l'a pas donné compte c'est vous dire que sans Valentine il n'y a pour moi sur la terre que désespoir et désolation je vous ai dit d'espérer Morel répéta le comte prenez garde alors répéterai-je aussi dit morrel car vous cherchez à me persuader et si vous me persuadez vous me ferez perdre la raison car vous me ferez croire que je puis revoir Valentine le comte sourit mon ami mon père Séa Morel exalté prenez garde vous rediraai-je pour la troisième fois car l'ascendant que vous prenez sur moi m'épouvante prenez garde au sens de vos paroles car voilà mes yeux qui se raniment voilà mon cœur qui se rallume et qui renais prenez garde car vous me feriez croire à des choses surnaturelles j'obéirai si vous me commandier de lever la pierre du sépulcre qui recouvre la fille de Jair je marcherai sur les flot comme l'apôtre si vous me faisiez de la main signe de marcher sur les flots prenez garde j'obéirai espère mon ami répéta le comte ah dit Morel en retombant de toute la hauteur de son exaltation dans l'abîme de sa tristesse ah vous vous jouez de moi vous faites comme ces bonnes mères ou plutôt comme ces mères égoïstes qui calment avec des paroles mielleuses la douleur de l'ENF F parce que ces cris les fatiguent non mon ami j'avais tort de vous dire de prendre garde non ne craignez rien j'enterrerai ma douleur avec tant de soins dans le plus profond de ma poitrine je la rendrai si obscure si secrète que vous n'aurez plus même le souci d'y compatir adieu mon ami adieu au contraire dit le comte à partir de cette heure Maximilien tu vivras près de moi et avec moi tu ne me quitteras plus et dans H jours nous aurons laissé derrière nous la France et vous me dites toujours d'espérer je te dis d'espérer parce que je sais un moyen de te guérir comte vous m'attristeré davantage encore s'il est possible vous ne voyez comme résultat du coup qui me frappe qu'une douleur banale et vous croyez me consoler par un moyen banal le voyage et secoua la tête avec une dédaigneuse incrédulité que veux-tu que je te dise reprit Monte Cristo j'ai foi dans mes promesses laisse-moi faire l'expérience compte vous prolongez mon agonie voilà tout ainsi dit le comte faible cœur que tu es tu n'as pas la force de donner à ton ami quelques jours pour les preuv qu'il tente voyons sais-tu de quoi le Comte de Monte Cristo est capable sais-tu qu'il commande à bien des puissances terrestres sais-tu qu'il a assez de foi en Dieu pour obtenir des miracle de celui qui a dit qu'avec la foi l'homme pouvait soulever une montagne eh bien ce miracle que j'espère attends-le ou bien ou bien répéta Morel ou bien prends-y garde Morel je t'appellerai ingrat ayez pitié de moi comte j'ai tellement pitié de toi Maximilien écoute-moi tellement pitié que si je ne te guéris pas dans un mois jour pour jour heure pour heure retiens bien mes paroles Morel je te placerai moi-même en face de ces pistolets tout chargé et d'une coupe du plus sûr poison d'Italie d'un poison plus sûr et plus prompte crois-moi que celui qui a tué Valentine vous me le promettez oui car je suis homme car moi aussi comme je te l'ai dit j'ai voulu mourir et souvent même depuis que le malheur s'est éloigné de moi j'ai rêvé les délices de l'Éternel sommeil oh bien sûr vous me promettez cela compte s'écria Maximilien énivré je ne te le promets pas je te le jure dit Monte Cristo en étendant la main dans un mois sur votre honneur si je ne suis pas consolé vous me laissez libre de ma vie et quelque chose que j'en fasse vous ne m'appellerez pas ingrat dans un mois jour pour jour Maximilien dans un mois heure pour heure et la date est sacrée Maximilien je ne sais pas si tu y as songé nous sommes aujourd'hui le 5 septembre il y a aujourd'hui 10 ans que j'ai sauvé ton père qui voulait mourir Morel saisit les mains du comte et les baisa le comte le laissa faire comme s'il comprenait que cette adoration lui était d dans un mois continua Monte Cristo tu auras sur la table devant laquelle nous serons assis l'un et l'autre de bonnes armes et une douce mort mais en revanche tu me promets d'attendre jusque- là et de vivre oh à mon tour s'éa Morel je vous le jure Monte Cristo attira le jeune homme sur son cœur et l' retint longtemps et maintenant lui dit-il à partir d'aujourd'hui tu vas venir demeurer chez moi tu prendras l'appartement d'ID et ma fille au moins sera remplacée par mon fils hey dit Morel qu'est devenu hey elle est partie cette nuit pour vous quitter pour m'attendre tiens-toi donc prêt à venir me rejoindre rue des Champs-Élysées et fais-moi sortir d'ici sans qu'on me voit Maxim un baiss à la tête et obéit comme un enfant ou comme un apôtre

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