Erik ORSENNA : « Les paysans ne sont pas les ennemis de la terre »

[Musique] bonjour Éric orsena bonjour de l'Académie française nourrir sans dévaster dans 2 jours c'est le Salon de l'Agriculture à Paris on peut dire que l'ambiance est quand même assez tendue avec les agriculteurs cette année hein et là vous publiez nourrir sans dévaster avec Julien de Normandie qui a lui-même été ministre de l'Agriculture d'ailleurs c'est votre grand regret Eric d' pas avoir été ministre de l'Agriculture hein c'est vrai parce que on m'avait proposé la culture mais jamais l'agriculture et il se trouve que je suis bien moins compétent que je viens de Normandie je ne suis pas ingénieur agronome mais je suis quand même voilà économiste des matières premières et que ça fait déjà un certain nombre de fois où je travaille sur l'agriculture puceque j'ai fait un livre sur le coton j'ai fait deux livres sur l'eau sans eau bah il y a pas d'agriculture et puis j'ai fait un livre aussi sur l'élevage des cochons donc je suis pas trop éloigné de ce secteur oui oui mais quand vous dialoguez avec Julien de Normandie dans ce bouquin alors Julien de Normandie bon bah c'était un ministre de du du président Macron là là vous vous lui diriez vous ça va ça va dans le bon sens ce que ce que fait Gabriel hatal en ce moment c'est la bonne réponse à porortter aux agriculteurs alors notre livre a ce titre précis qui est du vrai en même temps le en même temps politique c'est pas complètement sûr mais ce en même temps il est nécessaire il faut nourrir sans dévaster la planète les deux et donc notre livre nous avons un équilibre parce que il y a aucune action qui doit conduire à nourrir sans une action de protection il faut donc produire mais en protégeant et c'est vrai que les mesures depuis quelques temps donc depuis l'apparitionition de ce livre sont plutôt de tout céder à court terme à court terme aux agriculteurs et là je m'éloigne de plus en plus vis-à-vis de certaines mesures comme par exemple la pose du plan et cofyo il faut donner des perspectives il faut donner de des du temps à s'adapter il faut accompagner par les financements mais on peut pas dire des pauses du pause sur cette grande question du dérèglement climatique et puis sur risque la santé on peut pas faire ça oui oui mais alors là il y a une détresse des agriculteurs on répond comment à cette détresse aujourd'hui alors il faut savoir que cette détresse elle est mondiale parce que sans nourriture on meurt et ceux qui nous apportent l'essentiel pour la plupart il gagnent très peu d'argent c'est-à-dire en France beaucoup sont moins du SMIC notamment les éleveurs et ailleurs sont dans la misère vous voyez que partout en Europe mais aussi dans le monde comme en Inde il y a une protestation parce qu'ils en peuvent plus parce qu'on le leur demande des des on leur donne des objectifs contradictoires c'est-à-dire produire pour le moins cher possible en respectant le de mieux en mieux et ben cette question là c'est pas possible vous savez notre livre devait s'appeler voyage au cœur de nos contradictions parce que nous adorons les contradictions nous adorons le pain mais nous détestons les céréaliers nous adorons importer des produits que nous nous interdisons de produire et cetera et cetera donc c'est pas possible oui oui il y a un chapitre qui s'appelle on marche sur la tête c'est devenu et il ne l'avait pas vu encore le livre n'est pas sorti mais c'est devenu le le slogan justement de cette colère agricole on marche sur la tête écoutz dédaigner l'essentiel quand vous voyez que une des premières valeur mondial pour une entreprise c'est de fabriquer des sacs bah moi ça m'intéresse plus de savoir ce qu'on va mettre dans les sacs et notamment si c'est de la nourriture donc vous voyez c'est dire regardez notre lien avec l'alimentation moi je me souviens ma grand-mère était lyonnaise pour moi l'alimentation c'était sacré et aussi la rencontre à table j'ai appris là la civilité le respect l'écoute et cetera maintenant bon on bouffe à toute vitesse un peu n'importe quoi et vous dites que c'est mondial Eric orsena ça veut dire qu'on passe au Brésil on va en Ukraine on peut parler des poulets on va en Chine ça veut dire que la réponse elle n'est pas en France non elle est pas en France justement parce que imaginez que dans ce pays de France qui est quand même riche de la plus grande diversité de la plus grande richesse des terroirs nous importons la moitié de nos fruits et la moitié de nos légumes c'est pas possible évidemment c'est pas possible il y a des anecdotes parce qu'on a beaucoup circulé comme d'habitude moi je suis un un reporter manqué donc on a été un peu partout et Julien raconte du temps où il était il était attaché culturel à en Égypte au CA sa fille tombe malade on lui dit il faut des antibiotiques on dit ou est la pharmacie il y en a pas et là nous nous dit NON NON aller au supermarché pourquoi parce qu'il y a des poulets ah bon oui c'est des poulets les poulets viennent du Brésil ils sont plein d'antibiotiques ça va soignner votre fille on marche sur la tête ou on marche sur la tête au détriment de la santé bien sûr et ce genre de choses là nous importons plus de la moitié de nos poulets c'est pas possible avec des règles qui sont pas les nôtres donc voyez c'est tout ce genre de chos que c'est c'est immense en fait on a l'impression parce que parfois on peut mettre en cause l'Europe et d'ailleurs vous dites un moment il y a un chapitre qui dit l'Europe est cocu oui parce que par que justement vous savez il y a quelque chose que j'ai appris j'ai beaucoup appris grâce grâce à Julien de Normandie quand il y a eu le plan Marshal le plan Marshal c'était donc cette c'est ce torrent d'argent qui est arrivé de dollars qui est arrivé des États-Unis pour reconstruire l'Europe bien ils nous ont donné des tas de choses et cetera et cetera mais il y avait des des contreparties les contreparties c'était leur acheté sans droit de douane les soja c'est-à-dire qu'on était pied et point liés à la production des agriculteurs américains donc vous voyez et et là on aborde cette question qui s'appelle l'arme alimentaire c'est-à-dire que heureusement nous sommes revenus à une nécessité d'avoir une sorte de d'autonomie alimentaire de souveraineté alimentaire surtout quand on a un pays comme la France alors c'est à l'échelle de la France c'est aussi à l'échelle de l'Europe oui ça veut dire qu'au fond on va passer par une sorte de révolution une révolution aussi des consommateurs parce que là effectivement la planète est en jeu aussi derrière alors vous savez on dit c'est une très belle formule que un consommateur il vote trois fois par jour au petit-déjeuner au déjeuner et au dîner et donc il faut pas qu'il soit non plus trop dans la contradiction parce que il est citoyen le matin il se réveille avec bon des tas de bonne résolution et puis il achèteent le moins cher possible alors que d'abord il faut bien voir la différence entre eux il y a des gens qui pour acheter mieux qui ont les moyens mais d'autres 16 % des Français ne mange pas leur faim 16 % ça c'est la moyenne c'est-à-dire il y a énormément d'étudiants qui se privent d'un repas parce qu'ils ont pas les moyens de faire en même temps les études et de se nourrir convenablement donc ça c'est pas possible mais la solution de dire face à C à ces questionsl de de fin la solution c'est d'avoir des produits agricoles toujours moins chers c'est pas possible on condamne les agriculteurs comprenez à chaque fois qu'il y a ce genre de question pour sauver le le le pouvoir d'achat on condamne les agriculteurs à chaque fois à chaque fois oui oui et derrière c'est toujours des questions d'argent de fric on pense à la question des évidemment des distributeurs on pense les grandes surfaces les négociations une une agriculture assistée au fond et puis quelque part une agriculture qui n'est plus celle qu'on a connu alors c'est une agriculture qui est sans doute le domaine où il y a le plus d'inégalités parce que si on prend le domaine complet avec les industriels et tout ça il y en a qui font des jolis fortune et puis d'autres qui sont encore une fois sous le SMIG et avec des des conditions de travail et des durées de travail absolument important impossible comment être éleveur moi je salue les éleveurs vous savez ce livre c'est d'abord une sorte de de long merci merci à ceux qui nous nourrissent et en trouvant insupportable qu'on les maîtrise à ce point-là en disant mettez mettez-vous à leur place et puis après il faut une vision vous savez des mesures sans vision c'est évidemment contradictoire donc dans les mesures qui ont été annoncées encore hier il y a des mesures de facilitation mais elle est où la vision quelle agriculture on veut quelle agriculture pour la France quelle agriculture pour l'Europe comment est-ce qu'on fait quelle quelle transmission la plupart des agricul presque la moitié des exploitations vont devoir changer de de de de responsable dans les 15 ans à venir et alors combien veulent que leurs enfants suivent ça veut dire quoi on aura plus d'agriculteur on aura des sortes de fermes industrielles c'est ça l'enjeu donc est une sorte de vision de l'agriculture de la France et de l'Europe dans les 10 ans à venir on a une vision climatique on a absolument pas une vision c'est pour ça que nous nous battons pour qu'il a une sorte de pacte de grand rendez-vous de de de de la France avec ses agriculteurs oui d'ailleurs dans le livre il y a un vrai dialogue avec Julien de Normandie vous nêtes pas toujours d'accord il y a un moment donné Éric orsena dit à Julien de Normandie sur la question des néon cotidoïde par exemple qui n'est pas d'accord avec ce qu'a voté Julien de Normandie moment donné parce que alors il était ministre moi j'étais pas ministre mais c'est vrai que ça se ce genre de chose n'est pas possible en tout cas s'il y a pas de de de de vision encore une fois s'il y a pas de plan pour de remplacement je suis je suis pas naïf je sais que s'il y a pas de remplacement et ben il faut trouver des solutions mais voyez avec avec le glyphosate par exemple on a un chapitre ça m'a amusé parce que j'ai trouvé le titre parce que ça m'amuse mais là on est en accord avec Julien on dit euh si vous n'avez pas de déserban B évidemment la plante que vous voulez faire pousser va entrer en concurrence déloyale avec ce qu'on appelle entre guillemets les mauvaises herbes donc il faut bien qu'il ait quelque chose surtout surtout si vous accep de ne plus la bourer qui est nécessaire de ne plus la bourer parce que ça veut dire vous protégez le sol et ça veut dire que vous empêchez vous empêcher le le ruissellement et de la perte et cetera mais il faut il faut bien des solutions et c'est pour ça qu'on a un chapitre s'appelle glypho ou robot parce que les gens qui nous disent mais il ça il s'agit de de dé herb vous avez déjà vu un Français qui Derbe vous dans les champs français vous avez déjà vu ça plus personne derb ceux qui déerb de temps en temps c'est des étrangers qu'on fait venir à bas prix donc c'est pas ça donc il faut trouver l'appui de la nouvelle technologie bien sûr c'est pour ça qu'au salon il y aura 200 start-up qu'on appelle la ferme digitale qui apporte le progrès pour aider l'agriculture à à à lancer sa transition transition produire produire n'est pas un gros mot si comment voulez-vous nourrir si vous produisez pas donc nourrir n pas un gros mais il faut évidemment protéger et protéger qui doit se protéger les premiers c'est évidemment les agriculteurs c'est pas de guetté de cœur qu'on utilise des produits qui sont dangereux d'abord pour leur santé à eux comme si se voilà ils étaient contents de de de de voilà de manipuler des des matières qui sont dans dangereuse enfin pour qui les prend on les prend qui pour qui en plus ces gens-là ils ont souvent bac + 2 + 3 + 4 je supporte pas cette vision des agriculteurs voyez à l'ancienne c'était mieux avant bon courage moi j'ai vu ce que c'était les agriculteurs dans le temps j'ai vu la pauvreté voire la misère des agricultures en Bretagne dans ma région oui c'est la gros baching c'est une réalité ça certains qui disent avant on les saluait sur leur tracteur aujourd'hui on les insulte et les élurû AC avecc contradiction moi j'ai un voisin j'ai un voisin cultivateur qui fait des des des légumes et il a un circuit court il livre un certain nombre de clients il va avoir une cliente elle a 30 ans elle est enceinte elle a la clope au bec et dit j'espère que j'espère que des artiggeau sont pas traités c'est où c'est où la menace c'est un adjuvant ù c'est le tabac comme il faut quand même que les consommateurs se rendent compte dans quelle contradiction ils sont et donc nous aider à dépasser cette contradiction avec une sorte de Pact entre la France et ces agriculteur les les les éleveurs qui sont souvent la cible parce que la viande vous parlez d'ailleurs on dit aujourd'hui on va on va essayer de moins consommer de viande c'est pas bon pour la planète et en même temps ces éleveurs ils sont là pour vivre aussi produire de la viande alors ils sont là pour vivre il faut savoir que en France déjà mais dans d'autres pays la consommation de viande c'est une sorte de de de d'appel à enfin de la reconnaissance une certaine montée en statut social donc quand on gagne plus d'argent on a besoin de plus de viande donc ça c'est à l'échelle de la planète donc et on voit vous savez j'ai fait donc un livre sur les élevages de de de cochon en Chine euh j'avais été là informé de de d'un étage de d'un d'un immeuble de 6 étages euh pour voilà élever des cochons maintenant il fait 12 étages et maintenant il fait 26 étages et puis il y a un autre bâtiment juste à côté qui va faire aussi 26 étages 3 millions de cochons donc c'est bien que il y a des clients commentce qu'on va faire la transition c'est les mêmes qui disent qu'il faut défendre le climat et qui se précipitent pour prendre l'avion oui donc voyez c'est un peu ça on est un rendez-vous avec nous-mêmes oui mais on pourra pas produire du bio pour tout le monde alors c'est ça au fond parce que c'est c'est plus cher il faut nourrir de plus en plus de consommateurte vous savez dans agriculture il y a un s il y a pas une seule agriculture il y a énormément d'inégalités une dernière étude de Thomas picketti a bien montré avec grande pertinence donc il y a plusieurs plusieurs agricultures et le bio moi je j'étais très attaché à cette à cette procédure à cette à cette ambition à cette possibilité et on voit évidemment c'est plus cher donc quand c'est plus cher qui va pouvoir produire et on voit que la production de bio a décliné quand vous avez dans un supermarché et que vous avez le rayon bio il y a quasi personne moi j'aiétais encore là pas loin là à net pas loin de où il y a un grand Lecler pas loin deun beau magasin là dans ce domaine près de Houdan et personne dans bio pourquoi alors que il y a encore il y a encore un an il y avait du monde donc parce que c'est encore ça moi franchement je préférais qu'on paye plus cher les produits agricoles et que les super profits de certaines boîtes qui ont profité de la géopolitique actuelle pour gagner 23 milliards de déficit avec que de de l'essence soit un peu taxé oui voilà pardon mais voilà oui il est vrai aussi que les gens enfin consacrent de moins en le pourcentage consacré à l'alimentation dans les revenus de plus en plus bas il était de plus de 30 % dans les années 60 parce qu'il y a d'autres dépenses aujourd'hui ça c'est très intéressant parce que c'est lié une des raisons donc le le passage depuis en 15 ans c'est de passer de 30 % à 11 % en gros en moyenne en moyenne bon une des une des raisons c'est que on n pas construit assez donc le prix des logements a monté donc on est obligé de combien dans un budget d'une famille combien on consacre plus au logement qu'à l'alimentation et bien oui c'est quand même alors c'est important les deux bien sûr mais donc cette question là donc quelque chose me dit que enfin ma conviction absolue est de dire que c'est pas en baissant le prix de l'alimentation qu'on va augmenter le niveau de vie je préférais qu'on augmente les sal oui au-delà de tout ça c'est un choix civilisationnel au fond se dire une France sans agriculteur et finalement aussi un monde avec une autre agriculture vous l'avez vu ce monde de près vous décrivez C ces fermesusine cette consommation de masse cette malbouffe au fond on peut dire ça c'est c'est c'est un enjeu décisif là s'il n'y a pas ce rendez-vous actif comme on a fait dans un certain nombre de domaines euh moi je me souviens quand il y a eu le Grenel de l'environnement qui était très très passionnant il y a eu des rendez-vous solennels de la nation avec un secteur un domaine une priorité s'il y a pas ça on va la catastrophe c'està-dire on va perdre encore plus nos agriculteurs et les agriculteurs ils vont changer et ce seront des succursales de grandes sociétés internationales qui vont fabriquer de la nourriture comme ça semblable absolument partout et ben ça c'est la fin de notre civilisation comprenez alors sil y a des produits qui sont l'échelle de l'Europe et puis il y en a qui sont à l'échelle de la France et d'autres à l'échelle de la région je suis absolument scandalisé par le fait que on ne s'intéresse à l'agriculture qu'une semaine sur 52 au moment du salon le livre on l'a fait ça fait 20 ans que je me passionne pour l'agriculture donc on l'a pas fait pour le salon il se trouve que ça arrive à ce moment-là mais que les Français viennent pas uniquement caresser le cul des vaches une semaine par an ils se disent s'il n'y a pas une agriculture et les agricult en bonne santé ils seront eux en très mauvaise santé oui vous vous dites d'ailleurs en conclusion de l'ouvrage c'est un choix de vie mais au fond aussi un choix de survie et alors c'est on pourrait dire c'est survie évidemment pour nous pour ceux qui ont besoin de se nourrir et survie aussi pour pour pour la planète mais bien sûr que oui c'est c'est l'affaire comment comment peut-on avoir autant alors s'il y a eu un un rapport très très intéressant de de la de la de la FAO la grande organisation de l'enu sur l'alimentation en disant que pour 8 milliards il fallait qu'on augmente de 60 % la production ça c'est un premier point mais en même temps en même temps il va falloir c'est vrai réduire la quantité de production de production de de d'élevage de de de de bêtes d'élevage et puis il y a la question de l'eau qui est mon métier on s'aperçoit que bah pour produire un kilo de bœuf il faut il faut 12000 l d'eau litre d'eau donc voyez c'est-à-dire un un rendez-vous tout ça avec le réchauffement climatique dont vous parlez alors regardez la situation qu'est-ce qui va rester dans 5 ans dans 5 ans de l'agriculture espagnole qu'est-ce qui va rester dans 2 3 ans de l'agriculture du Maroc qu'est-ce qui va rester de ce miracle indien le long du du Gange il a plus d'au dans les NAP fratique donc c'est un rendez-vous à tous les niveaux rendez-vous au niveau de sa famille rendez-vous au niveau de du pays rendez-vous au niveau de l'Europe et puis un rendez-vous un peu global de avec l'essentiel c'est-à-dire la nourriture vous savez quand vous voyez que 30 à 40 % des vaches finissent en boulette parce que les gens ils aiment plus marcher est-ce que les générations suivantes auront encore des dents c'est ça ce que je veux dire c'est ça ce genre de question que nous posons donc au-delà de cette question c'est vraiment une question de civilisation quel futur voulons-nous et pour proposer une future il faut une vision et pas et pas les mesures contradctoires et puis vous parlez aussi de ces poussins broyés voilà comment on peut éviter des choses il y a la souffrance animale c'est encore un autre sujet il voilà ça englobe plein de choses c'est ça qui c'est il s'agit de il s'agit de la vie vous savez il se trouve que j'ai l'immense honneur d'être à l'Académie française au fauteuil de pasteur donc pasteur c'est la vie comment est-ce qu'on défend la vie et je me souviens enfin j'avais lu évidemment ce qu'il a dit c'est que l'eau bah c'est la vie et c'est aussi la mort et donc bah l'agriculturefin l'alimentation c'est aussi ça c'est absolument nécess et moi je suis passionné par les contradictions c'est-à-dire la lucidité face aux contradictions et et et pas par les postures parce qu'il y a des gens qui sont productivistes comme des fous et puis d'autres qui dit on va protéger on va protéger le BIOS c'est la solution et cetera pas du tout je retiens ce mot que un ancien ministre avait dit Stéphane Le Fol c'était l'agroécologie évidemment c'est au fond dire la même chose agro nourrir écologie sans dévaster oui parle de pasteur la science peut nous sauver dans un domaine comme ça parce que ça aussi vous vous parlez B scicience alors la science va apporter des choses mais la science méfions-nous parce que la science c'est la chimie donc la chimie ça a des éléments positifs des éléments négatifs en tout cas plus que jamais nous avons besoin de science et quand nous voyons que notre pays est un des pays industrialisés qui donne le moins à la science en pourcentage de son produit intérieur brut franchement au pays de pasteur je suis scandalisé parce que la science fait peur aujourd'hui bah la est devenue une source d'angoisse et Ben et l'ignorance moi c'est l'ignorance qui m'inquiète c'est pas la science je préfère de loin savoir plutôt qu'ignorer parce que il y a une pensée magique et ben la pensée magique elle est alliée avec la mort oui on a tous le souvenir d'agriculteur de paysans comme on disait he en ardèch illeur he qui vivait comme ça en autarciie dans avec leur terre à eux leur dignité la force que ça représenté pour les paysages ça c'est quelque chose qui va complètement être broyé disparu ou moi je suis pas trop pour le CMU avant hein parce que je voyais ce qu' avait vous savez moi je je j'ai voilà je suis né en 47 bah en 47 la Bretagne c'était une terre de misère de misère et j'ai vu comment ils sont sortis de cette misère puis de cette pauvreté comment ils sont arriver à CH donc moi je suis pas nostalgique moi je suis quand il y a des solutions on regarde les contradictions et puis on essaie d'avancer mais on on on on n'égraine pas des mesures sans vision ça sert à rien ouis merci ERC nourrir sans dévaster alors il faut quand même préciser il s'agit donc du Petit précis de mondialisation numéro 8 vous en avez fait donc 7 avant ça continue c'est chez flamarion et c'est incroyable parce que vous vous intéressez vous avez dit au port à l'eau à tous les sujets comme ça c'est une exploration de de de d'aventurier au fond de vous savez moi quand je suis né je voulaisêre Tintin oui alors il se trouve que je vais avoir en mars 77 ans donc c'est ma dernière année où j'aurai le droit de lire Tintin parce que vous savez c'est 7 77 donc mais en tant qu'immortel j'aurais peut-être une autorisation de continuer alors les immortels peuvent le lire au-delà c'est le seul peut-être peut-être peut-être on va on va voir on va voir je serais peut-être attaqué par l'arpom ou quelqu'un d'autre mais mais dans ttintin vous auriez eu le capitaine adoc attention euh oui j'ur moi je vais vous dire très franchement je capitaine adoc pourquoi pas l'amitié pour moi c'est le sommet de la vie mais enfin il y aurait eu des dames plus intéressantes que la castafior il y aurait eu tour de sol tour de sol pour la science c'est moi moi que c'est moi mais j'entends mieux encore Eric orsena de l'Académie française c'est fascinant passionnant c'est drôle aussi beaucoup très drôle nourrir sans dévaster chez flamarion bon appétit à tous [Musique] merci