Salut.
Bienvenue sur Mediapart. Ça fait neuf jours
que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections
législatives anticipées, neuf jours pendant lesquels
les dirigeants de la gauche n'ont pas réussi
à se mettre d'accord sur un nom pour Matignon,
ni sur un gouvernement, alors qu'Emmanuel Macron
doit accepter ce mardi soir la démission
du gouvernement de Gabriel Attal et que l'Assemblée nationale
fait sa vraie rentrée jeudi, dans deux jours,
avec la désignation très importante du président ou de la présidente
de l'Assemblée. Les questions aujourd'hui
sont simples. Le NFP est-il prêt à gouverner ? Si oui, combien de temps ?
Pour faire quoi et avec qui ? Comment ne pas décevoir
celles et ceux qui ont mobilisé et attendent des mesures
qui changent enfin la vie ? Dans cette émission,
les députées LFI et écologiste Aurélie Trouvé
et Sandrine Rousseau répondent aux questions
de Mediapart. « À l'air libre », c'est parti. Depuis ce week-end,
le NFP se déchire sous nos yeux. Deux noms de possibles
Première ministre, la communiste réunionnaise
Huguette Bello et la diplomate
et haut fonctionnaire Laurence Tubiana ont été refusées,
la première par le PS, la deuxième
par la France insoumise. Désormais, vous l'avez
peut-être constaté sur les réseaux sociaux,
les noms d'oiseaux, les accusations de trahison fusent.
« Qui est le plus traître », voilà ce qu'on lit beaucoup
sur les réseaux sociaux, sous le regard médusé
de millions de Français qui ont voté contre l'extrême droite
et pour le NFP il n'y a pas si longtemps,
et en particulier de celles et ceux qui ont mobilisé
pendant cette campagne, en laissant de côté
leurs préférences partisanes. Le NFP veut-il, peut-il,
va-t-il gouverner ? Est-ce qu'après l'union
au moment des élections, les oppositions sur les noms
ne trahissent pas, en fait, des différences stratégiques
et politiques plus importantes ? Avec nous sur ce plateau,
deux journalistes du pôle Politique de Mediapart,
Mathieu Dejean et Ilyes Ramdani. Salut. Merci d'être là. Et donc, deux députées réélues
au 1er tour, il faut le signaler. Sandrine Rousseau,
vous êtes députée écolo de Paris. Aurélie Trouvé, vous êtes
députée LFI de Seine-Saint-Denis. Merci d'être avec nous.
Si on vous a invitées aujourd'hui toutes les deux,
c'est parce que vous êtes deux élues qui ont eu toujours un lien fort
avec les mouvements sociaux. Cette société, qui s'est mobilisée,
au-delà des préférences partisanes, contre l'extrême droite et derrière
le Nouveau Front populaire. Franchement, est-ce que là,
sous nos yeux, c'est pas un espoir, celui
de mesures qui changent la vie, qui est en train de s'effondrer,
tout simplement ? Bah, je pense absolument pas. D'abord, il faut rappeler qu'on a,
en quatre jours, réussi - il y a quand même pas longtemps,
il y a quelques semaines... - OK.
- Voilà, on a réussi en quatre jours à se mettre d'accord
sur un programme de rupture de 150 mesures. On a réussi à avoir
des candidatures communes partout. Il ne faut pas oublier
la victoire, aussi, parce que s'il n'y avait pas eu et s'il n'y a pas
le Nouveau Front populaire, l'extrême droite serait
en train de gouverner. Ensuite, on a repris
depuis quelques jours - et avec l'urgence
de la dissolution, il faut quand même
le rappeler - on a repris en quelques jours aussi
les discussions qui permettent, et avec la victoire
qu'on a eue, puisqu'on est la première force
de l'Assemblée nationale, les discussions
pour pouvoir gouverner, mettre en œuvre le programme
du Nouveau Front populaire. Les discussions continuent. Elles continuent en ce moment
sur la priorité et l'urgence absolue qui est celle de la présidence
de l'Assemblée nationale, puisque le président Macron
l'a fixée lui-même dans sa lettre de la semaine dernière,
qui est quand même décisive. Il dit ceci :
« Voilà, moi ce qui importe, c'est la présidence
de l'Assemblée nationale. À partir de là,
le gouvernement en dépendra. » Donc maintenant, il faut absolument
qu'on ait une candidature unique du Nouveau Front populaire. Je crois que tout le monde
le souhaite dans le NFP. Des discussions sont en cours. Je suis très optimiste
sur le fait qu'elles aboutissent évidemment à temps
et qu'on puisse, du coup, - déjouer les plans de Macron.
- Aurélie Trouvé, très optimiste. Sandrine Rousseau,
êtes-vous très optimiste ? Peut-être un peu moins,
mais c'est peut-être ma nature. Mais surtout,
j'ai l'impression que dimanche, quand le Nouveau Front populaire
est arrivé en tête, il y a eu des manifestations
spontanées de joie dans les rues.
Il y a eu des klaxons, il y a eu
des rassemblements spontanés, et ces rassemblements
ne disaient pas juste « On a écarté le RN », mais « La gauche va gagner
et la gauche va gouverner ». Et en fait, ce moment-là,
c'était aussi l'espoir de changer la vie des gens
qui galèrent vraiment, d'enfin sortir de cette espèce
de tunnel libéral qu'on subit de mesures antisociales
en mesures antisociales, de déni climatique
en déni de trouble environnemental. Et en fait...
Enfin, biodiversité, etc. Et en fait, là,
c'est comme si tout était stoppé, à l'arrêt, comme pétrifié, et je pense que l'histoire
n'est pas encore finie, c'est-à-dire qu'on peut,
et on va trouver un nom dans les prochains jours,
je n'en doute pas, mais je pense
qu'il y a quand même cette espèce de dépossession
de la victoire, je trouve. Et ça, le peuple de gauche
et écologiste se sent... En tous les cas, ceux que je croise
se sentent vraiment très dépossédés d'une victoire
qui était quand même la leur. Ils se sont mobilisés,
ils sont allés aux urnes, ils ont fait des heures d'attente
devant des commissariats - pour des...
- Pour des procurations. Pour des procurations,
et en fait, ils ont donné. Et quand il s'est agi de voter
pour un LR ou pour un Renaissance, ils l'ont fait par discipline, et puis aussi par envie
d'adhérer à un projet, parce qu'on les appelait aussi
à ça. Et là, je pense
qu'il y a quelque chose de l'ordre d'une fissure. Faut pas que ça devienne
une fracture. On va remonter, justement,
ensemble le fil de ce qui s'est passé
ces derniers jours. Vous y faisiez allusion.
8 juillet, le NFP, à la surprise générale, est en tête des élections
législatives anticipées. Quelques jours à peine avant,
il était encore question, on s'en rappelle, d'une possible
majorité absolue pour le RN. Dimanche 7 juillet,
place de la République, voilà ce qui s'est passé :
c'est l'explosion de joie. Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Et puis, les dirigeants
de la gauche, presque immédiatement après,
s'enferment en conclave. Ils fuient les journalistes,
évite les fautes de carre pendant quelques jours. Pendant plusieurs jours,
ils discutent. Le premier secrétaire du PS,
Olivier Faure, se dit candidat. Plusieurs responsables insoumis
se disent candidats aussi, mais aucun nom ne sort. Vendredi dernier,
après plusieurs jours de discussion à huis clos,
est-ce la fumée blanche ? Le secrétaire national du PCF,
Fabien Roussel, propose un nom, celui de la présidente
de la Région Réunion, Huguette Bello. C'est une ancienne députée
communiste et elle figurait sur la liste
insoumise aux européennes. Voilà ce qu'en disait
Fabien Roussel. J'ai effectivement proposé
la candidature d'Huguette Bello, parce que
nous la connaissons bien. Elle a fondé le groupe GDR
à l'Assemblée nationale avec Marie-George Buffet. Elle a une expérience de députée,
elle connaît le Parlement, elle est respectée,
son autorité est respectée, et surtout,
elle est présidente d'une région qui traverse des difficultés fortes
en termes de services publics, en termes de logement,
de précarité de l'emploi. À la tête de notre République,
pour présider un gouvernement très large,
pour construire des majorités, je pense qu'elle pourrait avoir
ces compétences-là. Patatras : samedi,
le PS se réunit. Ilyes, sur Mediapart, tu as raconté ce qui s'est passé
pendant cette réunion. Une réunion
à l'issue de laquelle le PS a rejeté
la candidature d'Huguette Bello. Beaucoup de choses
plaidaient pour elle et il y a d'autres éléments
qui plaidaient moins pour elle. Il y avait des socialistes
qui considéraient, et c'est bien normal,
que le parti qui a gagné les élections européennes à gauche,
c'est le Parti socialiste, que le parti qui est
le plus en dynamique dans ces élections législatives,
qui a augmenté son groupe de 110 %, - c'est le groupe socialiste...
- Donc c'est un Premier ministre socialiste qui doit aller
à Matignon ? Il n'était pas illogique
que cette revendication soit portée. Maintenant, il faut élargir,
il faut chercher à trouver la personnalité, peut-être issue
de la société civile, qui permettra
d'avancer ensemble. Voilà, Huguette Bello se retire.
Elle prend acte ce week-end. C'est alors que tout s'envenime. Hier, lundi, LFI annonce
la rupture des discussions, le temps pour le NFP
de s'accorder sur le principe d'une candidature commune pour la présidence
de l'Assemblée nationale. Et quelques heures plus tard,
socialistes, communistes et écolos s'accordent sur un autre nom,
celui de Laurence Tubiana, haut fonctionnaire,
économiste et diplomate, qui a coprésidé la Convention
Citoyenne sur le Climat. Mais cette fois,
c'est LFI qui n'en veut pas. Motif : elle serait trop
Macron-compatible. Si c'est effectivement ces profils
sur lesquels travaillent nos partenaires,
je tombe de ma chaise. - À ce point-là ?
- Bah oui, puisqu'il s'agit de nous proposer
une personne, contre qui je n'ai rien
de personnel, que les choses soient claires,
mais qui signait il y a quatre jours une tribune dans laquelle
elle appelait à constituer une coalition et un programme
commun avec les macronistes. S'il s'agit désormais
de revenir avec une proposition qui vise à faire
précisément l'inverse que ce sur quoi nous travaillons
depuis 10 jours, c'est-à-dire en quelque sorte
faire rerentrer par la fenêtre les macronistes qui ont été chassés
par les électrices et les électeurs au moment
des élections législatives, c'est une proposition
qui ne me semble pas sérieuse. Et voilà où on en est :
le blocage, et une crise désormais ouverte
sous nos yeux. Ilyes et Mathieu,
mais peut-être Mathieu, puisque tu fais un papier
aujourd'hui sur Mediapart sur le sujet,
qu'est-ce que tout ça nous dit ? Ça nous dit un petit peu
que malgré l'évidente nécessité de l'union pour la gauche,
qui a été démontrée à la fois en 2022 et en 2024, au moment où ils sont
aux portes du pouvoir, en fait, on a l'impression
qu'ils sont sur le point d'échouer, et que, en fait,
toute la pression populaire dont ils ont, en quelque sorte,
bénéficié au moment de la campagne du NFP, aujourd'hui, ils ont réussi
à la mettre à l'écart. Et en fait, une fois
que la pression populaire est mise à l'écart,
quand les dirigeants de partis politiques
discutent entre eux, la discussion s'envenime
et il y a une incapacité à se mettre d'accord sur un nom
pour un Premier ministre. Donc, on peut se féliciter,
effectivement, des premiers pas qui ont été faits
par la gauche pendant cette campagne,
qui étaient énormes - la réussite de l'union,
de la répartition des circonscriptions,
du programme - mais aujourd'hui,
il y a une grande frustration, c'est vrai,
dans le peuple de gauche, chez les électeurs
qui se sont mobilisés dans cette campagne,
parce qu'on ne comprend pas pourquoi ces discussions
n'aboutissent pas plus vite, alors que Macron, pendant ce temps,
bénéficie de ce temps-là pour faire sa coalition
avec la droite. Toi, tu dis sur Mediapart
qu'il y a probablement des intérêts stratégiques
divergents. Tu peux les résumer rapidement ?
Et puis, on en reparlera après. C'est vrai que, derrière les noms,
ce n'est pas juste des batailles de virgules
ou de profils, c'est aussi des batailles
de lignes et de conceptions de ce que serait un gouvernement
du Nouveau Front populaire dans une situation très difficile
où le Nouveau Front populaire n'a pas la majorité absolue. Il est assez loin de la majorité
absolue, d'ailleurs. Et en fait, il y a deux visions
qui s'opposent à l'intérieur du NFP :
un Parti socialiste... Les deux se revendiquent... Des hégémonies qui s'opposent, déjà. Oui, c'est vrai que c'est
deux partis de gauche où... La France insoumise avait
quand même acquis la première place à gauche.
Et là, elle a fait beaucoup de concessions pour réussir
à faire cette union qui fait que le Parti socialiste
a repris du poil de la bête. Donc il y a quand même une bataille
d'hégémonie entre les deux. Mais il y a aussi l'idée,
pour le Parti socialiste, que... En fait, d'une part, la gauche ne peut pas refuser
de gouverner, mais elle est un peu
condamnée à gouverner dans une situation compliquée
et le Parti socialiste pense qu'il décevra moins ou il ne décevra pas en gouvernant,
en élargissant un peu la coalition
du Nouveau Front populaire pour faire passer des choses
pas à pas, des réformes
qui ne vont peut-être pas être le programme à la lettre,
comme le disait Aurélie Trouvé il y a quelque temps.
Mais voilà, quand même avancer
et durer plus longtemps que deux semaines ou trois
et d'être censuré alors que La France insoumise
veut s'en tenir au programme, - rien que le programme.
- Ce matin, Olivier Faure sur France Inter,
on va faire écho à ce que tu dis : est-ce qu'on veut être maximalistes
et être censurés au bout de 2 jours ou, justement,
ne pas avoir un gouvernement qui durerait 3 semaines
mais dans la durée ? Ilyes, un petit mot ? Deux petits points rapides. D'abord, cet élément est central. C'est l'éléphant
au milieu de la pièce, c'est-à-dire qu'il y a un élément
dont on parle finalement peu, c'est la censure, la question
de la motion de censure qui, et ce n'est pas pour rien
que la droite, que les macronistes,
que l'extrême droite ont tout de suite agité la menace
d'une motion de censure parce que ça change
quand même le paysage. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
leur message, c'est de dire : un gouvernement de gauche
avec des insoumis, et même pour certains
des écologistes, serait censuré immédiatement. Et donc la question
qui se pose à la gauche... On ne peut pas faire comme
s'il y avait une majorité absolue avec plusieurs dizaines
de sièges qui manquent. La question qui se pose, c'est :
est-ce qu'on y va ? Et, en fait, c'est la question
qui agite tous les partis : est-ce qu'ils y vont
avec leur programme, même dans un temps réduit,
même en assumant une censure, en disant : on y va
avec ce qu'on est, avec l'aspiration à la radicalité
qui a été exprimée par l'électorat. Tant pis si ça dure
peu de temps, mais au moins ça changera un peu
la vie des gens et ça montrera ce qu'est la gauche, de rupture ou pas. Et il y a une autre vision
qui consiste à dire : il faut maximiser nos chances
de durer et donc ça demande peut-être
des aménagements, ça demande peut-être
des compromis, ça demande peut-être
un élargissement. Là, c'est, comme disait Mathieu,
pas une bataille de noms, c'est une question stratégique
centrale. Tout dernier point,
sur Huguette Bello, quand même, samedi,
on est passé pas loin d'un accord, en fait.
Et ce qui se passe à ce moment-là et qu'on... Dans le récit un peu dominant,
on retient énormément, tu l'as dit, le rôle du PS qui, effectivement,
est celui qui, samedi soir, bloque. Mais ce qu'on a raconté et ce qu'on a reconstitué depuis,
c'est que samedi, il y a la question du rôle
des écologistes à ce moment-là sur la proposition d'Huguette Bello. Et samedi, Olivier Faure... - nous, on a reconstitué, on nous a
raconté, plusieurs sources etc. - à cette réunion du conseil national
du PS, Olivier Faure, ce qu'il explique au début de ce CN,
c'est que si... - « Conseil national ».
- Conseil national. Si le PS est à un contre trois,
si les trois autres partis sont d'accord, il leur explique,
texto : « On devra céder. » Et, en même temps, il y a un conseil
politique des écologistes. Et, à un moment,
il y a une scène un peu marrante où Hélène Geoffroy, qui préside
le conseil national, lui donne la parole.
Il y a plusieurs minutes où Olivier Faure n'est pas là et il revient en disant :
« Je viens d'avoir les écolos. » Sous-entendu Marine Tondelier. « Les écolos sont dans une position
ni pour ni contre. » Et c'est grâce à cette position
que le PS s'en sort en refusant Huguette Bello.
Je pense que ce point a été... Et Marine Tondelier a dit après : « Ça nous aurait été,
Huguette Bello. » Alors la parole à l'écologiste
du plateau, Sandrine Rousseau. Déjà, sur la stratégie,
moi, je pense qu'avoir peur
de la motion de censure ou craindre la motion de censure
parce qu'avoir peur, c'est négatif, mais se dire qu'il y a possibilité
d'une motion de censure, c'est déjà rentrer
dans le jeu de Macron. C'est rentrer dans le jeu
de Renaissance qui agite cette menace
pour nous diviser. Et c'est pour ça que je pense
qu'il faut qu'on soit très clairs avec les électeurs et électrices
qui nous ont élus. On a le cadre
du Nouveau Front populaire, on a le programme
du Nouveau Front populaire, on y va. S'il y a une motion de censure,
eh bien ceux qui feront la motion de censure assumeront
le fait de le faire et du coup d'aller vers encore plus
de bazar, de blocage, etc. - Et je voudrais vraiment qu'on...
- Sur le rôle des écologistes ? Qu'on se dise ça parce que... À des moments, aussi,
le courage politique, c'est d'assumer qu'il puisse
y avoir une adversité et que, oui, il peut y avoir une motion de censure,
ça peut tomber mais, finalement,
ça fait partie de la démocratie et ils en tireront
toutes les conséquences et toute, aussi, la responsabilité. Sur les écologistes
et Huguette Bello, j'étais dans le conseil fédéral,
enfin, dans le conseil politique, au moment
où les choses se discutaient. Moi, je n'ai pas entendu
d'opposition à Huguette Bello, j'ai juste entendu le fait
qu'il fallait qu'on la connaisse un peu davantage
parce qu'on ne la connaissait pas. Vous, vous aviez fait la campagne,
vous l'aviez invitée à des meetings. Manon Aubry la connaissait,
le Parti communiste la connaissait. Nous, nous ne la connaissions pas
et donc nous demandions ce temps. Mais je n'ai pas entendu,
mais vraiment pas, d'opposition à Huguette Bello. Et en fait, c'est ça qui,
ce moment-là, où ce qui s'est passé me semble quand même devoir être posé,
et éclairci sans doute un peu, parce que, en tous les cas,
dans le conseil politique, on se disait qu'une femme
issue des territoires ultramarins, qui avait une expérience
et une compétence d'élue extrêmement importante
à la région, à l'Assemblée, qui en plus étaient racisée,
ce qui est quand même hyper intéressant dans le moment,
au Rassemblement national, eh bien, je trouvais
qu'il y avait, et nous étions nombreux
et nombreuses à trouver qu'il y avait quelque chose de fort.
Et c'est ça qui... Visiblement, les messages sont passés différemment,
ou ont été interprétés ou communiqués différemment
par Olivier Faure. Je voudrais juste dire que peut-être
aussi que la situation s'explique par le fait que ce nom
ait été donné comme ça, comme celui de Laurence Tubiana,
sans l'accord des quatre, de sorte que, en fait,
c'est un nom qui a été, quelque part, travaillé
dans les réseaux sociaux, travaillé dans le débat, avant même
qu'on sache véritablement qui sont ces personnes.
Et je pense que là, dans les leçons à tirer,
il y a vraiment à arrêter avec ça. D'autant plus,
des noms jetés en pâture. Justement, Aurélie Trouvé,
vous êtes d'accord avec ça ? Avec tout ce qui vient d'être dit. - La candidature de...
- Mais faudrait nous mettre dans les négociations,
on y arriverait ! Vous n'y êtes pas,
ce sont les chefs de partis. Sur ce point, on a toujours été
clairs là-dessus, c'était une proposition
de Fabien Roussel qui a été publicisée,
nous, tout de suite, on a appuyé, mais je pense qu'il aurait fallu
effectivement d'abord être d'accord
à quatre etc. - Élargir les discussions.
- Bien sûr. Et ça les protégeait,
personnellement, ces femmes. Donc il faut arrêter ça.
C'est pareil avec la candidature de Laurence Tubiana.
Nous, on l'a appris quasiment par la presse. C'est quoi, qu'il faut arrêter,
pour vous ? Il faut arrêter des discussions à quatre où
il y a un petit jeu à quatre et... Il faut arrêter de balancer des noms avant qu'il y ait une discussion
entre les quatre. Pour Laurence Tubiana,
nous n'avons pas été associés de près ou de loin aux discussions
sur le nom et donc du coup, ça nous met en responsabi...
Enfin, voilà, on est acculés,
on est obligés de réagir publiquement.
Je veux dire, c'est pas... Et par ailleurs,
pour la personne en question, voilà, c'est un truc qui ne va pas et ça tombe sur des femmes,
à chaque fois. Allez-y, mais après... Il y a un truc d'équilibre, aussi. Par exemple, sur Huguette Bello,
il y avait cette question sur le fait
qu'elle n'avait pas été présente au moment du mariage pour tous. Mais dans ces cas-là,
on pouvait aussi imaginer qu'il y ait un ministère
extrêmement fort sur les questions
de discrimination LGBTQIA+. Je voudrais revenir là-dessus... Non, mais si vraiment
c'était une crainte... Si c'était une crainte,
on pouvait mettre Sarah Durocher - ou je ne sais pas quelle autre...
- Présidente du Planning Familial. C'est franchement pas cool
d'avoir sorti ça. Elle a été absente,
elle a tenu elle-même à officier le premier mariage gay à La Réunion
donc il faut arrêter avec ça. Et moi, je ne supporte pas aussi
tout ce qui est parti dans le débat public,
qui n'est pas juste. Juste encore un peu
dans le rétroviseur, et après, on élargit, mais sur la candidature
de Laurence Tubiana, dans l'article de Mathieu Dejean
sur Mediapart, aujourd'hui, vous êtes critique
avec Laurence Tubiana. Donc pour vous,
Olivier Faure disait ce matin : « Cette candidature,
on continue de la proposer. » Manuel Bompard a dit :
« Ben non. » Vous, vous restez
sur cette ligne-là, de dire « elle n'est pas compatible
avec notre projet politique » ? Je vais y arriver. Mais je viens juste
avec deux préalables. Un, je voudrais redire,
comme Sandrine, que je comprends l'impatience,
la volonté du peuple de gauche. D'accord ? Mais ça prend du temps
et c'est difficile. Moi-même, j'ai fait partie... J'étais dans une partie
des négociations. C'est compliqué
parce qu'il y a aussi des questions politiques
qui se posent. Je veux dire,
les sept ans de Macron, ça a été la négation, en fait,
des différences politiques. Donc oui, au sein de la gauche, il y a des débats politiques
importants. Et ensuite oui, il faut aussi
une pression populaire. Je rappelle, de ce point de vue-là, qu'il est prévu un rassemblement
le 18 juillet, dans deux jours, aux abords
de l'Assemblée nationale, à l'appel de syndicats,
d'associations. Et nous, nous irons.
Nous allons appuyer cela parce qu'il faut
que cette pression populaire de - je n'aime pas le terme -
de ladite société civile, - je dirais plutôt
des mouvements sociaux - que ça, ça perdure. Deuxième chose,
autour du terme de société civile qui est aujourd'hui, à mon avis,
complètement galvaudé, je rappelle d'abord que Macron
adore ce terme-là. Pourquoi ? Parce qu'il veut tout et rien dire.
Voilà. La société civile, c'est... Oui, alors attendez, c'est intéressant, parce que
Manuel Bompard, par exemple, en refusant le principe même
d'une candidature pour Matignon issue de la société civile,
a dit que c'était une candidature « extérieure ».
Ça veut dire quoi ? Que la politique,
l'intérieur de la politique, c'est juste des élus,
des gens qui sont députés ? Or, ce qu'on a vu, c'était que,
ce Nouveau Front populaire, il a été soutenu
par une dynamique de militants, de mouvements sociaux,
vous l'appelez comme vous voulez. Alors, j'en arrive à justement
la proposition du Parti socialiste. Mais ce que nous dit Alexis,
c'est pas de personnalités de la « société civile »,
on l'appelle comme on veut. Pas de personnalités
extérieures à la campagne du Nouveau Front populaire. Or, dans la campagne
du Nouveau Front populaire, il y a ce que certains appellent
la société civile, ce que nous, on appelle
les mouvements sociaux. Essentiellement, c'est qui ? C'est le monde dont je viens aussi,
c'est des bénévoles, associatifs, syndicaux,
qui donnent de leur temps, qui ont fortement participé
à la campagne et qui ont soutenu
le Nouveau Front populaire, ce qui est le cas d'Huguette Bello,
par ailleurs, ce qui n'est pas le cas
de Laurence Tubiana. Et je dis pourquoi nous avons
un désaccord politique avec cette option-là, et je veux
que tout le monde l'entende, parce que c'est quelqu'un
qui a signé une tribune en amont, a priori,
disant qu'il faudrait dévier, je dis les mots exactement... Elle ne dit pas qu'il faudrait
dévier. Elle dit : « Le NFP doit sans tarder
tendre la main aux autres acteurs du front républicain
pour discuter d'un programme d'urgence républicaine
d'un gouvernement correspondant. On mettra ainsi l'ex-majorité
présidentielle au pied du mur. Le point de départ d'une telle
négociation sera bien sûr, du côté du NFP,
son programme. Mais chacune et chacun d'entre nous
sait et admet par avance que ce ne sera pas le point
d'arrivée dans tous les domaines. » Non, vous avez oublié un passage. Il y a une phrase sur les électeurs
du Nouveau Front populaire où elle ne reprocherait pas au NFP
de dévier un peu. « Je ne saurais tenir rigueur »,
en gros, « au futur gouvernement de dévier du programme
du Nouveau Front populaire. » « Si cela permet que la France
soit gouvernée de manière stable et apaisée. »
C'est la fin de la phrase. Je vais poser une question.
Il y a deux ans, majorité relative
du parti macroniste. Qui gouverne ?
Est-ce qu'à un moment donné, on a entendu
ce parti macroniste dire : « Par contre, on pourra dévier » ? Non. quand on arrive
au gouvernement, sachant qu'en plus, on va avoir
des pressions de partout, il est logique d'arriver en disant : « Oui, nous allons respecter
le vote de nos électeurs et faire le programme
du Nouveau Front populaire. » Ensuite, évidemment,
il y aura un ensemble de décrets et de débats parlementaires. On verra dans le débat qui ose voter
contre la remise en cause ou pas de la retraite à 64 ans, qui ose dire non
au Smic à 1600 euros. Mais si on arrive d'emblée
en disant : « Ouh là là, on va en dévier »,
vous voyez qu'il y a un problème. Par une personne
qui n'a pas fait la campagne et qui n'a pas soutenu
le Nouveau Front populaire. On est en désaccord là-dessus. Sandrine Rousseau, Laurence
Tubiana, ça continue de vous aller ? Ou vu la situation,
il faut abandonner ? Toute personne qui fait consensus
me va. Je vais vous dire, toute personne
qui fait consensus me va. Et vraiment, je n'aurai pas de...
Je n'aurai pas de doute là-dessus. Après, ce qu'il faut
aussi comprendre, c'est qu'on a fait cette union
dans l'urgence à l'issue des européennes,
sur lesquelles nous avons eu des parcours dans cette campagne
qui étaient divergents. Et nous n'avons pas eu le temps
d'en discuter, en fait. Donc, c'est pour ça
qu'il n'y a pas... Je pense qu'il manque,
si ce n'est la confiance, du moins
l'espèce de travail en commun qui nous permettrait
de poser des noms de manière facilitée. Et juste, sur Laurence Tubiana, c'est quand même l'ancienne
présidente de la COP21, etc., donc j'entends qu'il puisse
y avoir des doutes sur la tribune, mais comme pour Huguette Bello
sur un autre sujet, on pourrait aussi imaginer
un dispositif gouvernemental qui conforte, en fait. Par exemple,
si on a peur sur les retraites, eh bien qu'on mette
un ou une ministre du Travail qui garantisse
et qui soit un poids lourd qui permette de contrebalancer
les craintes qu'il peut y avoir. Je trouve qu'il y a plus de craintes
que de réalités dans cette affaire. Et là, il nous faut vraiment sortir de la situation bloquée
dans laquelle nous sommes. Après, je donne la parole à Ilyes,
qui voulait rebondir, mais pour vous, aujourd'hui,
vous disiez qu'on ne peut pas rester dans la situation actuelle où on a quelques personnes
qui négocient, il y a des propositions
un peu partout, donc pour arriver à quelque chose
dans les prochaines heures, puisque de l'élection
de la présidence de l'Assemblée nationale,
c'est dans deux jours, et à partir de là,
les choses vont vite. Qu'est-ce que vous dites, vous ?
Qu'est-ce que vous proposez pour essayer de changer
un peu la formule, pour faire émerger peut-être
un consensus ? De façon assez synthétique,
pour les gens qui nous regardent. L'urgence absolue, je l'ai dit,
c'est la présidence de l'Assemblée nationale.
Je pense que nous y arriverons. On le peut et on le doit.
Nous-mêmes, La France insoumise, nous avons dit que de toute façon,
nous ne faisions pas d'un préalable le fait que la présidence
de l'Assemblée nationale soit un Insoumis ou une Insoumise. Je le dis très clairement.
Qu'on trouve ça injuste ou pas, en tout cas,
on pose ça en préalable, pour faciliter, je dirais,
la discussion. Sont donnés comme candidats
possible, uniques, André Chassaigne, le communiste,
et Cyrielle Chatelain, l'écologiste. Réussissons cela jeudi,
parce que si on ne le réussit pas, je vous assure qu'ensuite,
voilà, on est dans la mouise. Donc, ensuite... Et ensuite, je le dis,
bien sûr qu'après, on va continuer sur la question
du gouvernement. Mais réussissons ça d'abord.
Voilà. Je pense qu'il y a
quand même un sujet de ne pas tout mettre sur la table et de ne pas discuter ensemble
l'ensemble des équilibres. Parce que du coup, c'est :
« Si on a le Premier ministre...» C'est comme si c'était
du quitte ou double sur le Premier ministre
ou la Première ministre et derrière, il n'y avait pas
d'autre situation qui nous permettrait de gouverner
en accord. Et donc moi, vraiment,
si j'ai un regret là-dedans, c'est quand même le fait
qu'il n'y ait pas eu de discussion qui soit plus large. Et par ailleurs, je le dis aussi,
je pense que maintenant et compte tenu
de la situation de blocage, il est peut être quand même temps de déplacer la discussion
chez les parlementaires. Parce qu'il y a aussi un truc
très humain dans les négociations qui fait que quand on a parlé
pendant neuf jours jour et nuit, qu'on a proposé des options
qui ont été refusées, etc., peut-être qu'il faut élargir
le cadre et se dire qu'ensemble, à 140, on pourrait sans doute proposer
des choses plus acceptables, et s'il n'y a pas de consensus, après, il y a le vote, aussi,
comme modalité de désignation. On préfère le consensus,
mais si on n'y arrive pas, le vote permettrait sans doute
de trancher. Le problème du vote,
c'est qu'a priori, il impliquerait les parlementaires au sens large,
les députés et les sénateurs, sachant qu'au Sénat, La France
insoumise n'est pas représentée, ce qui posera, vous m'arrêtez
si je me trompe, Aurélie Trouvé, mais un problème préalable d'acceptation par les Insoumis
de cette modalité. On peut le faire à l'Assemblée,
c'est nous qui avons été élus sous l'étiquette
Nouveau Front populaire. Mais les socialistes disent
que s'il y a un vote, c'est avec le Sénat
parce qu'ils savent qu'au Sénat, c'est eux le plus gros groupe
de gauche. Vous mettez le doigt
sur quelque chose qui, pour le coup, vraiment arrive à sa limite, c'est qu'il y a une bataille
pour le lead à gauche et qu'en fait, à un moment,
ce dont nous sommes forts, c'est des complémentarités,
et à force de trop chercher le lead, on va tout perdre.
On va tout perdre. Et là, en 2027, si on cherche
uniquement ça, on va tout perdre, y compris la confiance
du peuple de gauche. Parce que là,
on a suscité un espoir, ils nous ont fait confiance. Si nous ne sommes pas à la hauteur,
nous perdrons leur confiance, et c'est très difficile
d'aller la rechercher. Donc là, il y a quand même
un enjeu qui est qu'on sorte
de cette bataille du lead pour aller vers nos complémentarités et la conscience de la richesse
de ses complémentarités, - y compris territorialement.
- Voilà ce que disait Sophie Binet sur le plateau,
la secrétaire générale de la CGT, il y a plusieurs jours déjà,
qui implorait, exhortait, plutôt,
elle n'implorait pas, elle exhortait
les partis politiques du NFP à trouver une solution rapidement.
On écoute. Il faut très rapidement
que la gauche fasse une proposition de gouvernement
pour derrière pouvoir travailler un contrat de législature
avec l'Assemblée nationale, pour travailler avec
les organisations syndicales. sur quelle place
pour la négociation sociale, pour la démocratie sociale.
Voilà les points sur lesquels il faut qu'on puisse travailler
rapidement. Vu la gravité du moment, tout le monde a fait
des choses incroyables. La CGT a fait
des choses incroyables. Ça faisait très longtemps
qu'on ne s'était pas autant engagé sur les débats politiques du pays,
mais on l'a fait et je ne regrette certainement pas
qu'on l'ait fait, parce que l'heure
est extrêmement grave. Le Front populaire a fait
des choses incroyables. Ils ont réussi à se mettre d'accord
sur 577 circonscriptions, un programme de gouvernement
alors qu'ils étaient à couteaux tirés,
en quatre jours. Les citoyennes et les citoyens
ont fait des choses incroyables. Donc là, il faut continuer à faire
des choses incroyables et pour ça, il faut que chacun laisse de côté
ses intérêts partisans, ses intérêts personnels. Il faut être capable de voir que là,
c'est l'avenir du pays qui se joue. On est dans un moment
de basculement. Là, il y avait un premier match
avec l'extrême droite, on l'a gagné dans les urnes
dimanche. Mais si là, le Front populaire
n'est pas à la hauteur de la situation, les choses peuvent
se renverser très vite. Si le Front populaire
n'est même pas capable de proposer un gouvernement, une trajectoire, etc., rapidement,
mais là, c'est sûr que tout ce qu'on a
toutes et tous fait va tomber
comme un château de cartes. « Tout ce qu'on a fait va tomber
comme un château de cartes. » Là où elle replace l'enjeu,
c'est qu'elle dit : « On peut faire
toutes les discussions qu'on veut entre différents partis », et ça concerne la droite aussi,
ce qu'elle dit, « derrière, on sort d'une élection où l'extrême droite
a failli prendre le pouvoir et il y a eu une mobilisation
exceptionnelle et il ne faut pas l'oublier. » Est-ce que vous n'avez pas
l'impression, Aurélie Trouvé, vous êtes chez les Insoumis
aujourd'hui, vous êtes députée
de la nation, aussi, mais vous connaissez bien
tous les gens qui ont mobilisé dans cette élection
qui sont hors des partis. Vous n'avez pas le sentiment
que plus tout cela, comme disait Sandrine Rousseau,
plus tout ça traîne en longueur, plus on donne le sentiment
de ne pas donner d'horizon, plus on oublie le contexte
de cette élection face à l'extrême droite
et on déçoit énormément de gens, pour les échéances à venir ? D'abord, je voudrais remettre
un peu d'optimisme dans tout ça, parce que je veux dire,
il ne faudrait pas non plus nourrir un spectacle que même Macron
voudrait effectivement qu'on offre. On y viendra, à Macron. Oui, mais je le dis parce que
le premier qui bloque tout, en fait, c'est Macron,
qui aurait dû dès le départ dire au Nouveau Front populaire : « Voilà, vous allez gouverner,
mettez-vous d'accord. Et ensuite, on prend le temps
qu'il faut prendre. » Et il va falloir un peu de temps,
c'est clair. D'accord ? Donc là, on fait l'urgence,
qui est de discuter sur la présidence
de l'Assemblée nationale pour ne pas qu'il nous
court-circuite complètement, parce que c'est ça le risque,
quand même. C'est que jeudi, on ait une
présidence de l'Assemblée nationale entre, disons, la macronie,
la droite et sans doute avec un accord tacite
avec l'extrême droite. Le risque est d'autant plus grand si cette bataille dont on discute
se poursuit exactement. C'est pour ça, je vous le dis,
moi, je vous assure, nous serons capables d'ici jeudi d'avoir une candidature commune
à l'Assemblée nationale. Et ensuite,
nous reprendrons les discussions pour avoir un gouvernement. Je le dis à tout le monde. Je pense qu'on va être capables,
de la même façon qu'on a été capables en quatre jours
de faire le programme. Il n'y aura pas de discussion
sur la suite, de Matignon, etc., tant qu'il y n'aura pas eu
l'élection à l'Assemblée nationale ? Je dis que c'est l'urgence
parce que vous voyez bien qu'on a eu des blocages
sur la question du Premier ministre et de l'ensemble du gouvernement, même si on a déjà avancé
sur l'architecture. Donc là, on reprend sur l'urgence
qui est l'Assemblée nationale. Il y a déjà des discussions ? On dirait qu'on n'a parlé
que du Premier ministre. Bien sûr. Quand Sandrine dit
qu'il faut discuter de l'ensemble, là, sur l'Assemblée nationale, on ne va pas discuter
que de la présidence. On va discuter aussi d'un certain
nombre d'autres fonctions très importantes, les présidences
de commissions, par exemple. Donc, évidemment, on réfléchit.
Attendez, juste, je ne voudrais pas passer comme ça
sur la première partie des propos de Sophie Binet,
qui me semble très importante. C'est-à-dire que la campagne,
effectivement, ça a été notamment
des syndicalistes, je pense en particulier à la CGT. Je sais que dans le 93
et la Seine-Saint-Denis, les militants de la CGT
ont été extrêmement présents. Ils ont tracté. Non seulement on a fait
une campagne, ce qui est le cas dans ma circo,
des quatre forces politiques, en l'occurrence
pour ma candidature, il y a eu des militants CGT,
mais pas seulement. Par exemple, il y avait des femmes,
des associations de femmes en lutte, par exemple à Noisy-le-Sec,
qu'est-ce qu'elles ont fait ? Elles ont organisé
dans leurs quartiers le fait que tout le monde
puisse aller voter, les personnes âgées, les jeunes,
etc., ils y sont allés en bandes. Je dis ça parce qu'évidemment,
c'est ces gens-là qui forment aussi
le Nouveau Front populaire. Mais par contre,
qu'on se le dise, cette pression populaire,
elle doit s'exercer. Notamment en 1936, ce n'est pas
le fait que Blum arrive au pouvoir qui change les choses,
c'est les grandes grèves ouvrières. C'est ça, la fonction
de ce peuple de gauche et de ces mouvements sociaux. Là, ils vous regardent
plutôt éberlués, en ce moment. C'est pour ça que le 18 juillet,
il faut qu'ils soient présents et nous demandent
d'être à la hauteur de l'histoire. C'est pour ça que nous sommes
des représentants et des représentantes
des voix de ces personnes. Nous avons tous et toutes constaté
dans nos campagnes qu'elles se sont fortement
mobilisées. Des gens qui n'étaient pas encartés,
qui n'étaient pas syndiqués, qui sont venus aussi spontanément
donner des coups de main pour les tractages,
les porte-à-porte. Donc, on a vu affluer
ces personnes-là. Nous sommes les représentants
et les représentantes de ces voix-là et non pas
des espèces d'entrepreneurs de nos destinées partidaires. Et ça, je le pose parce que je pense
que c'est nécessaire de le poser. Nous, nous avons une responsabilité
qui est extrêmement grande, qui est extrêmement lourde,
en réalité, et je suis d'accord
avec Sophie Binet quand elle dit que c'est un moment historique
de bascule possible. Les gens ont eu extrêmement peur
que le RN gagne. La peur a été remise au second plan
quand nous sommes arrivés premiers et j'ai l'impression qu'elle revient et qu'elle est en train
de se transformer en colère parce que nous ne donnons pas
l'impression d'avoir conscience de l'enjeu
pour ces personnes-là. Et donc, je voudrais leur dire
que non seulement nous les entendons,
mais que nous sommes leur porte-voix
et nous n'oublions pas ça. Il n'y a pas que Sophie Binet.
Aujourd'hui, à l'AFP, Marylise Léon a déploré
les travers d'appareils qui reprendraient la main
dans la situation. Ce sont les appareils qui discutent.
Et quand je dis ça, je ne critique pas les partis
qui ont des logiques qui sont les leurs,
et c'est tout à fait normal que les partis aient
leur propre logique. Mais là, je trouve que nous,
nous sommes élus d'autre chose que des partis. Nous sommes élus
d'un mouvement populaire dont il faut que nous soyons
les dignes représentants. Mathieu, tu voulais réagir ? C'est vrai qu'en fait,
les négociations qui sont en cours au NFP
donnent l'impression qu'elles sont un peu prisonnières du duel qu'il y a entre le PS
et La France insoumise. Et c'est la raison pour laquelle
on a l'impression que la culture politique commune qui
existe à l'intérieur de la gauche, et on l'a vu à l'Assemblée quand la NUPES existait, où vous signez
98 % des textes ensemble et vous êtes quand même toujours
du même côté de la barricade, cette culture politique commune
a un peu, pas complètement disparu, mais elle est quand même passée
au second rang aujourd'hui, et les cultures politiques
particulières reprennent le dessus. On en vient peut-être
à ce qui se qui se présente, là. Dans deux jours,
l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale,
mais pas seulement. Derrière, il y a toute l'élection
des vice-présidents de l'Assemblée nationale,
avec un RN très fort. D'ailleurs, Sébastien Chenu,
du Rassemblement national, prétend à la présidence
de l'Assemblée nationale. Ils étaient déjà présents
dans les vice-présidences, etc., lors de la dernière Assemblée,
et là, c'est la même volonté. Non, je crois qu'il veut
la commission des finances. - Je ne me rappelais plus.
- Jean-Philippe Tanguy. Voilà, Jean-Philippe Tanguy. Voilà, donc en fait,
il y a une volonté du RN d'être présent dans le jeu. Et on a parlé de cette possibilité, d'une candidature commune
de la gauche, on verra dans les prochaines heures,
à l'Assemblée nationale. Ilyes, peut-être
sur l'enjeu de tout ça, la bataille, elle a déjà commencé.
On a parlé de la gauche, mais par exemple, du côté de LR, et le camp macroniste,
il semble déjà y avoir un accord sur un nom possible.
En face, les choses s'organisent. Sur l'accord, pour l'instant,
c'est pas si simple, mais d'abord, par rapport à ce que disait
Aurélie Trouvé sur la nécessité de trouver une candidature commune,
quiconque sait calculer mesure à quel point
c'est pour la gauche indispensable d'avoir une candidature commune,
c'est-à-dire qu'il y a aucun... Il n'y a pas d'alternative,
comme disait Thatcher. Juste peut-être expliquer rapidement
comment ça fonctionne. Il y a trois tours. Les deux premiers se jouent
à la majorité absolue. L'Assemblée nationale
n'ayant pas de majorité absolue, il est probable que les deux
premiers tours ne donnent pas de président
de l'Assemblée nationale. Ça va donc se jouer
au troisième tour qui, lui, est à la majorité relative. A priori, les macronistes auront
un ou une candidate. C'est Yaël Braun-Pivet qui brigue
pour l'instant cette place. Pas certain qu'elle l'obtienne.
Tout le monde dans la majorité, c'est peu de le dire,
est derrière sa candidature. Le RN aura la candidature de Chenu. La gauche aura possiblement,
probablement, un ou une candidate.
Il y a deux groupes ensuite qui vont être hyper importants
au troisième tour. C'est LIOT, qui pour l'instant,
a un candidat, Charles de Courson, et LR, qui pourrait avoir
Annie Genevard comme candidate. - Ce qui peut se passer...
- Numéro deux du parti. Enfin... Présidente par intérim du parti. Ce qui peut se passer,
ce qui risque de se passer, - c'est qu'entre le deuxième...
- Éric Ciotti... - C'est elle qui a ouvert...
- On se rappelle des images. La clé, avec le double de LR. Donc, entre le deuxième tour
et le troisième tour, il y aura une volonté d'accord avec ces deux groupes charnières
que sont LIOT et LR. Ce qu'espère la macronie, c'est un accord avec LR,
dans un sens ou dans l'autre. Ça peut être la macronie
qui pousse Annie Genevard au perchoir en échange d'un accord,
d'un pacte législatif, avec LR. Ça peut être...
Ça peut se passer différemment. Yaël Braun-Pivet a même essayé
d'imaginer un retrait de Sébastien Chenu face au péril
de la gauche au 3e tour, etc., et ça fait partie des discussions
qu'elle a eues avec le RN, plusieurs cadres du RN. Ça lui a d'ailleurs été pas mal
reproché ces derniers jours. Ça n'empêche pas
que ça peut se faire. Pas dans une logique
d'union assumée, mais de retrait stratégique
au 3e tour, où le RN dirait : « La gauche risque d'accéder
au perchoir. C'est horrible. Il faut à tout prix soutenir
le moindre mal : Yaël Braun-Pivet. » Et il y a une possibilité d'accord
entre la gauche et LIOT, éventuellement, par exemple,
avec au 3e tour, si la gauche se compte et voit que la candidature macroniste-LR
confondue est plus importante en voix,
il pourrait y avoir une stratégie de dire avec LIOT
une forme d'accord pour éviter cette candidature
de droite au perchoir. - Voilà pour expliquer les enjeux.
- Le RN va être décisif. Le RN va être décisif. On va voir aussi
qui accepte les voix du RN. Parce que ça, c'est quand même
l'éléphant au milieu du couloir, c'est-à-dire qu'il y a eu
cette décision, ni RN ni LFI, mais en fait,
qui va accepter les voix du RN ? Vous nous dites là aujourd'hui, toutes les deux,
que le président ou la présidente
de l'Assemblée nationale, si c'est un président à l'AN
ou une présidente de gauche, ne sera pas élu avec les voix
du Rassemblement national ? Non, je le dis, nous avons par ailleurs,
c'est ça le plus important, acté dans le Nouveau Front populaire que nous poursuivrions
le cordon républicain, c'est-à-dire que nous ne voulons pas
de postes à responsabilités dans l'Assemblée nationale,
comme c'est le cas d'ailleurs au niveau européen : nous ne voulons pas
de postes à responsabilités pour le Rassemblement national.
Et ça, c'est très important, parce que ça fait redire que non, le Rassemblement national
n'est pas un parti comme les autres. C'est un parti qui ne porte pas
les valeurs républicaines. C'est très important
dans un contexte, depuis des mois et des mois,
où, en fait, il y a une banalisation
de l'extrême droite. Comment ? Notamment
en mettant sur le même plan, en réalité, l'extrême droite
et une des principales forces ou la principale force de gauche,
à savoir La France insoumise. Ce qui est très grave,
parce que voilà, lui est un parti républicain,
si vous voulez. Donc évidemment,
je crois que c'est important que nous ayons acté cela
collectivement. Pour bien comprendre
ce qui est en jeu, en fait, les députés RN
sont des députés. Ils sont issus du suffrage, ils ont été élus,
y a pas de problème. Enfin, si, y a un problème,
mais ils sont élus. Mais par contre, la présidence
de l'Assemblée nationale et les vice-présidences
de l'Assemblée nationale, c'est un accord politique. Et en fait, on a fait
ce désistement républicain pour faire barrage au RN. Il faut que nous le poursuivions
dans l'Assemblée nationale. Et je pense que de voir
des députés RN, comme Sébastien Chenu
ou Diaz, je sais plus son prénom... Edwige Diaz. Edwige Diaz au perchoir
a contribué à la banalisation et à l'institutionnalisation
de ce parti, ce à quoi nous ne voulons pas
participer, nous, la gauche. Et donc là-dessus,
nous sommes très clairs. Les vice-présidents
de l'Assemblée nationale président souvent les séances
quand le président ne préside pas. C'était Hélène Laporte,
pas Edwige Diaz pour le RN. Effectivement. Il y a aujourd'hui
chez les macronistes, ça, c'est un sujet central
dans les discussions dans le camp présidentiel, est-ce qu'il faut, oui ou non...
La dernière fois, c'était le choix d'Aurore Bergé,
d'Yaël Braun-Pivet, notamment, qui avait demandé au dernier moment
aux députés macronistes de voter pour les vice-présidents
et vice-présidentes RN, au nom de la représentativité
de toutes les forces, etc. C'est les macronistes
qui avaient mis un bulletin et ça a été pour eux un sujet
de discussion pendant deux ans, où beaucoup ont dit :
« J'aurais jamais dû faire ça. » D'autres ont dit :
« Non, il faut assumer. » C'était un sujet...
Gabriel Attal a réussi à faire voter dans la réunion de groupe
de cette semaine une position qui est ni RN ni LFI. On continue dans ce ni-ni qui avait
présidé entre les deux tours. Ça va être intéressant de voir,
parce que politiquement, si le RN est privé de la présidence, mais aussi des vice-présidences
de l'Assemblée jeudi, c'est un fait politique
qui est important dans la reconstruction
d'une forme de cordon sanitaire qui avait complètement disparu
au Palais Bourbon. C'est possible ? Si les macronistes tiennent
leur ligne de ni RN ni LFI, la gauche, a priori, la tiendra sur la position pas de RN
à la vice-présidence. Il y a très peu de possibilités
de voir le... J'ai discuté avec certains.
Ça m'a pas l'air complètement clair. - Les macronistes ?
- Oui. J'ai une dernière question
pour vous deux, Aurélie Trouvé et Sandrine Rousseau,
pour se projeter un peu plus. Derrière,
si la gauche ne gouverne pas, même deux semaines, trois
semaines, un mois ou deux ans, si derrière c'est la droite,
les droites, Gérald Darmanin, Xavier Bertrand... Possible accord,
discussions avec LR, qui est en cours, où on voit bien
que Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin se parlent,
disent : « Pourquoi pas ? » « On verra.
Voyons ça en août. », etc., bon, si à la fin de l'été
on a fait tout ça pour avoir Xavier Bertrand
ou Gérald Darmanin à Matignon, est-ce que la gauche,
les gauches, et là, on cherchera pas
dans le détail, on revient à ce que disait
Sophie Binet tout à l'heure, ne seront pas juste ridicules,
franchement ? Comment ça ? Enfin, ce qui se profile
quand même... - La réponse est oui.
- Oui, pour Sandrine Rousseau. Oui, bien sûr, mais je voudrais
quand même que chacun ait en tête ce qui va se passer
pendant un an. D'accord ?
Ce qui est le plus probable, c'est qu'on ait
une dissolution dans un an, que le président Macron fasse tout
pour gérer les affaires courantes et en l'occurrence, en fait, poursuive peu ou prou
sa politique macroniste. D'accord ?
Il faut s'attendre, par ailleurs, donc, à des prochaines élections
législatives rapidement. Bon, évidemment,
notre but, aujourd'hui, c'est de pouvoir gouverner, même si c'est
pour quelques semaines. D'accord ? Je le dis très clairement,
parce que certains disent : « Vous voulez pas gouverner. » Si, on veut gouverner,
pour montrer qu'on peut faire des mesures populaires
qui changent la vie des gens. Donc le but,
c'est de pouvoir gouverner, même si c'est court, si on se prend
une motion de censure à la fin. Voilà. D'accord ? Et dernière chose,
parce qu'on parle de la suite, et c'est important,
parce qu'on en revient à de la politique. Vous dites :
« Oui, LFI, le PS, duel, machin. » En fait, ce qui se joue,
ce qui se joue, c'est aussi :
quelle est cette gauche, en fait ? Je vais vous dire
mon point de vue. C'est qu'aujourd'hui,
on a besoin que les gens se disent : « La gauche va changer
ma vie réellement. » Ils ont été très déçus
et il faut le dire. Moi, j'en fais partie. J'étais du mouvement
altermondialiste, d'Attac, etc., on a été extrêmement déçus
des cinq ans de François Hollande
et je crois qu'aujourd'hui, il nous faut une gauche de rupture.
On a réussi ça avec le programme de rupture
et c'est ça qui, de toute façon, devra être porté : le programme,
le programme de rupture. J'espère qu'on pourra
le mettre en œuvre. D'accord ? Et montrer aux gens ce que ça donne
réellement pour changer leur vie, parce qu'il y a urgence sociale
et urgence écologique. Et sinon, eh bien, il faudra se préparer au maximum
en tant que force d'opposition, parce que c'est ça
qui nous arrivera, autant que possible
pour renforcer cette gauche et demain gagner... Je dirai beaucoup plus haut la main
encore ces élections en allant convaincre notamment les 30 ou 40 % d'abstentionnistes, en faisant encore
reculer l'extrême droite. Voilà ce qui est devant nous. Sandrine Rousseau, vous avez
la même vision de la situation ? « Allons-y, voyons, même si on ne gouverne
que deux semaines » ? Nous ne serions pas
à la hauteur de l'enjeu historique si nous ne voulions pas gouverner
là maintenant. Donc, gouvernons. Gouvernons
sur le nouveau programme, sur le programme
du Nouveau Front populaire. Moi, je ne le trouve pas de rupture aussi largement
qu'on veut bien le dire, parce que c'est pareil :
on entend partout que le programme
du Nouveau Front populaire va mettre la France à genoux, etc. Si ça n'avait tenu qu'à moi,
par exemple, il aurait été plus radical
que ce qu'il est actuellement. Donc ça,
c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que... il y a quand même des lois aussi,
et je pense qu'on peut le dire... Parce qu'on a quand même
ce ciment de Nupes, où on s'est bataillés sur les lois
de manière collective, vous l'avez dit, mais on a aussi
des lois qui pourraient passer sans, à mon avis, trop de problèmes
dans l'Assemblée nationale. Les retraites ? Fin de vie. On pourrait imaginer
sur les familles monoparentales, sur le grand âge,
sur la police de proximité, sur la rentrée scolaire.
Et en fait, ça n'est pas vrai... Dans le discours
qui nous est opposé, il y a cette idée aussi
qu'on ne pourrait pas gouverner, qu'on serait empêchés de gouverner. Et je pense que rentrer
dans ce discours-là, c'est encore une fois donner raison
au camp présidentiel. Et non, nous avons les moyens
de faire passer des lois qui sont consensuelles. Il y en a d'autres qui seront
sans doute plus difficiles à faire passer, c'est indéniable,
par exemple, sur les retraites, mais nous pouvons faire passer
des lois consensuelles. Gouverner, c'est aussi ça :
c'est-à-dire avoir de temps en temps des textes
qui peuvent être débattus et des textes qui passent. - Je fais un complément.
- Mot de la fin. Dévoiler. Le débat parlementaire
permet aussi de dévoiler les positions - des uns et des autres.
- Absolument. Qu'on ait un débat parlementaire sur l'abrogation
de la retraite à 64 ans, ça va dévoiler les cartes de chacun. Au Nouveau Front populaire,
nous le porterons quoi qu'il arrive. Quand il s'agit d'augmenter
les personnels soignants, on verra qui vote contre, en fait,
à un moment. Et ça sera utile de regarder ça
pour la suite. Ilyes, Mathieu,
petit mot de la fin rapide. Juste pour dire qu'effectivement,
c'est important de dévoiler, mais il y a aussi un enjeu,
après cette élection, où il y a des députés de gauche
qui ont gagné d'une courte tête face à l'extrême droite
et où les gens se sont mobilisés pour que leur vie change,
à pas seulement dévoiler les choses, mais à changer vraiment leur vie. Certains disent qu'ils attendent
en fait vraiment que le Smic, par exemple, augmente. - Ça, c'est un décret.
- Oui. En tout cas,
il y a un enjeu à ça, - pour que la gauche ne déçoive pas.
- À mettre en œuvre des premières semaines.
Hausse du Smic de 200 euros. De même, fournitures scolaires
gratuites, décret. Exactement. Je voulais juste...
Du côté des macronistes, en tout cas, ce qui se trame,
ce qui se prépare au gouvernement... Ils misent beaucoup
sur la désunion de la gauche. Il faut en être conscient. Les ministres sont préparés,
ils ont... On leur a fait comprendre
que ça se jouerait probablement soit à la fin du mois d'août,
après les Jeux Olympiques, soit mi-septembre
après les Jeux Paralympiques. C'est les deux créneaux
qu'on leur a donnés. Et l'espoir, c'est que d'ici là,
en laissant un peu pourrir, décanter, c'est ce que dit Macron,
« pourrir la situation », il y a cette fameuse coalition
qui pourrait se construire, entre la macronie et LR, avec une forme de bienveillance
du RN, qui ne censurerait pas et ça permettrait de repartir
au moins jusqu'à la rentrée 2025. Je voudrais alerter là-dessus. S'ils font ça, ils jouent encore
avec la Constitution, avec l'esprit de notre démocratie, et je pense vraiment
que ça va tendre les choses dans le pays dans une ampleur dont on n'a pas encore
la vision exacte. Je crois qu'Emmanuel Macron,
il faut qu'il arrête de jouer la démocratie
comme une partie de poker. On a un esprit de la démocratie,
il faut en prendre soin. C'est un objet précieux et fragile. Et vraiment, ce qu'il fait,
de la tendre en permanence, ça nous met vraiment en danger. Merci beaucoup d'être venues sur le plateau de Mediapart
aujourd'hui. Cette émission est en accès libre,
possible grâce à vos abonnements. Donc si vous le pouvez,
abonnez-vous. À jeudi.
Sophie binet (cgt), jacques toubon (ancien défenseur des droits) : pourquoi avoir signé le texte d'appel à manifester le 21 janvier ? salut.
bienvenue sur mediapart. la loi darmanin sur l'immigration, inspirée de certaines propositions
historiques de l'extrême droite, a été votée le 19 décembre. elle... Read more
Introduction et présentation des invité·es salut.
bienvenue sur mediapart. ils sont des milliers,
des dizaines de milliers peut-être, qui se sont mobilisés comme jamais
après l'annonce de la dissolution, bien souvent en dehors des partis,
souvent pour la première fois. le nfp est arrivé en tête
des... Read more
Salut.
bienvenue sur mediapart. après les législatives,
c'est l'heure du bilan. bilan politique, bien sûr,
mais aussi bilan médiatique et on peut dire
qu'il n'est pas fameux. banalisation du rn
au nom de la « neutralité », pilonnage contre la gauche
sur nombre d'antennes, gauche finalement arrivée
en... Read more
Et ben alors gaby qu'est-ce qu'ils viennent de balancer sur toi mdiapart mais ils te foutent jamais la paix sérieux mais ouais mais heureusement vous me dirait que pendant la révolution française on a aboli les privilèges bah ouais vous savez ah ça ira ça ira les aristos à la lanterne je sais pas quoi... Read more
La faute à qui ? bonsoir, sophie binet. - bonsoir.
- vous êtes secrétaire générale de la cgt, qui a appelé
à voter pour le nfp, qui a énormément mobilisé
de son côté avec d'autres. on est 5 jours après le second tour.
il n'y a toujours pas de gouvernement.
la faute à qui ? eh bien d'abord à emmanuel... Read more
Salut. bienvenue
sur mediapart. c'est un séisme
depuis le mois de juillet. 24 femmes, à ce stade,
font état de violences sexuelles infligées
par l'abbé pierre, la figure de la lutte
contre l'exclusion en france, longtemps personnalité
préférée des français, la plupart majeures
au moment des faits rapportés,... Read more
Salut bienvenue sur mediaaps il y a la politique en france les jos les élections américaines en novembre avec le retour possible de donald trump le climat qui continue de dérailler mais dans cette actualité nous ne pouvons pas nous ne devons pas oublier ce qui se passe à gaza gaza bombardé continuement... Read more
Près de 2 mois après les élections législatives la france n'a toujours pas de premier ministre alors qu'emmanuel macron a balayé d'un revers de main l'idée de nommer lucy casté à matignon les pronostics vont bon train afin de savoir qui succédera à gabriel atal depuis quelques jours un nouveau nom alimente... Read more
Le cœur de notre métier c'est le documentaire pour retrouver toutes nos productions et accéder à nos contenu exclusif télécharger d'urgence l'application omerta près de 2 mois après les élections législatives la france n'a toujours pas de premier ministre alors qu'emmanuel macron a balayé d'un revers... Read more
Bonsoir bonsoir vous êtes un vous étiez un dissident vous êtes toujours un dissident puisque on vous a retiré l'investiture la france insoumise vous a retirer l'investiture et ça ne vous empêche pas d'arriver devant sabrina benali qui elle avait le tampon estampillé nouveau front populaire écoutez oui... Read more
Fin du suspense en france plusieurs semaines après des élections législatives pas comme les autres le président emmanuel macron a tranché concernant le nom du nouveau premier ministre michel barnier a été nommé ce jeudi 5 septembre en remplacement de gabriel atal barnier arrive à matignon en pleine... Read more
Introduction moi je suis plutôt de droite rassemblement national d'ailleurs évidemment pour nous c'est une une petite dégelée moi je suis très très heureux du résultat mais bon il y a tout un travail à faire énorme ça va pas être simple alors on entendait des ressortissants un choc pour les françaises... Read more