Le Nouveau Front populaire au bord de l'implosion ? Avec Sandrine Rousseau et Aurélie Trouvé

Published: Jul 15, 2024 Duration: 00:48:20 Category: News & Politics

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Salut. Bienvenue sur Mediapart. Ça fait neuf jours que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives anticipées, neuf jours pendant lesquels les dirigeants de la gauche n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un nom pour Matignon, ni sur un gouvernement, alors qu'Emmanuel Macron doit accepter ce mardi soir la démission du gouvernement de Gabriel Attal et que l'Assemblée nationale fait sa vraie rentrée jeudi, dans deux jours, avec la désignation très importante du président ou de la présidente de l'Assemblée. Les questions aujourd'hui sont simples. Le NFP est-il prêt à gouverner ? Si oui, combien de temps ? Pour faire quoi et avec qui ? Comment ne pas décevoir celles et ceux qui ont mobilisé et attendent des mesures qui changent enfin la vie ? Dans cette émission, les députées LFI et écologiste Aurélie Trouvé et Sandrine Rousseau répondent aux questions de Mediapart. « À l'air libre », c'est parti. Depuis ce week-end, le NFP se déchire sous nos yeux. Deux noms de possibles Première ministre, la communiste réunionnaise Huguette Bello et la diplomate et haut fonctionnaire Laurence Tubiana ont été refusées, la première par le PS, la deuxième par la France insoumise. Désormais, vous l'avez peut-être constaté sur les réseaux sociaux, les noms d'oiseaux, les accusations de trahison fusent. « Qui est le plus traître », voilà ce qu'on lit beaucoup sur les réseaux sociaux, sous le regard médusé de millions de Français qui ont voté contre l'extrême droite et pour le NFP il n'y a pas si longtemps, et en particulier de celles et ceux qui ont mobilisé pendant cette campagne, en laissant de côté leurs préférences partisanes. Le NFP veut-il, peut-il, va-t-il gouverner ? Est-ce qu'après l'union au moment des élections, les oppositions sur les noms ne trahissent pas, en fait, des différences stratégiques et politiques plus importantes ? Avec nous sur ce plateau, deux journalistes du pôle Politique de Mediapart, Mathieu Dejean et Ilyes Ramdani. Salut. Merci d'être là. Et donc, deux députées réélues au 1er tour, il faut le signaler. Sandrine Rousseau, vous êtes députée écolo de Paris. Aurélie Trouvé, vous êtes députée LFI de Seine-Saint-Denis. Merci d'être avec nous. Si on vous a invitées aujourd'hui toutes les deux, c'est parce que vous êtes deux élues qui ont eu toujours un lien fort avec les mouvements sociaux. Cette société, qui s'est mobilisée, au-delà des préférences partisanes, contre l'extrême droite et derrière le Nouveau Front populaire. Franchement, est-ce que là, sous nos yeux, c'est pas un espoir, celui de mesures qui changent la vie, qui est en train de s'effondrer, tout simplement ? Bah, je pense absolument pas. D'abord, il faut rappeler qu'on a, en quatre jours, réussi - il y a quand même pas longtemps, il y a quelques semaines... - OK. - Voilà, on a réussi en quatre jours à se mettre d'accord sur un programme de rupture de 150 mesures. On a réussi à avoir des candidatures communes partout. Il ne faut pas oublier la victoire, aussi, parce que s'il n'y avait pas eu et s'il n'y a pas le Nouveau Front populaire, l'extrême droite serait en train de gouverner. Ensuite, on a repris depuis quelques jours - et avec l'urgence de la dissolution, il faut quand même le rappeler - on a repris en quelques jours aussi les discussions qui permettent, et avec la victoire qu'on a eue, puisqu'on est la première force de l'Assemblée nationale, les discussions pour pouvoir gouverner, mettre en œuvre le programme du Nouveau Front populaire. Les discussions continuent. Elles continuent en ce moment sur la priorité et l'urgence absolue qui est celle de la présidence de l'Assemblée nationale, puisque le président Macron l'a fixée lui-même dans sa lettre de la semaine dernière, qui est quand même décisive. Il dit ceci : « Voilà, moi ce qui importe, c'est la présidence de l'Assemblée nationale. À partir de là, le gouvernement en dépendra. » Donc maintenant, il faut absolument qu'on ait une candidature unique du Nouveau Front populaire. Je crois que tout le monde le souhaite dans le NFP. Des discussions sont en cours. Je suis très optimiste sur le fait qu'elles aboutissent évidemment à temps et qu'on puisse, du coup, - déjouer les plans de Macron. - Aurélie Trouvé, très optimiste. Sandrine Rousseau, êtes-vous très optimiste ? Peut-être un peu moins, mais c'est peut-être ma nature. Mais surtout, j'ai l'impression que dimanche, quand le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, il y a eu des manifestations spontanées de joie dans les rues. Il y a eu des klaxons, il y a eu des rassemblements spontanés, et ces rassemblements ne disaient pas juste « On a écarté le RN », mais « La gauche va gagner et la gauche va gouverner ». Et en fait, ce moment-là, c'était aussi l'espoir de changer la vie des gens qui galèrent vraiment, d'enfin sortir de cette espèce de tunnel libéral qu'on subit de mesures antisociales en mesures antisociales, de déni climatique en déni de trouble environnemental. Et en fait... Enfin, biodiversité, etc. Et en fait, là, c'est comme si tout était stoppé, à l'arrêt, comme pétrifié, et je pense que l'histoire n'est pas encore finie, c'est-à-dire qu'on peut, et on va trouver un nom dans les prochains jours, je n'en doute pas, mais je pense qu'il y a quand même cette espèce de dépossession de la victoire, je trouve. Et ça, le peuple de gauche et écologiste se sent... En tous les cas, ceux que je croise se sentent vraiment très dépossédés d'une victoire qui était quand même la leur. Ils se sont mobilisés, ils sont allés aux urnes, ils ont fait des heures d'attente devant des commissariats - pour des... - Pour des procurations. Pour des procurations, et en fait, ils ont donné. Et quand il s'est agi de voter pour un LR ou pour un Renaissance, ils l'ont fait par discipline, et puis aussi par envie d'adhérer à un projet, parce qu'on les appelait aussi à ça. Et là, je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre d'une fissure. Faut pas que ça devienne une fracture. On va remonter, justement, ensemble le fil de ce qui s'est passé ces derniers jours. Vous y faisiez allusion. 8 juillet, le NFP, à la surprise générale, est en tête des élections législatives anticipées. Quelques jours à peine avant, il était encore question, on s'en rappelle, d'une possible majorité absolue pour le RN. Dimanche 7 juillet, place de la République, voilà ce qui s'est passé : c'est l'explosion de joie. Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Et puis, les dirigeants de la gauche, presque immédiatement après, s'enferment en conclave. Ils fuient les journalistes, évite les fautes de carre pendant quelques jours. Pendant plusieurs jours, ils discutent. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, se dit candidat. Plusieurs responsables insoumis se disent candidats aussi, mais aucun nom ne sort. Vendredi dernier, après plusieurs jours de discussion à huis clos, est-ce la fumée blanche ? Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, propose un nom, celui de la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello. C'est une ancienne députée communiste et elle figurait sur la liste insoumise aux européennes. Voilà ce qu'en disait Fabien Roussel. J'ai effectivement proposé la candidature d'Huguette Bello, parce que nous la connaissons bien. Elle a fondé le groupe GDR à l'Assemblée nationale avec Marie-George Buffet. Elle a une expérience de députée, elle connaît le Parlement, elle est respectée, son autorité est respectée, et surtout, elle est présidente d'une région qui traverse des difficultés fortes en termes de services publics, en termes de logement, de précarité de l'emploi. À la tête de notre République, pour présider un gouvernement très large, pour construire des majorités, je pense qu'elle pourrait avoir ces compétences-là. Patatras : samedi, le PS se réunit. Ilyes, sur Mediapart, tu as raconté ce qui s'est passé pendant cette réunion. Une réunion à l'issue de laquelle le PS a rejeté la candidature d'Huguette Bello. Beaucoup de choses plaidaient pour elle et il y a d'autres éléments qui plaidaient moins pour elle. Il y avait des socialistes qui considéraient, et c'est bien normal, que le parti qui a gagné les élections européennes à gauche, c'est le Parti socialiste, que le parti qui est le plus en dynamique dans ces élections législatives, qui a augmenté son groupe de 110 %, - c'est le groupe socialiste... - Donc c'est un Premier ministre socialiste qui doit aller à Matignon ? Il n'était pas illogique que cette revendication soit portée. Maintenant, il faut élargir, il faut chercher à trouver la personnalité, peut-être issue de la société civile, qui permettra d'avancer ensemble. Voilà, Huguette Bello se retire. Elle prend acte ce week-end. C'est alors que tout s'envenime. Hier, lundi, LFI annonce la rupture des discussions, le temps pour le NFP de s'accorder sur le principe d'une candidature commune pour la présidence de l'Assemblée nationale. Et quelques heures plus tard, socialistes, communistes et écolos s'accordent sur un autre nom, celui de Laurence Tubiana, haut fonctionnaire, économiste et diplomate, qui a coprésidé la Convention Citoyenne sur le Climat. Mais cette fois, c'est LFI qui n'en veut pas. Motif : elle serait trop Macron-compatible. Si c'est effectivement ces profils sur lesquels travaillent nos partenaires, je tombe de ma chaise. - À ce point-là ? - Bah oui, puisqu'il s'agit de nous proposer une personne, contre qui je n'ai rien de personnel, que les choses soient claires, mais qui signait il y a quatre jours une tribune dans laquelle elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les macronistes. S'il s'agit désormais de revenir avec une proposition qui vise à faire précisément l'inverse que ce sur quoi nous travaillons depuis 10 jours, c'est-à-dire en quelque sorte faire rerentrer par la fenêtre les macronistes qui ont été chassés par les électrices et les électeurs au moment des élections législatives, c'est une proposition qui ne me semble pas sérieuse. Et voilà où on en est : le blocage, et une crise désormais ouverte sous nos yeux. Ilyes et Mathieu, mais peut-être Mathieu, puisque tu fais un papier aujourd'hui sur Mediapart sur le sujet, qu'est-ce que tout ça nous dit ? Ça nous dit un petit peu que malgré l'évidente nécessité de l'union pour la gauche, qui a été démontrée à la fois en 2022 et en 2024, au moment où ils sont aux portes du pouvoir, en fait, on a l'impression qu'ils sont sur le point d'échouer, et que, en fait, toute la pression populaire dont ils ont, en quelque sorte, bénéficié au moment de la campagne du NFP, aujourd'hui, ils ont réussi à la mettre à l'écart. Et en fait, une fois que la pression populaire est mise à l'écart, quand les dirigeants de partis politiques discutent entre eux, la discussion s'envenime et il y a une incapacité à se mettre d'accord sur un nom pour un Premier ministre. Donc, on peut se féliciter, effectivement, des premiers pas qui ont été faits par la gauche pendant cette campagne, qui étaient énormes - la réussite de l'union, de la répartition des circonscriptions, du programme - mais aujourd'hui, il y a une grande frustration, c'est vrai, dans le peuple de gauche, chez les électeurs qui se sont mobilisés dans cette campagne, parce qu'on ne comprend pas pourquoi ces discussions n'aboutissent pas plus vite, alors que Macron, pendant ce temps, bénéficie de ce temps-là pour faire sa coalition avec la droite. Toi, tu dis sur Mediapart qu'il y a probablement des intérêts stratégiques divergents. Tu peux les résumer rapidement ? Et puis, on en reparlera après. C'est vrai que, derrière les noms, ce n'est pas juste des batailles de virgules ou de profils, c'est aussi des batailles de lignes et de conceptions de ce que serait un gouvernement du Nouveau Front populaire dans une situation très difficile où le Nouveau Front populaire n'a pas la majorité absolue. Il est assez loin de la majorité absolue, d'ailleurs. Et en fait, il y a deux visions qui s'opposent à l'intérieur du NFP : un Parti socialiste... Les deux se revendiquent... Des hégémonies qui s'opposent, déjà. Oui, c'est vrai que c'est deux partis de gauche où... La France insoumise avait quand même acquis la première place à gauche. Et là, elle a fait beaucoup de concessions pour réussir à faire cette union qui fait que le Parti socialiste a repris du poil de la bête. Donc il y a quand même une bataille d'hégémonie entre les deux. Mais il y a aussi l'idée, pour le Parti socialiste, que... En fait, d'une part, la gauche ne peut pas refuser de gouverner, mais elle est un peu condamnée à gouverner dans une situation compliquée et le Parti socialiste pense qu'il décevra moins ou il ne décevra pas en gouvernant, en élargissant un peu la coalition du Nouveau Front populaire pour faire passer des choses pas à pas, des réformes qui ne vont peut-être pas être le programme à la lettre, comme le disait Aurélie Trouvé il y a quelque temps. Mais voilà, quand même avancer et durer plus longtemps que deux semaines ou trois et d'être censuré alors que La France insoumise veut s'en tenir au programme, - rien que le programme. - Ce matin, Olivier Faure sur France Inter, on va faire écho à ce que tu dis : est-ce qu'on veut être maximalistes et être censurés au bout de 2 jours ou, justement, ne pas avoir un gouvernement qui durerait 3 semaines mais dans la durée ? Ilyes, un petit mot ? Deux petits points rapides. D'abord, cet élément est central. C'est l'éléphant au milieu de la pièce, c'est-à-dire qu'il y a un élément dont on parle finalement peu, c'est la censure, la question de la motion de censure qui, et ce n'est pas pour rien que la droite, que les macronistes, que l'extrême droite ont tout de suite agité la menace d'une motion de censure parce que ça change quand même le paysage. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, leur message, c'est de dire : un gouvernement de gauche avec des insoumis, et même pour certains des écologistes, serait censuré immédiatement. Et donc la question qui se pose à la gauche... On ne peut pas faire comme s'il y avait une majorité absolue avec plusieurs dizaines de sièges qui manquent. La question qui se pose, c'est : est-ce qu'on y va ? Et, en fait, c'est la question qui agite tous les partis : est-ce qu'ils y vont avec leur programme, même dans un temps réduit, même en assumant une censure, en disant : on y va avec ce qu'on est, avec l'aspiration à la radicalité qui a été exprimée par l'électorat. Tant pis si ça dure peu de temps, mais au moins ça changera un peu la vie des gens et ça montrera ce qu'est la gauche, de rupture ou pas. Et il y a une autre vision qui consiste à dire : il faut maximiser nos chances de durer et donc ça demande peut-être des aménagements, ça demande peut-être des compromis, ça demande peut-être un élargissement. Là, c'est, comme disait Mathieu, pas une bataille de noms, c'est une question stratégique centrale. Tout dernier point, sur Huguette Bello, quand même, samedi, on est passé pas loin d'un accord, en fait. Et ce qui se passe à ce moment-là et qu'on... Dans le récit un peu dominant, on retient énormément, tu l'as dit, le rôle du PS qui, effectivement, est celui qui, samedi soir, bloque. Mais ce qu'on a raconté et ce qu'on a reconstitué depuis, c'est que samedi, il y a la question du rôle des écologistes à ce moment-là sur la proposition d'Huguette Bello. Et samedi, Olivier Faure... - nous, on a reconstitué, on nous a raconté, plusieurs sources etc. - à cette réunion du conseil national du PS, Olivier Faure, ce qu'il explique au début de ce CN, c'est que si... - « Conseil national ». - Conseil national. Si le PS est à un contre trois, si les trois autres partis sont d'accord, il leur explique, texto : « On devra céder. » Et, en même temps, il y a un conseil politique des écologistes. Et, à un moment, il y a une scène un peu marrante où Hélène Geoffroy, qui préside le conseil national, lui donne la parole. Il y a plusieurs minutes où Olivier Faure n'est pas là et il revient en disant : « Je viens d'avoir les écolos. » Sous-entendu Marine Tondelier. « Les écolos sont dans une position ni pour ni contre. » Et c'est grâce à cette position que le PS s'en sort en refusant Huguette Bello. Je pense que ce point a été... Et Marine Tondelier a dit après : « Ça nous aurait été, Huguette Bello. » Alors la parole à l'écologiste du plateau, Sandrine Rousseau. Déjà, sur la stratégie, moi, je pense qu'avoir peur de la motion de censure ou craindre la motion de censure parce qu'avoir peur, c'est négatif, mais se dire qu'il y a possibilité d'une motion de censure, c'est déjà rentrer dans le jeu de Macron. C'est rentrer dans le jeu de Renaissance qui agite cette menace pour nous diviser. Et c'est pour ça que je pense qu'il faut qu'on soit très clairs avec les électeurs et électrices qui nous ont élus. On a le cadre du Nouveau Front populaire, on a le programme du Nouveau Front populaire, on y va. S'il y a une motion de censure, eh bien ceux qui feront la motion de censure assumeront le fait de le faire et du coup d'aller vers encore plus de bazar, de blocage, etc. - Et je voudrais vraiment qu'on... - Sur le rôle des écologistes ? Qu'on se dise ça parce que... À des moments, aussi, le courage politique, c'est d'assumer qu'il puisse y avoir une adversité et que, oui, il peut y avoir une motion de censure, ça peut tomber mais, finalement, ça fait partie de la démocratie et ils en tireront toutes les conséquences et toute, aussi, la responsabilité. Sur les écologistes et Huguette Bello, j'étais dans le conseil fédéral, enfin, dans le conseil politique, au moment où les choses se discutaient. Moi, je n'ai pas entendu d'opposition à Huguette Bello, j'ai juste entendu le fait qu'il fallait qu'on la connaisse un peu davantage parce qu'on ne la connaissait pas. Vous, vous aviez fait la campagne, vous l'aviez invitée à des meetings. Manon Aubry la connaissait, le Parti communiste la connaissait. Nous, nous ne la connaissions pas et donc nous demandions ce temps. Mais je n'ai pas entendu, mais vraiment pas, d'opposition à Huguette Bello. Et en fait, c'est ça qui, ce moment-là, où ce qui s'est passé me semble quand même devoir être posé, et éclairci sans doute un peu, parce que, en tous les cas, dans le conseil politique, on se disait qu'une femme issue des territoires ultramarins, qui avait une expérience et une compétence d'élue extrêmement importante à la région, à l'Assemblée, qui en plus étaient racisée, ce qui est quand même hyper intéressant dans le moment, au Rassemblement national, eh bien, je trouvais qu'il y avait, et nous étions nombreux et nombreuses à trouver qu'il y avait quelque chose de fort. Et c'est ça qui... Visiblement, les messages sont passés différemment, ou ont été interprétés ou communiqués différemment par Olivier Faure. Je voudrais juste dire que peut-être aussi que la situation s'explique par le fait que ce nom ait été donné comme ça, comme celui de Laurence Tubiana, sans l'accord des quatre, de sorte que, en fait, c'est un nom qui a été, quelque part, travaillé dans les réseaux sociaux, travaillé dans le débat, avant même qu'on sache véritablement qui sont ces personnes. Et je pense que là, dans les leçons à tirer, il y a vraiment à arrêter avec ça. D'autant plus, des noms jetés en pâture. Justement, Aurélie Trouvé, vous êtes d'accord avec ça ? Avec tout ce qui vient d'être dit. - La candidature de... - Mais faudrait nous mettre dans les négociations, on y arriverait ! Vous n'y êtes pas, ce sont les chefs de partis. Sur ce point, on a toujours été clairs là-dessus, c'était une proposition de Fabien Roussel qui a été publicisée, nous, tout de suite, on a appuyé, mais je pense qu'il aurait fallu effectivement d'abord être d'accord à quatre etc. - Élargir les discussions. - Bien sûr. Et ça les protégeait, personnellement, ces femmes. Donc il faut arrêter ça. C'est pareil avec la candidature de Laurence Tubiana. Nous, on l'a appris quasiment par la presse. C'est quoi, qu'il faut arrêter, pour vous ? Il faut arrêter des discussions à quatre où il y a un petit jeu à quatre et... Il faut arrêter de balancer des noms avant qu'il y ait une discussion entre les quatre. Pour Laurence Tubiana, nous n'avons pas été associés de près ou de loin aux discussions sur le nom et donc du coup, ça nous met en responsabi... Enfin, voilà, on est acculés, on est obligés de réagir publiquement. Je veux dire, c'est pas... Et par ailleurs, pour la personne en question, voilà, c'est un truc qui ne va pas et ça tombe sur des femmes, à chaque fois. Allez-y, mais après... Il y a un truc d'équilibre, aussi. Par exemple, sur Huguette Bello, il y avait cette question sur le fait qu'elle n'avait pas été présente au moment du mariage pour tous. Mais dans ces cas-là, on pouvait aussi imaginer qu'il y ait un ministère extrêmement fort sur les questions de discrimination LGBTQIA+. Je voudrais revenir là-dessus... Non, mais si vraiment c'était une crainte... Si c'était une crainte, on pouvait mettre Sarah Durocher - ou je ne sais pas quelle autre... - Présidente du Planning Familial. C'est franchement pas cool d'avoir sorti ça. Elle a été absente, elle a tenu elle-même à officier le premier mariage gay à La Réunion donc il faut arrêter avec ça. Et moi, je ne supporte pas aussi tout ce qui est parti dans le débat public, qui n'est pas juste. Juste encore un peu dans le rétroviseur, et après, on élargit, mais sur la candidature de Laurence Tubiana, dans l'article de Mathieu Dejean sur Mediapart, aujourd'hui, vous êtes critique avec Laurence Tubiana. Donc pour vous, Olivier Faure disait ce matin : « Cette candidature, on continue de la proposer. » Manuel Bompard a dit : « Ben non. » Vous, vous restez sur cette ligne-là, de dire « elle n'est pas compatible avec notre projet politique » ? Je vais y arriver. Mais je viens juste avec deux préalables. Un, je voudrais redire, comme Sandrine, que je comprends l'impatience, la volonté du peuple de gauche. D'accord ? Mais ça prend du temps et c'est difficile. Moi-même, j'ai fait partie... J'étais dans une partie des négociations. C'est compliqué parce qu'il y a aussi des questions politiques qui se posent. Je veux dire, les sept ans de Macron, ça a été la négation, en fait, des différences politiques. Donc oui, au sein de la gauche, il y a des débats politiques importants. Et ensuite oui, il faut aussi une pression populaire. Je rappelle, de ce point de vue-là, qu'il est prévu un rassemblement le 18 juillet, dans deux jours, aux abords de l'Assemblée nationale, à l'appel de syndicats, d'associations. Et nous, nous irons. Nous allons appuyer cela parce qu'il faut que cette pression populaire de - je n'aime pas le terme - de ladite société civile, - je dirais plutôt des mouvements sociaux - que ça, ça perdure. Deuxième chose, autour du terme de société civile qui est aujourd'hui, à mon avis, complètement galvaudé, je rappelle d'abord que Macron adore ce terme-là. Pourquoi ? Parce qu'il veut tout et rien dire. Voilà. La société civile, c'est... Oui, alors attendez, c'est intéressant, parce que Manuel Bompard, par exemple, en refusant le principe même d'une candidature pour Matignon issue de la société civile, a dit que c'était une candidature « extérieure ». Ça veut dire quoi ? Que la politique, l'intérieur de la politique, c'est juste des élus, des gens qui sont députés ? Or, ce qu'on a vu, c'était que, ce Nouveau Front populaire, il a été soutenu par une dynamique de militants, de mouvements sociaux, vous l'appelez comme vous voulez. Alors, j'en arrive à justement la proposition du Parti socialiste. Mais ce que nous dit Alexis, c'est pas de personnalités de la « société civile », on l'appelle comme on veut. Pas de personnalités extérieures à la campagne du Nouveau Front populaire. Or, dans la campagne du Nouveau Front populaire, il y a ce que certains appellent la société civile, ce que nous, on appelle les mouvements sociaux. Essentiellement, c'est qui ? C'est le monde dont je viens aussi, c'est des bénévoles, associatifs, syndicaux, qui donnent de leur temps, qui ont fortement participé à la campagne et qui ont soutenu le Nouveau Front populaire, ce qui est le cas d'Huguette Bello, par ailleurs, ce qui n'est pas le cas de Laurence Tubiana. Et je dis pourquoi nous avons un désaccord politique avec cette option-là, et je veux que tout le monde l'entende, parce que c'est quelqu'un qui a signé une tribune en amont, a priori, disant qu'il faudrait dévier, je dis les mots exactement... Elle ne dit pas qu'il faudrait dévier. Elle dit : « Le NFP doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d'un programme d'urgence républicaine d'un gouvernement correspondant. On mettra ainsi l'ex-majorité présidentielle au pied du mur. Le point de départ d'une telle négociation sera bien sûr, du côté du NFP, son programme. Mais chacune et chacun d'entre nous sait et admet par avance que ce ne sera pas le point d'arrivée dans tous les domaines. » Non, vous avez oublié un passage. Il y a une phrase sur les électeurs du Nouveau Front populaire où elle ne reprocherait pas au NFP de dévier un peu. « Je ne saurais tenir rigueur », en gros, « au futur gouvernement de dévier du programme du Nouveau Front populaire. » « Si cela permet que la France soit gouvernée de manière stable et apaisée. » C'est la fin de la phrase. Je vais poser une question. Il y a deux ans, majorité relative du parti macroniste. Qui gouverne ? Est-ce qu'à un moment donné, on a entendu ce parti macroniste dire : « Par contre, on pourra dévier » ? Non. quand on arrive au gouvernement, sachant qu'en plus, on va avoir des pressions de partout, il est logique d'arriver en disant : « Oui, nous allons respecter le vote de nos électeurs et faire le programme du Nouveau Front populaire. » Ensuite, évidemment, il y aura un ensemble de décrets et de débats parlementaires. On verra dans le débat qui ose voter contre la remise en cause ou pas de la retraite à 64 ans, qui ose dire non au Smic à 1600 euros. Mais si on arrive d'emblée en disant : « Ouh là là, on va en dévier », vous voyez qu'il y a un problème. Par une personne qui n'a pas fait la campagne et qui n'a pas soutenu le Nouveau Front populaire. On est en désaccord là-dessus. Sandrine Rousseau, Laurence Tubiana, ça continue de vous aller ? Ou vu la situation, il faut abandonner ? Toute personne qui fait consensus me va. Je vais vous dire, toute personne qui fait consensus me va. Et vraiment, je n'aurai pas de... Je n'aurai pas de doute là-dessus. Après, ce qu'il faut aussi comprendre, c'est qu'on a fait cette union dans l'urgence à l'issue des européennes, sur lesquelles nous avons eu des parcours dans cette campagne qui étaient divergents. Et nous n'avons pas eu le temps d'en discuter, en fait. Donc, c'est pour ça qu'il n'y a pas... Je pense qu'il manque, si ce n'est la confiance, du moins l'espèce de travail en commun qui nous permettrait de poser des noms de manière facilitée. Et juste, sur Laurence Tubiana, c'est quand même l'ancienne présidente de la COP21, etc., donc j'entends qu'il puisse y avoir des doutes sur la tribune, mais comme pour Huguette Bello sur un autre sujet, on pourrait aussi imaginer un dispositif gouvernemental qui conforte, en fait. Par exemple, si on a peur sur les retraites, eh bien qu'on mette un ou une ministre du Travail qui garantisse et qui soit un poids lourd qui permette de contrebalancer les craintes qu'il peut y avoir. Je trouve qu'il y a plus de craintes que de réalités dans cette affaire. Et là, il nous faut vraiment sortir de la situation bloquée dans laquelle nous sommes. Après, je donne la parole à Ilyes, qui voulait rebondir, mais pour vous, aujourd'hui, vous disiez qu'on ne peut pas rester dans la situation actuelle où on a quelques personnes qui négocient, il y a des propositions un peu partout, donc pour arriver à quelque chose dans les prochaines heures, puisque de l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale, c'est dans deux jours, et à partir de là, les choses vont vite. Qu'est-ce que vous dites, vous ? Qu'est-ce que vous proposez pour essayer de changer un peu la formule, pour faire émerger peut-être un consensus ? De façon assez synthétique, pour les gens qui nous regardent. L'urgence absolue, je l'ai dit, c'est la présidence de l'Assemblée nationale. Je pense que nous y arriverons. On le peut et on le doit. Nous-mêmes, La France insoumise, nous avons dit que de toute façon, nous ne faisions pas d'un préalable le fait que la présidence de l'Assemblée nationale soit un Insoumis ou une Insoumise. Je le dis très clairement. Qu'on trouve ça injuste ou pas, en tout cas, on pose ça en préalable, pour faciliter, je dirais, la discussion. Sont donnés comme candidats possible, uniques, André Chassaigne, le communiste, et Cyrielle Chatelain, l'écologiste. Réussissons cela jeudi, parce que si on ne le réussit pas, je vous assure qu'ensuite, voilà, on est dans la mouise. Donc, ensuite... Et ensuite, je le dis, bien sûr qu'après, on va continuer sur la question du gouvernement. Mais réussissons ça d'abord. Voilà. Je pense qu'il y a quand même un sujet de ne pas tout mettre sur la table et de ne pas discuter ensemble l'ensemble des équilibres. Parce que du coup, c'est : « Si on a le Premier ministre...» C'est comme si c'était du quitte ou double sur le Premier ministre ou la Première ministre et derrière, il n'y avait pas d'autre situation qui nous permettrait de gouverner en accord. Et donc moi, vraiment, si j'ai un regret là-dedans, c'est quand même le fait qu'il n'y ait pas eu de discussion qui soit plus large. Et par ailleurs, je le dis aussi, je pense que maintenant et compte tenu de la situation de blocage, il est peut être quand même temps de déplacer la discussion chez les parlementaires. Parce qu'il y a aussi un truc très humain dans les négociations qui fait que quand on a parlé pendant neuf jours jour et nuit, qu'on a proposé des options qui ont été refusées, etc., peut-être qu'il faut élargir le cadre et se dire qu'ensemble, à 140, on pourrait sans doute proposer des choses plus acceptables, et s'il n'y a pas de consensus, après, il y a le vote, aussi, comme modalité de désignation. On préfère le consensus, mais si on n'y arrive pas, le vote permettrait sans doute de trancher. Le problème du vote, c'est qu'a priori, il impliquerait les parlementaires au sens large, les députés et les sénateurs, sachant qu'au Sénat, La France insoumise n'est pas représentée, ce qui posera, vous m'arrêtez si je me trompe, Aurélie Trouvé, mais un problème préalable d'acceptation par les Insoumis de cette modalité. On peut le faire à l'Assemblée, c'est nous qui avons été élus sous l'étiquette Nouveau Front populaire. Mais les socialistes disent que s'il y a un vote, c'est avec le Sénat parce qu'ils savent qu'au Sénat, c'est eux le plus gros groupe de gauche. Vous mettez le doigt sur quelque chose qui, pour le coup, vraiment arrive à sa limite, c'est qu'il y a une bataille pour le lead à gauche et qu'en fait, à un moment, ce dont nous sommes forts, c'est des complémentarités, et à force de trop chercher le lead, on va tout perdre. On va tout perdre. Et là, en 2027, si on cherche uniquement ça, on va tout perdre, y compris la confiance du peuple de gauche. Parce que là, on a suscité un espoir, ils nous ont fait confiance. Si nous ne sommes pas à la hauteur, nous perdrons leur confiance, et c'est très difficile d'aller la rechercher. Donc là, il y a quand même un enjeu qui est qu'on sorte de cette bataille du lead pour aller vers nos complémentarités et la conscience de la richesse de ses complémentarités, - y compris territorialement. - Voilà ce que disait Sophie Binet sur le plateau, la secrétaire générale de la CGT, il y a plusieurs jours déjà, qui implorait, exhortait, plutôt, elle n'implorait pas, elle exhortait les partis politiques du NFP à trouver une solution rapidement. On écoute. Il faut très rapidement que la gauche fasse une proposition de gouvernement pour derrière pouvoir travailler un contrat de législature avec l'Assemblée nationale, pour travailler avec les organisations syndicales. sur quelle place pour la négociation sociale, pour la démocratie sociale. Voilà les points sur lesquels il faut qu'on puisse travailler rapidement. Vu la gravité du moment, tout le monde a fait des choses incroyables. La CGT a fait des choses incroyables. Ça faisait très longtemps qu'on ne s'était pas autant engagé sur les débats politiques du pays, mais on l'a fait et je ne regrette certainement pas qu'on l'ait fait, parce que l'heure est extrêmement grave. Le Front populaire a fait des choses incroyables. Ils ont réussi à se mettre d'accord sur 577 circonscriptions, un programme de gouvernement alors qu'ils étaient à couteaux tirés, en quatre jours. Les citoyennes et les citoyens ont fait des choses incroyables. Donc là, il faut continuer à faire des choses incroyables et pour ça, il faut que chacun laisse de côté ses intérêts partisans, ses intérêts personnels. Il faut être capable de voir que là, c'est l'avenir du pays qui se joue. On est dans un moment de basculement. Là, il y avait un premier match avec l'extrême droite, on l'a gagné dans les urnes dimanche. Mais si là, le Front populaire n'est pas à la hauteur de la situation, les choses peuvent se renverser très vite. Si le Front populaire n'est même pas capable de proposer un gouvernement, une trajectoire, etc., rapidement, mais là, c'est sûr que tout ce qu'on a toutes et tous fait va tomber comme un château de cartes. « Tout ce qu'on a fait va tomber comme un château de cartes. » Là où elle replace l'enjeu, c'est qu'elle dit : « On peut faire toutes les discussions qu'on veut entre différents partis », et ça concerne la droite aussi, ce qu'elle dit, « derrière, on sort d'une élection où l'extrême droite a failli prendre le pouvoir et il y a eu une mobilisation exceptionnelle et il ne faut pas l'oublier. » Est-ce que vous n'avez pas l'impression, Aurélie Trouvé, vous êtes chez les Insoumis aujourd'hui, vous êtes députée de la nation, aussi, mais vous connaissez bien tous les gens qui ont mobilisé dans cette élection qui sont hors des partis. Vous n'avez pas le sentiment que plus tout cela, comme disait Sandrine Rousseau, plus tout ça traîne en longueur, plus on donne le sentiment de ne pas donner d'horizon, plus on oublie le contexte de cette élection face à l'extrême droite et on déçoit énormément de gens, pour les échéances à venir ? D'abord, je voudrais remettre un peu d'optimisme dans tout ça, parce que je veux dire, il ne faudrait pas non plus nourrir un spectacle que même Macron voudrait effectivement qu'on offre. On y viendra, à Macron. Oui, mais je le dis parce que le premier qui bloque tout, en fait, c'est Macron, qui aurait dû dès le départ dire au Nouveau Front populaire : « Voilà, vous allez gouverner, mettez-vous d'accord. Et ensuite, on prend le temps qu'il faut prendre. » Et il va falloir un peu de temps, c'est clair. D'accord ? Donc là, on fait l'urgence, qui est de discuter sur la présidence de l'Assemblée nationale pour ne pas qu'il nous court-circuite complètement, parce que c'est ça le risque, quand même. C'est que jeudi, on ait une présidence de l'Assemblée nationale entre, disons, la macronie, la droite et sans doute avec un accord tacite avec l'extrême droite. Le risque est d'autant plus grand si cette bataille dont on discute se poursuit exactement. C'est pour ça, je vous le dis, moi, je vous assure, nous serons capables d'ici jeudi d'avoir une candidature commune à l'Assemblée nationale. Et ensuite, nous reprendrons les discussions pour avoir un gouvernement. Je le dis à tout le monde. Je pense qu'on va être capables, de la même façon qu'on a été capables en quatre jours de faire le programme. Il n'y aura pas de discussion sur la suite, de Matignon, etc., tant qu'il y n'aura pas eu l'élection à l'Assemblée nationale ? Je dis que c'est l'urgence parce que vous voyez bien qu'on a eu des blocages sur la question du Premier ministre et de l'ensemble du gouvernement, même si on a déjà avancé sur l'architecture. Donc là, on reprend sur l'urgence qui est l'Assemblée nationale. Il y a déjà des discussions ? On dirait qu'on n'a parlé que du Premier ministre. Bien sûr. Quand Sandrine dit qu'il faut discuter de l'ensemble, là, sur l'Assemblée nationale, on ne va pas discuter que de la présidence. On va discuter aussi d'un certain nombre d'autres fonctions très importantes, les présidences de commissions, par exemple. Donc, évidemment, on réfléchit. Attendez, juste, je ne voudrais pas passer comme ça sur la première partie des propos de Sophie Binet, qui me semble très importante. C'est-à-dire que la campagne, effectivement, ça a été notamment des syndicalistes, je pense en particulier à la CGT. Je sais que dans le 93 et la Seine-Saint-Denis, les militants de la CGT ont été extrêmement présents. Ils ont tracté. Non seulement on a fait une campagne, ce qui est le cas dans ma circo, des quatre forces politiques, en l'occurrence pour ma candidature, il y a eu des militants CGT, mais pas seulement. Par exemple, il y avait des femmes, des associations de femmes en lutte, par exemple à Noisy-le-Sec, qu'est-ce qu'elles ont fait ? Elles ont organisé dans leurs quartiers le fait que tout le monde puisse aller voter, les personnes âgées, les jeunes, etc., ils y sont allés en bandes. Je dis ça parce qu'évidemment, c'est ces gens-là qui forment aussi le Nouveau Front populaire. Mais par contre, qu'on se le dise, cette pression populaire, elle doit s'exercer. Notamment en 1936, ce n'est pas le fait que Blum arrive au pouvoir qui change les choses, c'est les grandes grèves ouvrières. C'est ça, la fonction de ce peuple de gauche et de ces mouvements sociaux. Là, ils vous regardent plutôt éberlués, en ce moment. C'est pour ça que le 18 juillet, il faut qu'ils soient présents et nous demandent d'être à la hauteur de l'histoire. C'est pour ça que nous sommes des représentants et des représentantes des voix de ces personnes. Nous avons tous et toutes constaté dans nos campagnes qu'elles se sont fortement mobilisées. Des gens qui n'étaient pas encartés, qui n'étaient pas syndiqués, qui sont venus aussi spontanément donner des coups de main pour les tractages, les porte-à-porte. Donc, on a vu affluer ces personnes-là. Nous sommes les représentants et les représentantes de ces voix-là et non pas des espèces d'entrepreneurs de nos destinées partidaires. Et ça, je le pose parce que je pense que c'est nécessaire de le poser. Nous, nous avons une responsabilité qui est extrêmement grande, qui est extrêmement lourde, en réalité, et je suis d'accord avec Sophie Binet quand elle dit que c'est un moment historique de bascule possible. Les gens ont eu extrêmement peur que le RN gagne. La peur a été remise au second plan quand nous sommes arrivés premiers et j'ai l'impression qu'elle revient et qu'elle est en train de se transformer en colère parce que nous ne donnons pas l'impression d'avoir conscience de l'enjeu pour ces personnes-là. Et donc, je voudrais leur dire que non seulement nous les entendons, mais que nous sommes leur porte-voix et nous n'oublions pas ça. Il n'y a pas que Sophie Binet. Aujourd'hui, à l'AFP, Marylise Léon a déploré les travers d'appareils qui reprendraient la main dans la situation. Ce sont les appareils qui discutent. Et quand je dis ça, je ne critique pas les partis qui ont des logiques qui sont les leurs, et c'est tout à fait normal que les partis aient leur propre logique. Mais là, je trouve que nous, nous sommes élus d'autre chose que des partis. Nous sommes élus d'un mouvement populaire dont il faut que nous soyons les dignes représentants. Mathieu, tu voulais réagir ? C'est vrai qu'en fait, les négociations qui sont en cours au NFP donnent l'impression qu'elles sont un peu prisonnières du duel qu'il y a entre le PS et La France insoumise. Et c'est la raison pour laquelle on a l'impression que la culture politique commune qui existe à l'intérieur de la gauche, et on l'a vu à l'Assemblée quand la NUPES existait, où vous signez 98 % des textes ensemble et vous êtes quand même toujours du même côté de la barricade, cette culture politique commune a un peu, pas complètement disparu, mais elle est quand même passée au second rang aujourd'hui, et les cultures politiques particulières reprennent le dessus. On en vient peut-être à ce qui se qui se présente, là. Dans deux jours, l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale, mais pas seulement. Derrière, il y a toute l'élection des vice-présidents de l'Assemblée nationale, avec un RN très fort. D'ailleurs, Sébastien Chenu, du Rassemblement national, prétend à la présidence de l'Assemblée nationale. Ils étaient déjà présents dans les vice-présidences, etc., lors de la dernière Assemblée, et là, c'est la même volonté. Non, je crois qu'il veut la commission des finances. - Je ne me rappelais plus. - Jean-Philippe Tanguy. Voilà, Jean-Philippe Tanguy. Voilà, donc en fait, il y a une volonté du RN d'être présent dans le jeu. Et on a parlé de cette possibilité, d'une candidature commune de la gauche, on verra dans les prochaines heures, à l'Assemblée nationale. Ilyes, peut-être sur l'enjeu de tout ça, la bataille, elle a déjà commencé. On a parlé de la gauche, mais par exemple, du côté de LR, et le camp macroniste, il semble déjà y avoir un accord sur un nom possible. En face, les choses s'organisent. Sur l'accord, pour l'instant, c'est pas si simple, mais d'abord, par rapport à ce que disait Aurélie Trouvé sur la nécessité de trouver une candidature commune, quiconque sait calculer mesure à quel point c'est pour la gauche indispensable d'avoir une candidature commune, c'est-à-dire qu'il y a aucun... Il n'y a pas d'alternative, comme disait Thatcher. Juste peut-être expliquer rapidement comment ça fonctionne. Il y a trois tours. Les deux premiers se jouent à la majorité absolue. L'Assemblée nationale n'ayant pas de majorité absolue, il est probable que les deux premiers tours ne donnent pas de président de l'Assemblée nationale. Ça va donc se jouer au troisième tour qui, lui, est à la majorité relative. A priori, les macronistes auront un ou une candidate. C'est Yaël Braun-Pivet qui brigue pour l'instant cette place. Pas certain qu'elle l'obtienne. Tout le monde dans la majorité, c'est peu de le dire, est derrière sa candidature. Le RN aura la candidature de Chenu. La gauche aura possiblement, probablement, un ou une candidate. Il y a deux groupes ensuite qui vont être hyper importants au troisième tour. C'est LIOT, qui pour l'instant, a un candidat, Charles de Courson, et LR, qui pourrait avoir Annie Genevard comme candidate. - Ce qui peut se passer... - Numéro deux du parti. Enfin... Présidente par intérim du parti. Ce qui peut se passer, ce qui risque de se passer, - c'est qu'entre le deuxième... - Éric Ciotti... - C'est elle qui a ouvert... - On se rappelle des images. La clé, avec le double de LR. Donc, entre le deuxième tour et le troisième tour, il y aura une volonté d'accord avec ces deux groupes charnières que sont LIOT et LR. Ce qu'espère la macronie, c'est un accord avec LR, dans un sens ou dans l'autre. Ça peut être la macronie qui pousse Annie Genevard au perchoir en échange d'un accord, d'un pacte législatif, avec LR. Ça peut être... Ça peut se passer différemment. Yaël Braun-Pivet a même essayé d'imaginer un retrait de Sébastien Chenu face au péril de la gauche au 3e tour, etc., et ça fait partie des discussions qu'elle a eues avec le RN, plusieurs cadres du RN. Ça lui a d'ailleurs été pas mal reproché ces derniers jours. Ça n'empêche pas que ça peut se faire. Pas dans une logique d'union assumée, mais de retrait stratégique au 3e tour, où le RN dirait : « La gauche risque d'accéder au perchoir. C'est horrible. Il faut à tout prix soutenir le moindre mal : Yaël Braun-Pivet. » Et il y a une possibilité d'accord entre la gauche et LIOT, éventuellement, par exemple, avec au 3e tour, si la gauche se compte et voit que la candidature macroniste-LR confondue est plus importante en voix, il pourrait y avoir une stratégie de dire avec LIOT une forme d'accord pour éviter cette candidature de droite au perchoir. - Voilà pour expliquer les enjeux. - Le RN va être décisif. Le RN va être décisif. On va voir aussi qui accepte les voix du RN. Parce que ça, c'est quand même l'éléphant au milieu du couloir, c'est-à-dire qu'il y a eu cette décision, ni RN ni LFI, mais en fait, qui va accepter les voix du RN ? Vous nous dites là aujourd'hui, toutes les deux, que le président ou la présidente de l'Assemblée nationale, si c'est un président à l'AN ou une présidente de gauche, ne sera pas élu avec les voix du Rassemblement national ? Non, je le dis, nous avons par ailleurs, c'est ça le plus important, acté dans le Nouveau Front populaire que nous poursuivrions le cordon républicain, c'est-à-dire que nous ne voulons pas de postes à responsabilités dans l'Assemblée nationale, comme c'est le cas d'ailleurs au niveau européen : nous ne voulons pas de postes à responsabilités pour le Rassemblement national. Et ça, c'est très important, parce que ça fait redire que non, le Rassemblement national n'est pas un parti comme les autres. C'est un parti qui ne porte pas les valeurs républicaines. C'est très important dans un contexte, depuis des mois et des mois, où, en fait, il y a une banalisation de l'extrême droite. Comment ? Notamment en mettant sur le même plan, en réalité, l'extrême droite et une des principales forces ou la principale force de gauche, à savoir La France insoumise. Ce qui est très grave, parce que voilà, lui est un parti républicain, si vous voulez. Donc évidemment, je crois que c'est important que nous ayons acté cela collectivement. Pour bien comprendre ce qui est en jeu, en fait, les députés RN sont des députés. Ils sont issus du suffrage, ils ont été élus, y a pas de problème. Enfin, si, y a un problème, mais ils sont élus. Mais par contre, la présidence de l'Assemblée nationale et les vice-présidences de l'Assemblée nationale, c'est un accord politique. Et en fait, on a fait ce désistement républicain pour faire barrage au RN. Il faut que nous le poursuivions dans l'Assemblée nationale. Et je pense que de voir des députés RN, comme Sébastien Chenu ou Diaz, je sais plus son prénom... Edwige Diaz. Edwige Diaz au perchoir a contribué à la banalisation et à l'institutionnalisation de ce parti, ce à quoi nous ne voulons pas participer, nous, la gauche. Et donc là-dessus, nous sommes très clairs. Les vice-présidents de l'Assemblée nationale président souvent les séances quand le président ne préside pas. C'était Hélène Laporte, pas Edwige Diaz pour le RN. Effectivement. Il y a aujourd'hui chez les macronistes, ça, c'est un sujet central dans les discussions dans le camp présidentiel, est-ce qu'il faut, oui ou non... La dernière fois, c'était le choix d'Aurore Bergé, d'Yaël Braun-Pivet, notamment, qui avait demandé au dernier moment aux députés macronistes de voter pour les vice-présidents et vice-présidentes RN, au nom de la représentativité de toutes les forces, etc. C'est les macronistes qui avaient mis un bulletin et ça a été pour eux un sujet de discussion pendant deux ans, où beaucoup ont dit : « J'aurais jamais dû faire ça. » D'autres ont dit : « Non, il faut assumer. » C'était un sujet... Gabriel Attal a réussi à faire voter dans la réunion de groupe de cette semaine une position qui est ni RN ni LFI. On continue dans ce ni-ni qui avait présidé entre les deux tours. Ça va être intéressant de voir, parce que politiquement, si le RN est privé de la présidence, mais aussi des vice-présidences de l'Assemblée jeudi, c'est un fait politique qui est important dans la reconstruction d'une forme de cordon sanitaire qui avait complètement disparu au Palais Bourbon. C'est possible ? Si les macronistes tiennent leur ligne de ni RN ni LFI, la gauche, a priori, la tiendra sur la position pas de RN à la vice-présidence. Il y a très peu de possibilités de voir le... J'ai discuté avec certains. Ça m'a pas l'air complètement clair. - Les macronistes ? - Oui. J'ai une dernière question pour vous deux, Aurélie Trouvé et Sandrine Rousseau, pour se projeter un peu plus. Derrière, si la gauche ne gouverne pas, même deux semaines, trois semaines, un mois ou deux ans, si derrière c'est la droite, les droites, Gérald Darmanin, Xavier Bertrand... Possible accord, discussions avec LR, qui est en cours, où on voit bien que Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin se parlent, disent : « Pourquoi pas ? » « On verra. Voyons ça en août. », etc., bon, si à la fin de l'été on a fait tout ça pour avoir Xavier Bertrand ou Gérald Darmanin à Matignon, est-ce que la gauche, les gauches, et là, on cherchera pas dans le détail, on revient à ce que disait Sophie Binet tout à l'heure, ne seront pas juste ridicules, franchement ? Comment ça ? Enfin, ce qui se profile quand même... - La réponse est oui. - Oui, pour Sandrine Rousseau. Oui, bien sûr, mais je voudrais quand même que chacun ait en tête ce qui va se passer pendant un an. D'accord ? Ce qui est le plus probable, c'est qu'on ait une dissolution dans un an, que le président Macron fasse tout pour gérer les affaires courantes et en l'occurrence, en fait, poursuive peu ou prou sa politique macroniste. D'accord ? Il faut s'attendre, par ailleurs, donc, à des prochaines élections législatives rapidement. Bon, évidemment, notre but, aujourd'hui, c'est de pouvoir gouverner, même si c'est pour quelques semaines. D'accord ? Je le dis très clairement, parce que certains disent : « Vous voulez pas gouverner. » Si, on veut gouverner, pour montrer qu'on peut faire des mesures populaires qui changent la vie des gens. Donc le but, c'est de pouvoir gouverner, même si c'est court, si on se prend une motion de censure à la fin. Voilà. D'accord ? Et dernière chose, parce qu'on parle de la suite, et c'est important, parce qu'on en revient à de la politique. Vous dites : « Oui, LFI, le PS, duel, machin. » En fait, ce qui se joue, ce qui se joue, c'est aussi : quelle est cette gauche, en fait ? Je vais vous dire mon point de vue. C'est qu'aujourd'hui, on a besoin que les gens se disent : « La gauche va changer ma vie réellement. » Ils ont été très déçus et il faut le dire. Moi, j'en fais partie. J'étais du mouvement altermondialiste, d'Attac, etc., on a été extrêmement déçus des cinq ans de François Hollande et je crois qu'aujourd'hui, il nous faut une gauche de rupture. On a réussi ça avec le programme de rupture et c'est ça qui, de toute façon, devra être porté : le programme, le programme de rupture. J'espère qu'on pourra le mettre en œuvre. D'accord ? Et montrer aux gens ce que ça donne réellement pour changer leur vie, parce qu'il y a urgence sociale et urgence écologique. Et sinon, eh bien, il faudra se préparer au maximum en tant que force d'opposition, parce que c'est ça qui nous arrivera, autant que possible pour renforcer cette gauche et demain gagner... Je dirai beaucoup plus haut la main encore ces élections en allant convaincre notamment les 30 ou 40 % d'abstentionnistes, en faisant encore reculer l'extrême droite. Voilà ce qui est devant nous. Sandrine Rousseau, vous avez la même vision de la situation ? « Allons-y, voyons, même si on ne gouverne que deux semaines » ? Nous ne serions pas à la hauteur de l'enjeu historique si nous ne voulions pas gouverner là maintenant. Donc, gouvernons. Gouvernons sur le nouveau programme, sur le programme du Nouveau Front populaire. Moi, je ne le trouve pas de rupture aussi largement qu'on veut bien le dire, parce que c'est pareil : on entend partout que le programme du Nouveau Front populaire va mettre la France à genoux, etc. Si ça n'avait tenu qu'à moi, par exemple, il aurait été plus radical que ce qu'il est actuellement. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que... il y a quand même des lois aussi, et je pense qu'on peut le dire... Parce qu'on a quand même ce ciment de Nupes, où on s'est bataillés sur les lois de manière collective, vous l'avez dit, mais on a aussi des lois qui pourraient passer sans, à mon avis, trop de problèmes dans l'Assemblée nationale. Les retraites ? Fin de vie. On pourrait imaginer sur les familles monoparentales, sur le grand âge, sur la police de proximité, sur la rentrée scolaire. Et en fait, ça n'est pas vrai... Dans le discours qui nous est opposé, il y a cette idée aussi qu'on ne pourrait pas gouverner, qu'on serait empêchés de gouverner. Et je pense que rentrer dans ce discours-là, c'est encore une fois donner raison au camp présidentiel. Et non, nous avons les moyens de faire passer des lois qui sont consensuelles. Il y en a d'autres qui seront sans doute plus difficiles à faire passer, c'est indéniable, par exemple, sur les retraites, mais nous pouvons faire passer des lois consensuelles. Gouverner, c'est aussi ça : c'est-à-dire avoir de temps en temps des textes qui peuvent être débattus et des textes qui passent. - Je fais un complément. - Mot de la fin. Dévoiler. Le débat parlementaire permet aussi de dévoiler les positions - des uns et des autres. - Absolument. Qu'on ait un débat parlementaire sur l'abrogation de la retraite à 64 ans, ça va dévoiler les cartes de chacun. Au Nouveau Front populaire, nous le porterons quoi qu'il arrive. Quand il s'agit d'augmenter les personnels soignants, on verra qui vote contre, en fait, à un moment. Et ça sera utile de regarder ça pour la suite. Ilyes, Mathieu, petit mot de la fin rapide. Juste pour dire qu'effectivement, c'est important de dévoiler, mais il y a aussi un enjeu, après cette élection, où il y a des députés de gauche qui ont gagné d'une courte tête face à l'extrême droite et où les gens se sont mobilisés pour que leur vie change, à pas seulement dévoiler les choses, mais à changer vraiment leur vie. Certains disent qu'ils attendent en fait vraiment que le Smic, par exemple, augmente. - Ça, c'est un décret. - Oui. En tout cas, il y a un enjeu à ça, - pour que la gauche ne déçoive pas. - À mettre en œuvre des premières semaines. Hausse du Smic de 200 euros. De même, fournitures scolaires gratuites, décret. Exactement. Je voulais juste... Du côté des macronistes, en tout cas, ce qui se trame, ce qui se prépare au gouvernement... Ils misent beaucoup sur la désunion de la gauche. Il faut en être conscient. Les ministres sont préparés, ils ont... On leur a fait comprendre que ça se jouerait probablement soit à la fin du mois d'août, après les Jeux Olympiques, soit mi-septembre après les Jeux Paralympiques. C'est les deux créneaux qu'on leur a donnés. Et l'espoir, c'est que d'ici là, en laissant un peu pourrir, décanter, c'est ce que dit Macron, « pourrir la situation », il y a cette fameuse coalition qui pourrait se construire, entre la macronie et LR, avec une forme de bienveillance du RN, qui ne censurerait pas et ça permettrait de repartir au moins jusqu'à la rentrée 2025. Je voudrais alerter là-dessus. S'ils font ça, ils jouent encore avec la Constitution, avec l'esprit de notre démocratie, et je pense vraiment que ça va tendre les choses dans le pays dans une ampleur dont on n'a pas encore la vision exacte. Je crois qu'Emmanuel Macron, il faut qu'il arrête de jouer la démocratie comme une partie de poker. On a un esprit de la démocratie, il faut en prendre soin. C'est un objet précieux et fragile. Et vraiment, ce qu'il fait, de la tendre en permanence, ça nous met vraiment en danger. Merci beaucoup d'être venues sur le plateau de Mediapart aujourd'hui. Cette émission est en accès libre, possible grâce à vos abonnements. Donc si vous le pouvez, abonnez-vous. À jeudi.

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