41. Le Comte de Monte Cristo, Livre audio, partie 41

Published: Sep 02, 2024 Duration: 01:15:05 Category: Entertainment

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le Comte de Monte Cristo tome 4 partie 41 chapitre 99 la loi on a vu avec quelle tranquillité mademoiselle Danglard et Mademoiselle d'armillly avaient pu accomplir leur transformation et opérer leur fuite c'est que chacun était trop occupé de ses propres affaires pour s'occuper des leurs nous laisserons le banquier la sueur au front aligner en face du fantôme de la banquroute les énorme colonne de son passif et nous suivrons la baronne qui après être restée un instant écrasée sous la violence du coup qui venait de la frapper était allé trouver son conseiller ordinaire Lucien Debray c'est qu'en effet la baronne comptait sur ce mariage pour abandonner enfin une tutelle qui avec une fille du caractère de génie ne laissait pas que d'être fort gênante c'est que dans ces espèces de contrat tacite qui maintiennent le lien hiérarchique de la famille la mère n'est réellement maîtresse de sa fille qu'à condition d'être continuellement pour elle un exemple de sagesse et un type de perfection or madame Danglars redoutait la perspicacité d'Eugénie et les conseils de Mademoiselle d'armille elle avait surpris certains regards dédaigneux lancé par sa fille à de bris regard qui semblait signifier que sa fille connaissait tout le mystère de ses relations amoureuses et pécunières avec le secrétaire intime tandis qu'une interprétation plus sagace et plus approfondie eut au contraire démontré à la baronne queugénie détestait de bris non point parce qu'il était dans la maison paternelle une pierre d'achopement et de scandale mais parce qu'elle le rangeait tout bonnement dans la catégorie de ces bipèdes que diogè essayait de ne plus appelé des hommes et que Platon désignait par la périphrase d'animaux à deux pieds et sans plumes madame danglar à son point de vue et malheureusement dans ce monde chacun a son point de vue à soi qui l'empêche de voir le point de vue des autres madame Danglars à son point de vue disons-nous regrettait donc infiniment que le mariage deugénie fut manqué non point parce que ce mariage était convenable bien assorti et devait faire le bonheur de sa fille mais parce que ce mariage lui rendait sa liberté elle courut donc comme nous l'avons dit chez Debray qui après avoir comme tout Paris assisté à la soirée du contrat et au scandale qui en avait été la suite s'était empressé de se retirer à son club où avec quelques amis il causait de l'événement qui faisait à cette heure la conversation des trois/arts de cette ville éminemment cancanière qu'on appelle la capitale du monde au moment où madame Danglars vêtue d'une robe noire et cachée sous un voile montait l'escalier qui conduisait à l'appartement de Debray malgré la certitude que lui avait donné le concierge que le jeune homme n'était point chez lui Debray s'occupait à repousser les insinuations d'un ami qui essayait de lui prouver qu'après l'éclat terrible qui venait d'avoir lieu il était de son devoir d'ami de la maison d'épouser mademoiselle Eugénie danglar et ses 2 millions Debray se défendait en homme qui ne demande pas mieux que d'être vaincu car souvent cette idée s'était présentée d'elle-même à son esprit puis comme il connaissait Eugénie son caractère indépendant et Haltier il reprenait de temps en temps une attitude complètement défensive disant que cette union était impossible en se laissant toutefois sourdement chatouiller par l'idées mauvaises qui au dire de tous les moralistes préoccupe incessamment l'homme le plus probe et le plus pur veillant au fond de son âme comme Satan veille derrière la croix le thé le jeu la conversation intéressante comme on le voit puisqu'on y discutait de si graves intérêts durèrent jusqu'à 1 heure du matin pendant ce temps Madame danglar introduite par le valet de chambre de Lucien attendait voilée et palpitante dans le petit salon vert entre deux corbeill de fleurs qu'elle-même avait envoyé le matin et que de Bray il faut le dire avait lu même rangé étagé émondé avec un soin qui fit pardonner son absence à la pauvre femme à 11hes madame Danglars lassée d'attendre inutilement remonta en fiacre et se fit reconduire chez elle les femmes d'un certain monde ont cela de commun avec les grisettes en bonne fortune qu'elles ne rentrent pas d'ordinaire passer minuit la baronne rentra dans l'hôtel avec autant de précautions que génie venait d'en prendre pour sortir elle monta légèrement et le cœur serré l'escalier de son appartement contigu comme on sait à celui deeugénie elle redoutait si fort de provoquer quelques commentaires elle croyait si fermement pauvre femme respectable en ce point du moins à l'innocence de sa fille et à sa fidélité pour le foyer paternel rentré chez elle elle écouta à la porte d'Eugénie puis n'entendant aucun bruit elle essaya d'entrer mais les verrous étaient mis Mame crut qu'Eugénie fatiguée des terribles émotions de la soirée s'était mise au lit et qu'elle dormait elle appela la femme de chambre et l'interrogea mademoiselle Eugénie répondit la femme de chambre est rentrée dans son appartement avec Mademoiselle d'armill puis elles ont pris le thé ensemble après quoi elles m'ont congédié en me disant qu'elles n'avait plus besoin de moi depuis ce moment la femme de chambre était à l'office et comme tout le monde elle croyait les de de jeunes personnes dans l'appartement madame Danglars se coucha donc sans l'ombre d'un soupçon mais tranquille sur les individu son esprit se reporta sur l'événement à mesure que ses idées s'éclaircissaient en sa tête les proportions de la scène du contrat grandissait ce n'était plus un scandale c'était un vacarme ce n'était plus une honte c'était une ignominie malgré elle alors la baronne se rappela qu'elle avait été sans pitié pour la pauvre merces frappé nager dans son époux et dans son fils d'un malheur aussi grand Eugénie se dit-elle est perdu et nous aussi l'affaire telle qu'elle va être présentée nous couvre d'eau probre car dans une société comme la nôtre certains ridicules sont des plaies vives saignantes incurables quel bonheur murmura-t-elle que Dieu ait fait à Eugénie ce caractère étrange qui m'a si souvent trembler et son regard reconnaissant se leva vers le ciel dont la mystérieuse Providence dispose tout à l'avance selon les événements qui doivent arriver et d'un défaut d'un vice même fait quelquefois un bonheur puis sa pensée franchit l'espace comme fait en étendant ses ailes l'oiseau d'un abîme et s'arrêta sur Cavalcanti cet Andrea était un misérable un voleur un assassin et pendant cet andreéa possédait des façons qui indiquaient une demi éducation sinon une éducation complète cet andreéa s'était présenté dans le monde avec l'apparence d'une grande fortune avec l'appui de nom honorable comment voir clair dans ce dédal à qui s'adressait pour sortir de cette position cruelle de Bray à qui elle avait couru avec le premier élan de la femme qui cherche un secours dans l'homme qu'elle aime et qui parfois la perd Debray ne pouvait que lui donnait un conseil c'était à quelque autre plus puissant que lui qu'elle devait s'adresser la baronne pensa alors à Monsieur de Villefort c'était monsieur de Villefort qui avait voulu faire arrêter Cavalcanti c'était monsieur de Villefort qui sans pitié avait porté le trouble au milieu de sa famille comme si cû été une famille étrangère mais non en y réfléchissant ce n'était pas un homme sans pitié que le procureur du roi c'était un magistrat esclave de ces de voir un ami loyal et ferme qui brutalement mais d'une main sûre avait porté le coup de scalpel dans la corruption ce n'était pas un bourreau c'était un chirurgien un chirurgien qui avait voulu isoler aux yeux du monde l'honneur des Danglars de l'ignominie de ce jeune homme perdu qu'ils avaient présenté au monde comme leur gendre du moment où Monsieur de Villefort ami de la famille d'Anglars agissait ainsi il n'y avait plus à supposer que le procureur du Roi eut rien su d'avance et se fut prêté à aucune des menées d'Andrea la conduite de Villefort en y réfléchissant apparaissait donc encore à la baronne sous un jour qui s'expliquait à leur avantage commun mais là devait s'arrêter l'inflexibilité du procureur du Roi elle irait le trouver le lendemain et obtiendrait de lui sinon qu'il manqua à ses devoirs de magistrat tout au moins qu'il leur laissa toute la latitude de l'indulgence la invoquerait le passé elle rajunirait ses souvenirs elle supplierait au nom d'un temps coupable mais heureux monsieur de Villefort assoupirait l'affaire ou du moins il laisserait et pour arriver à cela il n'avait qu'à tourner les yeux d'un autre côté ou du moins il laisserait fuir Cavalcanti et ne poursuivrait le crime que sur cette ombre de criminel qu'on appelle la contumass alors seulement elle s dormit plus tranquille le lendemain à 9h elle se leva et sans sonner sa femme de chambre sans donner signe d'existance à qui que ce fut au monde elle s'habilla et vêtue avec la même simplicité que la veille elle descendit l'escalier sortit de l'hôtel marcha jusqu'à la rue de Provence monta dans un fiacre et se fit conduire à la maison de Monsieur de Villefort depuis un mois cette maison maudite présentait l'aspect lugubre d'un lazaret où la peste se serait déclaré une partie des appartements était clos à l'intérieur et à l'extérieur les volets fermés ne s'ouvrait qu'un instant pour donner de l'air on voyait alors apparaître à cette fenêtre la tête effarée d'un laquais puis la fenêtre se refermait comme la dalle d'un tombeau retombe sur un sépulcre et les voisins se disaient tout bas est-ce que nous allons encore voir aujourd'hui sortir une bière de la maison de Monsieur le Procureur du Roi madame Danglars fut saisi d'un frisson à l'aspect de cette maison désolée elle descendit de son fiacre et les genoux fléchissants s'approcha de la porte fermée et sonna ce ne fut qu'à la troisième fois qu' retentit le timbre dont le inttement lugubre semblait participer lui-même à la tristesse générale qu'un concierge apparut entrebaillant la porte dans une largeur juste assez grande pour laisser passer ses paroles il vit une femme une femme du monde une femme élégamment vêtu et cependant la porte continua demeurer à peu près close mais ouvrez donc dit la baronne d'abord madame qui êtes-vous demanda le concierge qui je suis mais vous me connaissez bien nous ne connaissons plus personne madame mais vous êtes fou mon ami s'écria la baronne de quel part venez-vous oh c'est trop fort madame c'est l'ordre excusez-moi votre nom madame la baronne danglar vous m'avez vu 20 fois c'est possible madame maintenant que voulez-vous oh que vous êtes étrange et je me plaindrai à Monsieur de Villefort de l'impertinence de ces gens madame ce n'est pas de l'impertinence c'est de la précaution personne n'entre ici sans un mot de Monsieur davriininy ou sans avoir à parler à Monsieur le Procureur du Roi et bien c'est justement à Monsieur le Procureur du Roi que j'ai à faire affaire pressante vous devez bien le voir puisque je ne suis pas encore remonté dans ma voiture mais finissons voici ma carte portez-la à votre maître madame attendra mon retour oui allez le concierge referma la porte laissant madame Danglars dans la rue la baronne il est vrai n'attendit pas longtemps un instant après la porte se rouvrit dans une largeur suffisante pour donner passage à la baronne elle passa et la porte se referma derrière elle arrivé dans la cour le concierge sans perdre la porte de vue un instant tira un sifflet de sa poche et siffla le valet de chambre de Monsieur de Villefort parut sur le perron madame excusera ce brave homme dit-il en venant audant de la baronne mais ses ordres sont précis et Mons de Villefort m'a chargé de dire à Madame qu'il ne pouvait faire autrement qu'il avait fait dans la cour était un fournisseur introduit à avec les mêmes précautions et dont on examinait les marchandises la baronne monta le perron elle se sentait profondément impressionnée par cette tristesse qui élargissait pour ainsi dire le cercle de la sienne et toujours guidée par le valet de chambre elle fut introduite sans que son guide l'eû perdu de vue dans le cabinet du magistrat si préoccupé que fut madame danglar du motif qu'il amenait la réception qui lui était faite par toute cette Val taille lui avait paru si indigne qu'elle commença par se plaindre mais Villefort souleva sa tête apesantie par la douleur et la regarda avec un si triste sourire que les plaintes expirèrent sur ses lèvres excusez mes serviteurs d'une terreur dont je ne puis leur faire un crime soupçonnés ils sont devenus soupçonneux madame Danglars avait souvent entendu dans le monde parler de cette terreur qu'accusait le magistrat mais elle n'aurait jamais pu croire si elle n'avait eu l'expérience de ses propres yeux que ce sentiment pu être porté à ce point vous aussi dit-elle vous êtes donc malheureux oui madame répondit le magistrat vous me plaignz alors sincèrement madame et vous comprenez ce qui m'amène vous venez me parler de ce qui vous arrive n'est-ce pas oui monsieur un affreux malheur c'est-à-dire une mésaventure une mésaventure s'écria la baronne hélas madame répondit le procureur du roi avec son calme imperturbable j'en suis arrivé à n'appeler malheur que les choses irréparables eh monsieur croyez-vous qu'on oubliera tout s'oublie madame dit Villefort le mariage de votre fille se fera demain s'il ne se fait pas aujourd'hui dans 8 jours s'il ne se fait pas demain et quant à regretter le futur de mademoiselle Eugénie je ne crois pas que telle soit votre idée madame Danglars regarda Villefort stupéfaite de lui voir cette tranquillité presque railleuse suis-je venue chez un ami demanda-t-elle d'un ton plein de douloureuse dignité vous savez que oui madame répondit Villefort dont les joues se couvrirent à cette assurance qu'il donnait d'une légère rougeur en effet cette assurance faisait allusion à d'autres événements qu'à ceux qui les occupaient à cette heure la baronne et lui eh bien alors dit la baronne soyez plus affectueux mon cher Villefort parlez-moi en ami et non en magistrat et quand je me trouve profondément malheureuse ne me dites point que je doive être gaai Villefort s'inclina quand j'entends parler de malheur madame dit-il j'ai pris depuis 3 mois la fâcheuse habitude de penser au mien et alors cette égoïste opération du parallèle se fait malgré moi dans mon esprit voilà pourquoi à côté de mes malheurs les vôtres me semblaient une mésaventure voilà pourquoi à côté de ma position funeste la vôtre me semblait une position à envier mais cela vous contrarie laissons cela vous disiez madame je viens savoir de vous mon ami reprit la baronne où en est l'affaire de cette imposte imposteur répéta Villefort décidément madame c'est un parti prix chez vous d'atténuer certaines choses et d'en exagérer d'autres imposteur monsieur Andrea Cavalcanti ou plutôt monsieur Benedetto vous vous trompez madame monsieur Benedetto est bel et bien un assassin monsieur je ne ni pas la justesse de votre rectification mais plus vous vous armerez sévèrement contre ce malheureux plus vous frapperez notre famille voyons oubliez-le pour un moment au lieu de le poursuivre laissez-le fuir vous venez trop tard madame les ordres sont déjà donnés eh bien si on l'arrête croyez-vous qu'on l'arrêtera je l'espère si on l'arrête écoutez j'entends toujours dire que les prisons regorgent eh bien laissez-le en prison le procureur du roi fit un mouvement négatif au moins jusqu'à ce que ma fille soit mariée ajouta la baronne impossible madame la justice a des formalités même pour moi dit la baronne moitié souriante moitié sérieuse pour tous répondit Villefort et pour moi-même comme pour les autres ah fit la baronne sans ajouter en parole ce que sa pensée venait de trahir par cette exclamation Villefort la regarda avec ce regard dont il sondait les pensées oui je sais ce que vous voulez dire reprit-il vous faites allusion à ces bruits terribles répandus dans le monde que toutes ces morts qui depuis 3 mois m'habill de deuil que cette mort à laquelle vient comme par miracle d'échapper Valentine ne sont point naturels je ne songeais point à cela dit vivement madame Danglars si vous y songiez madame et c'était justice car vous ne pouviez faire autre que d'y songer et vous vous disiez tout bas toi qui poursuitis le crime réponds pourquoi donc y a-t-il autour de toi des crimes qui restent impunis la baronne pâit vous vous disiez cela n'est-ce pas Madame et bien je l'avoue je vais vous répondre Villefort rapprocha son fauteuil de la chaise de madame Danglars puis appuyant ses deux mains sur son bureau et prenant une intonation plus sourde que de coutume il il y a des crimes qui restent impunis dit-il parce qu'on ne connaît pas les criminels et qu'on craint de frapper une tête innocente pour une tête coupable mais quand ces criminels seront connus Villefort étendit la main vers un crucifixe placé en face de son bureau quand ces criminels seront connus répéta-t-il par le Dieu vivant madame quel qu'il soit ils mourront maintenant après le serment que je viens de faire et que je tiens madame osez me demander grâce pour ce misérable e monsieur reprit madame danglar êtes-vous sûr qu'il soit aussi coupable qu'on le dit écoutez voici son dossier Benedetto condamné d'abord à 5 ans de galère pour faux à 16 ans le jeune homme promettait comme vous voyez puis évadé puis assassin et qui est ce malheureux E c'est on cela un vagabond un Corse il n'a donc été réclamé par personne par personne on ne connaît pas ses parents mais cet homme qui était venu de Luc un autre escroc comme lui son complice peut-être la baronne joignit les mains Villefort dit-elle avec sa plus douce et sa plus caressante intonation pour Dieu madame répondit le procureur du roi avec une fermeté qui n'était pas exempte de sécheresse pour Dieu ne me demandez donc jamais grâce pour un coupable que suis-je moi la loi est-ce que la loi a des yeux pour voir votre tristesse est-ce que la loi a des oreilles pour entendre votre douce voix est-ce que la loi a une mémoire pour se faire l'application de vos délicates pensées non madame la loi ordonne et quand la loi a ordonné elle frappe vous me direz que je suis un être vivant et non pas un code un homme et non pas un volume regardez-moi madame regardez autour de moi les hommes m'ont-ils traité en frère m'ont-ils aimé moi m'ont-ils ménagé moi m'ont-ils épargné moi quelqu'un a-t-il demandé grâce pour Monsieur de Villefort et a-t-on accordé à ce quelqu'un la grâce de Monsieur de Villefort non non non frappé toujours frappé vous persistez femme c'est dire sirène que vous êtes à me parler avec cet œil charmant et expressif qui me rappelle que je dois rougir et bien soit oui rougir de ce que vous savez et peut-être peut-être d'autres choses encore mais enfin depuis que j'ai failli moi-même et plus profondément que les autres peut-être et bien depuis ce temps j'ai secoué les vêtements d'autrui pour trouver l'ulcer et je l'ai toujours trouvé et je dirais plus je l'ai trouvé avec bonheur avec joie se cachait de la faiblesse ou de la perversité humaine car chacomme que je reconnaissais coupable et chaque coupable que je frappais me semblait une preuve vivante une preuve nouvelle que je n'étais pas une hideuse exception hélas hélas hélas tout le monde est méchant madame prouvons-le et frappons le méchant Villefort prononça ses dernières paroles avec une rage fiévreuse qui donnait à son langage une féroce éloquence mais reprit madame Danglars essayant de tenter un dernier effort vous dites que ce jeune homme est vagabond orphelin abandonné de tous tant pis tant pis ou plutôt tant mieux la Providence l'a fait ainsi pour que personne n'eû à pleurer sur lui c'est s'acharner sur le faible monsieur le faible qui assassine sont des honneur rejaillirait sur ma maison n'ai-je pas moi la mort dans la mienne oh monsieur s'écria la baronne vous êtes sans pitié pour les autres eh bien c'est moi qui vous le dis on sera sans pitié pour vous soit dit Villefort en levant avec un geste de menace son bras au ciel remettez au moins la cause de ce malheureux s'il est arrêté aux assises prochaines cela nous donnera six mois pour qu'on oublie non pas dit Villefort j'ai 5 jours encore l'instruction est faite 5 jours c'est plus de temps qu'il ne m'en faut d'ailleurs ne comprenez-vous point madame que moi aussi il faut que j'oublie et bien quand je travaille et je travaille nuit et jour quand je travaille il y a des moments où je ne me souviens plus et quand je ne me souviens plus je suis heureux à la manière des morts mais cela vaut encore mieux que de souffrir monsieur il sait enfu laissez-le fuir l'inertie est une Clémence facile mais je vous ai dit qu'il était trop tard au point du jour le télégraphe a joué et à cette heure monsieur dit le valet de chambre en entrant un dragon apporte cette dépêche du ministre de l'Intérieur Villefort saisit la lettre et la décacheta vivement madame Danglars frémit de terreur Villefort tressaillit de joie arrêtez s'écria Villefort arrêté à Compigne c'est fini madame Danglars se leva froide et pâle adieu monsieur dit-elle adieu madame répondit le procureur du Roi presque joyeux en la reconduisant jusqu'à la porte puis revenant à son bureau allons dit-il en frappant sur la lettre avec le dos de la main droite j'avais un faux j'avais trois vols j'avais trois incendies il ne me manquait qu'un assassinat le voici la session sera belle tome 5 chapitre 100 l'apparition comme l'avait dit le procureur du Roi à madame Danglars Valentine n'était point encore remise brisée par la fatigue elle gardait en effet le lit et ce fut dans sa chambre et de la bouche de madame de Villefort qu'elle appris les événements que nous venons de raconter c'est-à-dire la fuite d'Eugénie et l'arrestation d'Andréa Cavalcanti ou plutôt de Benedetto ainsi que l'accusation d'assassinat porté contre lui mais Valentine était si faible que ce récit ne lui fit peut-être point tout l'effet qu'il e produit sur elle dans son état de santé habituel en effet ce ne fut que quelques idées vagues quelques forces indécises de plus mêlé aux idées étranges et aux fantômes fugitifs qui naissaient dans son cerveau malade ou qui passait devant ses yeux et bientôt même tous s faça pour laisser reprendre toutes leurs forces aux sensations personnelles pendant la journée Valentine était encore maintenue dans la réalité par la présence de Noirtier qui se faisait porter chez sa petite fille et demeurait là couvant Valentine de son regard paternel puis lorsqu'il était revenu du palais c'était Villefort à son tour qui passait une heure ou deux entre son père et son enfant à 6h Villefort se retirait dans son cabinet à 8h arrivait monsieur davriini qui lui-même apportait la potion nocturne préparée pour la jeune fille puis on emmenait Noirtier une garde du choix du docteur remplaçait tout le monde et ne se retirait elle-même que lorsque vers 10 ou 11h Valentine était endormie en descendant elle remettait les clés de la chambre de Valentine à Monsieur de Villefort lui-même de sorte qu'on ne pouvait plus entrer chez la malade qu'en traversant l'appartement de madame de Villefort et la chambre du petit édoir chaque matin Morel venait chez Noirtier prendre des nouvelles de Valentine mais Morel chose extraordinaire semblait de jour en jour moins inquiet d'abord de jour en jour Valentine quique en proie à une violente exaltation nerveuse allait mieux puis monte Cristo ne lui avait-il pas dit lorsqu'il était accouru tout éperdu chez lui que si dans 2 heures Valentine n'était pas morte Valentine serait sauvée or Valentine vivait encore et quatre jours s'étaient écoulés cette exaltation nerveuse dont nous avons parlé poursuivait Valentine jusque dans son sommeil ou plutôt dans l'état de somnolence qui succédait à sa veille c'était alors que dans le silence de la nuit et de la demiobscurité que laissait régner la veilleuse posée sur la cheminée et brûlant dans son enveloppe d'albâre elle voyait passer ses ombres qui viennent peupler la chambre des malades et que secouent la fièvre de ses ailes frissonnantes alors il lui semblait voir apparaître tantôt sa belle-mère qui la menaçait tantôt Morel qui lui tendait les bras tantôt des êtres presque étrangers à sa vie habituelle comme le Comte de Monte Cristo il n'y avait pas jusqu'aux meubles qui dans ces moments de délire ne parussent mobiles et errant et cela durait ainsi jusqu'à deux ou trois heures du matin moment où un sommeil de plomb venait s'emparer de la jeune fille et la conduisait jusqu'au jour le soir qui suivit cette matinée où Valentine avait appris la fuite d'Eugénie et l'arrestation de Benedetto et où après s'être mêlé un instant aux sensations de sa propre existence ses événements commençait à sortir peu à peu de sa pensée après la retraite successive de Villefort de d'avrig et de Noirtier tandis que 11h sonnait à Saint-Philippe du Roule et que la garde ayant placé sous la main de la malade le breuvage préparé par le docteur et ferm la porte de sa chambre écoutait en frémissant à l'office où elle s'était retirée les commentaires des domestiques et meublaent sa mémoire des lugubres histoires qui depuis 3 mois des rit les soirées de l'antichambre du procureur du Roi une scène inattendue se passait dans cette chambre si soigneusement fermée il y avait déjà di minutes à peu près que la garde s'était retirée Valentine en proie depuis une heure à cette fièvre qui revenait chaque nuit laissait sa tête insoumise à sa volonté continuer ce travail actif monotone et implacable du cerveau qui s'épuise à reproduire incessam les mêmes pensées ou à enfantter les mêmes images de la mèche de la veilleuse s'élançaient mille et mille rayonnements tous empreints de signification étrange quand tout à coup à son reflet tremblant Valentine crut voir sa bibliothèque placée à côté de la cheminée dans un renfoncement du mur s'ouvrir lentement sans que les gonds sur lesquel elle semblait rouler produisissent le moindre bruit dans un autre moment e saisi sa sonnette et E tiré le cordonnet de soi en appelant au secours mais rien ne l'étonnait plus dans la situation où elle se trouvait elle avait conscience que toutes ces visions qui l'entouraient étaient les filles de son délire et cette conviction lui était venue de ce que le matin aucune trace n'était restée jamais de tous ces fantômes de la nuit qui disparaissaient avec le jour derrière la porte parut une figure humaine Valentine était grâce à sa fièvre trop familiarisée avec ces sortes d'apparitions pour s'épouvanter elle ouvrit seulement de grands yeux espérant reconnaître Morel la figure continua de s'avancer vers son lit puis elle s'arrêta et parut écouter avec une attention profonde en ce moment un reflet de la veilleuse se joua sur le visage du nocturne visiteur ce n'est pas lui murmura-t-elle et elle attendit convain qu'elle rêvait que cet homme comme cela arrive dans les songes disparut ou se changea en quelque autre personne seulement elle toucha son pou et le sentant battre violemment elle se souvint que le meilleur moyen de faire disparaître ses visions importunes était de boire la fraîcheur de la boisson composée d'ailleurs dans le but de calmer les agitations dont Valentine s'était plainte au docteur apportait en faisant tomber la fièvre un renouvellement des sensations du cerveau quand elle avait bu pour un moment elle souffrait moins Valentine étendit donc la main afin de prendre son verre sur la coupe de cristal où il reposait mais tandis qu'elle allongeait hors du lit son bras frissonnant l'apparition fit encore et plus vivement que jamais deux pas vers le lit et arriva si près de la jeune fille qu'elle entendit son souffle et qu'elle crut sentir la pression de sa main cette fois illusion ou plutôt la réalité dépassait tout ce que Valentine avait éprouvé jusque-là elle commençait à se croire bien éveillée et bien vivante elle eut conscience qu'elle jouissait de toute sa raison et elle frémit la pression que Valentine avait ressenti avait pour but de lui arrêter le bras Valentine le retira lentement à elle alors cette figure dont le regard ne pouvait se détacher et qui d'ailleurs paraissait plutôt protectrice que menaçante cette figure prit le verre s'approcha de la veilleuse et regarda le breuvage comme si elle eût voulu en juger la transparence et la limpidité mais cette première épreuve ne suffit pas cet homme ou plutôt ce fantôme car il marchait si doucement que le tapis étouffait le bruit de ses pas cet homme puisa dans le verre une cuillérée du breuvage et lavala Valentine regardait ce qui se passait devant ses yeux avec un profond sentiment de stupeur elle croyait bien que tout cela était prêt de disparaître pour faire place à un autre tableau mais l'homme au lieu de s'évanouir comme une ombre se rapprocha d'elle et tendant le verre à Valentine d'une voix pleine d'émotion maintenant dit-il buvez Valentine tressaillit c'était la première fois qu'une de ses visions lui parlait avec ce timbre vivant elle ouvrit la bouche pour pousser un cri l'homme posa un doigt sur ses lèvres Monsieur le Comte de Monte Cristo murmura-t-elle à l'effroid qui se peignit dans les yeux de la jeune fille au tremblement de ses mains au gestes rapide qu'elle fit pour se blottir sous ses draps on pouvait reconnaître la dernière lutte du doute contre la conviction cependant la présence de Monte Cristo chez elle à une pareille heure son entrée mystérieuse F inexplicable par un mur semblait des impossibilités à la raison ébranlée de Valentine na'appelez pas ne vous effrayez pas dit le comte n'ayez pas même au fond du cœur l'éclair d'un soupçon ou l'ombre d'une inquiétude l'homme que vous voyez devant vous car cette fois vous avez raison Valentine et ce n'est point une illusion l'homme que vous voyez devant vous est le plus tendre père et le plus respectueux ami que vous puissiez rêver Valentine ne trouva rien à répondre elle avait une si grande peur de cette voix qui lui révélait la présence réelle de celui qui parlait qu'elle redoutait d'y associer la sienne mais son regard effrayé voulait dire si vos intentions sont pur pourquoi êtes-vous ici avec sa merveilleuse sagacité le comte comprit tout ce qui se passait dans le ceur de la jeune fille écoutez-moi dit-il ou plutôt regardez-moi voyez mes yeux rougis et mon visage plus pâle encore que d'habitude c'est que depuis quatre nuits je n'ai pas fermé l'œil un seul instant depuis quatre nuits je veille sur vous je vous protège je vous conserve à notre ami Maximilien un flot de sang joyeux monta rapidement au jou de la malade car le nom que venait de prononcer le comte lui enlevait le reste de défiance qui lui avait inspiré Maximilien répéta Valentine T ce nom lui paraissait doux à prononcer Maximilien il vous a donc tout avoué tout il m'a dit que votre vie était la sienne et je lui ai promis que vous vivriez vous lui avez promis que je vivrai oui en effet monsieur vous venez de parler de vigilance et de protection êtes-vous donc médecin oui le meilleur que le ciel puisse vous envoyer en ce moment croyez-moi vous dites que vous avez veillé demanda Valentine inquiète où cela je ne vous ai pas vu le comte étendit la main dans la direction de la bibliothèque j'étais caché derrière cette porte dit-il cette porte donne dans la maison voisine que j'ai louée Valentine par un mouvement de fierté pudique détourna les yeux et avec une souveraine terreur monsieur dit-elle ce que vous avez fait est d'une démence sans exemple et cette protection que vous m'avez accordé ressemble fort à une insulte Valentine dit-il pendant cette longue veille voici les seules choses que j'ai vu quels gens venaient chez vous quels aliments on vous préparait quelle boisson on vous a servi puis quand ces boissons me paraissaient dangereuses j'entrais comme je viens d'entrer je vidais votre verre et je substituais au poison un breuvage bienfaisant qui au lieu de la mort qui vous était préparé faisait circuler la vie dans vos veines le poison la mort s'écria Valentine se croyant de nouveau sous l'empire de quelqu fiévreuse hallucination que dites-vous donc là Monsieur chut mon enfant dit Monte Cristo en portant de nouveau son doigt à ses lèvres j'ai dit le poison oui j'ai dit la mort et je répète la mort mais buvez d'abord ceci le comte tira de sa poche un flacon contenant une liqueur rouge dont il versa quelques gouttes dans le verre et quand vous aurez bu ne prenez plus rien de la nuit Valentine avança la main mais à peine eut-elle touché le verre qu'elle la retira avec effroi Monte Cristo prit le verre en BU la moitié et le présenta à Valentine qui avala en souriant le reste de la liqueur qu'il contenait oh oui dit-elle je reconnais le goût de mes breuvages nocturnes de cette eau qui rendait un peu de fraîcheur à ma poitrine un peu de calme à mon cerveau merci Monsieur Merci voilà comment vous avez vécu quatre nuits Valentine dit le comte mais moi comment vivais-je oh les cruelles heures que vous m'avez fait passer oh les effroyables tortures que vous m'avez fait subir quand je voyais verser dans votre verre le poison mortel quand je tremblais que vous n'ussiez le temps de le boire avant que j'eusse celui de le répandre dans la chemise vous dites monsieur reprit Valentine au comble de la terreur que vous avez subi 1000 tortures envoyant verser dans mon verre le poison mortel mais si vous avez vu verser le poison dans mon verre vous avez dû voir la personne qui le versait oui Valentine se souleva sur son séant et ramenant sur sa poitrine plus pâle que la neige la bâtiste brodée encore moite de la sueur froide du délire à laquelle commençait à se mêler la sueur plus glacée encore de la terreur vous l'avez vu répéta la jeune fille oui dit une seconde fois le comte c'est que vous voulez me faire croire à quelque chose d'infernal quoi dans la maison de mon père quoi dans ma chambre quoi sur mon lit de souffrance on continue de m'assassiner oh retirez-vous monsieur vous tentez ma conscience vous blasphémer la bonté divine c'est impossible cela ne se peut pas êtes-vous donc la première que cette main frappe Valentine n'avez-vous pas vu tomber autour de vous monsieur de Saint-Méran madame de Saint-Méran Barrois n'auriez-vous pas vu tomber monsieur Noirtier si le traitement qu'il suit depuis près de tris ans ne l'avait protégé en combattant le poison par l'habitude du poison oh mon dieu dit Valentine c'est pour cela que depuis près d'un mois Monon papa exige que je partage toutes ces boissons et ces boissons s'écria Monte Cristo ont un goût amer comme celui d'une écorce d'orange à moitié séchée n'est-ce pas oui mon Dieu oui oh cela m'explique tout dit Monte Cristo lui aussi sait qu'on empoisonne ici et peut-être qui empoisonne il vous a prémuni vous son enfant aimé contre la substance mortelle et la substance mortelle est venue s'émousser contre ce commencement d'habitude voilà comment vous vivez encore ce que je ne m'expliquais pas après avoir été empoisonné il y a 4 jours avec un poison qui d'ordinaire ne pardonne pas mais quel est donc l'assassin le meurtrier à votre tour je vous demanderai n'avez-vous donc jamais vu entrer quelqu'un la nuit dans votre chambre si fait souvent j'ai cru voir passer comme des ombres ces ombres s'approcher s'éloigner disparaître mais je les prenais pour des visions de ma fièvre et tout à l'heure quand vous êtes entré vous-même et bien j'ai cru longtemps oou que j'avais le délire ou que je rêvais ainsi vous ne connaissez pas la personne qui en veut à votre vie non dit Valentine pourquoi quelqu'un désirerait-il mort vous allez la connaître alors dit Monte Cristo en prêtant l'oreille comment cela demanda Valentine en regardant avec terreur autour d'elle parce que ce soir vous n'avez plus ni fièvre ni délire parce que ce soir vous êtes bien éveillé parce que voilà minuit qui sonne et que c'est l'heure des assassins mon dieu mon dieu dit Valentine en essuyant avec sa main la sueur qui perlait à son front en effet minuit sonnait lentement et tristement on eût dit que chaque coup de marteau de bronze frappait le cœur de la jeune fille Valentine continua le comte appelez toutes vos forces à votre secours comprimez votre cœur dans votre poitrine arrêtez votre voix dans votre gorge feignez le sommeil et vous verrez vous verrez Valentine saisit la main du comte il me semble que j'entends du bruit dit-elle retirez-vous adieu ou plutôt au revoir répondit le comte puis avec un sourire si triste et si paternel que le cœur de la jeune fille en fut pénétré de reconnaissance il regagna sur la pointe du pied la porte de la bibliothèque mais se retournant avant de la refermer sur lui pas un geste dit-il pas un mot qu'on vous croit endormi sans quoi peut-être vous tuerait-on avant que j'eusse le temps d'accourir et sur cette effroyable injonction le comte disparut derrière la porte qui se referma silencieusement sur lui chapitre 101 l'ocuste Valentine resta seule deux autres pendules en retard sur celle de Saint-Philippe du Roule sonnèrent encore nuit à des distances différentes puis à part le bruissement de quelques voitures lointaines tout retomba dans le silence alors toute l'attention de Valentine se concentra sur la pendule de sa chambre dont le balencier marquait les secondes elle se mit à compter ces secondes et remarqua qu'elles étaient du double plus lentes que les battements de son cœur et cependant elle doutait encore l'inoffensive Valentine ne pouvait se se figurer que quelqu'un désira sa mort pourquoi dans quel but quel mal avait-elle fait qui pu lui susciter un ennemi il n'y avait pas de crainte qu'elle s'endormit une seule idée une idée terrible tenait son esprit tendu c'est qu'il existait une personne au monde qui avait tenté de l'assassiner et qui allait le tenter encore si cette fois cette personne lassée de voir l'inefficacité du poison allait comme l'avait dit Monte Cristo avoir recours au fer si le comte n'allait pas avoir le temps d'accourir si elle touchait à son dernier moment si elle ne devait plus revoir Morel à cette pensée qui la couvrait à la fois d'une pâleur livide et d'une sueur glacée Valentine était prête à saisir le cordon de la sonnette et à appeler au secours mais il lui semblait à travers la porte de la bibliothèque voir étinceler l'il du comte cet œil qui pesait sur son souvenir et qui lorsqu'elle y songeait l'écrasait d'une telle honte qu'elle se demandait si jamais la reconnaissance parviendrait à effacer ce pénible effet de l'indiscrète amitié du comte 20 minutes 20 éternités s'écoulèrent ainsi puis 10x autres minutes encore enfin la pendule criant une seconde à l'avance finit par frapper un coup sur le timbre sonore en ce moment même un grattement imperceptible de l'ongle sur le bois de la bibliothèque apprit à Valentine que le comte veillait et lui recommandait de veiller en effet du côté opposé c'est-à-dire vers la chambre d' dooir il sembla à Valentine qu'elle entendait crier le parquet elle prêta l'oreille retenant sa respiration presque étouffée le bouton de la serrure grinça et la porte tourna sur ses gonds Valentine s'était soulevée sur son coude elle n'eut que le temps de se laisser retomber sur son lit et de cacher ses yeux sous son bras puis tremblante agitée le cœur serré d'un indicible effroid elle attendit quelqu'un s'approcha du lit et effleura les rideaux Valentine rassembla toutes ses forces et laissa entendre ce murmure régulier de la respiration qui annonce un sommeil tranquille Valentine dit tout bas une voix la jeune fille frissonna jusqu'au fond du cœur mais ne répondit point Valentine répéta la même voix même silence Valentine avait promis de ne point se réveiller puis tout demeura immobile seulement Valentine entendit le bruit presque sensible d'une liqueur tombant dans le verre qu'elle venait de vider alors elle osa sous le rempart de son bras étendus entrouvrir sa paupière elle vit alors une femme en peignoir blanc qui vidait dans son verre une liqueur préparée d'avance dans une fiole pendant ce court instant Valentine retint peut-être sa respiration ou fit sans doute quelqu mouvement car la femme inquiète s'arrêta et se pencha sur son lit pour mieux voir si elle dormait réellement c'était madame de Villefort Valentine en reconnaissant sa belle-mère fut saisie d'un frisson aigu qui imprima un mouvement à son lit madame de Villefort s'effaça aussitôt le long du mur et là abritée derrière le rideau du lit muette attentive elle épia jusqu'au moindre mouvement deene celle-ci se rappela les terribles paroles de Monte Cristo il lui avait semblé dans la main qui ne tenait pas la fiole voir briller une espèce de couteau long et affilé alors Valentine appelant toute la puissance de sa volonté à son secours s'efforça de fermer les yeux mais cette fonction du plus craintif de nos sens cette fonction si simple d'ordinaire devenait en ce moment presque impossible à accomplir tant la vide curiosité faisait d'effort pour repousser cette paupière et attirer la vérité cependant assuré par le silence dans lequel avait recommencé à se faire entendre le bruit égal de la respiration de Valentine que celle-ci dormait madame de Villefort étendit de nouveau le bras et en demeurant à demi dissimulé par les rideaux rassemblés au chevet du lit elle acheva de vider dans le verre de Valene le contenu de sa fiole puis elle se retira sans que le moindre bruit avertit Valentine qu'elle était parti elle avait vu disparaître le bras voilà tout ce bras frais et arrondi d'une femme de 2 ans jeune et belle et qui versait la mort il est impossible d'exprimer ce que Valentine avait éprouvé pendant cette minute et demie que Mame de Villefort était restée dans sa chambre le grattement de l'ongle sur la bibliothèque tira la jeune fille de cet état de torpeur dans lequel elle était ensevelie et qui ressemblait à de l'engourdissement elle souleva la tête avec effort la porte toujours silencieuse roula une seconde fois sur sesgon et le Comte de Monte Cristo reparut et bien demanda le comte doutez-vous encore oh mon dieu murmura la jeune fille vous avez vu V hélas vous avez reconnu Valentine poussa un gémissement oui dit-elle mais je n'y puis croire vous aimez mieux mourir alors et faire mourir Maximilien mon dieu mon dieu répéta la jeune fille presque égarée mais ne puis-je donc pas quitter la maison me sauver Valentine la main qui vous poursuit vous atteindra partout à force d'or on séduira vos domestiques et la s'offrira à vous déguisé sous tous les aspects dans l'eau que vous boirez à la source dans le fruit que vous cueillerez à l'arbre mais n'avez-vous donc pas dit que la précaution de bon papa m'avait prémuni contre le poison contre un poison et encore non pas employé à forte dose on changera de poison oou l'on augmentera la dose il prit le verre et y trempa à ses lèvres et tenez dit-il c'est déjà fait ce n'est plus avec de la BR qu'on vous empoisonne c'est avec un simple narcotique je reconnais le goût de l'alcool dans lequel on l'a fait dissoudre si vous aviez bu ce que madame de Villefort vient de verser dans ce verre Valentine vous étiez perdu mais mon dieu s'écria la jeune fille pourquoi donc me poursuit-elle ainsi comment vous êtes si douce si bonne si peu croyante au mal que vous n'avez pas compris Valentine non dit la jeune fille je ne lui ai jamais fait de mal mais vous êtes riche Valentine mais vous avez 200000 livres de rente et ces 200000 francs de rente vous les enlevez à son fils comment cela ma fortune n'est point la sienne et me vient de mes parents sans doute et voilà pourquoi Monsieur et Madame de Saint-Méran sont morts c'était pour que vous héritassiez de vos parents voilà pourquoi du jour où il vous a fait son héritière monsieur Noirtier avait été condamé ané voilà pourquoi à votre tour vous devez mourir Valentine c'est afin que votre père hérite de vous et que votre frère devenu fils unique hérite de votre père Édouard pauvre enfant et c'est pour lui qu'on commet tous ces crimes ah vous comprenez enfin ah mon Dieu pourvu que tout cela ne retombe pas sur lui vous êtes un ange Valentine mais mon grand-père on a donc renoncé à le tuer lui on a réfléchi que vous mortes à moins d'exérédation la fortune revenait naturellement à votre frère et l'on a pensé que le crime au bout du compte étant inutile il était doublement dangereux de le commettre et c'est dans l'esprit d'une femme qu'une pareille combinaison a pris naissance oh mon dieu mon dieu rappelez-vous Pérouse la trille de l'Auberge De La Poste l'homme au manteau brun que votre belle-mère interrogeait sur l'aquatofana et bien dès cette époque tout cet infernal projet mûissait dans son cerveau oh monsieur s'écria la douce jeune fille en fondant en larmes je vois bien s'il en est ainsi que je suis condamné à mourir non Valentine non car j'ai prévu tous les complots non car notre ennemi est vaincu puisqu'elle est devinée non vous vivrez Valentine vous vivrez pour aimer et être aimé vous vivrez pour être heureuse et rendre un noble cœur heureux mais pour vivre Valentine il faut avoir bien confiance en moi ordonnez monsieur que faut-il faire il faut prendre aveuglément ce que je vous donnerai oh Dieu mes témoin s'écria Valentine que si j'étais seule j'aimerais mieux me laisser mourir vous ne vous confierez à personne pas même à votre père mon père n'est pas de cet affreux complot n'est-ce pas monsieur dit Valentine en joignant les mains non et cependant votre père l'homme habitué aux accusations juridiques votre père doit se douter que toutes ces morts qui s'abattent sur sa maison ne sont point naturelles votre père c'est lui qui aurait dû veiller sur vous c'est lui qui devrait être à cette heure à la place que j'occupe c'est lui qui devrait déjà avoir vidé ce verre c'est lui qui devrait déjà s'être dressé contre l'assassin spectre contre spectre murmura-t-il en achevant tout haut sa phrase monsieur dit Valentine je ferai tout pour vivre car il existe deux êtres au monde qui m'aiment à en mourir si je mourais mon grand-père et Maximilien je veillerai sur eux comme j'ai veillé sur vous et bien monsieur disposez de moi dit Valentine puis à voix basse mon dieu mon dieu dit-elle que va-t-il m'arriver quelque chose qui vous arrive Valentine ne vous épouvantez point si vous souffrez si vous perdez la vue loui le Tacte ne craignez rien si vous vous réveillez sans savoir où vous êtes n'ayez pas peur diez-vous en vous éveillant vous trouver dans quelqu caveau sépulcral ou cloué dans quelqu bière rappelez soudain votre esprit et dites-vous en ce moment un ami un père un homme qui veut mon bonheur et celui de Maximilien cet homme veille sur moi hélas hélas quelle terrible extrémité Valentine aimez-vous mieux dénoncer votre belle-mère j'aimerais mieux mourir sans fois oh oui mourir non vous ne mourrez pas et quelque chose qui vous arrive vous me le promettez vous ne vous plaindrez pas vous espérerez je penserai à maximile vous êtes ma fille bien-aimée Valentine seule je puis vous sauver et je vous sauverai Valentine au comble de la terreur joignit les mains car elle sentait que le moment était venu de demander à Dieu du courage et se dressa pour prier murmurant des mots sans suite et oubliant que ses blanches épaules n'avaient d'autre voile que sa longue chevelure et que l'on voyait battre son cœur sous la fine dentelle de peignoir de nuit le comte appuya doucement la main sur le bras de la jeune fille ramena jusque sur son cou la courte pointe de velours et avec un sourire paternel ma fille dit-il croyez en mon dévouement comme vous croyez en la bonté de Dieu et dans l'amour de Maximilien Valentine attacha sur lui un regard plein de reconnaissance et demeura docile comme un enfant sous ses voiles alors le comte tira de la poche de son gilet le drageoire en émeraude souleva son cou vercle d'or et versa dans la main droite de Valentine une petite pastille ronde de la grosseur d'un poids Valentine la prit avec l'autre main et regarda le comte attentivement il y avait sur les traits de cet intrépide protecteur un reflet de la majesté et de la puissance divine il était évident que Valentine l'interrogeait du regard oui répondit celui-ci Valentine porta la pastille à sa bouche et l'avala et maintenant au revoir mon enfant dit-il je vais essayer de dormir car vous êtes sauvé allez dit Valentine quelque chose qui m'arrive je vous promets de n'avoir pas peur Monte Cristo tint longtemps ses yeux fixé sur la jeune fille qui s'endormit peu à peu vaincue par la puissance du narcotique que le comte venait de lui donner alors il prit le verre le vida au trois quarts dans la cheminée pour que l'on pu croire que Valentine avait bu et qu' en manquait le reposa sur la table de nuit puis regagnant la porte de la bibliothèque il disparut après avoir jeté un dernier regard vers Valentine qui s'endormait avec la confiance et la candeur d'un ange couché au pied du Seigneur chapitre 102 Valentine la veilleuse continuait de brûler sur la cheminée de Valentine épuisant les dernières goutte d'huile qui surnageait encore sur l'eau déjà un cercle plus rougeâtre colorait l'albâtre du globe déjà la flamme plus vive laissait échapper ces derniers pétillements qui semblent chez les êtres inanimés ces dernières convulsion de l'agonie qu'on a si souvent comparé à celle des pauvres créatures humaines un jour bas et sinistre venait teindre d'un reflet d'Opal les rideaux blancs et les draps de la jeune fille tous les bruits de la rue étaient éteints pour cette fois et le silence intérieur était effrayant la porte de la chambre d'édoir s'ouvrit alors et une tête que nous avons déjà vu parut dans la glace opposée à la porte c'était madame de Villefort qui rentrait pour voir l'effet du breuvage elle s'arrêta sur le seuil écouta le pétillement de la lampe seul bruit perceptible dans cette chambre qu'on eût cru déserte puis elle s'avança doucement vers la table de nuit pour voir si le verre de Valentine était vide il était encore plein au carart comme nous l'avons dit madame de Villefort le prit et alla le vider dans les cendres qu'elle remua pour faciliter l'absorption de la liqueur puis elle rinça soigneusement le cristal l'essuya avec son propre mouchoir et le replaça sur la table de nuit quelqu'un dont le regard eût pu plonger dans l'intérieur de la chambre eû pu voir alors l'hésitation de madame de Villefort a fixer ses yeux sur Valentine et à s'approcher du lit cette lueur lugubre ce silence cette terrible poésie de la nuit venait sans doute se combiner avec l'épouvantable poésie de sa conscience l'empoisonneuse avait peur de son œuvre enfin elle s'enhardit écarta le rideau s'appuya au chevet du lit et regarda Valentine la jeune fille ne respirait plus ses dents à demi Derré de laissa échapper aucun atome de ce souffle qui décelle la vie ses lèvres blanchissantes avaient cessé de frémir ses yeux noyés dans une vapeur violette qui semblaiit avoir filtré sous la peau formaient une saillie plus blanche à l'endroit où le globe enflait la paupière et ses long cils noirs rayaient une peau déjà m comme la cire madame de Villefort contempla ce visage d'une expression si éloquente dans son immobilité elle s'enhardit alors et soulevant la couverture elle appuya sa main sur le cœur de la jeune fille il était muet et glacé ce qui battait sous sa main c'était l'artère de ses doigts elle retira sa main avec un frisson le bras de Valentine pendait hors du lit ce bras dans toute la partie qui se rattachait à l'épaule et s'étendait jusqu'à la saignée semblait moulé sur celui d'une des grâces de Germain mais l'avant-bras était légèrement déformé par une crispation et le poignet d'une forme si pure s'appuyait un peu ridie et les doigts écartés sur la cajou la naissance des ongles était bleuâtre pour madame de Villefort il n'y avait plus de doute tout était fini l'œeuvre terrible la dernière qu'elle eut à accomplir était enfin consommée l'empoisonneuse n'avait plus rien à faire dans cette chambre elle recula avec tant de précaution qu'il était visible qu'elle redoutait le craquement de ses pieds sur le tapis mais tout en reculant elle tenait encore le rideau soulevé absorbant ce spectacle de la mort qui porte en soi son irrésistible attraction tant que la mort n'est pas la décomposition mais seulement l'immobilité tant qu'elle demeure le mystère et n'est pas encore le dégoût les minutes s'écoulaient madame de Villefort ne p lâcher ce rideau qu'elle tenait suspendu comme un linceul au-dessus de la tête de Valentine elle paya son tribut à la rêverie la rêverie du crime ce doit être le remord en ce moment les pétillements de la veilleuse redoublèrent madame de Villefort à ce bruit tressaillit et laissa retomber le rideau au même instant la veilleuse s'éteignit et la chambre fut plongée dans une effrayante obscurité au mil Milu de cette obscurité la pendule s'éveilla et sonna 4h et3 l'empoisonneuse épouvantée de ses commotions successive regagna en tâtonnant la porte et rentra chez elle la sueur de l'angoisse au front l'obscurité continua encore de heures puis peu à peu un jour blafard envahit l'appartement filtrant aux lames des persiennes puis peu à peu encore il se fit grand et vint rendre une couleur et une forme aux objets et au corps c'est à ce moment que l'atou de la garde malade retentit dans l'escalier et que cette femme entra chez Valentine une tasse à la main pour un père pour un amant le premier regard eût été décisif Valentine était morte pour cette mercenaire Valentine n'était qu'endormie bon dit-elle en s'approchant de la table de nuit elle a bu une partie de sa potion le verre est au de tiers vide puis elle alla à la cheminée ralluma le feu s'installa dans son fauteuil et quoi qu'elle sortit de son lit elle profita du sommeil de Valentine pour dormir encore quelques instants la pendule l'éveilla en sonnant huit heures alors étonné de ce sommeil obstiné dans lequel demeurait la jeune fille effrayée de ce bras pendant hors du lit et que la dormeuse n'avait point ramené à elle elle s'avança vers le lit et se fut alors seulement qu'elle remarqua ses lèvres froides et cette poitrine glacée elle voulut ramener le bras près du corps mais le bras n'obéit qu'avec cette raideur effrayante à laquelle ne pouvait pas se tromper une garde malade elle poussa un horrible cri puis courant à la porte au secours cria-t-elle au secours comment au secours répondit du bas de l'escalier la voix de Monsieur davriny c'était l'heure où le docteur avait l'habit de venir comment au secours s'écria la voix de Villefort sortant alors précipitamment de son cabinet docteur n'avez-vous pas entendu crier au secours oui oui montons répondit davrini montons vite chez Valentine mais avant que le médecin et le père fussent entrés les domestiques qui se trouvaient au même étage dans les chambres ou dans les corridors étaiit entré et voyant Valentine pâle et immobile sur lit levait les mains au ciel et chancelait comme frappé de vertige appelez madame de Villefort réveillez madame de Villefort cria le procureur du roi de la porte de la chambre dans laquelle il semblait oser entrer mais les domestiques au lieu de répondre regardaient monsieur davrig qui était entré lui qui avait couru à Valentine et qui la soulevait dans ses bras encore celle-ci murmura-t-il en la laissant tomber oh mon Dieu mon Dieu quand vous lasserez-vous Villefort s'élança dans l'appartement que dites-vous mon Dieu s'écria-t-il en levant les deux mains au ciel docteur docteur je dis que Valentine est morte répondit davrini d'une voix solennelle et terrible dans sa solennité monsieur de Villefort s'abattit comme si ses jambes étaient brisées et retomba la tête sur le lit de Valentine aux paroles du docteur au cri du père les domestiques terrifiés s'enfuirent avec de sourdes imprécations on entendit par les escaliers et par les corridors leurs pas précipités puis un grand mouvement dans les cours puis ce fut tout le bruit s'éteignit depuis le premier jusqu'au dernier ils avaient déserté la maison maudite en ce moment madame de Villefort le bras à moitié passé dans son peignoir du matin souleva la tapisserie instant elle demeura sur le seuil ayant l'air d'interroger les assistants et appelant à son aide quelques larmes rebelles tout à coup elle fit un pas ou plutôt un bon en avant les bras étendus vers la table elle venait de voir davriini se pencher curieusement sur cette table et y prendre le verre qu'elle était certaine d'avoir vidé pendant la nuit le verre se trouvait au tiers plein juste comme il était quand elle en avait jeté contenu dans les cendres le spectre de Valentine dressé devant l'empoisonneuse eû produit moins d'effet sur elle en effet c'est bien la couleur du breuvage qu'elle a versé dans le verre de Valentine et que Valentine AB c'est bien ce poison qui ne peut tromper l'œil de Monsieur davriini et que Monsieur davrig regarde attentivement c'est bien un miracle que Dieu a fait sans doute pour qu'il restâ malgré les précautions de l'assassin une trace une preuve une dénonciation du crime cependant tandis que madame de Villefort était restée immobile comme la statue de la terreur tandis que de Villefort la tête cachée dans les draps du lit mortuaire ne voyait rien de ce qui se passait autour de lui davrig s'approchait de la fenêtre pour mieux examiner de l'œil le contenu du verre et en dégusté une goutte prise au bout du doigt ah murmura-t-il ce n'est plus de la brussine maintenant voyons ce que c'est alors il courut à une des armoires de la chambre de Valentine armoire transformée en pharmacie et tirant de sa petite case d'argent un flacon d'acide nitrique il en laissa tomber quelques gouttes dans l'opale de la liqueur qui se changea aussitôt en un demi-vre de sang vermeil ah fit davrig avec l'horreur du juge à qui se révèle la vérité mêlé à la joie du savant à qui se dévoile un problème madame de Villefort tourna un instant sur elle-même ses yeux lancèrent des flammes puis s'éteignirent elle chercha chanelante la porte de la main et disparut un instant après on entendit le bruit éloigné d'un corps qui tombait sur le parquet mais personne n'y fit attention la garde était occupée à regarder l'analyse chimique Villefort était toujours anéanti m d'Avrigny seul avait suivi des yeux Mme de Villefort et avait remarqué sa sortie précipitée il souleva la tapisserie de la chambre de Valentine et son regard à travers celle d'Édouard put plonger dans l'appartement de Mme de Villefort qu'il vit étendu sans mouvement sur le parquet allez secourir Mame de Villefort dit-il à la garde madame de Villefort se trouve mal mais mademoiselle Valentine bucia celle-ci mademoiselle Valentine n'a plus besoin de secours dit Monsieur davriini puisque mademoiselle Valentine est morte morte morte soupira Villefort dans le paroxisme d'une douleur d'autant plus déchirante qu'elle était nouvelle inconnue inouie pour ce cœur de bronze morte dites-vous s'écria une troisième voix qui a dit que Valentine était morte les deux hommes se retournèrent et sur la porte aperçurent Morel debout pâle bouleversé terrible voici ce qui était arrivé à son heure habituelle et par la petite porte qui conduisait chez Noirtier Morel s'était présenté contre la coutume il trouva la porte ouverte il n'eut donc pas besoin de sonner il entra dans le vestibule il attendit un instant appelant un domestique quelconque qu'il introduisit près du vieux Noirtier mais personne n'avait répondu les domestiques on le sait avait déserté la maison Morel n'avait ce jour-là aucun motif particulier d'inquiétude il avait la promesse de monter Cristo que Valentine vivrait et jusque-là la promesse avait été fidèlement tenue chaque soir le comte lui avait donné de bonnes nouvelles que confirmait le lendemain Noirtier lui-même cependant cette solitude lui parut singulière il appela une seconde fois une troisième fois même silence alors il se décida à monter la porte de Noirtier était ouverte comme les autres portes la première chose qu'il vit fut le vieillard dans son fauteuil à sa place habituelle ses yeux dilatés semblaient exprimer un effroi intérieur que confirmait encore la paleur étrange répandue sur ses traits comment allez-vous monsieur dem le jeune homme non sans un certain serment de cœur bien fit le vieillard avec son clignement Dieu bien mais sa physionomie sembla croître en inquiétude vous êtes préoccupé continua Morel vous avez besoin de quelque chose voulez-vous que j'appelle quelqu'un de vos gens oui fit Noirtier Morel se suspendit au cordon de la sonnette mais il eut beau le tirer à le rompre personne ne V il se retourna vers Noirtier la pâleur et l'angoisse allaient croissant sur le visage du vieillard mon dieu mon dieu dit Morel mais pourquoi ne vient-on pas est-ce qu'il y a quelqu'un de malade dans la maison les yeux de Noirtier parurent prêts à jaillir de leurs orbites mais qu'avez-vous donc continua Morel vous m'effrayé Valentine Valentine oui oui fit Noirtier ma ilien ouvrit la bouche pour parler mais sa langue ne put articuler aucun son il chancela et se retint à la boiserie puis il étendit la main vers la porte oui oui oui continua le vieillard Maximilien s'élança par le petit escalier qu'il franchit en de bons tant que Noirtier semblait lui crier des yeux plus vite plus vite une minute suffit au jeune homme pour traverser plusieurs chambres solitaire comme le reste de la maison et pour i jusqu'à celle de Valentine il n'eut pas besoin de pousser la porte elle était toute grande ouverte un sanglot fut le premier bruit qu'il perçut il vit comme à travers un nuage une figure noire agenouillée et perdue dans un amas confus de draperie blanche la crainte l'effroyable crainte le Clouet sur le seuil ce fut alors qu'il entendit une voix qui disait Valentine est morte et une seconde voix qui comme un écho répondait morte morte

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Hello everyone and welcome to pages listening to the podcast where we explore the classics of literature, business and the timeless stories that continue to fascinate us. i'm kelly, your host today we're diving into a gripping narrative that explores themes of identity, exile, memory and cultural transmission.... Read more

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1 - Réparer les vivants de Marylis De Kerangal - Chapitre 1 - livre audio

Category: Education

[musique] réparer les vivants de mais de kerangal lecture du premer chapitre ce qu'est le cœur de simon l'mbre ce cœur humain depuis que sa cadence s'est accélérée à l'instant de la naissance quand d'autres cœurs au dehors accélérit de même saluant l'événement ce qu'est ce cœur ce qui l'a fait bondir... Read more

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LA VERITE SUR PIERRE NINEY 😂 #shorts

Category: Entertainment

Eo est-ce que tu savais que pierre niné bah il s'est joué du piano depuis qu'il a 10 ans et que actuellement il a 3 annes c'est l'animal qui fait et an bref on va on va se calmer jeexpliquer des petites informations sur la carrière de pierre niné je suis pas payé pour vous dire ça même s'il y a le compte... Read more