Benjamin Morel (Politologue) : Second tour, quels scénarios ?

[Musique] jusqu'à 9h good morning business environ 300 triangulaires étaient possi à la sortie des urnes dimanche soir il y en aura finalement une centaine est-ce que la France va rentrer dans une crise de la représentation un retour de la bipolarisation c'est les questions qu' poser à Benjamin Morel bonjour vous êtes politologue et maître de conférence en droit public à Paris 2 Panthéon assass on a deux scénarios désormais un avec une majorité rassemblement national un avec une majorité introuvable dans le cas de la majorité introuvable on narrive pas à s'organiser on disait il y a quelques instants avec jean-mart Daniel on peut voter le budget prolongé de mois en mois c'est possible alors il y a ce qu'on appelle dans la contion de la 5e République l'article 47 et les ordonnances de l'article 47 souvenez-vous quand on débattait de la réforme des retraites on en a parlé on a parlé en fait de son petit frère le 47-1 qui est là pour les PLFSS dont on pourrait également avoir besoin parce qu'on parle du budget de l'État également le budget de la CC et cet article là permet d'appliquer le projet loi du gouvernement par ordonnance le temps que le budget soit voté voté mais attention s'il est rejeté on tombe dans l'inconnu parce que si jamais il est rejeté et bien il n'existe plus votre projet de loi budgétaire donc malgré tout il peut y avoir un risque qu'un projet de loi qui serait rejeté plusieurs fois de suite et bien ne puisse pas être appliqué par les voiles de l'ordonnance de l'article 47 et là en effet ça devient beaucoup plus compliqué pour l'instant on n jamais essayé c'est ça la la la question avec les institutions françaises parce qu'on compare sans arrêt avec l'Italie avec la Belgique mais nous nos institutions ne sont pas faites pas prévues pour l'instabilité pour l'ingouvernemental l'ingouvernabilité on on peut faire comme ça des mois des semaines sans gouvernement alors elles sont faites en fait pour gérer des majorités relative le paradoxe c'est que la la situation de 2022 à 2024 elle était tout à fait celle envisagée par Michel BR et par le général de Gaulle parce qu'on a l'habitude de majorité plétori qui ont dit la 5e République c'est cette république présidentielle avec des majorités absolues oui mais ça c'est pas vrai avant 1962 et le mode de scrutin majoritaire à deux tours c'était le mode de scrutin de la 3e république il donnait pas de majorité absolue à l'époque donc nos institutions sont réellement faites pour ça le 49 Alina 3 il est pas créé d'ailleurs par Debray et de Gaul il est créé par filelin et molet c'est l'ancien président du conseil de la 4e République qui se pose la question mais de quoi j'aurais eu besoin moi pour gouverner sous ma 4e donc ça on savait gérer en revanche l'absence totale de majorité ça c'est plus compliqué ça veut dire que tout d'un coup n'importe quel premier ministre risquerait de tomber sous le coup d'une motion de censure parce qu'il trouverereit quoi qu'il arrive 289 députés contre lui et cette situation là bah en France comme en Italie comme en Belgique elle est extrêmement complexe on peut se faire peur en disant attention attention ça veut dire que le pays sera totalement ingouvernable mais dans les régimes parlementaires voisins et la France est un régime parlementaire quoi que l'on en dise et bien on finit toujours trouver par des on finit toujours par trouver des solutions grande coalition une union nationale gouvernement technique les idées qui tournent depuis de semaines ce sont des idées qui sont très communes chez nos voisins pas parce que c'est dans leur culture politique mais parce qu'à un moment ils ont eu le choix c'est mécanique en fait ils en ont eu besoin exactement et mécaniquement ils en sont arrivés à ces solutions on en sera peut-être tenu au même donc il faudra trouver une culture du compromis il faudra en arriver là où changer les institutions on dit beaucoup depuis en fait dit depuis beaucoup depuis toujours que il y a une culture politique française et on essentialise en disant non non nous le compromis ça marche pas lisez des auteurs de la fin de la 3è République ils disent le présidentialisme c'est pas dans la culture française on est un vieux pays parlementariste vous savez un président fort c'est pas pour nous les institutions font la culture politique il y a pas d'essence il y a pas de culture qui ferait que tout d'un coup on en serait incapable on l'a fait sous les 4e et 3e république le compromis tout bêtement parce que on en avait besoin nos voisins qui ont la proportionnelle notamment bah sont contraints de construire des coalitions parce que sans ça il y a pas de gouvernement ils peuvent pas laisser le pays son donc demain pour les mêmes raisons on sera contraint à des gouvernements techniques à des grandes coalitions parce qu'on aura pas le choix ça veut rien dire en fait la culture politique comme on dit aujourd'hui que notre Assemblée nationale elle est bordélisée devenue violente alors qu'en fait ça a déjà existé ça a déjà été le cas écoutez je viens d'écrire un livre sur l'histoire du Parlement vous avez sous la Révolution des têtes qui sont envoyées au bout des piqus à l'Assemblée nationale vous avez des insultes qui F qui fusent sous la 3e république le dernier duel il date des années 1960 entre deux parlementaires dont Gaston de fer vous avez des une bombe à clou qui été qui a explosé celle de vaillant anarchiste à la fin du 19e siècle donc il s'est passé des choses à l'Assemblée nationale je suis pas en train de vous dire que tout ce qui a été fait depuis 2 ans et bien je suis pas en train de vous dire qu'il n'y a pas eu des débordements ceuxci ne sont pas tout à fait nouveaux la culture politique là aussi ben c'est fait d'institution et puis d'individus vous disiez on reste un un système parlementaire parfois on parle trop de présidentiel isation dans le cas de la cohabitation Marine Le Pen a remis les les pieds dans le plat en disant que le président ne serait qu'un un simple même pas un exécutant il s'occuperait a priori que des cris en thème c'est ça son rôle dans le dans la cohabitation ou c'est plus défini que cela alors c'est très peu défini mais c'est un rapport de force en effet le président de la 5e République il n'a que des pouvoirs d'exception disous de l'Assemblée vous le faites pas tous les qure matin pr on est l'article 16 ça non plus vaut mieux pas le faire tous les 4 matins les pleins pouvoirs donc à part ces pouvoir d'exception et bien le président a très peu de poir on parle beaucoup d'un domaine réservé le domaine réservé c'est une idée qu'à Jacques Chaband Delmas à l'époque président de l'Assemblée pour calmer les députés unr au congrès deunr de 1961 ça n'existe pas dans la Constitution sur la défense le président de la 5e République à part le feu nucléire a moins de pouvoir que son homologue de la 3e république l'article 21 qui donne les forces armées au Premier ministre dans la con de la 5e et ben il y avait la même chose mais pour le président de la République dans les lois de 1875 donc vous voyez que le président en fait a très peu de pouvoir pour gouverner mais il a deux avantages il a deux choses dans sa besasse d'abord il a un pouvoir d'empêcher il a un pouvoir d'enquikiner il peut ne pas signer les nominations ne pas signer les ordonnances et cetera le Premier ministre s'il veut gouverner sans un anquikineur en chef a besoin bah de lui donner de lui ménager un espace tout bêtement pour que le président le laisse malgré tout gouverner le deuxième élément c'est que les cohabitations sont toujours marquées par un syndrome d'nogou Jacques shirac il veut devenir calife à la place du calife il veut être président de même qu'eddouard Baladur de même que Lionel juspin Jordan Bardella peut-être pour lui-même ou pour Marine Le Pen le souhaitera également donc vous n'abîmez pas trop une fonction que vous visez vous ne montrez pas aux Français que Ben cette fonction elle n'est pas si puissante que on veut bien le dire dans d'autres régimes où le président estlu au suffrage universel direct je pense par exemple au Portugal et bien le Premier ministre prend réellement le pouvoir et n'en accure de l'Élysée portugais il y a quelques années d'ailleurs le premier ministre portugais a dit en cohabitation un premier ministre de gauche avec un président de droite écoutez moi je ne me présente pas au présidentiel voter pour le type avec qui je suis en cohabitation il est très bien mais fondamentalement moi ce qui m'intéresse au Portugal bah c'est le Matignon portugais merci beaucoup Benjamin Morel d'être venu ce matin politologue maître de conférence en droit public à Paris 2 Panthéon assass